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sur 419 notes
Le dernier livre d'Alice Ferney débute fort, avec un accouchement qui va mal tourner....
À partir de cet accident fatal, l'écrivaine nous ouvre les portes d'une large réflexion sur la condition de la femme mais aussi celle de l'homme et le rapport homme-femme dans nos sociétés occidentales. La féministe, le féminisme puritain, l'homme veuf que la société veut recaser, l'enfant "le must " d'un couple ou d'une femme mariée ou non, l'investissement futur pour le vieil âge, l'importance du contrat de mariage sans lequel à la mort d'un des conjoints celui qui reste est un total inconnu pour les autorités ou les proches...... racontée dans le cadre d'une histoire d'amitié et une autre « d'amour » entre un homme et une femme. Un fort rappel à nous les femmes, que nous sommes encore à la merci d'une société macho, à moins qu'on s'y batte. Ici l'une des battantes est Sandra, une libraire célibataire de trente huit ans qui refuse toute subordination à l'homme et aux conventions de la société. Une femme apparemment libre dans sa tête, libre dans son corps, qui d'une amitié désintéressée va soutenir son voisin Alexandre qui vient de perdre sa compagne en couche, et se retrouve seul avec un bébé et le fils de la défunte. Alors qu'on est ébahi devant la force militante de cette femme, débarque dans l'histoire une autre d'un autre gabarit, et là je ne sais vraiment pas quoi dire........

Ferney comme toujours nous plonge à vingt mille lieux sous les tréfonds de “l'intimité “des relations homme-femme dans nos sociétés occidentales, à l'heure actuelle où le virtuel gère superficiellement les besoins, vite et facilement. Elle décortique à travers de fines analyses sans jamais ennuyer, ni lasser. Dur, dur d'être femme et même homme de nos jours, vu les choix interminables, qui finalement n'en sont pas des vrais......
Un livre dans l'air du temps à la sauce Ferney . En refermant le livre vous n'aurez pas avancé sur le sujet, vous aurez même fortement des doutes sur l'éthique de certains choix qui repoussent les limites de la nature 😁 (“Le sperme pouvait venir directement chez vous, par courrier UPS, accompagné d'un kit “), et vous aurez peut-être aussi la nostalgie des temps anciens où «  on pouvait s'émerveiller de l'ancestral intimité des grossesses », mais en aucun cas vous vous serez ennuyés en compagnie de ces personnages légèrement ou gravement empêtrés dans leurs propres doutes existentielles et leurs contradictions. Je n'avais pas aimé son avant dernier livre Les Bourgeois, mais avec ce livre je retrouve Ferney une de mes écrivaines françaises préférées. L'ironie discrète, impassible, avec laquelle elle nous raconte la dernière partie de l'histoire, et le portrait d'avocate manipulatrice qu'elle nous en esquisse sont vraiment un tour de force. Pour terminer, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué 😁 et surtout un conseil, ne pas dégoter de conjoint sur des sites de rencontre 😁😁!

« ....tel le vent sur un feu, internet tantalisait ses visiteurs. »

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Alexandre et Ada sont sur le point d'avoir un second enfant, mais ce qui devait être un bonheur absolu se transforme en drame dont Alexandre va tenter de se remettre aux côtés d'Alda (je me demande qui dans la vraie vie s'appelle Ada ou Alda, comme le papier aluminium du même nom, enfin presque), mais la jeune femme a une exigence singulière qui perturbe beaucoup Alexandre...

