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sur 549 notes
Quelle étrange famille maternelle que celle de l'auteur Jim Fergus.
Dans ce roman, il revient sur l'histoire de sa grand-mère et de sa mère. Dès le départ, il explique que tout n'est pas réel, que l'histoire est romancée. Jusqu'à quel point ? J'avoue ne pas avoir compris la haine ressentie envers Renée, la grand-mère.
Que ce soit la grand-mère ou la mère, elles semblent s'être construite toute deux sans amour maternel, avec chacune une pression familiale plus que pesante. Selon moi, elles sont toutes les deux victimes et sont devenues ce qu'elles ont pu !!!
L'écriture de Jim Fergus est toujours aussi attrayante. On se laisse emporter par cette histoire familiale, même si bien souvent j'ai été halluciné par des moeurs dissolus, incestueux, adultères, toxiques...
Je n'arrive pas à définir si ce roman est un hommage de l'auteur à sa maman, ou pas... s'il a cherché par son écriture à trouver des réponses...
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Jim Fergus a envie de comprendre l'histoire du personnage de sa mère.
En 1995, il se rend dans la région des Grands Lacs pour rendre visite à sa grand-mère, Renée, âgée de 96 ans, qui a brisé la vie de sa famille et de sa fille, Marie-Blanche, la mère de Jim.
Il va essayer de la comprendre. Née à Senlis, passée par l'Egypte et puis aux Etats-Unis. Renée était tombée amoureuse de son oncle, au caractère destructeur et violent.
Il était entre autres amant de la mère de Renée.
Celle-ci sera toujours incapable d'aimer sa fille, Marie-Blanche dont elle massacrera l'existence.
Marie-Blanche va passer de dépression en dépression et sera minée par la boisson. Autant dire qu'elle-même ne va pas marquer sa famille d'une empreinte heureuse.
Cela paraît terrible mais Jim Fergus nous raconte le destin de ces deux femmes avec énormément de pudeur, j'ai envie de dire du calme, de la sagesse et de la distance amenée par les années.
En lisant son récit, je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il était devenu sacrément adulte pour pouvoir pardonner à ce point.
On peut ajouter à cela son plaisir d'écrire car c'est pour moi un écrivain que j'apprécie beaucoup.
J'ai pu le lire dans "Chrysis" et dans "Mille femmes blanches".
Je l'avais entendu parler de ces terribles secrets de familles lors d'une émission littéraire.
C'est un livre très romanesque, qui m'a beaucoup plu au moment où je l'ai lu, à sa sortie en pocket en 2012.
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Jim Fergus reprend la plume pour retracer de manière autobiographique l'histoire des femmes de sa lignée. Il raconte leur parcours et dresse en parallèle leurs portraits. Si la construction en deux parties peut dérouter, il y a tout de même quelque chose d'envoûtant et de feuilletonesque dans ce récit.
L'auteur revient sans cesse sur les faits marquants et les répercussions néfastes d'actes commis. Ce roman choral accentue la comparaison entre les générations et les destins de ces femmes.

En fond de toile la France et les Etats-Unis, cet héritage si important dans la vie de Jim Fergus. le colonialisme égyptien et la guerre y marquent également leur destinée.

Dans une sorte de saga familiale tragique, les relations dysfonctionnelles entres les membres engendrent des actes innommables et immoraux tels l'inceste et la pédophilie. Ces actes sont consentis, tolérés, cautionnés, car parfois on préfère rester dans le mensonge afin de sauver les apparences.
Les turpitudes familiales sont minimisées par tous dans une sorte de commun accord tacite au nom de la manipulation.

L'ambiance malsaine est parsemée de passages parfois très crus. le lecteur se retrouve embarqué comme un voyeur, découvrant les bassesses de l'âme humaine, la lâcheté, l'orgueil, l'égoïsme, l'avidité matérialiste, ainsi que la souffrance, les remords, la culpabilité et l'incapacité à maîtriser son destin.


