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EAN : 9782330037536
208 pages
Actes Sud (20/08/2014)
3.75/5   273 notes
Résumé :
Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée. À leur tête, Magnus Wallace, figure héroïque et charismatique qui lutte avec des moyens dérisoires — mais un redoutable sens de la communication — contre le pillage organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune.

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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 273 notes
Ce roman est intéressant à triple titre. C'est d'abord une navigation océanique qui dévoile les beautés de la faune et de la flore, mais aussi les menaces qui pèsent sur leur avenir et donc sur le notre.

C'est un reportage, très journalistique, sur deux associations écologiques. L'une dénonce les crimes contre la nature. L'autre mêne des actions spectaculaires, et parfois offensives, contre les prédateurs, en éperonnant les baleiniers ou en freinant leurs hélices. Eternel débat sur violence et non violence… Alice Ferney présente les arguments des deux parties.

C'est une analyse sur les moyens de communication sociale et la puissance des vidéos. le XIX fut le siècle de la presse écrite. le XX celui de la radio puis de la télévision avec leurs multiples « chaines ». le XXI débute avec internet, les réseaux sociaux, les smartphones qui font de chacun un reporter, un photographe, un cameraman et surtout offrent à tous la possibilité de diffuser instantanément, sans analyse ni recul, sur les réseaux sociaux qui peuvent rendre une vidéo « virale ». Et un virus, comme chacun sait peut être mortel. L'IA (Intelligence Artificielle) commet aujourd'hui des vidéos ayant l'apparence du vrai… chacun a vu Le Pape François affublé d'une doudoune ou le Président de la République promu éboueur. Demain offrira bien pire, hélas.

Le règne du vivant scénarise la course médiatique entre les associations écologiques et les dérives de leurs sur enchères … la mort départage les concurrents !

Un récit qui interpelle, qui mobilise, qui alerte et mérite d'être lu largement.

Comme toujours avec Alice Ferney, cette intrigue, fort bien écrite, campe des héros aussi variés qu'attachants, des êtres avec leurs passions, leurs incohérences, animés par une immense générosité. Une lecture inoubliable.

PS : du même auteur : Passé sou silence
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Cet été. le hasard d'une lecture fait que j'ai commencé ce roman le jour où je découvris une photo de l'organisation Sea Shepherd montrant la vente promotionnelle d'un requin-renard sur les étals d'un grand supermarché où des mousquetaires jouent de l'épée. Une espèce protégée, il va de soi, qu'il est donc interdit de pêcher mais visiblement pas interdit de vendre si elle a été pêchée par « erreur ». Et ne serait-ce pas là le véritable problème que, à travers cette société pourrie par l'appât du gain, l'entreprise ne s'offusque pas d'afficher de tels étals sauf s'il y a quelques remous médiatiques…

Mais je m'égare, et gare mon regard vers l'autre rive, l'océan est si grand, qu'il me faut revenir au bouquin, et lui rendre hommage. Parce que je ne connaissais pas l'écriture d'Alice Ferney, mais le sujet m'a depuis longtemps intéressé, ayant notamment suivi les frasques et flibusteries de Paul Watson, fondateur de cette ONG. Parce qu'à travers ce roman, il s'agit bien évidemment d'un hommage au courage et à la détermination de cet homme qui à la barre de vieux rafiots n'hésite pas à se mettre en travers de l'économie mondiale, de la toute-puissance des états, et de ces impunis de la mer.

Comme il est si bien écrit, la sauvagerie envers des animaux terrestres est maintenant souvent réprimandée (même s'il reste toujours des progrès à faire, notamment dans l'élevage intensif), mais en mer, les lois semblent être tout autre. La raison en est presque basique : les poissons ne parlent pas, les requins ne crient pas, les baleines ne hurlent pas. Leurs morts se font dans un silence assourdissant, sans que personne ne bouge ou presque (je me mets bien évidemment dans ce silence et cette inaction, puisque apparemment mon seul militantisme est de m'abstenir d'acheter certaines boites de thon parce que leurs pêches non sélectives ramassent dans leur filet, aussi bien des thons que des requins…). Et des images fortes, le roman n'épargne pas mon oeil de lecteur avisé. du sang qui coule, des amas de chair et de graisses qui s'écoulent, l'oeil d'un requin qui pleure, ce silence lourd si lourd si lourd si lourd qu'il ne m'en est plus supportable. Rien que pour ces sensations, ce livre est indispensable, histoire de ne pas oublier que les enjeux de la survie de notre écosystème et de notre planète se jouent aussi loin de nos terres, à l'abri des regards, dans les eaux froides et inhospitalières de l'océan. Dans des eaux silencieuses.

