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Citations sur Le sermon sur la chute de Rome (216)

Les gens étaient prêts à payer le prix de la qualité, mais comme il fallait se résigner à vivre à l’heure du tourisme de masse et accueillir également des cohortes de gens fauchés, il était hors de question de se cantonner aux produits de luxe et ils ne devaient pas hésiter à vendre aussi de la merde à vil prix, et Libero savait comment résoudre cette redoutable équation, son frère Sauveur et Virgile Ordioni leur fourniraient du jambon de premier choix, du jambon de trois ans, et des fromages, quelque chose de vraiment exceptionnel, et même de si exceptionnel que quiconque y aurait goûté mettrait la main au portefeuille en pleurant de gratitude, et pour le reste, inutile de s’embarrasser avec des produits de seconde zone, les saloperies que vendaient les supermarchés dans leurs rayons terroir, conditionnés dans des filets rustiques frappés de la tête de Maure et parfumés en usine avec des sprays à la farine de châtaigne, autant y aller carrément dans l’ignoble, en toute franchise, sans chichis, avec du cochon chinois, charcuté en Slovaquie, qu’on pourrait refourguer pour une bouchée de pain, mais attention, il ne fallait pas prendre les gens pour des cons, il fallait annoncer la couleur et faire en sorte qu’ils comprennent les différences de prix et n’aient pas l’impression de se faire entuber à sec, la daube, c’est cadeau, la qualité tu raques, l’honnêteté était absolument indispensable en la matière, non seulement parce qu’elle était une vertu recommandable en elle-même, mais surtout parce qu’elle jouait à peu près le rôle de la vaseline, [...]
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Je le sais bien que tu es triste. Mais ça ne sert à rien, tu comprends. Ta tristesse ne sert à rien, ni à personne. C'est trop tard.
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Elle ne se plaignait de rien, son acquiescement était total car chaque monde est comme un homme, il forme un tout dans lequel il est impossible de puiser à sa guise, et c'est comme un tout qu'il faut le rejeter ou l'accepter, les feuilles et le fruit, la paille et le blé, la bassesse et la grâce.
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Aurelie commençait à soupçonner sérieusement qu'il ne fut au fond qu'un imbécile qui se réjouissait d'avoir rencontré un autre imbécile avec lequel il pouvait proférer à son aise toutes sortes imbécillités.
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...Inutile de s'embarasser avec des produits de seconde zone, les saloperies que vendaient les supermarchés dans leurs rayons terroir, conditionnés dans des filets rustiques frappés de la tete de Maure et parfumés en usine avec des sprays a la farine de chataigne, autant y aller carrement dans l'ignoble, en toute franchise, sans chichis, avec du cochon chinois, charcuté en Slovaquie, qu'on pourrait refourguer pour une bouchée de pain, mais attention, il ne fallait pas prendre les gens pour des cons....
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Rien ne s'épuise plus vite que l'improbable miséricorde de Dieu.
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Il lui semblait qu'il côtoyait des fantômes avec lesquels il ne partageait aucune expérience commune et qu'il jugeait de surcroît d'une arrogance insupportable, comme si le fait d'étudier la philosophie leur conférait le privilège de comprendre un monde dans lequel le commun des mortels se contentait bêtement de vivre.
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P 68 : Marcel mène encore un combat incessant contre les forces déchaînées de son propre corps, contre le démon qui le cloue au lit, la boucha pleine d’aphtes, la langue rongée par le flux de sucs acides, comme si une vrille avait creusé dans sa poitrine et dans son ventre un puits de chairs à vif, il lutte contre le désespoir d’être sans cesse cloué au fond d’un lit humide de sueur et de sang, contre le temps perdu, il lutte contre le regard las de sa mère, contre le silence résigné de son père en attendant d’avoir regagné, en même temps que ses forces, le droit d’être là, dans la cour supérieure de l’école primaire supérieure de Sartène […] il ne veut pas être instituteur, il ne veut pas dispenser d’inutiles leçons à des enfants pauvres et sales dont le regard apeuré le renverra au désespoir de sa propre enfance, il ne veut pas quitter son village pour aller s’enterrer dans un autre village désespérément semblable, accroché comme une tumeur au sol d’une île dans laquelle rien ne change car, en vérité, rien ne change nine changera jamais.

P70 :Jean-Baptiste, son frère, militaire envoyé à la guerre d’indochine voulait ouvri un petit hôtel à Saïgon: “ ils étaient tous des paysans misérables issus d’un monde qui avait cessé depuis longtemps d’en être un et qui collait à leurs semelles comme de la boue, la substance visqueuse et malléable dont ils sont faits eux aussi et qu’ils emportent partout avec eux, à Marseille ou Saïgon et Marcel sait qu’il est le seul qui pourra réellement s ‛échapper.

P116, au sujet du père mourant : “ il avait les yeux pleins de peur et de nuit. ”
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[…] Matthieu espérait que la fin du monde ne serait pas aussi assommante.
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(...) et il l'a serrée contre lui bien que Marcel n'ai jamais compris ce qui avait bien pu pousser l'un vers l'autre leurs deux corps desséchés et rompus, ce ne pouvait être le désir, ni même l'instinct animal, peut-être était-ce seulement parce que Marcel avait besoin de leur étreinte pour quitter les limbes au fond desquels il guettait depuis si longtemps, attendant de naître...
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