Nos regards se sont croisés à l'école, en déposant les enfants. Je ne suis pas forcément beau, elle superbe. Je la fixe, elle est flattée, une étincelle a alors giclé … le coup de foudre ? A lire son visage, je sais qu'elle a en partie succombé. Comment faire pour l'aborder ? Elle n'est pas de celle qui cède sur un coup de tête. Je pourrais l'inviter à boire un café ... ou à diner ?
Je suis en instance de divorce, Blanche ne me supporte plus. D'elle, je sais qu'elle est mariée, je croise son époux au club auquel je suis adhérent.
Nous finirons par aller diner, nos conjoints et amis ont une soirée au club : gala de boxe à la télé pour les garçons, papotage pour les filles.
Alice Ferney nous décrit toutes les étapes de la séduction des deux points de vue : féminin et masculin. Gilles est sûr de lui, sait exactement ou il veut en arriver. Pauline aime son mari, d'ailleurs elle est enceinte de lui : puis-je aimer deux hommes à la fois ?
Parmi les conjoints et amis, nous trouvons tous les cas possibles de couples : de la relation fusionnelle au désintérêt total.
Nous avons-là une richesse de description des sentiments des personnages,
Alice Ferney se sert de conversations entre hommes ou entre femmes pour décortiquer toutes l'ambigüité des rapports amoureux.
Juste, étant un mec, le dialogue sur les couples par les hommes au club me parait un peu surréaliste. Je suis témoin de conversation masculine à ce sujet et ce n'est pas tout à fait les propos que tiennent les garçons.
Une écriture qui peut paraitre lente mais c'est justement ça l'intérêt. On a presque l'impression d'assister à une partie d'échec ou chacun avance et recule ses pions, à coup d'émotions, de réactions, d'hésitations, d'interrogations, de prises de risques et de replis stratégiques.
Tout repose sur la plume de l'auteur, si légère, merveilleuse conteuse. Nous avons l'impression d'être des voyeurs témoins d'une situation. Chacun de nous ayant son protégé.
Alice Ferney ? J'suis en train de devenir trop fan.