Je reconnais, avec une certaine honte, autre époque autre moeurs, que, gamin, il m'était souvent arrivé de prendre une soupe aux ailerons de requin dans les restaurants asiatiques d'antan. J'ai donc contribué à ce massacre. Je reconnais, avec cette même honte, que si j'ai peur des requins, c'est uniquement dû au film de Spielberg, « les Dents de la Mer », qui à l'insu de son réalisateur a tant oeuvré pour l'extinction de toutes les espèces de requins. Mais voilà, je ne suis qu'un bison silencieux, lui aussi – ouf – en voie d'extinction, ma voix compte si peu dans cette société-là que j'admire celle de Magnus Wallace ou de Paul Watson. Mais que ne donnerai-je pas pour plonger au milieu des requins ou pour m'approcher dans le silence d'un kayak ces majestueuses baleines et ainsi me sentir si petit face à la beauté de ce monde, le règne du vivant.
Lien : https://www.seashepherd.fr/
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Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, Alice Ferney continue de me surprendre par la diversité des thèmes qu'elle choisit d'aborder dans ses oeuvres. Après « L'élégance des veuves », « Grâce et dénuement », ou « Cherchez la femme » que j'avais adoré, elle nous immerge ici dans une chronique écologiste passionnante.

J'ai différé pourtant plusieurs fois cette lecture, appréhendant un côté documentaire qui ne m'attirait pas plus que ça. Mal vu Lolo, car même s'il est amplement inspiré du réel, « Le Règne du vivant » est bien un roman et se dévore comme tel.

C'est en suivant le regard d'un reporter venu filmer les opérations en cours que l'on embarque à bord du navire Arrowhead. Son irréductible capitaine rappelle sans équivoque l'activiste Paul Watson, co-fondateur controversé de Greenpeace puis de Sea Shepherd, réputé pour sa détermination et ses offensives spectaculaires en faveur de la protection des mammifères marins (« Entre la lâcheté et la violence, je choisis la violence » … pour situer un peu le gars). Les événements que l'on suivra depuis le pont de l'Arrowhead relèvent donc de ce même esprit un tantinet subversif – quoi que légitime à mes yeux – et l'on précisera aux natures émotives ou sujettes à naupathie qu'il est encore temps de rester à quai.

Sans négliger l'approche psychologique dans laquelle elle excelle, ni se départir de son écriture élégante et limpide, Alice Ferney raconte la mission, la cause écolo, l'engagement activiste et ses risques bien réels. Mais en phrases puissantes et particulièrement inspirées, c'est à la poésie farouche des océans qu'elle rend avant tout un hommage universel.

L'épopée se métamorphose ainsi naturellement en un bouleversant plaidoyer pour la défense du monde marin contre la course au profit poussée toujours plus loin.

Récit édifiant et à mon avis essentiel.




Une parfaite synthèse de ce livre, en images et en musique,
à retrouver par ici -> https://www.youtube.com/watch?v=9sN9zRV5sGI



