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Cela m'arrive rarement mais voilà un livre dont je ne peux rien dire car je n'y ai rien compris ou presque. C'est à mon avis un livre raté et pourtant la lecture du début me laissait penser que j'allais vers une belle découverte d'autant plus que Jérôme Ferrari est un auteur que j'ai jusque là apprécié. Mon incompréhension devant ce livre qui est pour moi un méli-mélo qui ne m'a rien apporté fait que je ne mets aucune note (j'ai tenté une relecture après cet avis et finalement ce sera deux étoiles malgré l'enthousiasme de certains....). Peut-être cette incompréhension vient-elle de mon cerveau qui n'a pas la capacité suffisante pour suivre les méandres empruntés par l'auteur.
"Toutes les histoires sont cohérentes et toutes sont incomplètes, comme si le principe ne régissait plus seulement les relations entre la position et la vitesse, l'énergie et le temps, mais débordait de toutes parts le monde des atomes pour étendre son influence sur les hommes dont les pensées s'estompent et se colorent des teintes pâles de l'indétermination.
Tel n'est pourtant pas le cas.
Les pensées peuvent être cachées, secrètes, honteuses, oubliées, elles peuvent être douloureuses, inacceptables ou incomprises, elles peuvent même être contradictoires : elles ne sont pas indéterminées."
Peut-être d'autres critiques me permettront-elles de comprendre ce livre..... à moins que l'auteur lui-même présent demain à la Grande Librairie ne me persuade de m'y replonger. Si mon appréciation évoluait je remettrais ultérieurement un autre commentaire ....
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Le sujet était prometteur puisque l'auteur, Jérôme Ferrari, prix Goncourt 2012, entreprend de retracer la vie du physicien Werner Heisenberg, l'homme qui a été l'un des précurseurs dans le domaine de la mécanique quantique et qui a obtenu le prix Nobel de Physique en 1932.
Cette évocation est faite au travers du regard d'un jeune étudiant en philosophie, étudiant qui sèche lamentablement alors qu'il est interrogé justement sur un texte de Heisenberg.
Il faut dire que la mécanique quantique est un domaine qui peut rebuter plus d'un.
Heisenberg a été le physicien qui a énoncé, en 1927, le "principe d'incertitude" selon lequel on ne peut pas connaître en même temps la vitesse et la position d'une particule.
Il a vécu en Allemagne et a travaillé avec de grands scientifiques dont le physicien danois Niels Bohr, unanimement reconnu comme le père de la physique quantique.
Un homme très brillant donc que ce M. Heisenberg, mais qui a vécu une période trouble et qui a dû rendre des comptes après la guerre.
Contrairement à d'autres scientifiques, il est resté en Allemagne pendant la période nazie. Il a dirigé le programme d'armement nucléaire.
A ce titre il révéla à Niels Bohr l'existence de la possibilité d'une arme nucléaire lors d'un entretien en 1941, entretien qui jeta un froid entre eux, Niels Bohr décidant de rejoindre le projet Manhattan peu de temps après, en vue de donner l'arme nucléaire aux Etats-Unis.
Heisenberg a-t-il bien ralenti le projet qui aurait pu donner l'arme nucléaire à l'Allemagne nazie? Il y a eu beaucoup de controverses, ce que montre bien l'auteur dans son livre.
D'autres personnalités scientifiques sont évoquées.
Le sujet était donc passionnant mais je sors de cette lecture avec une désagréable impression de confusion.
Les personnages et les situations se mêlent mais j'ai souvent du mal à voir les lignes directrices.
De même j'aurais aimé voir un peu plus d'informations sur les enjeux de ces recherches scientifiques, tant du point de vue militaire que civil.
Donc le sentiment que soit je suis passée à côté de quelque chose, soit l'auteur ne nous a peut-être pas suffisamment dirigés vers l'essentiel...
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Après toutes ces critiques, une avis de plus dans la masse.
Je n'ai pas trouvé du tout le livre difficile à lire, mais je me suis un temps demandé où Jérôme Ferrari voulait aller. Pour moi les deux premières parties sont intéressantes, avec les discussions bien connues sur l'interprétation de la physique quantique, certains dont Einstein refusant d'admettre que la physique ne soit plus une compréhension du monde mais une "simple" mise en équations, et évidemment sur le principe. Mais j'ai surtout été pris par la troisième : huis clos après la guerre où les physiciens allemands ayant travaillé sur le nucléaire sont un condensé d'humanité, géniaux et caricaturaux, mesquins et philosophes, altruistes et ridicules, heureux de ne pas avoir donné à Hitler les moyens de soumettre le monde et frustrés que les américains (avec leurs anciens collègues émigrés) aient réussi où ils échouaient.
Devant ces sujets lourds, les actes du narrateurs sont des diversions que je ne suis pas arrivé à prendre au sérieux, et le portrait d'Heisenberg est tout en nuances, mais annexe... ou il y a quelque chose que je n'ai pas compris dans la construction du livre.
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Je suis restée trop souvent à quai avec ce livre. L'auteur et ses personnages sont partis faire un tour et ils ont déroulé leur histoire entre eux. de temps en temps, ils sont revenus me faire un petit coucou, me maintenant dans l'illusion que le livre pouvait s'adresser à moi. Vers la troisième partie, sans doute stupéfaits de ma patience à me tenir encore là, ils ont accepté de m'emmener avec eux dans cette histoire.
Je n'aime pas rester à quai. Alors, j'y ai mis beaucoup de volonté. Sachant que cela parle de physique quantique, j'ai relu les 50 premières pages deux fois car, concentrée que j'étais à comprendre cette fabuleuse découverte du "principe d'incertitude" (qui nous est quand même présentée à grands renforts de métaphores qui sont restées pour moi nébuleuses), j'ai loupé le changement de narrateur : erreur de débutante...
"Vous", c'est Werner Heisenberg, physicien allemand qui réussit à expliquer quelque chose d'incompréhensible nommée "principe d'incertitude", s'opposant donc à la connaissance jusque là établie par ses pairs mais qui est finalement récompensé d'un Nobel en 1933 (oui, l'année où tout bascule).
"Je", c'est donc celui qui raconte l'histoire de "vous" sur lequel il fait une fixette après avoir échoué en 1989 (oui, l'année où tout bascule à nouveau) à un oral de philosophie portant sur la physique quantique du Nobel en question. On le suit de loin en loin dans son parcours erratique, d'étudiant fumiste à écrivain (au passage, on fait à nouveau un tour par la Corse) gardant au fond de lui une fascination philosophico-scientifique pour le mystérieux Heisenberg.
En 1933, Heisenberg est, comme d'autres (enfin ceux qui ont encore le luxe de pouvoir choisir) confronté à un dilemme : s'exiler et avoir la certitude que le champ de la physique sera récupéré et manipulé comme outil de propagande nazie ou rester, tenter de sauver ce qui peut l'être et prendre le risque de la compromission. Il choisit finalement de rester. Mais que d'atermoiements (certes, la question est épineuse) qui m'ont laissé un sentiment brouillon alors même que l'écriture est très travaillée.
Évidemment, au moment où la guerre éclate, ses compétences sont mises à profit et le voilà à diriger un programme d'armement orienté sur le nucléaire et tentant, autant que possible, de le freiner. A la fin de la guerre, il aura cependant, avec d'autres scientifiques allemands, quelques explications à donner aux Alliés. Et c'est pendant ces 6 mois de rétention cosy (dans un cottage) qu'ils apprennent ce qui s'est passé à Hiroshima. S'ouvrent alors des problématiques fort intéressantes d'ordre philosophique autour de la science et de ses finalités que j'ai trouvé bien servies par l'écriture ciselée de Jérôme Ferrari (avec à ce moment là des phrases plus courtes et plus abordables).