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L'appétit ouvert par "May et Chance", j'ai poursuivi ma découverte de l'oeuvre de Jim Fergus par ce livre que l'on pourrait qualifier de biographie familiale romancée, à défaut de trouver un terme plus adéquat. Je précise que j'ai lu la première édition, celle de 2011, ma médiathèque ne possédant pas celle, remaniée, de 2021. Si j'ai bien compris, la présentation n'est pas la même : ici le journal de Marie-Blanche (mère de l'auteur) est intercalé entre la narration de la vie de Renée (mère de Marie-Blanche et donc grand-mère de Jim Fergus). Dans la nouvelle édition il y aurait deux parties successives, et certains ajouts.

En prologue, l'auteur rend visite à sa grand-mère Renée en 1995, dans l'Illinois où celle-ci réside. Très âgée et atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle ne réagit quasiment plus, ce qui n'empêche pas Jim de régler quelques comptes avec celle qui ne l'a jamais aimé, imaginant les réponses qu'elle lui aurait sans doute faites. Et on se rend compte en lisant la suite que ces réponses correspondent bien au caractère profondément égocentrique et perturbé de cette femme dont la vie n'a pas été un long fleuve tranquille...

Dès sa naissance, Renée vit sous le signe du mensonge : son père l'a eu d'une de ses nombreuses maîtresses, une danseuse à laquelle il avait "commandé" un fils. Las, c'est une fille qu'elle mettra au monde, mais comme Henriette Fontarce avait simulé une grossesse en accord avec son mari Maurice (entre autre pour éviter le "devoir conjugal" avec cet époux qu'elle n'aime pas), il faut bien s'accommoder de cette gamine... Entre ces parents qui ne se tolèrent que pour satisfaire aux convenances mais vivent chacun leur vie, Renée grandit comme elle peut, aimée par son père mais négligée par sa mère qui préfère batifoler avec l'oncle Gabriel. Ce qu'elle ignore, c'est que Renée est régulièrement témoin de leurs ébats, et va finir par développer un amour obsessionnel et malsain pour cet oncle au point de se promettre de le voler à sa mère. Et bien sûr, elle va arriver à ses fins, à l'âge où les gamines devraient encore jouer avec leurs amies et pouffer en regardant les garçons de loin. Et pour mieux assurer son emprise sur sa nièce, le bon tonton va dans un premier temps l'adopter (ou plutôt l'acheter à ses parents en échange du paiement de leurs dettes), et prétendra l'épouser un peu plus tard en Egypte. C'est là qu'il va emmener toute la famille, y possédant des plantations de coton et de canne à sucre fort lucratives. Ce sera l'occasion pour le lecteur de découvrir le contexte colonial dans ce pays juste avant la première guerre mondiale. L'histoire de Renée se poursuit entre la France et l'Egypte, de son adolescence à ses trois mariages, d'une guerre à la suivante. En 1920 elle donnera naissance à Marie-Blanche, et quinze mois plus tard à son frère surnommé Toto. Elle les confiera à une nourrice, Louise, et finira par quitter le domicile conjugal pour retrouver Pierre Fleurieu, un ancien amoureux qui deviendra son second mari.

