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3,46

sur 554 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En dehors de la saga L'amie prodigieuse, Elena Ferrante c'est aussi Les jours de mon abandon et Poupée volée. Des romans qui explorent avec finesse les méandres d'une femme à la dérive.

Dans Poupée volée, l'héroïne de ce roman, Leda, professeur d'anglais à l'université est en vacances sur les côtes napolitaines. Sur la plage, elle observe une famille qui doucement va l'obséder de plus en plus. Il y a surtout cette poupée avec laquelle jouent une mère et sa fille. Une poupée qui n'est autre que « le témoin éclatant d'une maternité sereine ». Une poupée que Leda va voler mettant cette famille dans tous ses états.
Que se passe t'il dans la tête de Leda ? Pourquoi une telle obsession sur cette famille ? Pourquoi avoir volé cette poupée ?

Voyage au coeur de la maternité, de la féminité où les flash-back et souvenirs vont affluer comme autant de scènes terribles d'une femme morte à la fibre maternelle, morte à l'amour pour ses deux filles. La poupée est omniprésente comme si Leda voulait à tout prix s'approprier ce lien maternel qu'elle a observé et certainement jalousé. La poupée est sale, dans son ventre, une bile noire visqueuse gronde. Flashback de la maternité de Leda, de ses grossesses.

Un roman introspectif et hautement visuel dont j'ai apprécié autant l'écriture soignée et sensible que l'histoire qui se dessine crescendo dans de sombres réminiscences.
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Professeure universitaire, une fois les corvées administratives et les examens finis, Leda décide de louer un petit appartement sur la côte ionienne. Si celui-ci s'avère minuscule, la grande baie vitrée et le balcon lui permettent d'admirer la côte hérissée de rochers et la mer infinie. Dès le lendemain de son arrivée, elle décide d'aller à la plage. Et c'est au bout de vingt minutes en voiture qu'elle s'en trouve une petite. Entre travail, farniente et rêverie, elle y passe des heures. S'y sentant sereine et apaisée, elle y retourne tous les jours. Mais lorsqu'un après-midi, elle remarque une jeune maman et sa petite fille avec une poupée, elle est à la fois envieuse et agacée. Agacée d'autant plus que la nombreuse famille qui les entoure s'agite dans tous les sens et parle fort. Pour autant, Leda revient sur cette même plage le lendemain et les jours suivants, le regard souvent porté vers cette maman...

Dans ce roman, l'on fait la connaissance de Leda, universitaire et maman de deux grandes filles qui, aujourd'hui, sont parties s'installer à Toronto avec leur papa. Au contact de Nina et de sa fille, Elena, la presque cinquantenaire revient sur sa propre expérience de mère et analyse le comportement qu'elle a eu avec ses filles, des années auparavant. Elle se souvient également de sa difficulté à assumer aussi bien son rôle de mère que d'épouse. Apparaissant un brin égoïste, perverse et éternelle insatisfaite, la personnalité de Leda, tout au long de ces pages, est d'une richesse et d'une ambiguïté sans équivoque. Elena Ferrante aborde, avec lucidité et froideur, la maternité mais aussi l'amour, la culpabilité, la jalousie et explore l'âme humaine avec une grande sincérité. Un court roman, profond et fort, qui donne à réfléchir...
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Leda, 48 ans, professeur d'université, divorcée, a deux filles parties vivre avec leur père au Canada.
Elle vit donc seule en Italie et se déclare, au début du roman, très soulagée de n'avoir plus à penser aux repas, aux côtés domestiques qu'engendrait la présence de ses filles.
Les vacances sont arrivées, elle prend le chemin de la mer et loue un petit appartement.
Elle ne tarde pas à découvrir une plage près d'une pinède.
C'est là qu'elle va commencer à observer une jeune mère en relation très fusionnelle avec sa petite fille et sa poupée.
Elle découvre par la suite toute la famille qui accompagne la petite et sa maman.
Cette observation réveille des souvenirs d'enfance où sa mère les aimait mais piquait des colères en les menaçant de disparaître.
Elle revient aussi sur la relation avec ses deux filles et on découvre alors une âme tourmentée qui s'abrutissait dans le travail scolaire.
Un jour, elle retrouve la petite fille qui s'était égarée mais en même temps commet un étrange larcin bien visible dans le titre.
C'est une étude de caractère très profonde que nous donne à lire Elena Ferrante. On retrouve au passage, sa fine observation des familles, les mots très vifs des Italiens entre eux qu'on rencontrait déjà dans "L'amie prodigieuse".
La narratrice qui n'est autre que Leda s'adresse à nous à la première personne. Elle nous livre un roman intimiste assez étrange mais intéressant pour moi, parfois un peu monotone si je dois lui trouver un défaut.
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Poupée volée nous fait part des réflexions de Leda la narratrice, sur la maternité, sur la difficulté de concilier le rôle de mère avec celui de femme et une soif de liberté, d'émancipation. Cette difficulté va l'amener à quitter son mari et abandonner ses deux filles pendant trois ans.
Elena Ferrante va alors disséquer les pensées de Leda, ses état d'âme, son cheminement psychologique en tant que mère, femme et universitaire.
Cette poupée volée par Leda surprend le lecteur mais cet acte insensé peut prendre sens si l'on considère que la poupée joue un rôle de substitut à l'enfant et redonne ainsi à Leda le rôle de mère qu'elle a eu tant de mal à assumer.
Ce petit roman montre une fois de plus le talent d'Elena Ferrante pour dépeindre des personnages et analyser avec finesse et beaucoup de sensibilité la psychologie des personnages blessés par la vie et ses exigences.
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En général, je n'aime pas rester sur un échec.
Lorsque je suis à contre-courant concernant un auteur, j'essaie de lui donner une nouvelle chance.
Après avoir détesté « L'amie prodigieuse », dont je ne suis pas parvenue à terminer le premier volume, il était temps que je tente une nouvelle approche de l'oeuvre d'Elena Ferrante.
« Poupée volée » en fut l'occasion.
J'ai lu ce livre avec un plaisir certain.

