Les Libérateurs

Je trouve que l'idée qui est véhiculée dans cette bd est très intéressante à savoir la bataille que se livrent les libérateurs avec l'étranger. Cet ennemi est invisible au point où l'on se demande si tout cela est bien réel. Après, on est certainement au stade de l'allégorie surtout quand on songe que l'ennemi peut venir de l'intérieur pour pousser des gens à se battre contre leur autorité. Il suffit de voir comment un peuple peut se libérer d'un oppresseur quelqu'il soit. le message a une portée universelle.

Le dessin me semble beaucoup trop angulaire mais je dois reconnaître une certaine expréssivité des personnages qui ne laissera pas de marbre. Par contre, ce qui pêche vraiment, c'est la mise en scène du scénario. On sent qu'il y avait beaucoup de potentiel avec cette oeuvre de cet auteur barcelonais mais cela a été maladroitement exploité. Cela passera sans doute pour certains lecteurs qui y trouveront leur compte. La lisibilité est donc le grand point faible. Or, c'est pour moi, l'un des critères essentiels qu'un scénariste se doit d'avoir toujours en tête.

Premier album du virtuose du dessin Enrique Fernandez, cette histoire contient, en substance, tout ce qui fera l'attrait et les faiblesses de la partie faible du reste de l'oeuvre de l'artiste (le récent Brigade, La Mère des Victoires, tous deux chroniqués ici il y a peu). À savoir une partie graphique léchée à tomber parfois par terre (encore que, si la colo est très réussi, certaines cases soient un brin fouillies sur cet album) mais un scenar alambiqué, partant un peu dans tous les sens, sans réel début ou fin. Ces Libérateurs est un one shot qui ressemble quand même diablement à un premier tome de série avortée tant des zones d'ombres persistent un peu partout. Dommage.
Et en musique ça donne quoi? http://bobd.over-blog.com/article-libe-premiere-les-liberateurs-vs-night-of-the-generals-121231155.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/ar..