On suit donc parallèlement l'histoire de sa fille Marie-Blanche à travers son journal. Une enfance plutôt heureuse entre le Prieuré, résidence de son père en Bourgogne, et un château en Dordogne, (le château de Marzac, que j'ai visité il y a deux ans, je résidais juste à côté dans un gîte !) propriété de "l'oncle Pierre", second époux de Renée. Celle-ci a fini par renouer le contact avec ses enfants, mais ne cesse de dénigrer cette fille qui ressemble trop à son père, et qu'elle trouve laide et bête. Difficile de se construire avec cette image qu'on lui renvoie sans cesse ! Heureusement son père et son beau-père sont plus indulgents envers elle et la laissent relativement libre de vivre sa vie dans leurs propriétés respectives. Marie-Blanche poursuit ses études à Paris, en pension, puis à Londres quand sa mère divorce de Pierre et se remarie avec un riche américain propriétaire de la Héronnière, dans le Hampshire. Entretemps le fameux Gabriel est réapparu dans la vie de la famille...
Toute sa jeunesse, Marie-Blanche a été ballottée d'un endroit à l'autre au gré de la vie aventureuse de sa mère. Elle finira par céder aux sirènes de l'alcool (on l'apprend dès les premières pages, puisqu'elle relit son journal depuis un luxueux centre de désintoxication en Suisse) et aura trois enfants avec son mari William Fergus. Jim étant le troisième, conçu pour "remplacer" Billy, l'aîné tragiquement décédé à 8 ans.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je n'ai pas dévoilé grand-chose de cette histoire foisonnante (environ 600 pages quand même), à peine quelques points de repère. Elle se déroule sur plus de six décennies, on voyage sur trois continents et on traverse deux guerres. Et on croise une multitude de personnages dont une grande partie font partie de la famille de l'auteur. Certes, c'est romancé, mais je pense que les grandes lignes sont authentiques, en tout cas elles m'ont semblé plausibles. J'espère quand même que le fameux oncle Gabriel n'était pas aussi pervers et incestueux en réalité, parce qu'il est vraiment dépeint comme un être foncièrement nuisible. Certaines scènes ont été vraiment pénibles pour moi, mais le contexte de l'époque était tel que ce genre de comportement était courant, mais passé sous silence pour préserver une réputation, ou des intérêts financiers comme ici. le contexte historique est assez bien replacé, j'ai d'ailleurs appris pas mal de choses sur la colonisation de l'Egypte.

Par contre je n'ai pas été emportée comme dans la saga "Mille femmes blanches", il m'a manqué ce souffle épique qui m'avait transportée sur quatre volumes. Ici, peu de place pour l'imagination, on passe d'un domaine à l'autre, d'un mari au suivant, d'une turpitude à une trahison, c'est un peu lassant à la longue. La version réécrite a peut-être corrigé certains défauts, si je la trouve d'ici quelques années, je retenterai pour comparer.
En conclusion, une lecture intéressante quoiqu'un peu longue, mais que j'oublierai sans doute assez rapidement parce que je n'ai pas réussi à m'attacher à ces deux femmes, le courant n'est pas passé entre nous !

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Je remercie vivement mes amies de Babelio de m'avoir fait connaître cette fresque familiale , j'avais lu avec passion « Mille femmes-blanches »en 2000 et « Chrysis  »., récemment .

Jim Jergus conte l'histoire de sa famille «  romancée » avec beaucoup de pudeur, de lucidité et de finesse.

Il rend visite à sa grand - mère Renée : 96 ans en 1995 , dans la région des Grands lacs , atteinte de la maladie d'Alzeimer, hébergée chez Vernon et Louise Parker , couple respectable de la classe moyenne: Louise avait été la femme de chambre de Thierry dit Toto , fils de Renée .

Personnalité sulfureuse, dominatrice , au caractère entier , froide et déterminée , souvent méprisante , narcissique , Renée brisera la vie de sa famille , en particulier , celle de sa propre fille Marie-Blanche, née en 1920.
Elle intimidera et manipulera nombre de personnes.

Fille d'aristocrates français désargentés , née le 31 juillet 1899, mariée trois fois, elle a connu un destin hors du commun qui l'a menée de son petit village dans la région de Senlis jusqu'au Etats - Unis en passant par le Caire et l'Egypte où le colonialisme prospérait ...
Le récit, à la fois intime et universel construit en alternance dans le temps avec le journal de sa mère :Marie- Blanche, l'écrivain tente de reconstituer le parcours de sa grand- mère , afin de la comprendre peut- être et de lui pardonner ..