l'intimité homme-femme, la maternité, le mariage, le célibat, l'asexualité, le refus d'enfants, l'homoparentalité, la parentalité et les nouveaux moyens d'y accéder : PMA, GPA, fécondation in vitro et autres sont passés au crible par Alice Ferney qui creuse analyse les sujets sous toutes les coutures (que c'en est assez impressionnant). Il est aussi question de féminisme, de sociologie, d'éthique, de philosophie, et surtout de ce que pense Alice Ferney de ces nouveaux modes de procréation. Une vision par trop conservatrice qui m'a quelque peu gênée même si j'ai apprécié la présentation claire des problématiques, génératrice d'une vraie réflexion.
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Les premières pages me rappellent combien l'écriture de Alice Ferney est structurée et belle. Au point que je me laisse emporter par ce drame de naissance, puis m'attache à cette voisine libraire, féministe, libre, aux idées intéressantes. Dommage qu'elle soit éclipsée partiellement ! Ensuite, j'ai du mal à comprendre comment un mari accepte le contrat que lui impose sa femme, rencontrée sur site de rencontres. Envie de secouer cet homme qui se laisse dominer par cette tordue qui passe son temps à regarder sur internet tout ce qui est lié à la grossesse et en particulier sur les mères porteuses, considérées comme des matrices. Un présent et futur qui fait peur où ceux qui ont de l'argent et mettent en esclavage les autres. Toujours ce siècle ou l'avoir est plus important que les êtres humains. Dernière page, je me dis : Tout ça pour ça ? Reste que c'est bien documenté et qu'il est important de dénoncer certaines pratiques. N'est pas sans rappeler « Le choeur des femmes » de Martin Winckler. Je l'ai ouvert sans connaître le sujet, seulement pour la belle plume de l'auteur.
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La vie est une succession de drame.
Lorsque Alexandre vient déposer Nicolas, son beau-fils, chez sa voisine Sandra, parce qu'il conduit sa femme Ada à la maternité pour accoucher, il ne se doute pas qu'il reviendra avec le bébé prénommé Sophie, mais sans Ada morte d'un empoisonnement amniotique.
Alexandre va se torturer de culpabilité : c'est lui qui voulait absolument un fils de sa compagne, avec qui il n'était même pas marié, imposant son avis de « mâle » à Ada pour qu'elle porte son enfant.
Ensuite Alexandre va se morfondre : Sandra la libraire a beaucoup d'attrait et il la verrait bien remplacer Ada. Mais Sandra est une femme libre, indépendante et féministe, qui ne veut ni de vie de couple, ni d'enfants à porter. Même si elle porte un réel attachement désormais à Nicolas et Sophie, depuis le tragique accident de l'accouchement, elle ne prendra pas la place d'Ada.
Alors Alexandre va connaître un troisième drame.
Cherchant sur les réseaux sociaux à rencontrer une jeune femme pour refonder une famille, il va rencontrer Blanche, autrement dit Alba, qui va lui plaire dès le départ.
Au bout de six mois de fréquentation culturelle agréable, elle va lui révéler sa position concernant le sexe et l'enfantement.
Vont commencer alors de longues pages pendant lesquelles Alba va se perdre dans les méandres de la toile pour explorer tout ce que la science peut produire aujourd'hui sur ce thème. A l'image de ces lignes :
« Avec méthode, au fil des jours, Alba entra dans la barre de Google tous les sigles qu'elle connaissait. PMA, IA, IAC, IAD, FIV, ICSI, GPA. Ils étaient les abstractions de gestes précis et concrets qu'elle ne connaissait pas. Leur éventuelle violence se trouvait édulcorée en deux temps. Premier mouvement, les mots et leur aura d'évocations disparaissaient, emportant avec eux cette signification immédiatement perçue lorsqu'on les prononce. Deuxième mouvement, les mots étaient sélectionnés. La grammairienne reconnaissait ce mécanisme, un vocable technique se substituait à un mot de la vile réelle, l'expérience se trouvait alors vidée des sentiments et du sens qu'elle recélait communément. »
Chacun joue sa partition : Alexandre, le mari amoureux, sûr de son droit. Sandra, la féministe compréhensive, défenseur des droits de la femme. Alba, la femme moderne, séduite par ce que les sirènes de la science laissent entrevoir comme pouvoir sur le corps humain. Et Sandra (la voix d'Alice Ferney ?) semble la plus posée dans cette histoire.
« l'intimité » pose beaucoup de questions. Et les bonnes. Sa perception de l'intimité des corps, féminins et masculins, est très fine.
D'où vient alors ce sentiment de malaise qui m'a gagnée, en avançant dans le roman ? Et d'ailleurs est-ce vraiment un roman ? Un roman à thèse peut-être ? du côté de la forme on suit les méandres des interrogations, des errances, des doutes de chacun. Des dialogues permettent d'argumenter et de défendre les positions.
Roman dense, détaillant tout ce qu'il faut savoir sur les nouvelles techniques de procréation (avec trop de détail ?) on retrouve néanmoins la finesse de l'écrivaine de « La conversation amoureuse », que j'avais tellement aimé, de «L'élégance des veuves », ou encore des « Bourgeois ».
Un peu trop didactique à mon goût pour présenter ses arguments – chaque personnage incarne une position sans céder au manichéisme - au détriment parfois de l'action et de l'histoire, mais on pardonnera à Alice Ferney parce qu'au final, si elle maîtrise parfaitement l'art de la dialectique, elle pose aussi ici de vraies questions sans apporter de réponses toutes faites – la fin étant une pirouette finale qui pose au final un coup de projecteur … sur Alexandre, l'homme qui avait un peu été effacé dans ces questions d'intimité, et qui a le fin mot de cette histoire moderne et complexe.

