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sur 4391 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des romans qui traînent sur une étagère, dans un placard et une fois la lecture achevée, on se demande pourquoi on ne l'a pas lu plutôt. Mille femmes blanches est un roman qui m'a tenu en haleine du début a la fin. J'ai adoré me plonger dans le monde des indiens d'Amérique et je ne peux que recommander cette lecture a tout ceux qui ne l'aurez pas encore lu.

On fait la connaissance de May Dodd, internée dans un asile par sa famille fortunée car elle a eu des enfants hors mariage. Elle s'apprête a prendre part a un curieux projets du gouvernement américain qui consiste a livrer mille femmes blanches dans le but de civiliser "les sauvages" et de les intégrer plus facilement a la civilisation blanche. "Je ne peux m'empêcher de penser une fois de plus que l'homme est bel et bien une créature brutale et imbécile. Est-il une autre espèce sur terre qui tue pour le plaisir ?"

A travers les écrits de May dans ses carnets, on découvre différents portraits de femmes, toutes plus charismatiques et attachantes les unes que les autres, qui viennent toutes de différents milieux : "Franchement, vu la façon dont j'ai été traitée par les gens dits "civilisés", il me tarde finalement d'aller vivre chez les sauvages." Mais surtout, on découvre une autre culture, un autre mode de vie proche de la nature, fait de superstitions et une autre langue. "Les Cheyennes croient que toute chose ayant eu lieu quelque part - chaque naissance, chaque mort - s'y trouve toujours, de sorte que le passé, le présent et l'avenir cohabitent éternellement sur terre."

C'est la première fois que je lis un roman de l'auteur, Jim Fergus, mais certainement pas le dernier tant Mille femmes blanches m'a conquise.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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L'Histoire vraie :
Nous sommes le 18 septembre 1874. Little Wolff, chef des cheyennes, (1820-1904) quitte son campement pour rencontrer le Président des Etats-Unis Ulysses Grant.
Reçu en grande pompe avec sa délégation, il évoque les blessures tant morales que physiques infligées à son peuple et qui ne s'effaceront jamais. Il propose un marché qui puisse non pas réparer, mais qui, contribuerait à combler en partie le fossé d'incompréhension qui existe entre les indigènes et les wasichus, les blancs.
Il s'agit d'échanger 1000 femmes blanches contre 1000 de leurs chevaux pour favoriser l'intégration.
Ainsi poursuit le chef indien « nos guerriers logeront leur graine dans le ventre des femmes blanches. Elle s'épanouira dans leurs entrailles et la prochaine génération de nos enfants viendra au jour dans votre tribu pour jouir de tous les privilèges qui y sont associés. »
En entendant cela, Julia l'épouse du Président Grant s'évanouit tandis que les membres du congrès se mettent à huer Little Wolff qui sera reconduit dans sa tribu sous bonne escorte.

De cette anecdote historique, Jim Fergus, journaliste, écrivain, passionné par les cheyennes a imaginé un roman.
Le personnage principal May, issue d'une famille bourgeoise, a été internée pour avoir aimé un homme contre l'avis de son père. Deux enfants sont issus de cette union. Les conditions de vie sont telles dans cet hôpital qu'elle choisit de participer au convoi des mille femmes blanches.
C'est de cette épopée dont il est question dans ce livre. Nous partons avec May, partageons ses angoisses, ses craintes, ses rencontres amicales avec les autres femmes, ses coups de coeur avec le colonel Bourke, son mariage avec le chef Little Wolff.
Au fil des pages, tandis que l'aventure se dessine, elle nous fait lire un échange épistolaire fourni avec l'une de ses soeurs, livrant ses états d'âme, ses doutes et le déchirement d'être séparée de ses deux enfants. Sa soeur chérie recevra-t'elle ces courriers ? Peu importe ! Un roman est un roman…Nous avons la primeur de ces lettres. Imaginons le reste…

Jim Fergus nous offre une histoire de femmes valeureuses, courageuses, obstinées, n'ayant plus rien à perdre. Chacune a un passé atypique et pas forcément glorieux. Certaines « tombent bien » d'autres auraient aimé avoir un peu plus de chance. Certaines affichent leur personnalité en étendard, d'autres sont si introverties que la promiscuité imposée ne change rien à leur caractère. May est plutôt de celles qui veulent imposer leurs envies, leurs valeurs, protéger, enseigner, modifier. Elle me fait penser à une phrase de Claude Lelouch : « Plus l'adversité est grande, plus l'envie de convaincre l'est aussi. » Fergus a fait de son héroïne imaginaire une maîtresse femme, cultivée, volontaire et intelligente. Little Wolff, son nouveau mari, est décrit par George bird Grinnel, ami et ethnographe, comme le plus grand indien qu'il ait jamais connu. (Là c'est vrai !).
La fin du livre nous plonge dans un tunnel. Plus nous tournons les pages pour récupérer, plus le tunnel devient étroit. « Quand on a tout perdu, quand on n'a plus d'espoir, la vie est un opprobre et la mort un devoir » disait Voltaire. La fin ? Incroyable ! un roman dans le roman. Un mur qui s'effondre , une tragédie, le pot de fer contre le pot de terre!

