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3,64

sur 550 notes
Magique ! J'adore les sagas familiales et j'ai découvert celle-ci un peu par hasard, ce livre m'ayant été offert.

On retrouve ici deux destins, en parallèle, de Renée et de Marie-Blanche, mères et filles qui ne se comprennent pas ni ne s'entendent. Au fur et à mesure des années, on va comprendre pourquoi...

Chapitre après chapitre, on refait des sauts dans le temps entre les destins de Renée et de Marie-Blanche.

Renée, dont la jeunesse se passe au début du 20ème siècle au sein de la bourgeoisie française, va partir habiter avec son oncle en Egypte, ancien amant de sa propre mère, il va devenir le sien. Ce début dans sa vie amoureuse va dépeindre fortement sur le reste de sa vie.

Marie-Blanche, mère alcoolique ayant perdu son premier enfant, vivra dans la quête d'obtenir la reconnaissance de sa mère.

En résumé, vous l'aurez compris, je recommande.
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Jim Fergus dans Marie-Blanche :
"Le vrai récit de nos existences ne commence pas à la naissance, non, il faut remonter bien plus loin, prendre à contre-courant le fleuve ombilical, jusqu'à la source maternelle qui, liant les générations, nous nourrit et, avec les blessures, nous inocule le poison familial."
Au delà de ces incroyables destinées, du tableau social et historique qui est fait, il s'agit là d'un livre profondément féministe.
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Après l'inoubliable « Mille femmes blanches », deux femmes resteront longtemps présentes à votre esprit après avoir lu le nouveau chef-d'oeuvre de Jim Fergus.

Fort habilement, l'auteur alterne tout au long du roman, le récit de la vie de Renée, intrépide, orgueilleuse, amoureuse, mais terriblement égoïste avec le journal intime de sa fille Marie-Blanche. Internée dans un asile, c'est une femme blessée, broyée par la personnalité écrasante de sa mère.

Le tourbillon de la vie commence en France, dans une famille aristocratique où l'on ne s'inquiète guère de l'équilibre des enfants au début du siècle dernier. Renée, livrée à elle-même, observe les adultes, s'endurcit. Son destin la conduira en Egypte puis aux Etats-Unis mais elle ne laissera pas de répit à Marie-Blanche qui n'a pas sa force de caractère….

On s'indigne, on souffre avec ces deux êtres aux destins incroyables, cette histoire bouleversante nous émeut d'autant plus qu'elle nous entraine sur les traces douloureuses de la mère de Jim Fergus, Marie-Blanche, décédée lorsqu'il avait seize ans et de sa grand-mère Renée, personnage haut en couleurs.