Lien : http://versionlibreorg.blogs..
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Le roman s'ouvre sur un drame.
Ada confie son petit garçon à Sandra, la voisine. Elle part accoucher, rassurante mais avec une appréhension.
En effet, c'est le drame. Elle meurt et donne naissance à une petite fille , Sophie.
Le titre joue une grande importance : "l'intimité" qui va être examinée sous de nombreux aspects entre un homme et une femme.
Tout d'abord, l'intimité sous forme d'amitié réciproque entre Sandra, libraire et féministe et Alexandre qui voudrait que leur relation évolue en amour.
Sandra refuse et lui conseille de fréquenter les sites Internet.
Il rencontre Alba, une professeure de 38 ans aux multiples qualités. Elle s'occupe parfaitement des deux enfants mais refuse l'amour physique.
Que de thèmes féminins abordés dans ce livre : le rapport au corps des femmes via une maternité non souhaitée au départ, l'amour physique qu'une femme refuse avec un homme même si elle l'aime et est attirée par lui, les mères porteuses et leur misère, l'amitié homme-femme, la culpabilité d'un homme qui est allé trop loin dans sa demande de paternité...
Alice Ferney amène énormément de réflexions avec une écriture magnifique et une précision de termes étonnante.
On en oublierait le déroulement des faits qui en font un roman pour se tourner vers le récit comme dans un essai.
Le livre se divise en 5 parties dédiées aux femmes de la vie d'Alexandre et c'est une grande qualité pour la structure du livre et ses différentes problématiques.
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Toujours éclectique Alice Ferney propose cette fois dans "l'intimité" une thématique plus « moderne » que celles auxquelles elle nous a habitués le plus souvent. Mais c'est toutefois le féminin, axe majeur d'une grande partie de ses oeuvres, qu'elle place à nouveau au coeur de ses réflexions.

Ici ce sera d'abord une naissance puis un drame qui conduiront, après quelques détours, à explorer plus précisément le thème aussi audacieux que casse-gueule de la GPA (« gestation pour autrui » au cas où tu aurais passé ces trente-cinq dernières années dans un terrier sans réseau ni télé).

De sa plume invariablement élégante et claire, Alice Ferney confie ses recherches et ses propres observations sur le sujet, à travers trois personnages essentiels qu'elle immerge dans de singulières problématiques de couple et de désir d'enfant.

Eclairant, dérangeant, militant, à la fois personnel, sociétal et philosophique, "l'intimité" est un roman riche et complet, à découvrir si ce n'est déjà fait.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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C'est mon huitième livre de cette auteure que j'apprécie , une très belle écriture structurée comme elle sait le faire nous plonge au coeur des relations hommes / femmes, détaillant tout ce qu'il faut savoir à propos du désir , de la maternité , des problèmes de gestation pour autrui , le célibat et le mariage , le refus d'enfant , l'asexualité , ausculte les différentes manières de former un couple , alternant les points de vue à propos de la GPA et les questions éthiques, les bénéfices et les problèmes qu'elle pose.

On suit à travers le parcours des protagonistes , les méandres , les interrogations , les errances, les doutes de chacun .
L'ouvrage commence par un drame : lorsque Alexandre vient déposer son beau - fils Nicolas chez la voisine , il ne se doute pas qu'il reviendra avec le bébé Sophie mais sans Ada , décédée d'un empoisonnement amniotique .
Il a déposé Nicolas chez Sandra , une célibataire ayant décidé de longue date qu'elle ne serait pas mère.

L'auteure construit méticuleusement , selon son habitude son ouvrage sur trois piliers : Sandra, Alba, Alexandre en révélant leurs hésitations , leurs opinions leurs craintes et leurs choix.

