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Mille femmes blanches tome 3 sur 4
EAN : 9782749155586
374 pages
Le Cherche midi (19/09/2019)
  Existe en édition audio
3.9/5   664 notes
Résumé :
1875. Dans le but de favoriser l'intégration, un chef cheyenne propose au président Grant d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches, afin de les marier à ses guerriers. Celles-ci, « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays, intègrent peu à peu le mode de vie des Indiens, au moment où commencent les grands massacres des tribus. 1876. Après la bataille de Little Big Horn, quelques survivantes décident de prendre les armes contre cet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (108) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 664 notes
Avec Les Amazones, je boucle la fameuse trilogie de Jim Fergus qui avait débuté avec Mille femmes blanches, livre suivi par La Vengeance des mères.
Cette formidable épopée, hommage aux populations indiennes d'Amérique du Nord, se déroule sur un peu plus d'un an et demi mais que d'événements, que d'émotions, que de portraits intimes réussis !
Parti d'une idée qui aurait pu être réalisée : envoyer des femmes volontaires ou non, rejetées par leur famille, sorties des geôles ou des asiles pour aller tenter de normaliser, de blanchir ces Indiens que les Yankees voulaient à tout prix assimiler ou écarter puis éliminer afin de pouvoir s'emparer de leurs terres ancestrales.
Ce sont deux lointains descendants des deux narratrices qui ont pu récupérer leurs journaux : Molly Standing Bear et Jon W. Dodd III. Elle est restée une Indienne farouche, décidée à tout faire pour sauver les filles, très nombreuses, kidnappées puis forcées à se prostituer dans les grandes villes d'Amérique du Nord. Lui est journaliste, à Chicago, et c'est son père qui avait commencé à publier Mille femmes blanches dans son magazine. Petit à petit, Molly qui est très amoureuse de Jon, lui confie les journaux perdus de Molly McGill ainsi que ceux de May Dodd.
Les présentations passées, j'avais hâte de me plonger dans la vie quotidienne de ces femmes blanches ayant finalement découvert toutes les valeurs des Cheyennes et d'autres tribus. Qu'on aime ou non leur façon de vivre, force est de reconnaître leur amour, leur respect de la nature et leur faculté d'adaptation aux éléments naturels.
Le bison qu'ils appellent leur frère, vit en nombre et leur apporte l'essentiel pour se nourrir, se vêtir, s'abriter mais l'armée US n'a de cesse de détruire les troupeaux pour installer le chemin de fer et s'emparer des terres. Ce que nous considérions comme le progrès apporte en fait maladies, perversion, trafic et destruction.
Au travers des récits détaillés de May et Molly, j'ai partagé vie quotidienne, espoirs, souffrances, bonheurs, plaisir charnel mais aussi la peur, l'effroi devant les massacres systématiques perpétrés dans les villages indiens où femmes, enfants, vieillards étaient massacrés sans pitié.
Les Amazones sont ces femmes guerrières, inspirées par l'antiquité, qui s'entraînent, se musclent et deviennent aussi performantes que les hommes. J'ai adoré l'épisode des jeux disputés avec la tribu des Shoshones où Phemie, seule noire du groupe, et celles qui forment les « Coeurs vaillants, Strongheart » rivalisent de force et d'adresse. C'est aussi l'occasion d'apprendre l'histoire du cheval sur le continent américain mais aussi de trembler lorsque le terrible Jules Seminole, homme sans foi ni loi, rôde dans les parages.
Jim Fergus ne se contente pas de me faire vivre avec les Indiens de 1876, constamment pourchassés par l'armée aidée par les Crows, les Loups, ces Indiens qui ont trahi leur peuple pour passer du côté des Blancs, mais il connecte tout cela à la situation actuelle. Il donne à voir la vie des Indiens aujourd'hui dans les réserves et le résultat n'est pas folichon. D'ailleurs, « les trois quarts des Indiens d'Amérique, l'Alaska y compris, vivent aujourd'hui dans les villes et non dans des réserves. Beaucoup de filles sont enlevées en pleine rue et tombent dans les griffes des réseaux de prostitution. » Tout cela en toute impunité.
Mille femmes blanches se termine donc avec Les Amazones. Cette trilogie m'a beaucoup appris, m'a aussi ému, révolté souvent. Si ce magnifique roman pouvait améliorer le sort de descendants des peuples natifs d'Amérique, ce serait tellement bien !

