Citations sur La trace (10)
L'ordre est le plaisir de la raison [...] mais le désordre est le délice de l'imagination.
Tu es toujours sur la défensive. Raide, fermée, tellement bien élevée, tellement respectable ! ça doit être épuisant, à la longue. Non?
Etre en vie. Est-ce que j'avais jamais réfléchi à ce que ces mots impliquaient? J'étais tombée amoureuse d'Adrian aveuglément, sans le connaître ni me connaître, en effet gâtée qui pleurniche pour obtenir le plus beau jouet du magasin.
Sarah, Sarah, Sarah, Sarah.
Si belle sous ce voile qui proclamait son innocence perdue.
Tu aurais dû être vêtue de rouge, comme cette prostituée qui un jour m’aborda dans une ruelle obscure, marchandant mon plaisir et son abandon.
Tu aurais dû porter, brodée sur ton sein, la lettre écarlate de l’adultère.
Tu aurais dû marcher vers l’autel nue et chargée de chaînes, que j’aurais amoureusement, une à une, ôtées.
Sarah, tu as refusé ta délivrance. Tu as refusé ta rédemption.
Tu vas mourir.
La nuit tombait. Pourquoi dit-on que la nuit tombe, comme si une chape de ténèbres s'abattait d'un coup du ciel sur la terre, effaçant toute couleur ? La nuit monte, sa noirceur filtre du sol avant de s'élever progressivement, tandis que le ciel pâlit, se décolore ou s'enflamme.
Inutile de laisser des traces, a-t-elle commenté. Tu es douée pour ça aussi, n'est-ce pas? Effacer tes traces. Brouiller les pistes.
Lavinia a mis en marche les essuie-glaces pour chasser une pluie de feuilles mortes qui, balayées par le vent, s'étaient abattues sur le pare-brise. Nous venions de tourner le coin de l'aile principale; une mince silhouette engoncée dans un caban de marin s'est détachée du mur blanc pour venir à notre rencontre. Sarah a baissé sa vitre, et Jonathan s'est penché vers elle, souriant.
-Salut, petite sœur, a-t-il chuchoté. J'ai un cadeau pour toi. Il a sorti sa main de sa poche. Au bout de des doigts, l'aigue-marine entourée de perles se balançait.
Il me prenait dans ses bras, sa bouche frôlait la mienne - jamais, j'en étais sûre, je ne parviendrais à me rassasier de cela, son odeur, le goût de ses lèvres, sa chaleur, son rire - mais au fond de moi une petite voix têtue, qui ne voulait jamais se taire tout à fait, continuait de chuchoter ;
Je ne veux pas qu'on m'aide. Je veux y arriver toute seule.
- Deux jeans, deux pulls, des chemises, des tee-shirts, une veste, avait-elle énuméré. Je suis parée, ou presque. Côté lingerie, ils n'avaient que des strings. C'est ridicule à mon âge, de se mettre une ficelle entre les fesses.
(Grand-mère de Sarah)
Il est trop lisse, ce garçon, même une grenouille glisserait dessus.