Que ce soit le contexte historique, qui inscrit l'intime dans L Histoire, tout le vingtième siècle pratiquement et deux guerres lors de cette fresque addictive et bouleversante , L'auteur aborde nombre de thèmes : les voyages, les mariages de raison, l'infidélité, l'inceste, la pédophilie ,la perversité, l'égocentrisme , les douleurs d'enfance irréversibles, la froideur, les valeurs négatives de l'aristocratie, les relations dysfonctionnelles perverses , le mensonge, aux actes immoraux et innommables: on préférait Les NON DITS afin de sauver les apparences .

Ces actes sont le plus souvent , ignorés , minimisés, cautionnés parfois, par hypocrisie et aveuglement , on savait mais on ne voulait rien voir!
L'ambiance est malsaine , le lecteur découvre les bassesses de l'âme humaine, la lâcheté ,l'orgueil démesuré, l'avidité matérialiste.

L'argent prime dans ce milieu , la cupidité et le mépris transpirent.

Marie Blanche, humiliée , rejetée par sa mère, rabaissée constamment ,: «  Tu es nulle, pas intelligente » etc... .. détestée par elle, ses manigances et son indifférence la précipiteront dans l'alcoolisme, la dépression, l'internement en hôpital psychiatrique à Lausanne en 1966. ...
C'est une saga addictive et intéressante , les analyses psychologiques y sont fines et bien amenées.
C' est bien écrit fascinant, passionnant , dérangeant, émouvant, sensible et prenant.
On ne la lâche pas ! .

Une fresque sensible de plus de 610 pages Qui prouve une fois de plus que Jim-Fergus fait preuve d'un exceptionnel talent de conteur !
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Habituellement, je ne suis pas une fervente adepte des sagas familiales pour la simple et bonne raison que je me perds facilement dans les nombreux protagonistes s'ils ne me sont pas clairement et efficacement explicités. Lorsque j'ai découvert cette proposition de lecture via le groupe Picabo Book Club, j'ai décidé de malgré tout me lancer. Et je dois directement l'annoncer : j'ai vraiment très bien fait car c'est une magnifique découverte que ce livre de Jim Fergus.

Avant toute chose, je dois vous écrire qu'il ne s'agit pas d'une nouveauté à proprement parler mais bien d'une troisième édition retravaillée par l'auteur, Jim Fergus, lui-même. Alors que certaines critiques et lecteurs faisaient état de certaines faiblesses dans le texte, voire aussi dans sa construction, il a réécrit ce bouquin et nous offre ici un livre inoubliable. Cela est explicité dans le prologue et m'a permis d'enfin comprendre pourquoi j'avais l'impression d'avoir connu un livre de Jim Fergus avec le même titre que Marie Blanche mais avec une couverture totalement différente.

Ce livre sera indubitablement l'un de mes coups de coeur de l'année car j'ai eu de grandes difficultés à parfois le laisser et à ne pas poursuivre sa lecture malgré l'heure tardive par exemple ou à la fin de mes voyages en train pour me rendre au travail. J'ai vraiment été conquise que ce soit par l'histoire que par la façon dont il a d'écrire ces mémoires romancées.

Jim Fergus revient sur la vie de deux personnages en particulier : sa propre mère Marie Blanche et Renée, sa grand-mère maternelle. Mais quel destin ont-elles toutes les deux connus! L'auteur nous les conte comme s'il avait vécu près d'un siècle en fin de compte à leur côté. Même s'il annonce lui-même, dans une note au début, qu'il s'agit d'un roman, d'une fiction, d'une oeuvre d'imagination, cela est aussi « des mémoires autobiographiques documentées ».

C'est comme si, tant sa mère que sa grand-mère avaient toutes deux vécu plusieurs vies en une. Bien loin d'en faire des héroïnes sur tous les tableaux, il ne manque pas d'en révéler leurs failles, leurs faiblesses mais également leurs défauts. Il ne cherche pas à faire croire à un conte de fée mais comme il le dit si bien lui-même : « (…) que ma famille me manque plus que jamais. Je voulais de nouveau la saluer. (…) ».