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Je viens enfin de pouvoir lire Les Amazones, dernier opus de la trilogie Mille femmes blanches. Mon seul regret est de ne pas avoir pu enchaîner les trois volumes.
Il m'a fallu un peu de temps pour me resituer et refaire connaissance avec les différents personnages, mais ensuite, quel plaisir de renouer avec cette épopée romanesque !
Jim Fergus alterne les journaux de Molly McGill et ceux de May Dodd datés de 1876. Ils vont d'ailleurs se croiser et s'entrecroiser pour notre plus grand plaisir. C'est Molly Standing Bear, une indienne vivant à notre époque qui confie ces journaux à Jon W. Dodd, rédacteur en chef de Chitown, un magazine de Chicago, pour qu'il les publie, sous forme de feuilleton, comme avait pu commencer à le faire son père Will, avant qu'il ne meure brutalement. Molly et Jon sont des descendants de ces deux femmes.
L'auteur nous emporte dans les épreuves qu'affrontent ces femmes et ces enfants presque seuls rescapés du peuple indien en cette fin de XIXe siècle, dans leur fuite, et nous confronte à la lutte continuelle qu'ils doivent mener face à l'oppression. Il nous plonge dans leurs coutumes, leurs croyances, leur magie et leurs superstitions, nous faisant vivre au plus près leur vie quotidienne, tout cela dans un décor grandiose. Il réussit à nous immerger dans cette culture indienne si différente de la nôtre avec un talent fou. Il nous offre un véritable conte où l'humanisme tient un rôle central, sans omettre de parler des différentes tribus et des divisions qui peuvent exister au sein du peuple indien.
En peignant ces fabuleux portraits de femmes, si fortes et si courageuses l'écrivain nous offre un troisième tome qui est un véritable roman féministe, passionnant nous permettant s'il en est encore besoin de revisionner les westerns avec un autre regard !
L'époque actuelle est bien présente avec les personnages de Molly Standing Bear (Molly Ours Debout) et Jon W. Dodd, nous rappelant ce à quoi la politique de « civilisation » des tribus a conduit. Comment rester impassible à la lecture des chiffres publiés dans le New York Times du 12 avril 2019 révélant le sort des femmes Amérindiennes, un bilan que Jim Fergus insère dans son récit page 283 ?
Cette trilogie en forme de saga-fiction époustouflante, vivante, dans laquelle l'homme blanc, une nouvelle fois, n'est pas à son avantage, permet d'approcher au plus près la vie de ces Indiens épris de liberté, respectueux de la terre et des animaux et dont les derniers survivants doivent aujourd'hui vivre dans des réserves.
C'est un récit émouvant, bouleversant, un récit d'aventures avec de nombreux retournements de situations, beaucoup de suspens, de sensualité aussi, et parfois teinté d'humour mais surtout très instructif.

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Molly Standing Bear, une indienne aux pouvoirs étonnants, descendante de Molly, la narratrice de la vengeance des mères, a pris contact avec Jon W. Dodd, fils du journaliste qui a publié les deux précédents tomes et lui-même descendant de May, la narratrice de Mille femmes blanches.
Elle va progressivement lui remettre les derniers cahiers rédigés par les deux femmes et quelques autres de leurs compagnes, après les avoir traduits, annotés et complétés.

Ce choix narratif, conter l'histoire à plusieurs mains qui ignorent ce que les autres ont écrit, donne un ton différent à ce troisième opus. Ajoutons-y qu'on quitte parfois le réel, les luttes entre tribus et avec l'envahisseur blanc, pour une immersion dans le monde de paix rêvé par les indiens, qui est sans doute aussi, en partie, celui de l'auteur. On peut comprendre alors que certains lecteurs aient été déroutés...
Personnellement, bien que pas grand fan de surnaturel, j'ai autant aimé ce dernier tome de la trilogie que les deux précédents.
J'y ai retrouvé la plume et la verve de l'auteur, un grand conteur qui sait nous faire partager la vie de ses personnages : leur quotidien, leurs interrogations, leurs émois, etc. On traverse cette période troublée de l'histoire américaine à leurs côtés.
Il sait également nous faire voyager dans les grands espaces où se jouèrent ces luttes mortelles entre migrants et primo-occupants.
Du grand art littéraire pour la fin d'une trilogie passionnante de bout en bout.