En refermant le livre, on se dit qu'en l'écrivant, Jim Fergus n'est sans doute plus tout à fait le même, sans doute apaisé d'avoir tenté de suivre les chemins empruntés par ces deux femmes sur presque un siècle ….
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J'ai découvert Jim Fergus à travers son immense succès "Mille femmes blanches" ,et sa sensibilité, perceptible dans son écriture, m'a donné envie d'en lire plus. Cette saga familiale m'a touchée et émue, j'ai ressenti toute la fragilité d'un enfant qui a grandi avec un tel héritage généalogique, dans l'ombre d'un frère parti trop tôt, avec des femmes au destin parfois tragique, sinon hors du commun. Une grand-mère despotique. Si les contextes historiques et géographiques apportent une dimension exceptionnelle à cette épopée familiale, les drames qui y sont contés sont cruellement banals, et de conclure malheureusement
qu' alcoolisme et pédophilie sont de toutes les contrées et toutes les époques.
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Effroyable récit, où l'auteur a réussi l'exploit d'exprimer sobrement l'inexprimable : l'incroyable (… mais vraie) dépravation de l'ensemble de la riche et noble famille de sa mère, voire la glaciale perversité sadique du grand-oncle de celle-ci, qui séduit continûment sa nièce Renée dès l'âge de 9 ans avec actes de pédophilie, -celle-ci en deviendra masochiste- pour la déflorer violemment le jour de ses 14 ans et avoir ensuite une relation suivie sado-maso avec elle. Cette dernière, élevée par nourrice et gouvernantes, loin de ses parents ne songeant qu'à leurs plaisirs (réceptions alcoolisées, danse de salon, chasse à courre). Renée deviendra une femme belle, enviée, égoïste, hautaine et manipulatrice, sera la mère de Marie-Blanche et la grand-mère de l'auteur, Jim Fergus. Et détruira psychologiquement tout son entourage. Marie-Blanche, la mal-aimée de sa mère, deviendra vite une épave alcoolique qui ne parviendra pas à se redresser.
Le récit est fait d'allers-retours d'épisodes de vie de trois et même quatre femmes de quatre générations successives (si bien que l'on s'y perd parfois !) mais ces allers-retours dans le temps, les lieux (France, Égypte, Angleterre, USA, Suisse) et les générations, permettent au final de dénouer pour le comprendre l'écheveau des émotions, des bouleversements affectifs au milieu des scandales successifs de la haute bourgeoisie du XXe siècle. Et de méditer sur la turpitude humaine.
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La première version de Marie Blanche est sortie en 2011. Jim Fergus a voulu en sortir une nouvelle version, agrémentée de photographies. C'est donc cette nouvelle version, sortie cette année en France, que j'ai lue, suite à une opération Masse critique de chez Babélio. Je ne connaissais pas Jim Fergus, j'avais entendu parler de son Mille femmes blanches… et j'ai été assez surprise du contenu de ce livre. le récit commence en 1995, alors que Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, quatre-vingt seize ans. Elle nous est présentée comme une femme froide, tyrannique, ayant brisé sa famille, et notamment sa fille, Marie-Blanche, la mère de Jim Fergus. Il retrace donc son parcours, pour expliquer son destin étonnant. Toute la première partie de ce pavé est donc consacrée à Renée, son histoire, quand la deuxième partie donne la parole à Marie-Blanche. Tout cela est entrecoupé de photographies, et parfois de coupures de journaux, de lettres. Renée voit le jour dans des circonstances mystérieuses. La rumeur doute qu'elle soit véritablement la fille naturelle de celle qui se présentera comme sa mère, sans l'entourer pour autant d'affection. Elle grandit dans une grosse propriété, à la campagne, à La Borne-Blanche, sans savoir que son père, le Comte de Fontarce, est ruiné. Son oncle, homme d'affaire et gros propriétaire de terres en Egypte, accessoirement l'amant de la mère de Renée, va alors faire une proposition saugrenue à la famille. Il va les accueillir en Egypte, payer leurs dettes, en échange de leur fille, qu'il souhaite adopter. le lecteur se rendra vite compte qu'il souhaite bien plus encore, entourant la jeune fille d'un climat incestueux pesant. Et c'est ce qui m'a beaucoup intrigué dans ce récit, choqué, la manière dont on laisse croire au lecteur que cette jeune fille de quatorze ans, Renée, a tout orchestré pour arriver à ses fins, comme si c'était elle la manipulatrice dans cette histoire, la séductrice de son oncle. J'ai fatalement pensé à la Lolita de Nabokov. Quelle choix avait donc cette Renée de quatorze ans ? Mis à part celle de croire qu'elle était en effet l'instigatrice de son destin, et non pas la victime, pour s'en sortir psychologiquement. Et comment pouvait-elle faire autrement ensuite que faire les mauvais choix avec ses enfants, en terme d'éducation, surtout avec sa fille ? Elle tente ensuite de la protéger maladroitement de ce même oncle, tandis qu'il essaiera d'embrasser Marie-Blanche, des années plus tard. Mais, par ailleurs, j'ai quand même aimé ce récit, particulier, qui dresse le portrait intime, et peu flatteur en général, de deux femmes, issues d'une certaine classe sociale. Elles traversent toutes les deux le siècle, enfermées par les codes du milieu, cherchant leur liberté, dévastées par des drames, et se démenant pour survivre. A la fin du livre, Jim Fergus explique sa démarche et l'évolution de ses réflexions, et j'ai été assez émue par sa sincérité et sa modestie. Un ouvrage étonnant.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Je referme ce livre et je suis encore sous le coup de l'émotion, bouleversée. Cette dernière phrase, ce dernier chapitre sont d'une puissance qui m'a retournée. On y sent toute l'émotion qu'a dû ressentir Jim Fergus à écrire ce livre.
Comment se construire sans l'amour d'une mère ? Comment ne pas répéter le schéma ? Comment ne pas sombrer ? Ce sont les questions que l'on se pose en tournant les pages de Marie-Blanche. Ce sont les questions auxquelles sont confrontés Renée, Marie-Blanche mais également Jim Fergus qui nous raconte l'histoire de sa mère et de sa grand-mère dans ce magnifique roman.