Ce roman est écrit par une main habile, documentée, sûre d'elle. L'écriture est alerte, parfois nerveuse. Elle a du souffle. du souffle il en faut pour traverser les grandes plaines, assimiler les paysages grandioses et parfois ingrats. Mille femmes blanches, une clef qui permet de comprendre les indiens jugés trop souvent comme étant naïfs, mais toujours guerriers, garants de leurs traditions de leurs croyances, ayant le sens de l'honneur et de la parole donnée.
J'ai aimé ce voyage inédit, improbable et risqué même si à une ou deux reprises des passages ont frisé l'invraisemblance. Mais cela vient certainement des limites inconscientes que je me suis fixées pour chevaucher dans le grand ouest .

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En 1874, le chef Cheyenne Little Wolf propose au président Grant d'échanger mille femmes blanches contre autant de chevaux indiens. L'objectif est de faciliter l'intégration des tribus indiennes dans une société qu'elles ne comprennent pas. Officiellement, les blancs refusent avec indignation, mais le projet se met en place en secret.
Si quelques femmes se portent volontaires, la majorité d'entre-elles viennent des pénitenciers et des asiles. Parmi celles-ci, May Dodd, que sa famille, de la grande bourgeoisie de Chicago, a fait interner parce qu'elle a choisi de vivre hors mariage avec un ouvrier dont elle a eu deux enfants. May décrit dans son journal le voyage vers l'ouest, l'intégration dans la tribu qui l'accueille, la confrontation entre sa culture bourgeoise d'origine européenne et les traditions indiennes, sa vie auprès du chef Little Wolf, les trahisons des officiels blancs...

Je connaissais Jim Fergus comme reporter et conteur de parties de chasse et de pêche dans les grand espaces américains. Il met ici sa connaissance du pays et sa plume au service d'une oeuvre très différente, un roman historique sur la dure confrontation entre les indiens, primo occupants, et les blancs, sûrs de leur force, avides d'espace et de richesse et sans respect pour ceux qu'ils considèrent et traitent comme des sauvages.
Le procédé narratif utilisé, la retranscription du journal mi intime, mi "de bord", de May Dodd, nous plonge au coeur de la vie de ces femmes, qui croient partir en mission pour la paix, mais qu'on n'hésitera pas à laisser tomber. le lecteur voyage avec elles jusque dans le grand ouest américain. Il s'installe ensuite avec May et ses amies dans la tribu Cheyenne de Little Wolf, où la vie est faite à la fois de grande tendresse et de dures violences.
La pudeur de May ne permet aucun voyeurisme, mais son caractère intègre n'autorise pas le mensonge sur les amours, les peurs ou les violences. Elle décrit sa vie et celle de ses amies, entre deux mondes, celui des blancs et celui des indiens, confrontées à tous leurs antagonismes.
Un très beau roman, d'où la civilisation américano-europénne sort vainqueur, mais pas grandie, de l'affrontement avec ceux qui étaient supposés être les sauvages. Un regard nuancé sur l'interpénétration de deux cultures dont l'une finira par quasi annihiler l'autre.

Un vrai coup de coeur !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Tombée sur ce livre en faisant mes courses, je me suis dit "pourquoi pas ?". Nombre de mes amis l'avaient lu et en avaient dit le plus grand bien. Et j'ai été bien inspirée de faire confiance à leur jugement car cette lecture m'a littéralement emballée.
Je viens d'ailleurs de me faire la remarque que je n'ai jamais été déçue par les romans qui, comme celui-ci, s'appuient sur une solide trame historique. Ils sont tout aussi instructifs que passionnants.

