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EAN : 9782020566605
128 pages
Seuil (15/01/2003)
3.72/5   289 notes
Résumé :
À Venise, alors envahie par les troupes napoléoniennes, Johannes Karelsky, violoniste au talent reconnu dès l'enfance, enrôlé dans l'armée française et blessé au combat, trouve domicile chez un mystérieux luthier, passionné d'échecs et amateur d'eau-de-vie. Très vite, entre ces deux hommes du secret, se noue une complicité faite de respect, de silence et de musique, qui se changera en une amitié que la simple évocation d'une voix de femme, dont on ne sait au juste o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture de cette superbe histoire malheureusement déjà terminée....
On est submergé par les émotions de ce conte fantastique, et l'on en ressort avec l'impression d'avoir fait un rêve magnifique....
Un véritable petit bijou !!!!
Hommage à la musique, à la passion, au génie, aux rêves, à la folie presque....
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Johannes Karelsky découvrit l'amour du violon alors qu'il n'avait que 5 ans. Une rencontre fortuite aux jardins des Tuileries avec un violoniste tsigane bouleversera sa vie à tout jamais. Deux ans plus tard, devenu un grand musicien, il écumait les salles de concert de par le monde. L'on se bousculait pour écouter ce petit prodige. Une vie de succès qui dura 10 ans, jusqu'à la mort de sa maman. Enseignant dorénavant le violon, Johannes n'avait qu'une idée en tête : écrire un opéra si sublime qu'il s'adresserait au ciel et parlerait à Dieu. Malheureusement, au printemps 1796, appelé sous les drapeaux, il dut dire adieu à la musique sans savoir que la guerre napoléonienne allait le conduire vers l'Italie, Erasmus et le violon noir...

Tout en délicatesse et harmonie, les mots s'échappent de ce roman. Tout comme les notes du violon de Johannes. D'abord jeune prodige puis violoniste de talent reconnu, ce sera le son tumultueux du clairon qui raisonnera aux oreilles de Johannes Kareslsky alors qu'il n'a que 31 ans. C'est alors à Venise qu'il fera la connaissance de Erasmus, un homme intrigant et taciturne, passionné d'échecs et luthier de profession. Entre ces deux hommes se noue très vite une certaine complicité, empreinte de secrets. Au coeur de cette amitié, le violon noir qui regorge de mystère. Dans ce court roman, aux chapitres de une à trois pages, Maxence Fermine nous plonge dans une Venise impénétrable et étrange. Il s'en dégage une certaine mélancolie, beaucoup d'amour et de charme, un brin d'onirisme. Légère, épurée, énigmatique, une fable émouvante et mélodieuse.
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Venise, un songe posé sur la mer. J'entends les notes de violon surgir des méandres des canaux encore illuminés par le clair de lune. Certains t'affirmeront que la musique du violoncelle s'apparente à la voix humaine. Maxence Fermine, ou son héros malheureux, Johannes, blessé lors d'une invasion barbare et napoléonienne, aussi bruyante qu'un concert de métal, penche pour les quatre cordes du violon. Son violon est une voix, une voie intérieure qui te submerge tel un raz-de-marée venu déverser son flot azuréen. Johannes se penche, s'épanche, d'un amour infime, ultime, passionnel, pour son instrument. Un virtuose du violon.

Venise est frappée de silence autant que de stupeur en cette année 1797. Johannes s'y arrête, les ordres. Même musicien, l'obéissance à un général comme à un chef d'orchestre. Mais là, ironie du destin ou chemin croisé de deux âmes, une rencontre bouleversera sa vie, comme toutes les rencontres inattendues. Il loge dans la maison la plus petite, la plus fragile de la cité, celle d'Erasmus au passé troublant. Une histoire à raconter. Cela tombe bien, j'ai le temps de la lire, un verre à la main, une musique de Vivaldi…