Elle nous interroge à propos de cette société contemporaine où le virtuel prend le pas , superficiellement sur nos besoins.
Un ouvrage moderne et complexe , une forme de fable ....
En parlant sociologie, éthique, et philosophie——ce qui m'a gênée —-même si c'est actuel , intelligent , passé au peigne fin, questionnant à propos des nouvelles techniques de procréation ——-cela sonne trop comme une démonstration.
Je n'ai pas retrouvé le charme et l'éblouissement de «  L'élégance des veuves » de » Grâce et dénuement et bien d'autres ....
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !
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Lecture de ce livre choisi lors de la masse critique de chez Babelio. Attirée par la belle couverture de chez Actes Sud et par l'auteure Alice Ferney.

Je suis partagée entre de l'enthousiasme et de l'énervement avec cette lecture... Il faut dire que tous les personnages féminins de cette histoire nous poussent dans nos retranchements et nous interrogent différemment.

Je qualifierais néanmoins ce livre de "bavard" et intellectuel car à un moment j'ai eu du mal avec toutes les informations glanées sur le net, une sorte de trop plein m'a envahi.

Pourtant les deux premières parties Ada et Sandra m'ont beaucoup plu. Toutes les parties sont aux noms des personnages féminins de l'histoire. Ada la femme d'Alexandre la mère de Nicolas et Sophie, morte en couche, Sandra la voisine féministe et faisant le choix du célibat et de la non maternité, Alba la femme asexuelle qui veut un enfant mais pas le porter, Anna la fille rêvée par Alba et qui serait portée par autrui et enfin Alma la potentielle mère porteuse.

Je crois qu'en fait le personnage d'Alba m'a profondément dérangée. Oui dérangée ! L'auteure a voulu sans doute bousculer des principes mais là, waou, elle ne fait pas dans la dentelle. Alba m'a énervée dans son entêtement et dans sa non considération des hommes, son aveuglement.

Oui, je le dis haut et fort je l'ai détesté pour son égoïsme brutal ! Je ne sais pas si dans la vraie vie il y a beaucoup de personne asexuelle mais dans ce cas là pourquoi chercher quelqu'un qui n'a pas ce désir et l'embarquer malgré lui dans des désirs d'enfants abracadabrants.

Pauvre Alexandre. Dans cette histoire cet homme charmant n'aura pas eu de chance c'est le moins que l'on puisse dire. J'espère que les hommes ne seront pas toujours relegués au troisième plan dans leurs désirs charnels et désirs de paternité.

Alice Ferney bouscule et interroge notre intimité et surtout celle des femmes. Ce livre met en avant de grands débats sur les orientations et les identités sexuelles et sur toutes les possibilités de procréation.

Je me suis sentie plus proche de Sandra dans cette histoire et j'ai été touchée par ce que peuvent vivre les hommes. J'ai trouvé également que le fait de se trouver dans un milieu très privilégié où l'argent ne fait pas défaut influe énormement sur les choix des personnages.

Ce livre nous fait réfléchir et pour m'a part m'a fait prendre partie et renforcé dans certaines idées. L'importance de la protection des personnes et leur non utilisation à des fins mercatiles en font bien évidemment partie.

Pour moi, faire porter un enfant à une autre personne n'est pas envisagable et je suis heureuse que la Loi française interdise encore ces procédés au nom de l'indisponibilité du corps humain. Alba ne m'aura pas fait changé d'avis sur cette question, ni les pratiques américaines ou étrangères sur la question.

Un livre réussi, mais un peu "bavard" (qui intellectualise beaucoup...) et extrème peut être dans le choix de ces personnages. Mais c'est ainsi qu'Alice Ferney met en avant toutes ces questions intimes qui sont au coeur de notre société actuelle en mutation.

Merci à Actes Sud et à Babelio pour cette lecture

qui m'a appris beaucoup de choses

et m'a placé au centre de débats contemporains interessants et importants !

A vous d'entrer dans l'intimité de ces femmes et de cet homme ...

et d'interroger votre propre intimité et vos choix.