C'est très dense et conséquent car ce livre compte plus de 735 pages mais je ne me suis jamais ennuyée et n'ai pas vu le temps passé en sa compagnie. En plus, cette édition est agrémentée de photographies des albums familiaux. Ainsi, les photos qui décorent ses pages offrent des visages aux personnages et rendent le texte encore plus vivant. C'est indéniablement une plus-value que l'auteur offre aux lecteurs en ayant puisé dans ses souvenirs et photographies de famille.

Le seul petit grief que je voudrais relever mais qui ne concerne pas en soit le substrat du roman, ce sont des coquilles dans les dates. Sans avoir une lecture de correctrices de manuscrit, j'ai déjà trouvé 4 erreurs de dates. Je ne sais pas s'il s'agit de coquilles ou d'erreurs dans la retranscription mais ce sont quatre incohérences assez flagrantes, trois dans le texte et une comme légende d'une photo.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Après avoir rendu visite à sa grand-mère, Renée, atteinte de la maladie d'Alzheimer et qu'il ne porte pas vraiment dans son coeur, Jim essaie de retracer l'histoire de cette branche maternelle de sa famille. On va ainsi suivre dans un premier temps l'enfance de Renée, dans une famille qui se dit de la noblesse (son père est comte). Henriette, sa mère, est amoureuse de son beau-frère, le ténébreux Gabriel qui a une propriété en Égypte, dont il revient de régulièrement pour filer le parfait amour avec elle !

Dès la petite enfance, Renée se cache pour assister à leurs ébats et se promet de séduire plus tard son oncle… et comme Gabriel n'aime que les très jeunes filles, on comprend très vite ce qui va arriver…

En fait, il s'avère qu'Henriette et Pierre ne sont pas les parents biologiques de Renée (elle serait la fille d'une danseuse de revue parisienne, accessoirement une des maîtresses du comte). Ils auront un autre enfant (merci Gabriel) mais ne s'intéresseront guère plus à lui. Famille de noble, fin du 19e début du 20e siècle avec toutes les caractéristiques de l'époque : adultère, jalousie, parents qui ne pensent qu'à eux…

On va suivre l'évolution de Renée, sa liaison avec Gabriel alors qu'elle a à peine quatorze ans : que l'on se rassure : elle est aussi tordue et manipulatrice que lui. Elle finira par épouser quelqu'un de son rang qu'elle s'empressera de « plaquer » après deux grossesses…

Fille indigne, mère indigne, Renée a tout pour elle ! et ne peut que manipuler ses enfants qu'elle n'aime pas et Marie-Blanche sa fille va payer le prix fort. Dès sa plus tendre enfance, Renée assènera sans relâche à sa fille, qu'elle n'est pas intelligente, qu'elle est moche (elle a le même nez que son père ! et elle va aller jusqu'à le lui faire remodeler par la chirurgie esthétique !). Mais stop, ne divulgâchons pas…

Jim Fergus a déjà écrit une première mouture de son histoire familiale, et cela lui a permis de rencontrer Marie-Antoinette, une cousine qui a pu lui révéler davantage de choses sur cette branche maternelle de la famille. Jim est le troisième enfant de Marie-Blanche, dont l'aîné est mort tragiquement d'un accident. Leurs parents n'ont jamais fait le deuil et ont décidé d'avoir deux autres enfants pour continuer à avancer, on devine aisément ce que cette décision a pu provoquer, on ne remplace pas un enfant par un autre…

C'est le deuxième « roman » de Jim Fergus que je lis : j'ai aimé « Mille femmes blanches » mais je n'ai pas lu les suivants. J'ai adoré détester Renée, bien sûr, comme mère toxique, on en fait pas mieux et j'admire l'auteur quand il dit qu'il lui a pardonné, car on ne sait pas si on en serait capable à sa place, mais on comprend le fait qu'il n'ait pas voulu avoir d'enfant…

Ce fut un plaisir de lecture, même si les pages consacrées à Renée sont difficiles à encaisser, tant la première partie, que dans le reste de cette autobiographie « romancée » comme le dit Jim Fergus himself.