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Une fois de plus, Alice Ferney m'épate par sa capacité à varier ses sujets.
À l'inverse de certains écrivains qui brassent, roman après roman, les mêmes thèmes, en changeant seulement un tout petit peu l'assaisonnement avec lequel il nous les servent, Alice Ferney aborde dans chacun de ses ouvrages un nouveau domaine, un nouvel univers, et nous invite à de nouvelles réflexions. C'est l'une des raisons qui me font aimer ses livres.
Ici, elle nous parle des baleines, et à travers la dénonciation de la chasse illégale qui leur est faite, plus largement d'écologie.
Mais dans ce roman, pas d'admiration béate pour les animaux, pas d'apitoiement larmoyant, pas d'arguments niais et gentillets que l'on voit trop souvent, et qui desservent les causes qu'ils prétendent défendre. Alice Ferney est beaucoup trop fine pour traiter ainsi son sujet.
Elle nous embarque sur un bateau qui traque les chasseurs de baleines, et nous fait vivre les aventures liées à la poursuite des braconniers. Elle nous montre la vie des mastodontes des mers dans leur combat inégal face aux hommes surarmés : le temps de Moby Dick est bien loin !
Comme d'habitude, et c'est une des autres raisons qui me poussent à lire chaque nouvel ouvrage de cet auteur, Alice Ferney nous régale de son écriture. Toujours aussi soignée, aussi finement travaillée, et surtout, toujours aussi poétique. Ce qui n'empêche absolument pas, bien au contraire, la violence du propos. La mort d'un requin décrite entres les pages quatre-vingt-un et quatre-vingt-trois en est un exemple : une scène terrible, dérangeante, insoutenable, et qui frappe d'autant plus qu'elle est en même temps magnifique. L'expression "le poids des mots" prend ici tout son sens.
C'est un roman, une histoire inventée, mais j'ai senti à travers les lignes que l'énorme travail de documentation qui avait certainement été mené pour l'écrire, avait amené chez son auteur une grande colère face à la cupidité sans limite de certains, prêts à tout, même à hypothéquer l'avenir de notre planète.
Laissez-vous emporter à votre tour dans ce voyage auquel ce roman vous convie, laissez-vous charmer par la poésie d'Alice Ferney, et acceptez les réflexions que cette lecture fera germer en vous.
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Si je n'ai jamais voté "écologiste" il me semble que dans l'âme je suis profondément proche de la nature et des animaux, sensible aux problèmes qui se posent un peu partout, et d'ailleurs cette prise de conscience se manifeste par la signature journalière de nombreuses pétitions (corrida, massacre des phoques, pèche à la baleine, chasse aux lions ou aux éléphants, fermes d'ours, vin de tigres... etc...) donc ce livre ne pouvait que me parler et m'interpeler. Qu'allons-nous laisser sur cette terre aux générations futures si nous ne prenons pas conscience à grande échelle qu'il nous faut préserver les animaux sur terre et dans les océans? Un livre très bien écrit, qui pourrait être un récit bien plus qu'un roman, puisqu'il raconte la vie d'un activiste écologiste. Mais un texte qui dérange, qui fait réfléchir et qui déprime quand même beaucoup tant on a l'impression que la cause est perdue d'avance... A lire si on s'intéresse au "monde du vivant" et qu'on est plus ou moins sensible au devenir de notre terre, de nos océans et de leur faune!
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critiques presse (6)
LaPresse
03 décembre 2014
Alice Ferney réussit à concilier l'engagement et la fiction dans son roman coup de poing Le règne du vivant. Ce véritable plaidoyer écologique bénéficie d'une écriture finement ciselée et empreinte de poésie. Et il suscite une profonde réflexion sur l'état de la planète.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
21 novembre 2014
Dans ce «roman-documentaire engagé», Alice Ferney décrit aussi bien la beauté des océans que la cruauté de ceux qui les pillent, et nous pousse à reconsidérer notre usage du monde en posant les bonnes questions.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
31 octobre 2014
Alice Ferney signe non pas un brûlot écolo, mais un roman fort et bouleversant qui nous renvoie à nos contradictions.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
11 septembre 2014
Une sorte de manifeste politique dont la force littéraire et esthétique a le pouvoir incontestable de sensibiliser et responsabiliser l'être humain.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
29 août 2014
Posément, Alice Ferney sait délaisser le fil de son roman d'aventures pour s'abandonner à la beauté du monde: l'infini, le ballet de la création à la surface de l'eau. Elle offre des pages magnifiques qui reposent de tant de bruit et de fureur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
16 juillet 2014
