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Critique de Mimeko


Après la publication de son premier roman, Lena retrouve Nino, son amour de jeunesse qui l'encourage dans la voie de l'écriture et pour lequel elle n'éprouve plus qu'amitié et estime. A Florence où elle s'installe après son mariage avec Pietro, un universitaire qui a publié un livre mais peine à écrire le second, Lena se coule dans le moule de l'universitaire sortie des quartiers pauvres, se donnant bonne conscience en aidant sa famille, forte de son succès littéraire qui la propulse comme l'exemple de celle qui a réussi hors des quartiers. A Naples, Lila, qui a quitté son mari en emmenant son fils Gennaro, travaille comme ouvrière dans l'usine de salaisons dirigée par Bruno, l'ami de Nino et cohabite avec Enzo qui a recueilli mère et fils. Et même si elle encourage son amie, elle ne se prive pas de la contester et de la défier, à commencer par lui reprocher la mauvaise qualité de son deuxième roman...

Celle qui fuit et celle qui reste, c'est le temps pour les deux amies, de se confronter à la réalité ; celle du travail très dur pour Lila, celle des études et d'un milieu d'intellectuels dans lequel Lena ne se trouve pas intégrée mais c'est surtout le temps du combat ouvrier pour Lila, de son dur apprentissage et d'une survie matérielle difficile, après sa séparation d'avec Stefano, et pour Lena, c'est l'entrée dans une famille universitaire avec Pietro, sensée couronner son ascension sociale.
C'est également le temps d'un combat plus social dans lequel les anciens amis et connaissances se retrouvent dans des actions qui peuvent devenir violentes, Pasquale entre dans la contestation avec Nadia, la soeur de Nino en manifestant ou distribuant des tracts au sortir des usines, défiant les hommes de main, contre les capitalistes locaux soutenus pas la mafia et notamment contre les frères Solara.
Ce troisième opus tient ses promesses en abordant l'apprentissage de la vie et de la conscience politique avec une Lena qui essaye de s'ancrer dans un milieu d'écrivains et d'intellectuels qui la ramène en fait à ses origines, lui imposant sans cesse des remises en question sur sa légitimité d'écrivaine et son malaise quand elle se sent écartelée entre deux mondes celui du quartier où elle a grandi et celle de sa vie à Florence, une vie dans laquelle elle s'embourgeoise, subissant les critiques de ses anciens amis. Et pour Lila, le désenchantement et une remise en question de ses choix, de son amour pour son fils, de sa vie avec Enzo et son combat contre le harcèlement qu'elle va subir et qui va la pousser à se former dans l'informatique.
Même si les deux amies ne se côtoient plus aussi souvent, leur relation, qu'elle soit tendue ou stimulante, reste toujours la colonne vertébrale qui leur permet d'avancer, de se remettre en question, de faire des choix et des erreurs, mais Lena, même si elle parait la plus dépendante de la relation reste pour moi, la plus résiliente.
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