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"Les Amazones" est le dernier opus de la trilogie "Mille femmes blanches". Il a été assez laborieux à terminer alors que j'avais avalé les deux premiers.
Il s'est peut-être écoulé trop de temps entre les tomes ou est-ce l'histoire qui ressasse un peu ?

Dans le premier, nous suivions l'intégration des premières femmes chez les indiens grâce aux journaux de l'une d'entre elle, May Dodd.
C'était intéressant de découvrir le regard de ces femmes sur le quotidien, les difficultés de survie et les comparaisons qu'elles pouvaient faire entre les deux civilisations blanche et indienne.

Dans le suivant, les femmes blanches totalement intégrées et de nouvelles venues se lançaient, comme les hommes, dans des batailles contre les blancs qui avaient massacré leurs enfants (d'où le titre "La vengeance des mères"). Plusieurs d'entre elles ayant adopté l'habitude de May de retranscrire leurs aventures dans des registres.
Avec l'introduction de véritables moments historiques, c'était toujours passionnant, on ne s'ennuyait pas un instant.

Dans ce dernier tome, Jim Fergus reprend les journaux (perdus et retrouvés) de deux des héroïnes principales… May Dodd et Molly McGill… et avec la descendante de cette dernière… Molly Standing Bear… il y ajoute le présent. Avec celle-ci, à mon avis, il aurait pu en profiter pour laisser entendre un peu plus les difficultés actuelles des indiens, répercussions des politiques des divers gouvernements américains.
Mais j'ai quand même apprécié de nombreux passages … en voici un :

"Dois-je rappeler que les Blancs, après nous avoir envahis, avaient chargé leur armée de nous massacrer ? Qu'ils nous ont confisqué nos terres, notre mode de vie, notre culture ? Pour accélérer les choses, ils ont décimé notre frère le bison, qui était notre moyen d'existence et dont les troupeaux peuplaient jadis nos vastes prairies. Pratiquement exterminés, il n'en reste aujourd'hui que quelques centaines au parc de Yellowstone, contre trente millions au départ. Quant à nous, ceux qui ont survécu aux guerres, nous avons été parqués dans des réserves, avec interdiction d'en sortir. Les Blancs nous ont volé notre langue et nos enfants, qu'il ont envoyés étudier dans leurs écoles religieuses après leur avoir rasé la tête. S'ils persistaient à parler leur langue maternelle, les curés les frappaient, et les mauvais traitements qu'ils leur ont fait subir sont inconcevables. Ensuite, comme si cela ne suffisait pas, les Blancs nous ont aussi volé nos contes et nos histoires, qu'ils ont déformés, travestis, pour maquiller leur comportement odieux, se disculper de leur insatiable convoitise, leur insatiable soif de possession. Cela ressemble-t-il à l'Amérique que vous connaissez ? Non ? Eh bien, c'est celle que, nous, nous connaissons." p. 11 et 12

Pour conclure, la trilogie se termine et… c'est très bien ! Mais je lirai encore Jim Fergus parce que c'est un excellent conteur.
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J'ai lu ce troisième tome avec autant de plaisir que les deux autres, voire plus encore. J'ai adoré retrouver dans un même tome May et Molly ! On aurait pu croire que l'une ferait de l'ombre à l'autre mais il n'en est rien. Leurs récits se croisent et s'entrecroisent à merveille.
Toutes deux ont su s'adapter à la vie indienne, l'une, sans doute plus que l'autre...et on retire de ce roman un belle et triste leçon d'histoire. Plus que jamais, j'ai le coeur qui bat du côté des Indiens,de leur religion animiste, de leur respect de la nature. Ce peuple sauvage, asservi par les colons américains, trouve dans ces pages un bel et juste hommage.
Pour autant, rien n'est simple. On comprend bien que cette partie de l'Histoire de l'Amérique ne peut se réduire à de simples batailles entre cowboys et Indiens. le personnage de Chance que j'ai beaucoup aimé en est la preuve.

