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Semblable aux mythes antiques (comment ne pas songer à Electre ?), « Passé sous silence » évoque la tragédie qui opposa le Général de Gaulle au Lieutenant Colonel Bastien-Thiry lors de l'indépendance algérienne.

Drame qui a inspiré nombres d'historiens et de témoignages … au fil des années trois ouvrages m'avaient passionné :
Un attentat. Petit-Clamart, 22 août 1962, de Jean-Noël Jeanneney, oeuvre récente d'un historien (gaulliste)
Bastien-Thiry : Jusqu'au bout de l'Algérie française, de Jean-Pax Méfret, hommage d'un militant de l'Algérie française
Mon père, le dernier des fusillés, témoignage d'Agnès Bastien-Thiry, fille du colonel et pshychogénéalogiste qui lie l'attentat à l'exécution du Duc d'Enghien, le 21 mars 1804.

L'ouvrage d'Alice Ferney s'inscrit dans un autre registre et ne prétend pas être oeuvre d'historien. C'est un roman, qui analyse finement la psychologie des deux héros, le contexte dans lequel ils évoluent, l'évolution des plaques tectoniques qui éloigne progressivement les populations des deux rives méditerranéennes, dévoile les forces et les faiblesses des personnages, rappelle leurs héritages culturels et civiques. Sans prendre partie, la romancière précise les enjeux du conflit, rappelle le drame des pieds noirs et le malaise des algériens.

La romancière imagine les jeux de pouvoir et les intrigues qui animent les entourages du Général et du Colonel. Elle peint leurs couples, leurs familles et leurs amis et les révèle dans leur intimité domestique. Elle rappelle, et dénonce, ce que furent les juridictions spéciales et l'exécution du condamné.

Superbement écrit, « Passé sous silence » m'a bouleversé en remémorant ce drame qui, au delà d'une tragédie vieille de plus de cinquante ans, marque le début véritable de la cinquième république avec l'élection de son président au suffrage universel qui en fut la conséquence immédiate.
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Dans "Passé sous silence", Alice Ferney nous livre un conte sur la tragédie du pouvoir, l'opposition entre responsabilité et conviction, réalisme et idéalisme.
Ce livre a soulevé beaucoup d'objections, déchaîné des passions, fait ricaner... bref il divise autant sur le fond que sur la forme !
En ce qui me concerne, j'ai été profondément gênée par le procédé d'écriture de ce livre. L'auteur nous présente un "roman" qui nous raconte des faits et des personnages historiques réels, ayant existé, à peine déguisés sous des pseudonymes (Donnadieu et Grandberger) et des lieux "imaginaires" (le Vieux Pays et la Terre du Sud), ce qui rend la lecture tout bonnement exaspérante. J'ai vraiment eu une lecture laborieuse, non à cause du fond, que je trouve passionnant, mais à cause de la forme : pourquoi ne pas assumer pleinement le récit d'évènements historiques puisque d'après l'éditeur, toute la documentation est méticuleuse et authentique ? D'autre part, le procédé consistant à parler de Donnadieu-Bastien-Thiry en s'adressant à lui ("tu")
m'a aussi constamment agacée.
Si bien que j'ai lu ce livre avec intérêt mais sans plaisir si ce n'est pour la plume toujours magnifique d'Alice Ferney.
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Je connaissais :L'élégance des veuves,Grâce et dénuement .......mais pas cet ouvrage d'Alice Ferney.
Elle nous livre un point de vue original à propos du récit de la guerre d'Algérie:sont évoqués :la terre du sud, le vieux pays,tous les noms et les dates sont effacés. La terre du sud tente d'obtenir son indépendance face au vieux pays. le lecteur est un peu dérouté mais tous les indices sont cependant là pour comprendre qu'il s'agit de la reconstitution de l'attentat du Petit Clamart. le général De Gaulle se transforme en Jean de Grandberger et Jean - Marie BastienThiry en Donadieu. Dés la premiére de couverture, la photographie permet de connaître certains éléments du roman, la ds étant la voiture fétiche du Général de Gaulle.
L'auteur dépasse le cadre historique de la guerre d'indépendance pour se concentrer sur les deux protagonistes de l'affaire, elle tente de comprendre leurs motivations.
Comment un homme peut - il décider de donner sa vie pour une cause,et comment un autre peut- il condamner à mort, être victime et juge?
En se plaçant du côté de Donnadieu, Alice Ferney nous donne sa propre vision historique en mettant en avant la psychologie et la réflexion des personnages.
Sa volonté est de rétablir un personnage de l'histoire passé sous silence.
Mais elle dresse aussi un très beau portrait du Général sans cacher son admiration.
Elle est beaucoup aidée par une très belle plume, une lecture dynamique, des chapitres courts.
C'est un roman bien construit qui nous émeut et que l'on ne lâche pas jusqu'à la fin. C'est aussi un ouvrage qui nous informe dans les détails d'une grande page historique.