L'auteure a un réel talent pour brosser un personnage complexe. Elle excelle à décortiquer les moindres pensées de Leda, me donnant parfois l'impression d'être à ses côtés en train de regarder ses voisins de plage.
L'auteure part d'une situation banale à laquelle il m'arrive fréquemment de succomber : observer les gens et faire des suppositions.

Elena Ferrante emmène ses personnages sur une brèche psychologique qui fait découvrir ce qu'ils ont de plus secrets.

J'ai trouvé ce roman très bien construit, tant dans l'équilibre entre le passé de Léda et ses vacances actuelles, que dans la tension qui monte de plus en plus dans ce presque huit-clos, mode station balnéaire.
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Seule sur la plage ..............

Leda s'isole sous son parasol et observe autour d'elle.

Elle se rappelle ses deux filles qui vivent maintenant au Canada et qui l'appelle de temps en temps.
Ses filles qu'elle a abandonné un temps , pour vivre sa vie, se retrouvée et avec qui c'est le non-amour incompris.

"Mes deux filles se sont éloignées pour de bon. Je les ai perdues dans le futur !"

Quand il fait vraiment trop chaud et que le corps n'en peux plus de chaleur, elle laisse couler l'eau de la douche sur son corps pour enlever l'impression de chaleur.
Elle dit : "The chill of the crocked wing" -(le froid de l'aile tordue). -

L'existence a parfois une géométrie ironique !

La fin m'a laissé sans voix.
Un froid glacial m'a transpercé comme une longue épingle à chapeaux !

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Leda, 48 ans, professeure d'université, mère de deux grandes filles adultes, passe quelques jours de vacances dans une petite station balnéaire de la côte adriatique italienne. Elle a découvert une petite plage qu'elle pensait calme mais elle doit bientôt la partager avec des Napolitains bruyants, arrivés en nombre et empiétant son espace vital...Parmi les cousins, le couple Rosaria et son mari, il y a Nina la jeune mère d'Elena - trois ans, que le mari et père rejoint le week-end. Quelques jours s'écoulent, Leda observant les relations d'amour et de tendresse qu'entretient Nina avec sa fille et celle qu'Elena reproduit avec sa poupée Nanni. Des démonstrations d'amour qui gênent Leda, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Perturbée, dans un geste impulsif, Leda dérobe la poupée, à l'insu de la famille, déclenchant non seulement un drame pour la petite fille et sa mère, mais également une introspection lourde et profonde sur son propre rôle de mère.