Fiction au poing, Alice Ferney ne fait rien d'autre dans ce très beau roman que d'entériner ce coming out planétaire.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (125) Voir plus Ajouter une citation
Et moi, je filme. Les médias sont les nouvelles armes. Enfin les crimes des pilleurs sont montrés. Fini l'impunité, exposons les trafics au grand jour ! Tel est le mot d'ordre de Magnus. Je films comme si je sauvais le monde de lui-même en le montrant. Ma caméra est-elle un miroir que je lui tends ? Je filme les conférences et la tête des élèves quand on leur raconte ce qui se passe pendant qu'ils étudient. Je filme le visage de l'un d'eux qui se détourne lorsqu'un pêcheur enfonce ses index dans les yeux d'une tortue pour lui faire ouvrir la bouche. Je filme les interventions de Magnus. Je filme les campagnes de l'Arrowhead : la flotte baleinière nippone, les tirs des baleiniers à notre adresse, nos Zodiac à la mer, nos manœuvres, nos éperonnages. Je filme les filets dérivants qu'un treuil sort de l'eau pendant que tombe violemment sur le pont du navire une pluie d'animaux morts catapultés par l'enroulement. Je filme la chasse aux phoques et la police canadienne qui frappe les militants de Gaïa venus s'interposer. Le long de la côte de l'Alaska, dans une odeur de putréfaction, au milieu des mouches attirées par les chairs mortes, je filme les dépouilles des morses décapités pour leurs défenses d'ivoire. Les corps ont été abandonnés sur les grèves. Quelques oiseaux viennent y piquer leur bec. Les vents soufflent sur ce massacre. La mer de Bering est déserte. Si loin des villes sophistiquées, dans cet espace inhabité et glacial, personne ne risque de voir ce spectacle, me dis-je, voilà ce qui rend possible pareille tuerie. C'est donc l'invisible que je filme ! Je relève les crimes clandestins. Je soulève le drap de la pudeur politique. Elle protège les armées industrielles de nos guerres économiques et territoriales.
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Quatre cents zones marines sont déclarées mortes. Les grands prédateurs disparaissent. Nous léguons à nos enfants un océan où des modèles réduits n'ont pas le temps de grandir. Les espèces protégées ne le sont qu'en théorie. La pêche pirate est si gigantesque et profitable que l'extinction est une affaire de quelques années. Le poisson n'est plus l'être vivant universel du globe, éternel dans toutes les eaux. L'infini ou l'inépuisable sont des idées fausses qu'il faut de toute urgence nous ôter de la tête.
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La peur des requins, que l'on prétend instinctive, je la ressentais. Jamais je n'avais plongé pour en filmer un. L'ignorance fait le lit de toutes les frayeurs.
- Quand tu vois un requin furieux se jeter à pleines dents sur les barreaux d'une cage dans laquelle se trouve un soi-disant pauvre homme terrorisé, pense toujours qu'on a appâté l'animal et qu'un autre plongeur filme la scène du dehors!me dit Philippe Busch. L'encagé n'est pas en danger. Tout le film est une mise en scène pour confirmer nos craintes.
Dire que une seule fois je n'y avais songé ! Qui ne se laisse jamais prendre à la manipulation des images quand il ne connait pas un sujet ? Ou quand celui qui filme a été aussi manipulé ?
- Ce sont des animaux timides et indécis, me dit ce jour-là l'océanologue. Ils sont vulnérables et donc peureux comme tous les animaux. Mais nous en avons fait des monstres et nous y tenons dur comme fer ! C'est bizarre. Il faut à tout prix qu'ils demeruent ce péril invisible, cette ombre sous-marine, quelque chose qui nous excite terriblement à peu de frais puisque c'est une angoisse dans réalité. Le requin incarne nos peurs les plus archaïques, celle d'être dévoré tout entier, avalé, rapté, ou déchiqueté, mis en lambeaux sanguinolents. Je ne sais pas pourquoi. Nous défendons les ours et les bébés phoques mais nous détestons les requins et nous applaudissons à leur mort.
- Les Dents de la mer !
Philippe déplorait le mal qu'avait causé ce film. La peur engendrait le crime. En Australie, ceux qui chassaient ler derniers grands blancs étaient des héros ! Et les requins, merveilles abouties d'une évolution qui avait façonné la Terre, ne survivaient pas à cet homme moderne : avide et armé. 
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Magnus voulait faire pour la jeunesse actuelle ce qui n'avait pas été fait pour lui au temps des bisons. Les bisons avaient été massacrés et personne n'avait élevé la voix ! Les troupeaux des grandes plaines avaient disparu et les Indiens s'étaient éteints avec eux, et aujourd'hui Magnus le déplorait encore. Il aurait voulu avoir été adulte à cette époque : libre d'agir contre l'extinction d'une espèce. Il était capable de juger le présent avec recul : Le monde matérialiste nous inocule les idées qui le servent. Il a séparé l'homme de la nature pour utiliser les ressources à satiété, pour détruire au lieu d'unir.