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Conte historique, comme nous le suggère la quatrième de couverture ? J'ai du mal à adhérer à cette définition. Historique sans doute, puisque les faits relatés sont véridiques mais alors, pourquoi avoir transformé les noms alors même que tout un chacun est capable de résoudre l'équation: Vieux pays = France; Terre du Sud = Algérie; Jean de Grandberger = Charles de Gaulle; Paul Donadieu = Jean Bastien-Thiry et ainsi de suite pour les personnages secondaires. Ça rend le récit lourd autant que le choix du « tu » pour décrire les états d'âme de Bastien-Thiry.
Le vocable « conte historique » renvoie aux genres établis du conte philosophique ou du conte de fées et il n'y a rien, selon moi, dans cet ouvrage qui ait trait à la fantaisie qui caractérise un conte.
Pour le qualifier cependant de roman historique, il aurait fallu une dimension romanesque, ce qui fait cruellement défaut ici. Dans mon panthéon personnel, le maître du genre est Vargas Llosa qui sait inscrire une fiction réaliste dans un contexte historique qui sait nous faire entrer dans la peau des personnages ou du moins nous les rendre tellement proches qu'on a du mal à les quitter. Ici, je ne retrouve pas cet élan; les personnages restent très distants comme dans un documentaire. Il y a sans doute un parti pris de l'auteur car effectivement tant De Gaulle que Bastien-Thiry étaient des êtres réservés. Mais que je ‘aurais aimé que ce « tu » utilisé par l'auteur soit mis dans la bouche de l'épouse, que je vive avec elle les événements … Que j'aurais aimé que le parti pris soit justifié par la subjectivité des protagonistes plutôt que celle de l'auteur; que le rôle de l'OAS soit développé, qu'on se replonge vraiment dans le contexte de l'époque…
Je ne boude néanmoins pas mon plaisir car j'ai aimé réviser ce pan d' histoire que j'ai vécu sans pouvoir l'analyser (à cause de mon jeune âge) et aussi parce que l'écriture est agréable (en dépit des réserves faites plus haut).

En conclusion, je dirais que le sujet est bien choisi et audacieux mais j'ai la regrettable impression que l'auteure est passée à côté de de ce qui aurait pu être un chef-d'oeuvre.
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Le ton est soutenue presque militaire. le style marche droit. Sur le fond d'une guerre d'indépendance qui perdure, l'auteure fait le tour de deux acteurs majeurs dans le cadre d'une tentative de putsch. La tentative ratée, comment l'un peut condamner l'autre à mourir ?

Passé sous silence... j'aurais envie de dire Passées sous silence ! Car voici le roman des circonstances atténuantes du condamné qui n'ont pas alors été entendues lors de son procès.