L'auteur nous propose de nombreuses photographies de Renée, Marie-Blanche, Billy, entre autres, ainsi que des différents châteaux, demeures de la famille, ce qui en fait un beau livre et donne envie de tenter la version papier…

J'ai lu ce livre via ma tablette et c'est toujours aussi compliqué, la liseuse est tellement plus pratique et moins lourde à transporter, (mais, à sa décharge, elle permet d'apprécier les photographies) … Mais il n'était disponible que via adobe… Il y a des supports qui ne me conviennent pas trop : j'ai récemment tenté un livre audio et mon attention s'envole très vite, j'ai besoin de l'écrit…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Cherche midi qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.

#MarieBlanche #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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J'ai écouté par hasard Jim Fergus dont je n'avais rien lu, invité du Grand Entretien sur France-Inter le 27 mai. Il m'a bouleversé en évoquant sa mère dont la vie a été brisée et sa grand-mère d'origine française au destin tumultueux. le décès récent de sa compagne dont il a parlé avec émotion, la voix cassée et son évocation sensible de ce passé familial m'ont vraiment donné envie de lire son livre.
Je viens de l'interrompre à la 384 ème page et je me suis forcée pour y parvenir. L'émotion communicative de Jim Fergus ne se retrouve pas dans son roman qui m'a vraiment ennuyé, aucun relief, les personnages féminins que j'imaginais complexes et attachants ne m'ont pas touchée. Une déception à la mesure de l'attente qu'avait su faire naître l'auteur. L'annonce en 4ème de couverture, «Une inoubliable fresque familiale à travers un siècle et trois continents : l'auteur de Mille femmes blanches confirme son exceptionnel talent de conteur et nous offre un chef-d'oeuvre.», ne correspond aucunement à la lecture que j'ai faite.
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Jim Fergus raconte une histoire très personnelle puisqu'il raconte la vie de sa mère et de grand-mère Renée . Et quelle histoire ! C'est plutôt fascinant ! Que ce soit le contexte historique ( tout le XXéme quasiment) , les voyages ou la vie personnelle très mouvementée de ces deux femmes . Beaucoup de thèmes sont abordés à travers elles : les mariages de raison, l'infidélité, l'inceste, la pédophilie et les valeurs de l'aristocratie. Tout le monde en prend pour son grade : les maris effacés , les femmes qui se veulent indépendantes mais qui se soumettent à l'oncle tyrannique et pédophile, les domestiques qui ferment les yeux ….Disons que ça ne donne pas une bonne image de la haute société, où l'argent prime et les amours s'envolent. C'est parfois dur, dramatique et l'on se rend compte qu'au final tout le monde est logé à la même enseigne, riche ou non.
Challenge pavés 2019
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Il s'agit d'une nouvelle édition de ce livre, que l'auteur a remanié après la découverte de documents concernant sa famille comme il le révèle dans la longue dernière partie. Après la publication de Mille femmes blanches, il a été contacté par Marie-Antoinette, la cousine de sa mère qui a pu l'éclairer sur de nombreux points, de même un généalogiste a rectifié certaines légendes familiales, notamment sur l'ascendance noble de la famille de Fontarce, mais tous ces éléments interviennent dans l'épilogue.

En 1995, Jim Fergus rend visite à sa grand-mère Renée, atteinte de la maladie d'Alzheimer, il ne l'a plus revu depuis plus de vingt-cinq ans. Il essaie de comprendre qui est cette femme froide qui ne l'a jamais aimé, ni sa soeur, mais surtout qui a détruit leur mère Marie Blanche. Il retrace leur histoire familiale hors du commun dans un livre passionnant mais très sombre car ce n'est pas une histoire heureuse.

