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EAN : 9782070645183
136 pages
Gallimard (12/04/2013)
3.76/5   325 notes
Résumé :
Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu’il faisait très chaud dans l’autobus qui le menait d’Alger à l’asile de vieillards, et il s’est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c’est avec une conscience aiguë du soleil qui l’aveugle et le brûle que l’employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irrépara... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 325 notes
" L'étranger" d'Albert Camus en bande dessinée. Il fallait le faire.
Jacques Ferrandez a très bien rendu la distance que vit Meursault par rapport à sa vie, par rapport aux faits qu'il vit. En lisant la bande dessinée, je le vois comme un homme qui ne s'est pas encore éveillé aux sentiments, comme un homme qui doit encore goûter à la vie.
Quand j'ai lu le roman, je l'ai ressenti comme un homme étranger à sa vie.
Quand j'ai lu le roman, c'était sa particularité : un homme que rien ne semble atteindre, qui ne semble pas avoir d'opinion bien particulière, qui semble insensible aux sentiments de sa petite amie.
L'album se présente en deux parties. La vie depuis l'enterrement de la maman jusqu'à l'assassinat de l'arabe qui en voulait en vérité à l'ami de Meursault.
La deuxième commence à l'arrestation jusqu'à sa condamnation et ses pensées en prison.
Un moment que j'ai apprécié parmi d'autres , c'est pendant le procès où on revoit une scène du Schpountz joué par Fernandel , moment où l'acteur prononce des phrases terribles sur la condamnation à mort et ce, sur différents tons. Ce moment revient pendant le procès avec un Fernandel hilare.
L'auteur connaît la pensée de l'écrivain même si en lisant le roman, c'est difficile de traduire les réflexions de Camus en bande dessinée.
Les illustrations de la ville d'Alger, des alentours, des personnages sont magnifiques. Ce sont de vrais tableaux.
Encore une chose, que de gouttes de sueur perlent sur les faces des personnages pour exprimer la sueur sous la chaleur, l'angoisse, la colère...
Une très belle découverte .


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Un grand merci à Asphodèle pour ce beau cadeau. Camus fait partie de mon Panthéon littéraire. Et L'Etranger est une oeuvre que j'apprécie beaucoup. Jacques Ferrandez lui rend hommage avec cette bande dessinée qui s'apparente plus à un roman graphique à mon sens. le texte est respecté à la lettre et le dessin est fabuleux. En effet, nous avons les belles couleurs chaudes d'Alger et, surtout, un décor qui restitue l'ambiance de l'époque. S'attaquer à une telle oeuvre pour la mettre en BD est presque un challenge. En effet, si vous vous souvenez, Meursault n'est décrit qu'à travers des aspects psychologiques. D'où la difficulté... Chaque lecteur a pu se créer sa propre image de ce personnage et nous l'apporter ainsi sur un plateau aurait pu desservir l'album. Pourtant, il n'en est rien de mon côté et je trouve judicieux d'avoir prêté à Meursault les traits d'Albert Camus lui-même.

Cette adaptation est un bon moyen pour faire connaître le texte original.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Un télégramme de l'asile de Marengo l'a averti brutalement que sa mère venait de mourir. Etait-ce hier? Ou aujourd'hui? Dans le car qui le conduit vers Marengo, la chaleur est écrasante, le soleil éblouissant et brûlant. A peine arrivé à destination, le directeur de l'asile, qui a demandé à le voir, le reçoit dans son bureau. Très peu bavard sur les liens qui les unissaient, Meursault ne se dévoile guère. le directeur le conduit à la morgue où la défunte repose. L'enterrement aura lieu le lendemain matin. Cela lui laissera le temps de veiller la disparue. le concierge lui propose alors d'ouvrir le cercueil mais le jeune homme refuse. Il veille ainsi toute la nuit, fumant et buvant du café, interrompu par les autres pensionnaires. le lendemain, la chaleur est de plus en plus pesante. le cortège, Meursault en tête, accompagne une dernière fois la défunte. Surpris d'apprendre que celle-ci s'était très liée avec un homme, il accepte que le vieillard les accompagne, sans avoir demandé un quelconque renseignement sur les années que sa mère venait de passer en ces lieux. Seule la chaleur oppressante semble l'incommoder...
De retour à Alger, il fait aussitôt la rencontre de Marie qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Les deux jeunes, insouciants, prennent des bains, vont au cinéma et passent la nuit ensemble...