"Mille femmes Blanches" a été pour moi une véritable révélation ; tant en ce qui concerne les moeurs des tribus Cheyennes qu'au sujet de ce pan de l'Histoire de l'Amérique de la fin du XIXe siècle dont je n'avais jamais entendu parler. Il est vrai que Grant et son armée n'avaient pas vraiment matière à se vanter de ces manoeuvres peu glorieuses qui, disons-le tout net, relèvent du génocide.
Ce qui m'amène à repenser à la déclaration de Rémy, professeur d'Histoire Québécois, dans le film "Les invasions barbares" de Denys Arcand, qui répond à une religieuse indignée :
"Contrairement à ce que les gens pensent, le XXe siècle n'a pas été particulièrement sanguinaire. Les guerres ont fait cent millions de morts. C'est un chiffre généralement admis. Ajoutez dix millions pour le goulag russe, les camps chinois on saura jamais, disons vingt millions, vous arrivez à cent trente, cent trente-cinq millions de morts. C'est pas très impressionnant si vous pensez qu'au XVIe siècle les Espagnols et les Portugais, sans bombes et sans chambres à gaz, ont réussi à faire disparaître cent cinquante millions d'indiens d'Amérique latine. C'est du beau travail, ça ma soeur, cent cinquante millions de personnes à la hache ! Vous me direz qu'ils avaient la bénédiction de votre Eglise, mais c'est quand même du beau travail. A tel point d'ailleurs qu'en Amérique du Nord les Anglais, les Hollandais, les Français et éventuellement les Américains se sont sentis inspirés et ils en ont égorgé cinquante millions à leur tour. Deux cent millions de morts au total. le plus grand massacre de l'histoire de l'humanité, et ça c'est passé ici, là, autour de nous, et pas le moindre petit musée de l'holocauste."

Tous les protagonistes de ce roman sont dotés d'une vraie personnalité et les suivre tout au long de cette histoire haletante est réellement captivant.
Emballée, disais-je ? Mieux que ça : conquise !
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Un petit trésor.
Ce livre était sur une étagère depuis quelques années et je ne me décidais pas à le lire.
Je l'ai commencé il y a quelques jours et je n'ai pu m'en détacher.
L'écriture est fluide, facile...
L'histoire est fantastique. Ce n'est pas une histoire banale, d'indiens et de blancs...
Les sentiments sont des sentiments universels. L'histoire se passe dans les années 1775-80 mais tout pourrait se passer de nos jours.
On est pris par les personnages. Ils deviennent des membres de notre famille. May est d'une modernité sans égal. Elle et ses amies sont attachantes.
Merci à cet auteur masculin qui écrit sur la condition féminine de façon aussi réaliste.
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1874, une délégation du peuple Cheyenne rencontre le président Grant à Washington. Il lui propose la paix et d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches. Après un refus catégorique, Grant finit par accepter le deal.
May Dodd est la fille d'un riche propriétaire. Elle tombe amoureuse du contremaitre de son père et, contre l'avis de celui-ci, s'enfuit avec lui. Ils auront deux enfants. le père, pour se venger, la fait interner dans un asile sous le prétexte de nymphomanie (comme quoi la folie ne se trouve pas toujours où la logique humaine voudrait l'y placer). May va profiter de la proposition du gouvernement américain pour s'échapper de cet enfermement aliénant et part dans l'ouest pour devenir l'une des femmes d'un chef Cheyenne.
« Mille femmes blanches » est le récit romancé de cette aventure que nous conte May Dodd, sous la forme d'une correspondance avec sa famille, dont elle sait que les lettres n'arriveront jamais, et d'un journal de bord qu'elle tient. C'est la chronique de la tragédie d'un peuple, son extinction par un soi-disant progrès cupide et finalement décadent.
Jim Fergus narre avec toute la vraisemblance et le réalisme ethnographique la vie au sein de cette société que les « bons blancs » de l'époque prennent pour des sauvages parce qu'ils vivent avec la nature et non pas contre. Là encore, la preuve est faite que la notion de société civilisée est vaine, inutile et faite pour rassurer l'humain qu'il est bien humain en opposition à la sauvagerie de l'animal. Grave erreur !
La lecture de cette épopée est passionnante. On est rapidement subjugué par la modernité de May, son courage et son ouverture d'esprit. Elle est presque anachronique. Jim Fergus fait le portrait d'une grande Femme que l'on ne peut qu'admirer.
Cinq pour cent des royalties perçues par l'auteur sur les ventes de « Mille femmes blanches » ont été reversées à la St. Labre Indian School, Ashland-Montana 59004, https://www.stlabre.org/.