Après avoir exploré les relations amicales et souvent cruelles dans L'amie prodigieuse, Elena Ferrante analyse l'amour maternel, une exploration déclenchée par l'appropriation d'une poupée, qui va révéler les failles de cette femme de 48 ans. Ses réflexions vont la plonger dans une introspection douloureuse, en affrontant les vides affectifs, révélant le conformisme quelquefois tyrannique que la société impose aux femmes devenant mère, évoquant le choix d'émancipation d'une femme qui fuit son rôle de mère, regrettant l'égoïsme latent d'être considérée comme une bonne mère ou justifiant la fuite d'une vie toute tracée de sacrifices pour ses enfants qu'une femme peut remettre en cause et refuser de se voir imposée.
Avec brio, cynisme et acuité quelquefois cruelle, Elena Ferrante démonte les mécanismes qui s'attachent à la notion sacrée qu'est l'amour maternel et en cela, elle propose un roman dérangeant, qui peut être choquant mais qui est également révélateur pour certaines mères qui pourraient se reconnaître et comprendre certains mécanismes qui les ont fait agir dans les rapports à leurs enfants.
Un roman incisif, qui appuie là ou ça fait mal.
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Leda, florentine dans la petite cinquantaine, travaille au calme de son parasol quand arrive sur la plage un groupe de napolitains très bruyants. Intriguée, elle repère parmi eux une jeune femme et sa petite fille. Leda ne peut détacher ses yeux de la petite famille, et passe ainsi plusieurs jours à les observer de loin.
Quand la petite Elena perd sa poupée, toute la plage est ratissée, fouillée, mais c'est en fait Leda qui l'a prise...
J'ai été très surprise par ce petit livre qui condense, en 200 pages, tout le propos de L'amie prodigieuse : changement de milieu social, entre honte et culpabilité; rapport conflictuel à la maternité, entre attachement viscéral et répulsion; condition de la femme dans les familles Napolitaines; etc.
Écrit bien avant, il s'agit probablement des prémices de la saga, mais pour le lecteur qui vient d'en achever les quatre (gros) tomes, c'est un peu redondant, voire lassant.
S'ajoute cependant la folie de cette femme qui souffre de solitude autant que de culpabilité, fouillée à l'extrême par la belle plume de Ferrante.
Un roman, presqu'un thriller finalement, Intéressant et bien écrit mais qui mériterait d'être lu avant la saga.
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Leda se souvient : de son réveil dans la chambre d'hôpital, de sa sortie de route : accidentelle selon ses proches, peut être pas selon elle, elle se souvient d'un acte incompréhensible qu'elle a commis. Elle passe ses vacances au bord de la mer sur la côte ionienne après le départ de ses filles au Canada auprès de leur père : elle découvre que la séparation ne lui pose pas de problème, qu'elle retrouve un espace de liberté.
Sur la plage elle fait la connaissance d'une mère, Nina et de sa fille, Elena. Celle-ci est toujours accompagné par une poupée, pas très jolie, pas très propre mais à laquelle elle tient plus que tout.
Et subitement, sans raison apparente, elle vole la poupée et malgré les pleurs de l'enfant qui recherche celle-ci, elle la conserve et s'y attache. Pourquoi ?
Ce récit est une longue réflexion sur le sentiment maternel :
Leda se pose de multiples questions sur la mère qu'elle est, qu'elle a été, sur ses sentiments envers ses deux filles, adultes maintenant, sur leurs enfances, sur leurs différences et sur ce qu'elle ressentait face à elle.
Une longue plongée dans la vie d'une femme qui prend conscience qu'elle n'a pas été la mère, la mama mais qu'elle a été assez distante, égoïste parfois, regardant ses filles comme deux fillettes étrangères à elle.
Petit roman très intéressant et qui porte à la réflexion, pour nous les femmes sur les mères que nous avons été, sans faux semblant, sans hyprocrisie.
Je continue à découvrir cet auteur (homme, femme ??) qui mèle à ses romans une part de psychologie et une réflexion sur la condition féminine (comme dans l'amie prodigieuse) mais également sur le rôle de l'homme "napolitain" surtout dans le couple.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Une plage au bord de la mer. Une femme de quarante-huit ans, étendue sous un parasol, regarde une jeune mère et sa fille s'ébattre au bord de l'eau. Un soir, la petite oublie sa poupée sur le sable. La femme la ramasse mais, au lieu de la rendre à l'enfant, elle la ramène chez elle. Les jours passent, la fillette pleure et harcèle sa mère épuisée, mais la voleuse répugne à lui rendre son bien. Qu'est ce qui a pu pousser Leda, universitaire vieillissante, à commettre cet étrange larcin ? Jalousie face à cette relation mère-fille trop parfaite ? Culpabilité enfouie envers ses propres filles qu'elle a abandonnées aux bons soins de leur père ? Fascination instinctive envers cette belle jeune femme issue d'un milieu populaire ? Ou quelque chose de plus obscur et profond encore ?

Curieux et perturbant petit roman que celui-là… Vite lu, il interpelle pourtant durablement, surtout à l'âge où la maternité commence à ressembler à une nécessité. La dissection des rapports mère-filles est d'une grande crudité et n'hésite pas à écorner certains sujets tabous au passage, comme la jalousie latente que nourrissent nombre de mères face à la beauté et la jeunesse de leurs enfants. Les allusions à la sexualité, chez l'adulte comme chez l'enfant, sont nombreuses et assez troublantes. Au fil des pages, Elena Ferrante dresse un beau personnage de femme perturbée, oscillant sans cesse entre la frustration, les regrets et la nostalgie. Une petite oeuvre à la fois dérangeante et curieusement touchante qui ne déparie dans la bibliographie de cette auteur décidément fort talentueuse.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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