La plume d'Alice Ferney agit comme un véritable devoir de mémoire. Brillant !
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Ce livre est la version romancée de l'attentat du Petit Clamart contre le général De Gaulle avec des noms différents (De Gaulle/De Grandberger, Bastien-Thierry/Donadieu, Vieux Pays/France, Terre du Sud/Algérie). Alice Ferney y fait alterner les visions des deux personnages principaux.
Dans plusieurs critiques, j'ai constaté que ce roman était plutôt bien reçu et qu'on félicitait Alice Ferney d'être sortie de son créneau habituel ("les histoires de bonnes femmes" !) pour s'attaquer à l'histoire récente et à des personnage connus.
Justement, c'est ce qui m'a freinée. J'aime ses histoires de bonnes femmes, non mais ! Entre le général, ex-héros de la guerre de 40, dévoré d'ambition et d'action et qui supporte difficilement sa retraite, et ce militaire catholique de bonne famille plutôt fanatique qui fait passer son honneur avant sa vie, ce roman m'a paru étranger. Impossible de m'attacher aux personnages, même si les passages sur De Gaulle laissent deviner une certaine admiration pour le personnage. Toute cette obsession de l'honneur, la patrie, cet homme qui fait passer cela avant sa propre famille et, en plus, pour garder une colonie, ça me dépasse complètement ! On dirait des stéréotypes (limite macho) plutôt que des êtres humains.
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En alternant les points de vue, celui du puissant qui commande la guerre, marqué par la troisième personne du singulier, et celui de l'exécutant pétri d'idéaux qu'incarne un « tu » inquisiteur, Alice Ferney crée un récit riche qui aborde de nombreux thèmes : la force des croyances, la versatilité du pouvoir, le despotisme, la faiblesse des idéaux. Une oeuvre aux multiples facettes qui ne parvient cependant jamais à convaincre le lecteur et s'épuise dans une démonstration un peu stéréotypée. Si l'on peut apprécier la confrontation de points de vue différents et la richesse de l'écriture, l'histoire apparait très vite convenue et le dénouement attendu. Un récit qui évoque l'honneur d'un homme et les convictions d'un soldat confrontées au pouvoir politique et à la rancune particulière d'un chef d'Etat. Un thème qui côtoie la grandeur du sentiment et la force des croyances mais qui ne parvient jamais à réellement passionner le lecteur, spectateur passif de convictions bavardes pour une successions de faits sans réel intérêt. Dommage.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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La finesse psychologique d'Alice Ferney ainsi que son regard très personnel des choses mettent en lumière un évènement tragique de notre Histoire ...totalement oublié ou plutôt "passé sous silence".
C'est un roman intense, profond, intelligent, brillant . Une histoire pleine d'humanité et d'inhumanité que j'ai refermé le coeur lourd .
http://www.3bouquins.over-blog.com
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L'attentat du Petit Clamart, je le connaissais de nom, mais je ne savais même plus qu'il avait été perpétré contre le Général de Gaulle par un groupe proche de l'OAS, suite à l'indépendance de l'Algérie.

Dans ce roman, Alice Ferney, raconte comment Paul Donadieu (Jean Bastien-Thiry), fervent admirateur du héros national qu'est Jean de Grandberger (de Gaulle) en vient à participer à un attentat contre lui.

Elle s'adresse à lui, comme pour lui dire qu'elle le comprend, on ne sait pourtant jamais si elle l'excuse. Elle retrace son parcours, elle nous parle de ses convictions, de son sens de l'honneur, de ses espoirs, suite au "Je vous ai compris", de sa désillusion et de sa révolte, suite à ce qu'il considère comme une trahison de la part du Général.

Parallèlement, elle nous montre ce fameux Grandberger, attendant qu'on fasse appel à lui, sûr d'être le seul à pouvoir régler "l'Affaire algérienne", puis comprenant que le sens de l'histoire n'est pas favorable à la poursuite de la domination du Vieux Pays, s'engageant dans la voix des négociations en vue de l'indépendance de cette Terre du Sud.

Le livre se termine sur un réquisitoire contre la peine de mort. J'ai appris que Jean Bastien-Thiry fut le dernier condamné à mort fusillé, en France. Il semble que, lui aussi, fut fusillé pour l'exemple, les autres conjurés ayant obtenu la grâce présidentielle.

Ce livre m'a intéressée, d'une part parce que les faits relatés sont historiques, d'autre part parce qu'Anne Ferney, dont c'est le premier livre que je lis, a une véritable écriture. Elle sait choisir ses mots, leur donner un rythme, les mettre au profit de son propos.

Lien : http://meslecturesintantanee..
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Inspiré de l'attentat du Petit Clamart qui faillit coûter la vie au Général de Gaulle le 22 août 1962, Alice Ferney tente de dévoiler l'âme de deux héros : Paul Donadieu (Bastien-Thiry ?), jeune et brillant colonel et Jean de Grandberger (De Gaulle ?) de la génération de son père mais tous deux amoureux de la grandeur de la France, intransigeants et au sens de l'honneur indiscutable.
Qu'importe. Passé sous silence ne parle ni du Petit-Clamart, ni du général De Gaulle, ni de Bastien-Thiry, ni de l'Algérie, mais de Grandberger, de Donadieu, du Vieux Pays et de la Terre du Sud. C'est de la fiction mais joue avec le feu de l'Histoire qui dérange parfois…
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