Venise, lieu de rencontre de la musique et de l'amour. Un amour aussi intense que des notes de violon à la voix humaine, qu'une crinière brune à la voix enchanteresse, qu'une eau-de-vie et de feu brûlant la voix de sa chaleur. Erasmus joue aux échecs, boit de l'eau de vie et possède ce violon noir, étrange violon, qui lui apporta amour et tristesse. Mais je ne te raconterai pas l'histoire de ce violon noir, pour cela il faudra écouter la musique de Maxence Fermine, sa plume mélodieuse et mélancolique qui enivre l'esprit lyrique de rêves de velours et de silence.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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L'art au service de l'art.
Ou quand la littérature se fait la maitresse de la musique. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Un hymne à la gloire de la musique et des émotions qu'elle suscite. Peu importe celle que vous écoutez, la musique est vectrice de moments sublimes, proche de l'extase. Bienheureux ceux qui peuvent être les artisans de ce bonheur, qu'ils soient fabricants d'instruments ou canalisateurs d'ondes et interprètes du souffle divin. Quoi de plus merveilleux que ces frissons qui naissent en vos reins pour parcourir vos jambes, remonter le long de votre colonne vertébrale pour vous enserrer la tête à vous en faire perdre le contrôle.
Glandes lacrymales.
Orgasme cérébral.
Ce violon noir est accroché dans l'atelier d'Erasmus, luthier, grand joueur d'échec et fabricant d'eau de vie. Il a été fabriqué pour les yeux noirs de Clara Ferenzi, il a la même forme qu'elle, et la même voix. Qui en joue deviens fou.
Johannes Karelsky est violoniste. Enfant musicien surdoué, il a parcouru l'Europe pour émerveiller les cours des plus grands. Mais en 1796 Bonaparte enrôle ce musicien, qui un jour atterrira à Venise … dans l'atelier d'Erasmus.
La musique des mots se fait légère pour m'entrainer dans cette sarabande d'amour. Mes pieds ne touchent plus terre, mes bras tiennent en leurs creux cette voix qui m'envole un peu plus loin. Je n'existe plus, la communion est intense, l'univers ne fait plus qu'un. J'en suis le centre et le tout. Plus rien n'a d'importance.
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Au bout de ses volutes d'ébène,
Se dessine un sillon de bois noble,
Qu'il suit en boucles du bout des doigts,
Comme une chevelure de jais ondulant sous sa paume.

Les cordes glissent, en de longs filaments,
Se couchent le long du manche.
Posées sur le chevalet, elles en sont la colonne vertébrale,
Vibrante, sensible sous la moindre caresse.

Sa main s'attarde au détour de l'âme de ce cèdre millénaire,
L'arrondi qu'il décrit lui rappelle les courbes fermes et harmonieuses d'une hanche ou le galbe d'un sein qu'il rêva jadis.
Les ouïes, de leurs silhouettes caractéristiques, forment une chute de rein, vertige des sens.

Enfin, la table d'harmonie s'exprime,
Gravée dans le plus fin des érables.
A l'effleurement de l'archet, les notes s'envolent,
Mélodieuses, enivrantes, voluptueuses, féminines.

Un émoi... le silence... puis le doux souvenir de l'amour.

C'est le violon noir.
C'est la femme qu'il a aimée.
C'est la muse qui devient musique.



« La vraie musique est entre les notes. »
Wolfgang Amadeus Mozart


- -


Maxence Fermine est un poète né. Il sait parler de la femme avec douceur et beauté. Ses mots sont légers sous sa plume, ses phrases sont propres et simples... Trop simples peut-être.

Avec le violon noir, Maxence Fermine n'est pas parvenu à me faire vibrer en harmonie, aux douces notes de son violon. L'histoire de ce luthier vénitien consacrant sa vie à créer un violon pouvant reproduire la voix de la femme qu'il a aimé avait pourtant de quoi plaire mais il m'a manqué de la profondeur dans ce roman, de l'intensité dans les mélodies, de la passion !

Et puis, surtout, après Neige et avant Zen, Maxence Fermine exploite à nouveau ici pour la troisième fois le thème de l'impossible quête de la femme aimée.

Un violon noir resté trop blanc, trop zen, agréable à lire mais trop semblable à ces deux beaux romans que sont Neige et Zen.

