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Critique de gabrielleviszs


Je remercie Livraddict pour ce partenariat, ainsi que l'auteur, Patrick Ferrer pour l'envoi de son livre. J'aime la couverture, ce visage de femme vu au travers d'une vitre brisée. Je me suis posée la question de savoir ce que cela signifiait et j'ai compris – enfin je pense avoir compris – une fois ma lecture terminée.

Nous débutons avec un orphelinat en URSS où deux jeunes soeurs, jumelles de surcroît nous montre ce qu'elle vive. L'une paraît normal, tandis que l'autre semblerait plus encline à la folie. Leur vie est froide, austère, sombre. Elles commencent à ressembler à de petites femmes... Et un meurtre se produit, amenant un homme Anatoly Brejinsky sur leurs routes. le destin de ces deux enfants va changer et se découvre petit à petit.

Paul Heyland est un flic particulier. Avec son coéquipier Ariel, ils forment une équipe du tonnerre à la criminelle, au fameux 36. le meurtre de Julien Delatour dans un hôtel, le fait que sa mort dérange en haut lieux... Heyland doit trouver le meurtrier le plus rapidement possible, en moins de 24 heures. Comme par hasard, une jeune femme est retrouvée un peu plus loin, hagarde, ne se souvenant pas de ce qu'elle a fait les heures précédent son arrestation. Comble de l'ironie, sa robe est tachée de sang, celui de la victime. Tout porte à croire que cette femme, Délia est la coupable. Coupable idéale pour tous, sauf pour Paul, qui lui ne voit qu'une pauvre âme égarée. Et ce n'est que le tout début de l'intrigue.

Le livre se décompose en trois parties, distinctes, mais qui se suivent sans aucun souci. La première se passe en France, puis nous partons en Russie et revenons en France. L'enquête est très rapide dans le premier tiers du livre. Les événements s'enchaînent à une vitesse folle : meurtre, suspect, commissariat, asile, course poursuite, jeu de cache-cache... Tout y passe ou presque. Beaucoup d'actions, de questions sans réponses amenant d'autres questions. Impossible de lâcher un engrenage pareil, j'avais envie de découvrir ce qui s'était réellement passé. J'ai eut plus de mal avec la seconde partie, plus lente dans le sens où c'est du travail de terrain en Russie. Mais le passé se dévoile, les faux-semblants commencent à s'évaporer pour laisser place à une vérité terrifiante. La dernière partie redevient plus sournoise, on sent qu'on approche du but, qu'on va enfin savoir qui est derrière tout cela, qui est qui.

J'ai adoré suivre les péripéties de notre flic. Ce n'est pas un super héros, c'est juste un homme qui veut faire justice, qu'il soit flic ou qu'il soit dans l'obligation de changer de catégorie. L'enquête qu'il va mener ne s'arrêtera pas aux frontières françaises. Son voyage en Russie, je l'ai adoré. J'ai découvert les paysages sans y avoir mis les pieds, leurs gestes, leurs us et coutumes. Je ne sais pas si c'est la réalité, mais si c'est le cas, la vodka est un liquide très important. Elle sert à tout, à se réchauffer, à s'entraider, à créer des liens. La Russie est un pays – dans le livre – où les relations sont difficiles entre le peuple et les dirigeants. Les intrigues sont si emmêlées les unes dans les autres que je me suis demandée où l'une commençait et où l'autre terminait. Il ne s'agit pas que du meurtre d'un homme dans cette intégrale, il s'agit d'un complot bien plus grand qui engendre de nombreux tireurs de ficelles.

Sur tout cela, Paul a comme qui dirait un don qui se pose bien là. Une forme de pouvoir discuter avec les morts. Ce n'est pas du fantastique, je pencherais pour le flair légendaire d'un flic qui trouve sa piste et qui ne la lâche plus. Une explication comme une autre, mais j'ai aimé suivre l'enquête et voir de ces yeux – oui, parce que le livre est écrit à la première personne la plupart du temps – ce qu'il voit. Comprendre ce qu'il entend et comment les rouages de son cerveau se met en marche avec un élément. Ce personnage est bien construit, travaillé, comme la plupart des autres protagonistes de l'histoire. Il y en a beaucoup, donc je risquerais d'écrire jusqu'à demain sur eux, mais ils apportent tous une pierre à l'édifice. Pas de pavé dans la mare pour laisser de simples remous, chacun donne une direction. Toutes ne sont pas bonnes à suivre et je dois dire que la fin me laisse un goût d'inachevé. Pas parce que c'est mal écrit, ou qu'il manque quelque chose, même si j'ai l'impression qu'il me manque des réponses. C'est plus un manque dans le sens où je me suis dit « mince, c'est déjà fini », pourtant il y avait ce qu'il fallait.

Un détail qui m'a plu également, disons sur les deux premiers tiers du livre, c'est cette façon dont Paul répond. Les dialogues sont particuliers. Comment expliquer... Les tirets des dialogues sont présents pour ces interlocuteurs, mais dès que c'est lui qui parle, cela passe par de la narration. J'ai apprécié le fait de ne pas avoir que des échanges verbaux en fait, mais une véritable ouverture.

L'histoire est fluide, prenante, malgré quelques petites longueurs. Les mots sont bien choisis. En d'autres termes, il s'agit d'un très bon livre qui a vraiment beaucoup de qualités. A lire pour tous les amoureux de policier bien sombre comme il faut !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/le-baiser-de-pandore-l-integrale-patrick-ferrer-a119390740


Lien : http://chroniqueslivresques...
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