Traduction de Jean-Luc Piningre.
Editions le Cherche Midi, Pocket, 495 pages.
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Je suis encore plus révolté !
En 1874, le programme du président Grant est d'envoyer mille femmes blanches à la frontière des Etats-Unis, à l'ouest du Mississipi, pour se marier avec les Cheyennes dans le but de les intégrer. May Dodd accepte pour échapper à l'asile où son père l'a fait interner abusivement. Au cours du voyage vers l'ouest, beaucoup de femmes s'échappent, mais 40 restent, se marient, s'intègrent malgré la différence de culture, sont heureuses, et font des bébés, comme le demande le président.
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Grant n'a pas tenu sa promesse ; le tribunal de la Haye n'existait pas. Qui l'aurait condamné ? Ils ont massacré les Indiens, parqué ceux qui restaient, volé leurs territoires, tout ça pour de l'or !
On en parle à peine, ou pire pour glorifier "la conquête de l'ouest", et faire encore plus de fric, avec les films de cow-boys et d'indiens. On oublie de dire aux enfants WASP que c'est un génocide, doublé de spoliation.
.
Beaucoup de passages de ce livre me font penser à plusieurs morceaux de "Rage Against The Machine" ; comme par exemple :
.
BULLET IN THE HEAD
Just victims of the in-house drive-by
(juste victimes de combines)
They say jump, you say how high
(Ils te disent saute, tu dis de quelle hauteur ?)

Ya standin' in line
(Tu restes en ligne )
Believin' the lies
(Tu crois aux mensonges )
Ya bowin' down to the flag ) 2x
(Tu t'inclines devant le drapeau )
Ya gotta bullet in ya head
(Tu as une balle dans la tête )

A bullet in ya head (8 times, building to a shout
(Une balle dans ta tête (8 fois, crescendo)
A bullet in ya head (7 times, shouted/screamed
(Une balle dans ta tête (7 fois, en hurlant)
Ya gotta bullet in ya fuckin' head !
(Tu as un balle dans ta putain de tête !)
Yeah !
(Ouais !)
Yeah ! (Sustained to end of drum roll
(Ouais ! (Qui dure jusqu'à la fin du roulement)
.
https://www.youtube.com/watch?v=fI677jYfKz0
.
L'écriture de Jim Fergus est très belle.
"Seulement vêtue de son pagne sur sa monture blanche, Phemie avançait de front avec les hommes. Les Crows ont dû être figés de terreur au spectacle de la guerrière noire qui, fonçant sur eux, levait son arc comme une déesse mythique."



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J'ai vraiment accroché à cette histoire, ce beau portrait de femme, et l'écriture non dénuée d'humour.

Vers 1870 aux Etats-Unis, May Dodd est une jeune femme de bonne famille à la nature passionnelle. Elle tombe amoureuse d'un ouvrier de son père avec lequel elle décide de partir vivre et dont elle a deux enfants... mais sa famille cherche par tous les moyens à mettre fin à cette honte et finit par la faire enfermer dans un asile d'aliénés !!!
Elle trouve un moyen de s'en échapper en acceptant de participer à l'opération « Mille Femme Blanches » par laquelle le président Grant a conclu un marché avec une tribu indienne en guerre en envoyant des femmes « volontaires » vivre à leurs côté et mêler leur sang pour les générations futures.
Le récit à la première personne émane des carnets que l'héroïne rédige ainsi que quelques lettres. On y découvre la civilisation cheyenne, ses moeurs, sa vie au grand air, ses traditions et croyances. Comment les femmes se sont plus ou moins bien adaptées, la solidarité entre elles et la place qu'elles finissent pas prendre dans la communauté.
Je ne dévoile pas le reste du déroulement de l'histoire malheureusement triste...
J'ai vraiment aimé ce livre et plutôt que ce portrait je devrais dire CES portraits de femmes fortes.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Washington - 1874
L'idée de départ de ce livre, et plus précisément de Little Wolf, chef de tribu Cheyenne de son état, à défaut d'être mauvaise est quand même désespérément tragique : Si les Indiens se mélangent avec des femmes blanches, il finira par ne plus y avoir d'Indiens 100% certifiés, voire plus d'Indiens du tout dans les générations futures, ainsi finies les discriminations, ségrégations et autres mises en réserves "pour votre confort"... D'accord, c'est une façon de sortir de cette ségrégation de merde mais je vous l'avais dit, c'est quand même vachement triste d'en arriver là.
Donc pour commencer, des femmes blanches, ce serait bien que le président Ulysses Grant en envoie un petit millier. Ça donnerait déjà une idée de comment ce plan qui tient pas mal la route sur papier se concrétisera dans l'Ouest sauvage.
Après propositions d'échange, atermoiements, indignations, refus et tout ce qu'on peut imaginer comme réactions à cette insolente suggestion indienne, un premier convoi d'une vingtaine de femmes part expérimenter la vie au grand air dans le but d'enseigner les rudiments de la civilisation éclairée (wasp donc) à des Indiens curieux et rigolards, mais surtout et comme prévu, de donner naissance à des papooses plus tout à fait rouges.