Au final, je reste avec une impression partagée concernant ce livre. Une belle écriture du début à la fin, c'est sa marque de fabrique. Mais si la dernière partie m'a vraiment intéressée, le reste m'a demandé pas mal d'efforts et j'ai bien envie de poser quelques petites questions. Quand on en vient à lire 2 à 3 fois certaines phrases pour bien les appréhender, le rendez-vous n'est-il pas manqué avec un livre ? Doit-on considérer l'immédiateté, l'évidence de la rencontre comme seuls critères d'appréciation d'un livre ?
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C'est la mode des "livres mondes" ; mais des livres mondes non de 1000 pages, comme nous les avons connus, mais de 130 à 160 pages ; et qui demanderaient un an ou toute une vie pour en exploiter tout le riche contenu.
Ce fut le cas de "La guerre des pauvres" d'Eric Vuillard, qui relata les révoltes paysannes et urbaines contre les fastes ecclésiastiques et seigneuriaux qui émaillèrent les 14, 15 et 16 ème siècles jusqu'à la naissance du protestantisme ;
C'est le cas du "Principe" de Jérôme Ferrari qui évoque dans son ouvrage le terrible et décevant destin de ces hommes qui ont voulu "regarder derrière l'épaule de Dieu" et participèrent aux recherches sur la fission de l'atome et la mise au point de la l'arme nucléaire pendant la deuxième guerre mondiale sans quitter l' Allemagne nazie et aux frais de celle-ci. Ils échouèrent et furent devancés par les américains.
Si le narrateur suis plus particulièrement le trajet du physicien Werner Heisenberg, le père du principe d'incertitude et prix Nobel de Physique en 1932, ils furent en fait dix à poursuivre leur passion pour la recherche dans ces conditions sans adhérer ou si peu au grand mythe nazi. Dix à être capturés à la fin de la guerre et internés pendant six mois en Angleterre dans une maison mise sur écoute, Farm Hall, située à Godmanchester près de Cambridge. Puis ils furent libérés et retournèrent en Allemagne, ayant perdu leur innocence, leurs rêves et s'étant irrémédiablement compromis à leurs propres yeux. Leurs noms sont : Werner Heisenberg, Otto Hahn, Max von Laue, Carl Friedrich von Weizsäcker, Paul Harteck, Walther Gerlach, Karl Wirtz; Kurt Diebner, Erich Bagge et Horst Korsching.
Dix à avoir flirté avec la limite extrême de la matière, celle qu'on n'aurait pas dû voir, à avoir participé à produire un monstre dans le régime le plus infâme qui soit, et à n'y être pas parvenus.
Dix hommes extrêmement passionnés et intelligents. Dix perdants.
Jérôme Ferrari fait de cette triste épopée une tragédie grecque.
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Un roman retraçant le parcours de l'allemand Werner Heisenberg, prix Nobel de Physique 1932 et fondateur de la mécanique quantique. Heisenberg découvrit en 1927 le principe d'incertitude selon lequel on ne peut connaître en même temps la vitesse et la position d'une particule élémentaire. Une découverte qui changea la face du monde, conduisant quelques années plus tard à la fission nucléaire et à Hiroshima. A travers Heisenberg, Ferrari dresse le portrait de ces scientifiques auxquels il « fut donné pour la première fois de regarder par-dessus l'épaule de Dieu ».