On traverse également ici un demi-siècle d'Histoire, deux guerres mondiales et de multiples bouleversements sociétaux.
Renée, la grand-mère de l'auteur, aura vécu mille vies. Née en France, elle vivra en France, en Egypte, aux Etats-Unis. Elle grandira auprès d'un père aimant et d'une mère préoccupée seulement de son plaisir, à commencer par sa liaison avec le vicomte, le propre frère de son mari. En grandissant, Renée se rapprochera elle-même du vicomte au point de vivre avec lui une relation passionnée alors qu'elle n'a que 14 ans, sous le regard aveugle ou jaloux de ses parents. Jusqu'à l'âge adulte, et même alors, Renée sera ballotée entre ses parents et le vicomte, au gré des humeurs et caprices de ce dernier. Sa stratégie de défense (inconsciente ?) sera d'opposer une indifférence totale à tout ce que l'on dit d'elle ou ce qui peut lui arriver. Sa devise : "Pfff je m'en fous". Son histoire est contée à la 3ème personne, instaurant une distance nécessaire entre le narrateur et cette grand-mère qu'il détestait tant.
Marie-Blanche naitra du premier mariage de Renée et pour sa plus grand malchance, héritera du nez de son père. Sa mère l'aurait-elle plus aimée si elle lui avait ressemblée ? Rien n'est moins sûr. Lui assénant à longueur d'années qu'elle est idiote, Renée va inculquer un mal-être et une image dévalorisante d'elle-même à Marie-Blanche. Cette dernière grandira sous la coupe de sa mère, cherchera à se défaire de son emprise, par la fuite et l'alcool notamment.
Elle aura à son tour des enfants, mais ne sera pas capable de dépasser l'éducation donnée par sa mère et reproduira le schéma récurrent, inapte à leur prodiguer un simple amour maternel. Marie-Blanche se sentira toute sa vie "une marionnette désincarnée". La puissance de son récit est renforcé par l'utilisation de la 1ère personne.
J'imagine que l'écriture de cette oeuvre a été une catharsis pour l'auteur, que pour pouvoir écrire ces lignes sublimes, il s'est approché au plus près de sa mère, qu'il l'a comprise et probablement pardonnée.
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Jim Fergus aurait bien mérité d'être une femme tant il excelle à parler en leur nom qu'elles soient blanches ou indiennes, nobles ou roturières, et il transporte son lecteur dès les premières pages de ses livres dans des univers que l'on n'est pas près d'oublier.
En choisissant d'écrire sur son histoire personnelle et de dévoiler de lourds secrets de famille, il témoigne une fois de plus de son empathie pour les femmes et rend un hommage vibrant à celles de sa lignée.
Mettant en parallèle les vies de sa grand-mère Renée et de sa mère Marie-Blanche , il retrace le parcours de ces deux femmes, inscrits dans des périodes historiques différentes mais intimement liés par le déterminisme du malheur.
Si Marie-Blanche sa mère , a sombré dans l'alcoolisme ,a négligé sa famille et a fini par se suicider, c'est bien entendu parce qu'elle était la fille de Renée, elle-même instrumentalisée par les siens et notamment par son oncle Gabriel qui ne lui a pas seulement pris sa virginité mais a détruit sa vie de femme.
Bien qu'elles aient toutes deux connu des existences privilégiées dans des milieux aristocratiques, vécu dans des châteaux entourées de domestiques, elles n'ont ni l'une ni l'autre bénéficié de l'affection d'une famille unie.
Renée dont la naissance reste mystérieuse, a été imposée à une mère indifférente, a été instrumentalisée, négligée, violée et elle n'a dû sa survie qu'à la carapace de dureté qu'elle s'est construite pour échapper à une condition trop tragique. Mariée trois fois, elle n'a pas pu trouver un amour durable qui lui aurait permis de se sauver de ses démons.
Comment, avec un tel passif, construire une vie de femme et de mère harmonieuse ? La pauvre Marie-Blanche en a fait les frais et n'a pas trouvé en elle-même de ressorts suffisants pour échapper à cette mère dure et tutélaire, exigeante au point de chasser de son coeur toute affection pour son propre enfant .
Transmission délétère du malheur de mère à fille, puis vers les descendants dont fait partie ce merveilleux auteur qui a su mettre de côté ses rancunes personnelles pour humaniser ces deux personnages de femmes , les comprendre, et les faire vivre avec leurs contradictions pour la postérité.
Ce gros roman se lit quasiment d'une traite tant on est pris d'empathie pour ces deux héroines et d'intérêt pour leurs vies respectives.
Un grand moment de littérature !
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Qu'il était passionnant cet entretien avec l'auteur ! (vous pouvez l'écouter sur le site de France-Inter)
Et qu'elle semblait touchante l'histoire familiale qui devait nous narrer le destin tragique de la mère de l'auteur qui fut victime d'une filiation trouble, d'une mère plutôt toxique, d'un oncle incestueux et de déracinements successifs qui conduisirent rapidement Marie-Blanche à noyer ses blessures dans l'alcool et à séjourner dans des établissements psychiatriques pour finir par s'échapper définitivement de la vie en passant par une fenêtre.

Tous les ingrédients étaient réunis pour une fresque familiale comme je les aime. Seulement voilà, il suffit de pas grand chose pour qu'une mayonnaise ne prenne pas, et là la sauce a tourné rapidement. Je n'ai pas réussi à mettre la main sur "la puissance romanesque" d' "une saga familiale bouleversante" et "splendide" qui s'apparente au "chef d'oeuvre" et autres qualificatifs dithyrambiques qui parsèment la 4ème de couverture.

L'ennui m'étant tombé dessus très rapidement suite à une narration sans émotions ni intensité dramatique, à un style des plus banals, à une succession de faits qui laisse peu de place à l'introspection, j'ai jeté ce pavé l'éponge, à la page 229 (sur 606), ravalant ma déception, ruminant ma colère (22 € quand même) et ronchonnant qu'on ne m'y prendrait plus.

Après ça, comment voulez-vous que je me réconcilie avec les auteurs américains ?




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je suis d'accord avec Nadeja
un ennui profond jusqu'à quelques pages.
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