Dans cette petite vingtaine de dames recrutées dans des prisons, hôpitaux psychiatriques et autres endroits de villégiatures riants, se trouve May Dodd, et heureusement qu'elle était là vu que c'est elle qui va nous raconter son histoire et par extension, celle de toutes ces femmes ainsi que de la tribu-hôte.


Si on se laisse facilement entraîner dans ces carnets fictifs, il faut reconnaître une impatience qui va grandissante avec les 100 premières pages, parce que les préparations, le voyage, les petites histoires en parallèle, c'est bien beau mais ce qu'on attend, ce qu'on veut, ce qu'on nous doit – on a acheté le livre pour ça quand même – c'est la rencontre avec les Indiens et le début de la vie en tipi !
Quand enfin on y arrive, pas de déceptions, au fil des carnets de May, on s'initie nous aussi à la vie de ceux que l'homme blanc appelle "sauvages" et dont, à plusieurs reprises, on se prend à devoir se rappeler lequel des deux l'est réellement. Les Indiens mènent une vie simple et harmonieuse quand l'eau-de-feu (vendue par... ? Hmm ?? allez, c'est fastoche) pour laquelle on sait qu'ils sont incapables de se montrer raisonnables ne vient pas foutre un boxon monstre dans le campement. le bâton-qui-crache-le-feu vendu avec l'alcool ajoutant encore aux tristes retombées des cuites phénoménales qu'ils se prennent. Ajouté à cela, quelques petites guerres intestines qui mettent à mal l'ambiance qu'on voudrait croire fraternelle en dépit de tout.
C'est malgré ça un plaisir de suivre les aventures de ces femmes qui découvrent une vie qu'elles ne soupçonnaient même pas et qui finissent par brillamment s'adapter à cette existence rude mais authentique.

Et puis... et puis arrivent les dernières pages et si jusque là, on avait lu Mille Femmes Blanches avec délectation mais sans plus d'euphorie que ça, ces dernières pages changent tout à l'affaire, dammit, on a envie d'y aller, de faire quelque chose, n'importe quoi mais d'être aux côtés de ces femmes, de ces hommes et de les aider. J'en dis pas plus, ceux qui l'ont lu voient de quoi je parle, les autres, préparez-vous à un petit coup d'émotion high level.

Grâce à ces derniers chapitres, Mille Femmes Blanches passe de "très bon livre" à "quel putain de grand roman !". Jim Fergus dont c'était ma première rencontre m'a plus que charmée, une écriture riche sur une histoire incroyable dont on ne doute pas des recherches minutieuses et du boulot qu'il a abattu derrière pour nous faire le grand honneur de nous l'offrir. Il a su rendre ses personnages vivants, fouillés, Little Wolf est magnifique, May Dodd ne l'en est pas moins... C'est tellement réussi que j'hésite encore à lire La Vengeance des Mères, ça me ferait vraiment mal aux dents si c'était moins bien, et vu comme la barre est haute...

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Nous sommes en 1874 à Chicago. May Dodd, abusivement enfermée dans un asile psychiatrique par sa famille, ne voit qu'un moyen de recouvrer sa liberté. Participer au projet secret du gouvernement américain d'échanger avec le peuple cheyenne mille femmes blanches contre mille chevaux. Ce plan à pour but du côté cheyenne d'unir les deux races, et du côté américain de calmer les tensions entre les deux parties. le contrat consiste, pour les femmes volontaires choisies dans les asiles ou les prisons, à donner une descendance métissée aux Indiens et à vivre deux ans avec eux. Après quoi, elles retrouveront leur liberté et pourront choisir de rester ou de partir.
C'est au travers de ses carnets intimes que nous découvrons en quoi à consisté l'aventure pour May Dodd et ses compagnes.
Dès les premières lignes, j'ai été happée par l'histoire et obligée de la suivre sans discontinuer jusqu'à la fin. Immersion totale. J'ai vécu avec cette tribu cheyenne, appris leurs us et coutumes, leur philosophie, ai haï leurs ennemis, me suis réchauffée autour du feu et sous les peaux de bison.
Même si l'on n'échappe pas à quelques clichés, Ce fut un superbe et passionnant voyage au coeur de l'Amérique, au temps de la fameuse "conquête de l"Ouest".
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