Quand l'auteur d'Où j'ai laissé mon âme s'empare d'un tel sujet, il ne donne pas dans le documentaire pédagogique. Il bouscule la chronologie et offre à son récit la prose majestueuse et exigeante qui le caractérise. Des phrases à la beauté foudroyante, s'étalant sur une demi-page ou ramassées sur elles-mêmes, sèches comme un coup de trique. J'ai adoré le vouvoiement du narrateur à l'adresse d'Heisenberg, cette proximité s'installant, presque intime, entre un petit personnage d'aujourd'hui interpellant un grand personnage d'hier pour mieux comprendre un monde où « rien ne peut sauver de la solitude l'homme qui ne rencontre que lui-même. C'est ainsi. Ce monde qui nous prolonge et nous reflète est plus terrifiant, plus étranger, plus hostile que ne le fut jamais la nature sauvage ».

Oui, Heisenberg a mis sa science au service des nazis. Mais conscient du danger potentiel que pourraient engendrer ses travaux, il a fait traîner les choses, incapable de répondre à une question fondamentale, bien plus philosophique que scientifique : un savant doit-il renoncer au progrès à partir du moment où il prend conscience que sa découverte peut détruire le monde ? de toute façon, il n'y a aucun jugement, aucune condamnation dans cet ouvrage. Comme si le principe d'incertitude s'appliquait aussi à celui qui l'a découvert.

Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails. Ce texte, il faut s'en délecter, se laisser porter par son rythme harmonieux, par son ampleur, sa mélodie d'une grâce sidérante. le ton est altier, ne s'embarrassant ni de dialogues ni de descriptions, dans une forme d'épure qui va à l'essentiel. le dernier chapitre offre un ultime et sublime trait d'union entre deux époques (l'actuelle et celle de la bombe) où la folie des hommes, même si les temps ont changé, reste toujours aussi incontrôlable. Vertigineux !

