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Critique de autempsdeslivres


Dès sa parution j'ai été attirée par ce roman et son sujet très sombre et souvent mal connu de cette période tourmentée car passée sous silence. Lors de ma dernière année de Master, j'ai rédigé un dossier sur l'Espagne face à son passé franquiste et comment avait été traitée la mémoire des vaincus au moment de sa transition démocratique dans les années 70. A travers ce roman, Carine Fernandez a su parfaitement écrire, transmettre au lecteur les conséquences de cette omission sur les républicains, les anarchistes, les communistes, les délations afin de s'approprier les richesses d'autrui.

Mille ans après la guerre est un de ces romans dont on ne ressort pas indemne avec une écriture simple mais juste où les descriptions des violences vécues dans les camps ne tombent pas dans l'horreur mais sont écrites avec une grande sensibilité évitant de s'enfermer dans le sordide. Carine Fernandez est capable à travers les sensations, les bruits, les odeurs de nous immerger dans le roman. 

Le pèlerinage de Médianoche à Fuente del Fresno oblige le vieil homme à se remémorer cette guerre fratricide, le gout de cette liberté acquise au prix de la mort de nombre de ses proches notamment son jumeau Médiodia dont l'ombre continue de le suivre. C'est un roman sur la recherche de la rédemption d'un vieil homme qui a survécu quand son frère jumeau est tombé sous les rafales des phalangistes, d'avoir survécu aux camps sans avoir tenté de s'enfuir, lui l'homme de la terre presque analphabète quand tant d'hommes instruits sont morts autour de lui. 
Les souvenirs de Médianoche nous permettent de croiser toute une galerie de personnages attendrissants, croyants infiniment en leurs convictions de liberté et d'égalité de l'homme et de la femme, de la République, du partage, ayant foi en l'avenir que la victoire de Franco va leur arracher. 
Ce roman est une ode à l'importance de la liberté enfin conquise par cet homme emprisonné dans sa vie d'abord dans les camps puis dans un mariage malheureux, dans sa tête remplie de souvenirs qu'il cherche à oublier et qui peut enfin la gouter et la vivre pleinement.

La fin conclut parfaitement le roman et nous permet de comprendre l'attachement aussi intense entre Médianoche et Ramón et s'inscrit dans la continuité du roman.


Merci à Carine Fernandez d'avoir réussi à écrire un tel roman sur un sujet dont on parle  aussi peu et à demi-mot. C'est un récit plein de justesse, de réalisme mais aussi d'humanité envers les faiblesses de ces personnages. C'est un roman difficile à lâcher malgré les moments difficiles. 

Enfin, je remercie Babelio et Les escales qui m'ont permis de découvrir ce merveilleux roman dans le cadre de Masse critique. 


Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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