Jacques Ferrandez nous dépeint Meursault, un homme qu'aucun sentiment ne semble habiter, tant il est indifférent à tout ce qu'il vit ou ce qu'il est. Incapable de trancher dans telle ou telle décision, jusqu'à ne pas savoir s'il aime Marie ou non, ce jeune homme se laisse bercer par la vie, subit les moments tels qu'ils se présentent et ne semble pas se poser de questions. A la mort de sa mère, il ne saura répondre s'il l'aimait ou pas, allant jusqu'à ne pas savoir son âge. Et c'est bien cette indifférence et cette insensibilité qui seront montrées du doigt. Les magistrats iront même jusqu'à juger une toute autre histoire que celle que l'on lui reprochera. On sent véritablement l'oeuvre de Camus respirer dans cet album, l'auteur allant jusqu'à garder le texte originel. Ce qui frappe au premier abord, c'est véritablement ce soleil pesant et éblouissant, personnage à part entière qui semble accabler et alourdir tout mouvement. Jacques Ferrandez réussit parfaitement à nous baigner dans cette atmosphère, jouant sur les ombres et utilisant des couleurs très "ensoleillées". La mise en page est dynamique, la voix-off est accrocheuse et Alger mise en beauté.

Croisez la route de L'étranger...
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Relecture curieuse, minutieuse, avec de longs arrêts sur image, nourrie d' un entretien en tête à tête avec Jacques Ferrandez, où nous avons échangé quelques souvenirs, de sa conférence « Dessiner Camus » et de sa participation à la table ronde animée par les Rencontres Méditerranéennes Albert Camus, à l'occasion du Salon des « Carnets de voyage » organisé à Lourmarin les 24 et 25 mars 2018.
Des détails mis en exergue comme cette devanture d'entrepôt à l'enseigne « Vidal- Manegat et Cie, » célèbre manufacture de toile pour stores, bâches, qui fabriquait également les tentes (guitounes) et parasols bigarrés qui fleurissaient sur les plages algériennes , cet autobus incarnat , conforme à celui qui desservait la ligne Alger,St- Eugène, Kouba, Marengo,Cherchell, le corbillard hippomobile, le port d'Alger la Blanche ...et Meursault qui ressemble un peu à James Dean, fragile et rebelle (alors que Jacques Cormery emprunte son physique romantique à Gérard Philippe).

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Très belle adaptation de l'oeuvre d'Albert Camus. Tout a été dit, ou presque, sur ce roman.
« L'Étranger, c'est l'histoire d'un homme condamné à mort pour n'avoir pas pleuré à l'enterrement de sa mère. » aimait à répéter Albert Camus.

L'absurdité humaine et l'intrigue étouffante sont remarquablement reconstituées.
Difficulté première : comment faire avec le long monologue de Meursault, le personnage central de L'Etranger ? Jacques Ferrandez choisit de faire dialoguer son personnage avec les autres protagonistes, mais tout en revendiquant de n'utiliser que des mots empruntés à Camus.

Les dessins, sous forme d'aquarelles lumineuses, sont magnifiques et restituent élégamment des paysages écrasés de chaleur ; les couleurs sont évidemment importantes puisqu'elles traduisent la lumière. Les paysages et décors sont précis et les personnages expressifs. L'ensemble est porté par le texte. Jacques Ferrandez a superbement su raconter, sous une forme nouvelle, cette histoire bouleversante et la faire découvrir à ceux qui l'avait jusqu'ici ignorée.

