Un nouveau petit livre de l'excellente collection Peintures des éditions des Falaises, cette fois-ci consacré à Gustave Caillebotte, exposition au Musée de Giverny dans le cadre de Normandie Impressionniste oblige.
Un des mérites de ce livre, est de montrer par l'illustration comment, à l'inverse de la plupart de ses contemporains, Caillebotte a su, au fil de ses résidences, traverser les genres et motifs si différents, avec une même aisance et profondeur.
D'abord farouchement attaché à Paris, il dépeint mieux que quiconque les perspectives haussmanniennes émergentes de la capitale à la fin du XIXe, tout comme ses habitants et leurs métiers, qui lui vaudront le refus de ses fameux Raboteurs de parquet au Salon officiel.
Puis à la campagne, à Yerres, Argenteuil ou Gennevilliers, où les thèmes chers aux Impressionnistes se rappellent à lui : l'eau, les berges, les voiles, les ciels, les nuages...
Enfin, à la fin de sa - courte - vie, porté par sa passion horticole qui lui fera bâtir et entretenir des serres luxuriantes, il se concentrera sur les fleurs et les jardins, se concentrant sur les natures mortes aux chrysanthèmes, marguerites ou orchidées.
Marina Ferretti Bocquillon, conservateur du Musée de Giverny, nous rappelle fort à propos dans un petit texte qu'au-delà de son oeuvre, Caillebotte par ses acquisitions auprès de ses pairs, mais aussi par son leg précurseur, fit beaucoup pour la notoriété du mouvement Impressionniste.
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Enfin, M. Caillebotte, le plus jeune des bons. Trente ans à peine. (...) N'est-ce pas assez déjà d'avoir parcouru la campagne, au milieu de l'été, et de s'être aperçus que nul encore n'avait peint la vraie campagne ? Que la lumière et la chaleur créaient, dans les couleurs, des phénomènes que nul n'avait essayé de rendre ? Que la grande clarté décolorait les tons ? Que le soleil, reflété par les objets, tend, à force de clarté, à les ramener à cette unité lumineuse qui fond ses sept rayons prismatiques en un seul état incolore - qui est la lumière ? C'est à ce point de vue surtout que les paysages de M. Caillebotte sont curieux et méritent absolument l'attention des peintres. Il ne s'agit pas d'école ici, mais de vérité artistique.
Caillebotte a bien vécu. Il a aimé, l'eau qui passe et qui bruit, les voiles blanche qui s'envolent au tournant des rivières, qui palpitent sur la mer. Il a aimé les fleurs qui colorent et parfument l'atmosphère, il a été le sage amateur des jardins.
Néo-impressionnisme et abstraction