Des notes de violon qui s'envoleront assez vite de ma mémoire.
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Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
Erasmus se vantait de posséder trois choses exceptionnelles : un violon noir, au son étrange, un échiquier, qu’il qualifiait de magique, et une eau-de-vie hors d’âge. Le vieil homme était en outre doté de trois dons exceptionnels : il était sans contexte le meilleur luthier de Venise, il ne perdait jamais aux échecs, et c’était lui qui distillait la plus singulière eau-de-vie d’Italie. Pour ce faire, il avait installé un alambic dans une arrière-salle de son atelier. Le matin, il restaurait ou fabriquait des violons, l’après-midi il distillait, et le soir il jouait aux échecs, tout à l’ivresse que lui procuraient ses trois passions.
Jamais on ne l’avait surpris à jeun. Erasmus était toujours pris, que ce fût de musique, de boisson ou de jeu.

Lorsqu’il était ivre, il parlait et parlait sans cesse. Lorsqu’il ne parlait pas de violons, il parlait d’eau-de-vie. Lorsqu’il ne parlait pas d’eau-de-vie, il parlait d’échecs. Lorsqu’il ne parlait pas d’échecs, il parlait de musique. Et lorsqu’il ne parlait pas de musique, il ne disait rien.
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- C'est l'instrument le plus merveilleux que je connaisse. Un seul souffle suffit à le faire vibrer. Mais la musique qui en sort est si étrange qu'elle peut changer la vie de celui qui en joue. C'est comme le bonheur. Quand on l'a connu une fois, il vous marque au fer rouge. Jouer du violon noir, c'est la même chose.
- Vous en avez joué ?
- Une seule fois. Il y a très longtemps. Depuis, je n'y ai plus jamais touché. C'est comme l'amour. Quand on l'a vécu une fois – je veux parler de l'amour vrai, du grand amour -, il faut tout faire pour l'oublier. Il n'est rien de pire que d'avoir été heureux une fois dans sa vie. Après, tout le reste, même une chose insignifiante, devient un grand malheur.

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Parfois, le soir, Johannes prenait son violon et jouait pour ses compagnons. Surtout pour les blessés et les mourants. Le prêtre venait quelquefois réclamer ses bons offices pour soulager un agonisant. C’étaient alors des moments de tristesse profonde que la musique atténuait à peine.

Bientôt, il décida d’accompagner les brancardiers sur le champ de bataille. Au sommet d’une colline, il jouait pour les blessés à la clarté de la lune, caressant l’idée que les morts eux-mêmes étaient en mesure de l’entendre.

Lorsqu’il fut remis de sa blessure, il réintégra son corps d’armée. Il y retrouva le monde des vivants, celui des hommes robustes et sains, faits souvent d’acier trempé. Des hommes que les horreurs de la guerre avaient rendues insensibles.
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Longtemps après sa mort, l'atelier de feu Antonio Stradivari vibrait de son exceptionnelle énergie.
Ce sont ces vibrations, impalpables pour le commun des mortels, mais présentes pour quelques âmes sensibles, que je percevais chaque fois que je pénétrais dans l'antre du maître. Tandis que Francesco ne voyait dans cet encombrement d'instruments épars, dans ces tables d'harmonie, ces éclisses, ces volutes disséminées dans l'atelier qu'un fatras de pièces de bois destinées à créer un objet produisant un son, si singulier fût-il, j'y décelai, moi, le miracle d'équilibre qui permet de créer le son qui relie le monde humain au monde céleste.
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Le premier soir, sous la tente, il prit son violon et joua.Ses compagnons le foudroyèrent du regard.Pour eux, la guerre résonnait tout autrement et, dans leur coeur accoutumé au bruit de la mitraille et à la fureur des combats, il n' y avait pas de place pour la douceur.
- Arrête ça ! Lança l'un d'eux.Tu vas nous faire pleurer avec ta musique.Joue- nous plutôt du clairon !
L'archet resta en suspens dans l'air, puis retomba sur les cordes en étouffant leur résonance. Sans un mot, Karelsky alla s'étendre sur sa couche.

Le lendemain, au réveil, Johannes trouva son violon brisé au pied du lit.Il ne sut jamais qui avait fait cela.

Il n'en parla jamais à personne, et pas davantage il ne chercha à trouver le coupable de ce crime.
Il savait que la guerre finirait par le briser, lui aussi, comme elle l'avait fait pour son violon.

( p.35)
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Vidéo de Maxence Fermine
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