Je serais curieuse de lire plus d' avis masculin sur ce livre...
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Dans ce roman touffu, Alice Ferney aborde de nombreux sujets comme la rencontre amoureuse, le désir d'enfant, la maternité et la famille recomposée. Très actuel, son roman raconte aussi la réalité des sites de rencontre et de la GPA (gestation pour autrui) de la recherche amoureuse sur des sites de rencontre avec les problèmes d'éthique qui en découlent.

Le roman se scinde en cinq parties qui portent chacune le prénom d'une femme qui traverse l'existence d'Alexandre, laquelle sera ponctuée de joies, de drames et de renonciations.
Ada, la première, est la compagne aimée d'Alexandre et la future mère de sa fille. Hélas ! Un drame durant l'accouchement prive à jamais la petite Sophie de sa mère. Alexandre va devoir se reconstruire et s'occuper de sa fille. Il peut compter sur Sandra, une amie féministe et libraire qui devient sa confidente.
Après le deuil viendra le désir d'aimer à nouveau. C'est Alba qu'il choisit, malgré ou à cause de sa singularité qui va l'entraîner sur un chemin tortueux et lui présenter Alma.

Sandra, l'amie fidèle et discrète, est le fil rouge de l'histoire. A chaque atermoiement du héros, chaque rebondissement de l'histoire, elle est là, écoute sans juger mais parle avec franchise et argumente ses propos à l'aune de ses convictions féministes. C'est par son truchement que l'auteure aborde des problèmes sociétaux comme les familles recomposées, la rencontre amoureuse, le désir d'enfant et, le plus sensible, la gestation pour autrui.
Je me suis attachée à Alexandre, si démuni après le deuil mais qui rebondit de façon inattendue. Par contre, j'ai trouvé sa relation avec Alba moins convaincante peut-être à cause de ce parti pris de l'auteure de vouloir aborder plusieurs thèmes à la fois : désir féminin, maternité, adoption, GPA, au risque de modifier le comportement d'Alexandre dont l'évolution me semble quelque peu artificielle. Il doit faire face au caractère affirmé et obstinée d'Alba et semble tout accepter juste pour amener le sujet sur la table.
J'ai lu avec intérêt les arguments antagonistes au sujet de la GPA, même si le romanesque s'efface au profit de l'essai. Alice Ferney s'appuie sur une documentation précise et large qui permet de mieux appréhender les enjeux et les dangers de la GPA.
On peut regretter parfois que l'argumentaire prenne trop le pas sur le romanesque mais si l'on accepte le fait que les personnages ne soient, par le truchement de leurs dialogues et de leurs choix, qu'un stratagème pour introduire un essai philosophique, alors oui ce roman est passionnant à lire.

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l'intimité.
Celle d'Alexandre, quarantenaire, veuf et père, entouré d'une palette de figures féminines pour illustrer la possibilité d'un couple, dans toutes ses composantes, amoureuse, sensuelle, asexuée, maternelle et amicale.

Depuis Ada, morte en couches en le laissant exsangue dans une solitude de paternité, jusqu'à Alba, intellectuelle cérébrale sans sensualité se battant pour devenir mère, en passant par le rayonnement de l'amitié fraternelle avec Sandra, compagne des heures noires.

Alexandre se confronte et découvre en profondeur cette facette opposée mais complémentaire de l'essence humaine, le désir féminin/ou pas, le désir de maternité/ou pas, la charge essentielle et dangereuse de la procréation, l'implication et le dévouement souvent innés dans le concept de famille et d'enfants.

Il faudrait mettre ce livre dans les mains des hommes, ça leur dessillerait sans doute les yeux. le lecturat d'Alice Ferney n'est sans doute pas très masculin et il y a matière ici à les faire s'interroger (ou au moins réfléchir) aux différences fondamentales, biologiques et sociales des deux sexes. L'auteure prend beaucoup de hauteur et décortique jusqu'à l'os une société qui veut tout maîtriser. Sa démonstration est intellectuelle, philosophique, et comme toujours parfaitement claire et fluide. Il faut simplement avoir du souffle pour l'accompagner.

J'ai toujours admiré sa capacité de mise en mots des ressentis intimes, de les expliquer avec une extrême simplicité. Elle possède en outre un don remarquable d'observation pour décortiquer les sentiments, les caractères et les usages de société. Elle sème des petites perles d'évidence avec la régularité d'un métronome.
Et ça me plait bien!
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