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Critique de Plumeline


« Les tangences divines » est un univers où se télescopent un Paris des années 2000 à celui des dieux de tous temps et de toutes contrées.

Il est donc très aisé de s'imprégner du décor planté par Franck Ferric puisqu'il est le nôtre. On imagine très bien cette vie bien ordinaire que mènent des milliers voire bien davantage de simples mortels et cet environnement morne que peut présenter les architectures modernes envahit par la publicité. Cette immersion se fait également aisément avec les dieux puisque des noms familiers sont distillés tout au long de ce roman.

L'introduction au monde des dieux se fait peu à peu par les explications donnés par deux des protagonistes de cette intrigue. Les anciens semblent s'être endormis suite à l'avènement de nouveaux dieux contre lesquels ils n'ont pu lutter. C'est la foi des mortels qui leur a manqué. J'avais déjà rencontré cette notion d'existence des dieux qui se fait par la croyance des hommes dans « Les petits Dieux » de Terry Pratchett. Mais j'ai beaucoup apprécié la naissance de ces nouveaux dieux basée sur les « idéologies » modernes ou encore ceux qui se sont convertis aux nouveaux modes de vie des mortels.

L'originalité de ce roman se concentre sur les liens qui attachent les mondes que ce soit celui des mortels à celui des dieux des différents panthéons ou les domaines des dieux entre eux. Ce nouveau concept est bien mené et ne va pas sans rappeler un enchainement de passage, de ponts et de cavernes à traverser.

Ce que devra faire Théodule, héros dans tous les sens du terme dans ce roman, puisqu'on le charge d'une mission peu habituelle : retrouver un dieu porté disparu. Cette quête dans laquelle il s'est lancé bien contre son gré va lui apporter peut-être bien plus que ce qu'il ne l'aurait peut-être souhaité : une connaissance avec laquelle il devra faire un choix.

Franck Ferric nous offre ici une belle exploitation des mythologies anciennes et modernes ainsi que celui de la religion en mettant en scène des dieux qui se battent pour ne pas s'endormir, pour retrouver ce qui a été perdu. Des dieux terriblement humains dans leurs préoccupations qu'ils en ont peut-être oublié l'essentiel.

Ces personnages, alliés ou ennemis, volontaires ou non, ont chacun le même objectif qui définit leurs actions. C'est ce dessein qui détermine désormais leur présent et leur avenir. Théodule, simple mortel, se distingue par son apathie face à ce qui l'entoure. Ordinaire, c'est un homme qui s'est laissé usé par la vie et par le temps. Il suit sa routine et l'envie du « bien paraître » de sa femme et c'est cette quête qui lui est confiée qui va lui donner de nouveaux éléments de réflexion sur la vie.

C'est un roman agréable à lire qui prend son temps que ce soit par la mise en place de son décor et de ses personnages notamment Théodule par lequel on vit cette aventure. L'écriture est fluide mais des descriptions sont de temps à autre un peu longues et donnent une impression de lenteur même lors des scènes d'action.

Les recherches qu'effectuent Théodule au cours de cette histoire et qu'il transcrit dans un petit carnet de notes qu'il intitule « Lexique des dieux foutoirs par Théodule E., égoutier à Paris, 2008″ sont rassemblées à la fin du roman. Il constitue un rappel des grandes figures de la mythologie ou celles rencontrées par notre héros ainsi que celui des concepts rencontrés lors de la lecture du roman (domaine, tangences …)

Franck Ferric ouvre avec « Les Tangences Divines » les portes d'un monde sombre et dépressif où nous suivons les pas de Théodule à l'humour amer dans les boyaux des tangences qui mêlent l'humain et le divin.
Lien : http://antredelivres.free.fr..
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