... [ sans voix ] ...
Quand j'aurai repris mon souffle, séché les embruns, calmé la rage, ralenti les palpitations émues, atténué les soupirs affligés et tu les cris d'effroi, peut-être arriverai-je enfin à aligner trois mots. Peut-être.
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En embarquant sur l'Arrowhead aux côtés de Magnus Wallace, le clone romanesque du célèbre "écoterroriste" Paul Watson, je ne connaissais pas Alice Ferney (bouh, la honte), et ne savais pas trop à quoi à m'attendre. En dehors de quelques critiques flatteuses (dont les auteurs se reconnaîtront !), rien ne me préparait à ÇA !
ÇA, c'est une ode merveilleuse à l'océan et à la vie sous toutes ses formes, mais c'est aussi un constat dramatique sur l'agonie de notre monde, un exemple de résitance héroïque, et un vrai questionnement sur les effets et les limites des actions "coups de poings" menées par Wallace & Co...
Jusqu'où peut aller l'opposition radicale ? La violence n'est-elle pas toujours contre-productive ? La fin (de la biodiversité, et par voie de conséquence de notre existence ici-bas) justitfie-t-elle les moyens ?
Quand l'homme assoifé de profit ne veut rien entendre, quand des lobbies industriels s'associent à des gouvernements corrompus pour contourner les lois internationales, quand la pêche soit-disant raisonnée tourne à l'extermination de masse, Alice Ferney et Magnus Wallace nous démontrent que oui, la seule lutte qui vaille est bien souvent la lutte frontale...
Successivement ébahi, sonné, admiratif, horrifié, résigné, furieux, j'ai pris de plein fouet chacune de ces lames de fond, et je n'ai pu que me laisser happer par la puissance d'un texte sublime et parfaitement maîtrisé, émaillé de vrais instants de grâce, où la poésie et la force du langage sont admirablement mises au service d'un message d'alerte et de rébellion plus que jamais indispensable.
Si ce n'est pas encore fait, prenez donc le large à votre tour à bord de l'Arrowhead pour vivre une épopée superbe qui prend aux tripes et qui, espérons-le, contribuera à éveiller les consciences.
De retour sur la terre ferme, offrez ce roman, parlez de la menace, de la beauté fragile des profondeurs, ne serait-ce que pour rendre hommage aux dernières baleines, aux derniers requins et à leurs anges gardiens, ces "empêcheurs de piller en rond".
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Édit : hasard de la programmation, France Ô diffuse ce soir un reportage qui semble très proche de ce Règne du Vivant (voir lien ci-dessous)
Lien :
http://www.programme-televis..