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le principe est un court roman qui m'a interpelé par son thème scientifique très intéressant à mes yeux: le principe d'incertitude d'Heisenberg. le narrateur nous raconte ses recherches à propos de la vie de ce physicien allemand qui a connu la seconde guerre mondiale et ses corollaires.
Je ne connaissais pas Jérome Ferrari et il faut dire que sa plume est riche, son style très touffu. Pour ma part j ai beaucoup aimé cette écriture dense.

A lire donc pour les férus de sciences et d'histoire des sciences.
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Le vertige somptueux de Jérôme Ferrari, autour de la figure énigmatique de Werner Heisenberg.

Le narrateur du roman «Le Principe», étudiant désenchanté sous le coup d'une humiliation cuisante lors d'un oral de philosophie, s'est retiré dans la maison paternelle en Corse où il rêve d'écrire un grand roman.
Là, il médite sur la figure fascinante de Werner Heisenberg et lance une adresse à ce physicien de génie, qui jetât les bases de la physique quantique dès les années 1920, inventeur à vingt-cinq ans du principe d'incertitude, principe qui établit qu'on ne peut déterminer avec une précision infinie la vitesse et la position d'une particule élémentaire.

«Vous aviez vingt-trois ans et c'est là, sur cet îlot désolé où ne pousse aucune fleur, qu'il vous fut donné pour la première fois de regarder par-dessus l'épaule de Dieu. Il n'y eut pas de miracle, bien sûr, ni même, en vérité, rien qui ressemblât de près ou de loin à l'épaule de Dieu, mais pour rendre compte de ce qui s'est passé cette nuit-là, nous n'avons le choix, nul ne le sait mieux que vous, qu'entre une métaphore et le silence. Pour vous, ce fut d'abord le silence, et l'éblouissement d'un vertige plus précieux que le bonheur.»

Werner Heisenberg, resté en Allemagne pendant la Seconde Guerre Mondiale, contribuât plus tard au programme nucléaire allemand et fut ainsi compromis avec les Nazis, qu'il ait essayé de ralentir ce programme ou pas. de cette valse-hésitation vertigineuse d'Heisenberg, au coeur de la terreur et de l'Allemagne en sang puis en ruines, le narrateur se fait l'écho en cette année 1989, tandis que le mur de Berlin s'effondre.

«Vous êtes debout au coin d'une rue de Leipzig, vous ne bougez pas, et pourtant vous êtes entraîné, à une vitesse indéterminée, presque nulle et presque infinie, dans un mouvement dont vous craignez qu'il vous emporte à jamais et qui commence maintenant, au moment où le monde entier s'efface sous vos yeux. Vous voyez à travers les pierres glacées des immeubles, vous voyez à travers les corps des passants, non ce qu'ils cachent, mais ce qu'ils sont, des ruines chancelantes comme un décor de théâtre, que baigne la lueur du phosphore, un amoncellement de gravats poussiéreux, gisant à l'abri de hauts murs inutiles, dans un épouvantable désordre de pierres incandescentes, de planchers effondrés, d'argenterie en fusion et de poutres métalliques, tordues comme des os brisés et, entre ces ruines, se pressent des cadavres qui n'avancent dans le matin d'hiver que parce qu'ils se croient vivants, nul ne les ayant encore avisés qu'ils sont morts depuis longtemps, et voués comme le monde tout entier au châtiment incurable de l'irréalité, si bien qu'ils ne sont même plus des cadavres mais des simulacres, des âmes perdues auxquelles est refusée jusqu'à l'aumône de la damnation.»

Au vertige du narrateur penché sur cette figure lumineuse et sombre enveloppée de doutes, confronté au chaos du monde saccageur d'innocence, répond le vertige du lecteur découvrant ce roman somptueux, une littérature, comme la science, dédiée au plus haut. Avec des rapprochements historiques brillants et une poésie qui rappellent Éric Vuillard («La bataille d'Occident» en particulier), Jérôme Ferrari lance un pont entre la science, le principe d'incertitude et la littérature, c'est-à-dire cette ambition de l'écrivain de renommer le monde, sans jamais pouvoir atteindre un fond des choses qui toujours se dérobe.

«En 1922, à Göttingen, quand Niels Bohr vous a révélé, avec une infinie compassion, que votre vocation de physicien était aussi une vocation de poète, il ne vous a rien appris que vous ne sachiez déjà.»

Après le magnifique «Le sermon sur la chute de Rome», ce roman paru en mars 2015 chez Actes Sud se lit comme une plongée dans l'abîme des tourments d'une humanité confrontée au choc de son ambition et à l'incertitude du monde, un livre comme une bataille dont la force et la beauté stupéfiante vous laissent pantelant.