Une belle réalisation qui donne envie de lire ou relire le roman.
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critiques presse (8)
BulledEncre
26 juillet 2013
Un album magistral tiré de l’oeuvre – non moins splendide – d’Albert Camus. Jacques Ferrandez rend toute la dimension lumineuse de cette machination kafkaïenne. La narration implacable, associée à une mise en page habile, plonge le lecteur dans les méandres d’une intrigue minutieusement orchestrée.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDSelection
17 mai 2013
L’absurdité humaine et la chaleur oppressante de cette longue nouvelle sont parfaitement reconstituées, voire exacerbées, par les aquarelles et les compositions pleine page dont le dessinateur a l’habitude de ponctuer ses autres bandes dessinées : un beau tour de force qui donne vraiment envie de relire (ou de lire) le roman !
Lire la critique sur le site : BDSelection
BDGest
14 mai 2013
Récit fidèle pour les lecteurs d'Albert Camus, cette bande dessinée enrichit la culture générale de ceux qui l'ont ignoré ou qui y ont échappé lors de leurs études en leur faisant agréablement découvrir un roman majeur d'un grand auteur.
Lire la critique sur le site : BDGest
Cette adaptation de l’Etranger par Jacques Ferrandez est parfaite. Le travail de réécriture, les choix opérés et le rendu final témoignent de la virtuosité de l’auteur. Il a su reraconter sous une forme nouvelle cette histoire étrange et bouleversante.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Lexpress
23 avril 2013
Ferrandez adapte le roman de Camus avec le plus grand soin et un respect profond. L'oeuvre, dessinée à partir d'aquarelles, est divisée en deux parties. L'une, placée sous le soleil, jusqu'à l'acte gratuit. L'autre, décrivant Meursault entrant dans sa nuit. Puissant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
22 avril 2013
Avec L'étranger, Jacques Ferrandez ose ce défi classique et redoutable qui est de mettre un visage sur un nom mythique : Meursault. [...] Ferrandez réussit à donner une formidable intensité aux scènes emblématiques du récit...
Lire la critique sur le site : Actualitte
Sceneario
18 avril 2013
L'on reconnaîtra que Jacques Ferrandez réussit pleinement son adaptation grâce, tout d'abord, à un jeu de construction et de découpage qui reste fidèle au roman d'origine. A cet égard, il ne manquera pas de conserver la vision purement intimiste de la narration judicieusement épurée.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LeFigaro
12 avril 2013
À l'occasion du centième anniversaire de la naissance de l'écrivain et philosophe, l'artiste publie une adaptation de L'Étranger, qui restitue à la fois l'ambiance de l'époque et l'esprit des lieux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde.
De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore.
Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.
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L'audience a été levée.
Dans l'obscurité de ma prison roulante, je retrouve un à un, comme du fond de ma fatigue, tous les bruits familiers d'une ville que j'aimais et d'une certaine heure où il m'arrivait de me sentir content.
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[Marie :] Je me demande finalement si je t'aime... Tu es bizarre...
...C'est sans doute à cause de cela, mais peut-être un jour, tu me dégoûteras pour les mêmes raisons...
Moi, je veux me marier avec toi.
[Meursault :] Dès que tu le voudras...
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-croyez-vous en Dieu? (Le juge)
-non. (Meursault)
-mais c'est impossible! Tous les hommes croient en Dieu! Même ceux qui se détournent de son visage!!
C'est ma conviction. Si je devais jamais en douter, la vie n'aurait plus de sens. Voulez-vous que ma vie n'ait pas de sens?
-je ne sais pas, ça ne me regarde pas...
.....
Je n'ai jamais vu d'âme aussi endurcie que la votre.. Regrettez-vous votre geste?
-c'est à dire, plutôt que le regret véritable, j'éprouve un certain ennui...
-c'est fini pour aujourd'hui Monsieur l'Antechrist...
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Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me reste à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.
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Videos de Jacques Ferrandez (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Ferrandez
Colloque 2021-2022 : le monde arabe dans la bande dessinée francophone Conférence du vendredi 18 février 2022 : Deux siècles d'histoire tourmentée en bande-dessinée
Intervenants : Jacques Ferrandez, Adeline Rosenstein et Alex Baladi Modération : Benoît Peeters
Au XXe siècle, les images du monde arabe contemporain véhiculées par la bande dessinée francophone étaient destinées à un public jeune et créaient tout un imaginaire. Aujourd'hui, cette dernière s'adresse plutôt à des adultes pour exprimer les conflits, l'exil et la double culture dans le monde arabe actuel. Sur deux siècles d'histoire, les messages de cet art engagé, empreints d'une vision plaisante et stéréotypée, se sont transformés et ont été remplacés par des réalités politiques bien plus dures. Ce colloque s'inscrit dans l'année de la bande dessinée au Collège de France et parallèlement aux événements qui y sont associés.
Chaire Histoire contemporaine du monde arabe Professeur : Henry Laurens
Retrouvez tous ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/site/henry-laurens
Colloque organisé par la Chaire Histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France et l'iReMMO. Avec le soutien de la fondation Hugot du Collège de France, de la Mission interministérielle de coordination pour le Liban (MICOL) et du Ministère de la Culture.
Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France.
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