Mille femmes blanches a été une de mes plus belles lectures de l'année 2016. Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire sa « suite » (
La Vengeance des mères) mais je souhaitais poursuivre mon aventure amérindienne auprès de
Jim Fergus. C'est donc avec plaisir que je me suis tournée vers
La Fille sauvage, trouvé en librairie d'occasion et c'est avec encore plus de plaisir que j'ai partagé cette lecture avec plusieurs autres personnes (sur le groupe Facebook lié à la page du Bazar de la Littérature).
Malheureusement, nous sommes plus ou moins unanimes : cette Fille sauvage n'a pas su nous émouvoir autant qu'avait pu le faire Mille femmes blanches. La lecture n'a été ni désagréable ni ennuyeuse, mais l'intensité nous a manqué. Dommage.
Je crois que nous sommes plusieurs à avoir été surpris par la teneur du livre. le titre laissait présager que l'histoire serait centrée sur la Niña Bronca mais finalement pas tant que ça. Elle est certes un des personnages principaux de l'intrigue mais n'est pas la seule dans ce cas. Et surtout, elle est quasiment toujours perçue de façon extérieure, par des américains blancs.
La narration est essentiellement proposée par Ned Giles, un jeune américain de 17 ans, apprenti photographe qui, certes, raconte agréablement son expédition mais qui garde tout de même un point de vue extérieur à la Niña. le temps passé dans la tribu Apache, auprès de ses membres, est de ce fait beaucoup plus court que je l'espérais… ce qui participe sans doute à ma petite déception.
Ned Giles est malgré tout un narrateur intéressant à suivre et même si je ne me suis pas attachée à lui outre mesure, j'ai apprécié découvrir ses carnets de voyage. C'est un jeune homme au début un peu naïf mais qui démontre très vite une belle capacité d'adaptation. Il manque malgré tout de fougue et d'intensité à mon avis, ce qui se ressent dans ses écrits. Sans être plat – les scènes de cruauté peuvent difficilement laisser indifférent – le récit manque d'émotions et de profondeur. Je crois que, finalement, nous sommes plusieurs à déplorer que quelques centaines de pages supplémentaires – et donc plus de descriptions, plus de développement, plus de relief – n'aient pas été écrites par
Jim Fergus.
Les autres personnages, nombreux et diversifiés, ne manquent pas d'intérêt et certains ont même facilement aiguisé ma curiosité. le potentiel est énorme – je pense notamment à Charley avec lequel j'aurais adoré passer plus de temps pour en savoir plus ! – mais pas assez exploité. On en voulait plus !
Encore une fois c'est agréable à lire, le voyage se fait plutôt facilement – je n'ai pas eu grand mal à m'imaginer les scènes qui se déroulaient sous mes yeux – mais j'aurais aimé que ça aille plus loin, que ça me percute et que cette histoire me hante pendant plusieurs mois. Or, quelques jours à peine après avoir lu la dernière ligne, les souvenirs se sont déjà pas mal effacés et à part quelques scènes très ciblées, je ne garde pas grand chose de cette aventure en moi.
Ça manque d'implication, de ma part et peut-être aussi de la part de l'auteur. Je félicite
Jim Fergus pour son objectivité et sa non prise de partie. Il évite l'erreur du manichéisme avec les gentils indiens d'un côté et les méchants blancs de l'autre – il ne nous épargne pas la cruauté, ni d'un côté ni de l'autre – mais cette grande neutralité explique peut-être aussi le manque d'intensité ? Je ne sais pas.
Je crois donner l'impression d'être très déçue par ma lecture mais non, encore une fois j'ai passé un bon moment. Mais le sujet est potentiellement si émouvant et fort que je m'attendais à vivre de grandes émotions au cours de ces quelques centaines de pages et ça n'a pas vraiment été le cas, contrairement à Mille femmes blanches qui m'avait transportée.
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