Mon avis sur la trilogie est plutôt favorable. Je suis cependant restée un peu sur ma "fin"... L'auteur a introduit une dimension fantastique à son roman, ce qui rend ce troisième tome plus mystérieux et qui laisse le lecteur à ses propres interrogations...
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critiques presse (1)
Lexpress
27 septembre 2019
Avec Les Amazones, le romancier de l'Ouest américain Jim Fergus met fin en beauté à sa trilogie "indienne" entamée avec Mille femmes blanches.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
Nous continuons de recueillir des vagabonds plusieurs familles et quelques bandes de jeunes guerriers qui, pour la plupart, s'étaient échappées des agences afin de participer au grand rassemblement de tribus à la Little Bighorn. Après quoi, plutôt que de se transformer en loups pour les soldats bleus, de harceler leur propre peuple, ils ont décidé de profiter un peu plus longtemps de leur liberté, d'une dernière chance de chasser le bison, dont les troupeaux se réduisent à grande vitesse. Ils sont donc les bienvenus parmi nous. Il reste si peu de traces du monde qu'ils ont connu et pour lequel ils ont été préparés au cours de leur brève existence. Un monde dans lequel ont vécu cent générations avant eux. A l'approche de l'hiver, ils rejoindront les agences, où ils auront grand-peine à subsister grâce aux rations de famine que l'Etat leur fournit, amputées de la part volée par les fonctionnaires chargés de leur distribution. Voilà l'autre monde que l'homme blanc leur réserve et qu'ils doivent adopter, car ils voient bien l'ancien se refermer derrière eux. Nous-mêmes avons perdu le nôtre et il semble bien que le suivant nous échappe.
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Wind a les cheveux noirs, le teint très mat, un visage large, osseux, et des pommettes saillantes. Son nez est proéminent, légèrement busqué, son regard perçant et ses yeux d’une couleur indéfinissable qui change suivant son humeur, le temps et la lumière. Parfois d’un jaune cuivré, telle une lune d’automne, ou ceux d’un loup, ils peuvent s’assombrir jusqu’à devenir profonds comme la nuit. D’une taille supérieurs à la moyenne des femmes cheyennes, elle a une stature qui la grandit encore. De larges épaules, des bras fermes et robustes qui ont eu plus que leur part de dur travail, des jambes puissantes dont on devine qu’elles ont parcouru bien des miles. (page 93)
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Jadis, bien sûr, les tribus avaient toutes différents noms pour s’appeler elles-mêmes et entre elles – des noms qui ont évolué au fil du temps. Nous autres Cheyennes étions les Tsistsistas, ce qui, dans notre langue, signifie les humains, à distinguer des ours, des bisons, des oiseaux, des poissons, des chevaux, etc. Un nom humble et sans prétention qui sous-entend que nous faisons partie du monde animal, sans pour autant nous estimer meilleurs ni supérieurs – juste différents.
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C’est une grande blonde solide, bien charpentée, qui répond au nom de Molly McGill. Elle faisait partie du deuxième groupe de femmes blanches envoyées par erreur dans le cadre du programme FBI, alors qu’il était déjà enterré. Elle me paraîtrait plus à sa place dans une ferme à traire les vaches. Non, je suis injuste… et jalouse sans doute, car elle est très jolie, sûrement capable et elle a une certaine assurance. Hawk et elle sont manifestement amoureux. Un bonheur que je leur envie, peut-être ? Oui, naturellement… (page 240)
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"Les Grecs de l'époque archaïque avaient entendu parler de peuples des régions des steppes au nord de la mer Noire et d'une société guerrière qui connaissait un remarquable degré d'égalité entre les sexes. Leur nom non grec s'entendant comme "amazone", il a été transformé sous la forme d'un nom d'ethnie épique, Amazones. Le qualificatif descriptif antianeirai a été ajouté pour souligner le trait distinctif le plus remarquable de ce groupe : l'égalité entre les genres. Pour souligner le statut extraordinaire des femmes dans ce peuple particulier, en comparaison avec celui qu'elles avaient dans la culture grecque, cette épithète était au féminin. A la différence des autres groupes ethniques connus des Grecs, dans lesquels les hommes occupaient le premier rang, chez les Amazones, c'étaient les femmes."

Adrienne Mayor. Ibid.
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