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Après être parvenue à surmonter un sentiment de découragement lié à la difficulté du texte, et être arrivée au bout du cheminement, j'ai trouvé ce livre passionnant. En effet au fil des pages se révèle le propos de l'auteur et l'importance d'avancer par étapes. Au centre de l'oeuvre une constatation : ce n'est pas le langage oral qui précède le monde de l'écrit comme les apparences pourraient nous le faire penser, mais c'est l'écrit, né de la trace, qui est premier. L'écriture est en effet née de ces signes gravés dans la terre puis dans la pierre, destinés à montrer, à compter, à laisser des traces. Et la trace c'est également ce que nous avons de commun avec les animaux. Mais chez l'homme elle s'est développée en langage, ciment des peuples et des civilisations. le document, inscrit dans la pierre, le parchemin, le papier et maintenant mémorisé dans les ordinateurs est devenu peu à peu indispensable et fondateur de toute notre société, ayant pris une nouvelle dimension avec le numérique. L'auteur se démarque de la pensée kantienne qui considère que l'homme est le centre de la connaissance et ne peut appréhender tout objet et lui donner réalité qu'à travers son propre esprit. Or pour Maurizio Ferrarris il y a trois sortes d'objets : l'objet naturel qui existe en dehors de la présence humaine, l'objet idéal qui peut exister en dehors de toute autre existence, et l'objet social, création humaine. Les objets sociaux nécessitent une inscription, d'être partagés par au moins deux individus. Ces objets sont aussi divers que peuvent l'être un mariage, une frontière, un ticket de caisse, un billet de banque, une carte d'identité... Nous existons dans une société qui est celle de l'enregistrement, la communication venant en seconde place. L'Europe par exemple doit sa force au fait qu'elle est fondée sur des documents et non animée d'un "esprit" qui serait basé sur des éléments aussi imprécis qu'une culture ou une religion...La bureaucratie, donc l'importance de la documentalité, fonde son pouvoir. Et aucun domaine n'échappe à cette notion de trace, d'inscription, de l'art à la culture, de nos institutions à notre vie quotidienne, l'ultime mention de notre individualité étant notre signature. La trace, condition de la mémoire, est devenue signe puis réalité sociale. Et finalement toute cette documentalité qui se révèle à travers notre usage quotidien d'Internet est un peu comme le cerveau de l'humanité et continue à se développer à chaque instant en mémorisant son histoire. A chaque instant de notre vie nous laissons des traces et elles font déjà partie de la mémoire...Sans traces, sans inscriptions, sans enregistrements, nous ne serions rien...Nous pouvons mesurer le problème des "sans-papier". Bref, c'est un livre qui nous amène à réfléchir et à considérer le monde sous un autre angle et peut-être relativiser une certaine allergie à la paperasserie...qui peut aussi devenir paralysante par excès. Mais c'est un autre débat ! Merci aux éditions du Cerf et à Babelio pour la découverte de cet ouvrage très riche bien que d'un abord un peu ardu. + Lire la suite |
#JournéeDeLaPhilo2020 #Philosophie #LesRencontresPhilosophiquesdeMonaco #Philomonaco
Philosopher ensemble !
#Trailer de présentation des Rencontres Philosophiques de Monaco
Avec la participation de:
Alain Fleischer, Anastasia Colosimo, Anne Dufourmantelle, Avital Ronell, Barbara Cassin, Bernard Harcourt, Bernard Stiegler, Boris Cyrulnik, Bruno Karsenti, Camille Riquier, Catherine Chalier, Catherine Millet,
Charlotte Casiraghi, Christian Godin, Claire Chazal, Claire Marin, Claude Hagège, Cynthia Fleury , Davide Cerrato, Denis Kambouchner,
Dominique Bourg, Donatien Grau, Edwige Chirouter, Elisabeth Quin, Emanuele Coccia, Éric Fiat, Étienne Bimbenet, Fabienne Brugère, François Dosse, Frédéric Gros, Frédéric Worms, Gary Gillet, Geneviève Delaisi de Parseval, Geneviève Fraisse, Georges Didi-Huberman, Georges Vigarello, Géraldine Muhlmann, Gérard Bensussan, Hakima Aït El Cadi, Jean-Luc Marion, Jean-Pierre Ganascia, Joseph Cohen , Judith Revel, Julia Kristeva, Laura Hugo, Laurence Devillairs, Laurent Joffrin, Luc Dardenne, Marc Crépon, Marie Garrau, Marie-Aude Baronian, Mark Alizart, Markus Gabriel, Marlène Zarader, Martine Brousse, Corine Pelluchon, Maurizio Ferraris, Mazarine Pingeot, Michael Foessel, Miguel de Beistegui, Monique Canto-Sperber, Nicolas Grimaldi, Olivier Mongin, Paul Audi, Perrine Simon-Nahum, Peter Szendy, Philippe Grosos, Pierre Guenancia, Pierre Macherey, Raphael Zagury-Orly, Renaud