Si Frédéric Herblin, le chausseur de
Roland Dumas, doit sa fortune à François Mitterand (et peut être sa naissance suggère l'auteur ?), le serait-il devenu sans Jeanne, libraire séduisante, muse inspirée et épouse complice ?
La vie de ce couple improbable, mais représentatif d'une bourgeoisie bohème qui sait parfaitement prospérer des ambiguïtés d'une gauche au verbe socialiste et au libéralisme moral et financier décomplexé, est enrichie par la culture et la curiosité de Jeanne qui se révèle, au fil des pages, être la figure centrale de ce roman qui évoque les meilleures pages des Rougon-Macquart.
Lectrice cultivée, Jeanne éduque progressivement son époux, homme modeste à l'intelligence pragmatique, et contribue à en faire l'un des plus brillants capitaines d'industrie de ces trente dernières années.
Magnifique histoire d'amour, ce roman fait le récit de cette boutique de chaussure, devenue en une génération un groupe de luxe international mondialement envié.
Mais ce roman illustre aussi comment une lectrice cultivée enrichit culturellement son conjoint et l'a aussi enrichi financièrement.
Mais après tout est-il préférable d'avoir un milliard sur son compte en banque ou d'avoir une riche bibliothèque ?
Aux lecteurs et aux lectrices de Babelio, en leur intime conviction, de conclure !