Wallace invoquait fréquemment le jugement de l'avenir : Nos successeurs sur cette planète jugeront que nous l'avons saccagée à la seule fin de remplir nos assiettes et ils nous mépriseront pour cela, martelait-il.
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Notre planète contient deux mondes : celui de l'air - et de la terre ferme sous nos pieds - et celui de l'eau. Nous appartenons au premier. C'est là que nous vivons. Nous y faisons respecter nos lois. Le combat animalitaire progresse. La maltraitance animale est réprimée. L'abattage des bêtes d'élevage est surveillé. La chasse est réglementée. Le braconnage est interdit. Quiconque, en pleine nature, imaginerait de poser un piège sur des kilomètres de long serait aussitôt puni. Quiconque braconnerait, sans distinction d'âge ou d'espèce, rejetant les spécimens non commercialisables, irait en prison. En mer, nos règles et nos traités restent du papier sans force et l'on croirait que nous nous en moquons. Des bateaux de tout pavillon partent pêcher n'importe où dans le monde, intéressés par le profit et se croyant tout permis. L'océan est leur libre-service. La haute mer n'appartient à personne donc à tout le monde, au premier qui se sert, sans surveillance. L'argent a pris le pouvoir en mer et nulle police ne s'en préoccupe. Aucune flotte de pêche ne respecte les quotas, pourtant le pillage des océans n'est qu'un sujet et non un motif d'action ! La corruption et le mensonge règnent. Les eaux internationales sont un espace hors la loi.
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Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/alice-ferney-deux-innocents-53711.html Depuis son premier roman en 1993, « le ventre des fées », Alice Ferney s'est discrètement mais résolument installé dans l'univers littéraire français. Depuis, chacun de ses titres est attendu par un lectorat fidèle qui apprécie à la fois les sujets qu'elle traite mais aussi la qualité de son écriture, classique, allant à l'essentiel, sans artifice et néanmoins sensible et pudique, chargée d'émotion.
La maternité, la place de la femme, la famille, l'engagement, le sentiment amoureux et ses déchirements font partie des thème de prédilection de l'auteur qui signe aussi quelques chroniques dans Le Figaro littéraire.
Avec ce 13ème titre, « Deux innocents », publié chez Actes Sud, maison à laquelle Alice Ferney est fidèle, l'auteure nous emmène en septembre 2018. C'est jour de rentrée des classes, à l'Embellie, un établissement scolaire spécialisé qui accueille des enfants en difficulté, notamment des jeunes atteint d'un handicap mental mais dont on sait aussi que le coeur est deux fois plus gros et la sensibilité est exacerbée.
Et voici Gabriel Noblet, il a 16 ans. Il est nouveau dans l'établissement. Il va intégrer la classe de Claire Bodin, qui donne des cours de bureautique à ses jeunes à qui il faut bien dessiner un avenir.
Claire Bodin est la bonté même. Mère et épouse accomplie, le sourire aux lèvres, elle cherche à faire le bien. C'est ce qu'on lui recommande chaque dimanche, à l'église où elle est assidue. Claire ne cherche pas la lumière mais si elle peut apporter du réconfort, elle est heureuse. Et face au jeune Gabriel, en manque d'attention et de repère dans cette nouvelle école, Claire va faire ce qu'elle croit être utile. Lui donner de l'affection, de la tendresse. Oui, elle va le prendre dans ses bras, oui elle va lui donner son numéro de téléphone et répondre à ses messages. Quel mal y a-t-il ? Ces enfants ont tellement besoin d'affection… Oui mais voilà, jusqu'où est-elle allée ? Et l'ensaignante qu'elle est n'a-t-elle pas été trop loin ? Bien vite, la mère du jeune Gabriel s'invente une histoire, l'histoire se transforme en rumeur, la rumeur en vague, la vague en procès. La fatalité, l'inconséquence, le malentendu deviennent un crime. Claire est alors face à la justice. Sa vie s'écroule, les failles s'entrouvrent.
Choisissant une écriture résolument clinique, froide, insistant sur les dates, les lieux, les moindres détails, Alice Ferney nous raconte cette histoire, inspiré d'un fait authentique, comme une enquête, sans pathos, de façon très factuelle. Ainsi, chaque lecteur vit l'intrigue avec son propre regard, analyse lui-même les personnages, se forge sa propre opinion, tel un juré d'assise. Et c'est glaçant.
Par les sujets qu'il traite, par la fragilité des protagonistes, embarqués dans une histoire qui les dépasse, ce roman touche au coeur, interpelle, émeut et nous redit une fois encore combien Alice Ferney est une grande romancière, combien elle sait manier les mots pour aller au coeur de son histoire.
Ce livre est un coup de coeur
« Les innocents » d'Alice Ferney est publié chez Actes Sud.
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