Merci à Babelio pour l'envoi de ce roman !
L'idée d'un livre proposant une société matriarcale (ou plutôt une société sans hommes) m'a vachement intriguée. Je me suis toujours dit qu'une société matriarcale ne pouvait bêtement être l'inverse d'une société patriarcale. Certaines dynamiques ne sont pas les mêmes.
La Cité des Reines offre un point de vue intéressant sur la question, dans une vibe plutôt SF / post-apo. Pour parler de l'aspect féminisme du livre uniquement, je l'ai trouvé très intéressant. le plus gros défaut reste que ce n'est pas assez exploité, certaines choses m'ont semblé abordées avec trop dé légèreté. Mais globalement j'ai trouvé plaisant de découvrir les idées des autrices sur une société sans hommes (dans le livre, les hommes sont voués à la disparition à cause d'une dégénérescence du chromosome Y). L'homosexualité devient la norme, tout comme la féminisation des professions. Sur la féminisation, j'ai juste trouvé bizarre de mettre des noms au féminin-neutre comme "les animales" j'ai pas du tout compris le délire mdr
Toujours sur l'univers, je regrette également un peu plus de construction d'univers sur la Cité, le refuge des femmes pionnières et de leurs descendantes. Sur le système politique, militaire, etc. J'aurais aimé plus d'infos également sur l'aspect scientifique (pourquoi une dégénérescence, les animaux sont-ils concernés, et les recherches derrière ?).
Les personnages sont pas là pour nous faciliter la vie. Hélène est un personnage rapidement accessible, qui remet en cause et questionne certaines choses (mais pas trop, c'est aussi là la subtilité). Freyja est un personnage plus compliqué. Clairement, j'ai été très mal à l'aise sur une bonne partie du bouquin à son propos, même si j'imagine que ça reste crédible. Peut-être que j'aurais aimé que des personnages de son entourage lui signalent, qu'en dehors de ses fréquentations douteuses, sa façon de "servir la cause" pour appeler à l'égalité des sexes n'est d'être qu'un utérus sur pattes. En dehors de ces deux-là et d'éventuellement Sergueï, j'ai pas été hyyyper convaincue par le reste des personnages, qui restent en surface. C'est notamment dû à l'aspect précipité du livre, qui expédie sa fin beaucoup trop rapidement et sans suffisamment d'explications.
Concernant les messages passés, je trouve le tout intéressant, avec bien entendu la révolte masculine, le degré "d'extrémité" que ça induit et les valeurs du patriarcat qui sont étroitement liées aux paradigmes religieux. En revanche, j'imagine que ça plaira essentiellement aux personnes déjà sensibles à la cause féministe, sinon certaines subtilités leur passeront au-dessus de la tête, voire le parti pris ne plaira pas du tout.