Pour son nouveau roman
Christophe Ferré s'inspire – très librement – de la tuerie de Chevaline (en septembre 2012, trois membres d'une même famille et un cycliste sont abattus de plusieurs balles. Malgré plusieurs enquêtes en cours, ce quadruple meurtre demeure non élucidé).
Plus loin dans le roman vous découvrirez que l'auteur ne revisite pas seulement l'affaire de la tuerie de Chevaline, il imagine une sortie de crise sanitaire beaucoup plus optimiste que ne l'est la réalité (en admettant qu'on en soit définitivement sortis). Une liberté scénaristique que l'on lui pardonne bien volontiers, d'autant plus que c'est dans l'intérêt de l'intrigue.
Si le roman peut bel et bien revendiquer le titre de polar, l'enquête que l'on suit n'est pas menée par la police ou la gendarmerie mais par une journaliste indépendante spécialisée dans les affaires criminelles non résolues (les fameux cold cases).
D'emblée je dois avouer n'avoir eu que peu d'empathie pour le personnage de Léa Grange, certes la nana s'investit corps et âme dans son enquête mais parfois je l'ai trouvé agaçante (pour ne pas dire franchement casse-couilles) à force d'insister et de répéter toujours les mêmes questions à ses interlocuteurs. Si encore ça faisait avancer le schmilblick j'aurai pu passer l'éponge, mais même pas !
Au fil de son enquête la journaliste va se lancer sur diverses pistes qui semblent n'aboutir nulle part… sauf une qui pourrait être la clé du mystère. Et compte tenu des conséquences de la découverte cela pourrait aussi expliquer les tentatives d'intimidation dont Léa va être victime. Tant et si bien qu'elle va finir par douter de tout et de tout le monde, ce que l'on peut comprendre ; n'empêche que parfois elle part en vrille en mode totale paranoïa.
Concernant le déroulé de l'intrigue, l'ensemble est plutôt bien ficelé malgré quelques redondances. Au fil des chapitres on a vraiment envie d'en apprendre davantage et de découvrir le fin mot de l'affaire.
Heureusement d'ailleurs que
Christophe Ferré garde le contrôle de son intrigue car l'écriture manque un peu de peps (un peu comme un narrateur qui débiterait son histoire d'un ton monocorde). de plus j'ai relevé certains choix de vocabulaire plutôt déconcertants, tel que l'emploie intempestif du verbe s'écrier, à croire que les personnages passent leur temps à gueuler plutôt qu'à parler sereinement.
C'est donc mitigé que je referme ce roman. Malgré quelques faiblesses narratives l'intrigue reste accrocheuse du début à la fin. Une lecture sympathique sans être transcendante, mais pas de quoi me décourager de lire cet auteur (j'ai vu qu'un de ses romans s'inspirait de l'affaire
Xavier Dupont de Ligonnés… pourquoi pas ?).
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