«Car le regard des physiciens n'est plus qu'un regard d'hommes, instillant à tout ce qu'il effleure le venin de la subjectivité. Il ne sera jamais celui de Dieu. On ne dévoilera pas les plans du vieux, à peine peut-on espérer jeter furtivement un oeil par-dessus son épaule, et c'est ce qu'Einstein ne peut supporter. Ni lui, ni Schrödinger, ni de Broglie n'acceptent de renoncer à l'espoir, déraisonnable et magnifique, qui fut la raison d'être d'une quête menée depuis si longtemps, de parvenir un jour à la description du fond secret des choses et ils n'acceptent pas qu'à cause de vous, cet espoir soit aboli, et ne puisse même pas subsister à titre d'idéal, parce que les choses n'ont pas de fond, et que le principe instaure entre elles et nous une limite infranchissable, un isthme au-delà duquel s'étend le néant ineffable.»

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/04/30/note-de-lecture-le-principe-jerome-ferrari/
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Le principe, dernier roman de Jérome Ferrari, le premier après son prix Goncourt, compte 160 pages.
Découpés en 4 parties - position, vitesse, énergie, temps -, il aborde la vie du physicien allemand Werner Heisenberg au travers des yeux d'un jeune étudiant philosophe.

Les deux premières parties sont bien construites et retracent bien la vie de Heisenberg. On passe de la fascination à l'incompréhension. Héros ou "pire salaup ce Werner Heisenberg"? était la question posée sur l'émission de France Inter durant le Salon du Livre à Jérome Ferrari. A la lecture de cette moitié de livre, on a vraiment du mal à répondre.

Les deux dernières parties sont plus confuses. Si Energie parle de l'après 2ème guerre mondiale et "du sort" des physiciens allemands réservé par les alliés, je n'ai pas compris l'intérêt de Temps.
Tout est beaucoup plus confus dans cette dernière partie et on ne sait pas trop ou Ferrari veut en venir. C'est dommage...

Par contre, le très gros point fort de ce livre est l'écriture. Quelle merveille! Un texte très agréable à lire avec des mots et des tournures de phrases très recherchés. Quel bonheur de lire du subjonctif passé... et pourtant quelle "facilité" de lecture
Les phrases sont mélodiques, parfois poétiques.
Au risque de me répéter, c'est vraiment un plaisir de passer un peu plus de 2h30 à lire la prose de Ferrari.

En conclusion, je dirai qu' à l'instar d'autres lecteurs, j'attendais beaucoup de ce livre dont le sujet était très intéressant. J'ai pris plaisir à le lire mais je regrette le côté confus de la deuxième partie qui me gâche au final mes belles sensations... Je n'ai donc surement pas tout compris...
C'est dommage.

Je note plutot L'écriture (méritant haut la main la moyenne) plutôt que "l'histoire"

3/5
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Cet ouvrage m'a été remis dans le cadre d'un concours initié par un club de livres et comme j'aime beaucoup la prose de Jérôme Ferrari, je me le réservais pour une lecture ultérieure.
Werner Heisenberg, physicien allemand né en 1901, a côtoyé les plus grands scientifiques de son temps et a été l'un des fondateurs de la physique quantique. Il a établi le principe d'incertitude dans l'évaluation de la trajectoire et de la vitesse des électrons, allant ainsi à l'encontre des opinions en cours sur le sujet.
Jérôme Ferrari s'adresse à Heisenberg à travers les années, en le vouvoyant, se posant lui-même en néophyte, afin de comprendre le cheminement et les motivations de ce scientifique qui s'est constamment attaché à « voir au-delà des évidences ». « (...) ce qui vous motivait avant tout était la conviction qu'il fallait renoncer pour toujours aux représentations intuitives des phénomènes atomiques (...) »
Il n'y a pas de propos rébarbatifs ou barbants dans ce récit, malgré le thème plutôt pointu; Ferrari remet en perspective le contexte social et politique dans lequel Heisenberg et ses collègues ont évolué durant la montée du nazisme en Allemagne et comment l'issue de la Seconde guerre mondiale les a amenés à se remettre en question. L'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima est venue ultimement sceller leur mal-être face à la fission nucléaire. Mon mari n'a pas apprécié comme moi la perspective empruntée par l'auteur pour parler de cet épisode sombre de la physique. Je persiste dans mon appréciation et lui accorde quatre étoiles.
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