Renée naît en juillet 1899 dans une famille de petite noblesse campagnarde. Son père est comte, il s'est marié avec Henriette sans amour selon la volonté de leurs parents, il trompe sa femme sans se gêner, sa fille est d'ailleurs celle d'une de ses maîtresses que sa mère adoptive n'aimera jamais. Henriette trompe également son mari avec Gabriel son beau-frère, un riche homme d'affaire. Renée les espionne et devient vite jalouse de sa mère, elle décide de lui voler son amant, ce qu'elle réussira à faire à l'âge de treize ans. S'ensuit une relation incestueuse et très violente, mais le comte et sa famille dépendent financièrement de Gabriel, qui se montre particulièrement tyrannique, violent et possessif, il a un caractère destructeur et ravage sa famille. Renée tombe amoureuse de Pierre de Fleuriau en 1818, mais s'il est comte depuis la guerre de Cent ans, il est pauvre et la famille s'oppose à cette liaison, Renée doit épouser Guy de Bortonne, un petit noble assez fortuné. Ils ne s'aiment pas le moins du monde et ce mariage est un échec complet. Renée s'ennuie et décide de faire deux enfants, mais elle se rend vite compte que la maternité ne lui convient pas. Elle en veut terriblement à Marie Blanche d'être la fille de son père et ne fera que la rabaisser systématiquement. Renée quitte son mari, retrouve Pierre, puis le quitte aussi pour un Américain homosexuel, mais surtout très riche, car c'est ce qui l'intéresse le plus. Marie Blanche se fait balloter par sa mère entre Paris, Londres et Chicago au gré de ses amours. Renée la dénigre systématiquement, et veut gérer sa vie, lui trouver un mari riche comme le sien. Dès son adolescence, la jeune fille sombre dans la dépression et dans l'alcoolisme, elle épouse un joueur de polo en cachette, mais le bonheur ne durera pas. Marie Blanche ne saura pas aimer non plus ses propres enfants.

Dans ce magnifique roman choral, Jim Fergus donne la parole à sa grand-mère et à sa mère, morte alors qu'il avait seize ans. Il essaie de comprendre ce qui a causé tant de souffrances dans sa famille où seules comptaient les apparences et l'avidité. Les parents ont accepté finalement que Renée se fasse violenter par son oncle qui les entretenait, même si elle dit avoir désiré cette situation et que Gabriel est le seul homme qu'elle ait aimé. Il analyse la manière dont le même schéma se reproduit sur trois générations. Lui-même décide de ne pas avoir d'enfants pour ne pas prolonger ce cercle vicieux, il est plein de sagesse et finit par pardonner à Renée tout le mal qu'elle leur a fait, même si leur dialogue se passe seulement dans sa tête. Il a fait preuve de résilience pour arriver à se construire malgré tout ce marasme.

La vie de la haute société est bien décrite, sur près d'un siècle. Renée et sa famille vivent la vie de la petite noblesse et ses mythes. le père trouve déshonorant de travailler et ferme les yeux sur les exigences démesurées de son frère et sa tyrannie. Il imposera aussi un mariage malheureux à la jeune fille pour des raisons d'argent, comme il l'a fait lui-même auparavant. Marie Blanche a son tour ne sera pas une bonne mère. Malgré ce côté sombre et douloureux cette fresque familiale est tout à fait passionnante. le livre est plein de pudeur et l'auteur cherche avant tout à comprendre sans juger. Un gros coup de coeur pour ce magnifique récit. Merci à Netgalley et aux Editions Cherche Midi pour cette magnifique découverte, qui me donne envie d'explorer plus avant l'oeuvre de de Jim Fergus.

#MarieBlanche #NetGalleyFrance !
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