Dans l’étrange cortège de cet après-midi historique, tu es apparue comme la pierre angulaire du soleil dans une nuit de diamants.
Comme une toupie immobile en perpétuel mouvement.
Comme les petits losanges maniaques de Monsieur Mondrian.
Comme le nu descendant un escalier de Marcel Duchamp.
Comme un train de désir entrant en gare de Perpignan.
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Comme les homards, les jeunes filles ont l'extérieur exquis.
Comme les homards, elles rougissent quand on veut les rendre comestibles.
Excentricités extravagantes extraordinairement extraverties d’un extraterrestre excentrique. p158 (Dalí aurait pu l’ecrire ou le dire!!)
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À un journaliste qui lui demande :
— Pourquoi peindre votre femme avec deux côtelettes grillées se balançant sur son épaule ?
Dali déclare le plus ingénument du monde :
— J'aime les côtelettes et j'aime ma femme. Je ne vois aucune raison de ne pas les peindre ensemble.
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Tout corps vivant entre un jour dans le long sommeil de la mort. Mais mourir n'est rien. Pour un artiste de la trempe de Dali, seigneur de l'hyperbole et de la mégalomanie, seul compte le fait de devenir immortel.
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Son corps avait une complexion enfantine, ses omoplates et ses muscles lombaires cette tension athlétique un peu brusque des adolescents. En revanche, le creux du dos était extrêmement féminin et liait avec grâce le torse énergique et fier aux fesses très fines que la taille de guêpe rendait encore plus désirables.
Dalí, l’homme-monde, est génétiquement espagnol, linguistiquement français, esthétiquement italien et commercialement américain.
Mais qui est Dalí?
Un fou en liberté ou un peintre en devenir?
Un usurpateur cynique ou le nouveau Lautréamont?
Un fumiste avide de gloire et d’argent ou un précurseur intelligent et talentueux?
Un provocateur excentrique ou un artiste exigeant et méticuleux?
Un Bourgeois élevé dans le culte catholique ou un iconoclaste prêt à brûler en place publique l’effigie des saints pour mieux créer un scandale?
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Sans doute tout à la fois... des la fin des années 1920, il se pâme de s’etre fait remarquer par les cercles culturels européens et notamment par celui très étroit du surréalisme parisien.
« L’unique différence entre un fou et moi, c’est que je ne suis pas fou » Salvador Dalí
« Dans le plus pur esprit Dalinien, lui qui pensait certains jours être en mesure de mourir d’une overdose d’autosatisfaction, le dédicace ce livre à moi-même. » Maxence Fermine