Avec ce livre nous allons parler philosophie, avenir, et urbanisme, pas banal, non ? 😁
J'ai pu lire La ville machine de
Jacques Ferrier dans le cadre de la Masse critique babelio de non-fiction, et j'en suis très contente !
Il s'agit d'un essai philosophique publié aux éditions de l'Herne et pour ceux que cela effraierait, je précise qu'il ne fait que 144 pages et que le vocabulaire en est largement accessible. Pas de concepts incompréhensibles ni de pédantisme ici.
La ville machine, rédigée par un architecte qui a cherché dans son travail à repenser la ville, présente notre relation à la ville à travers quelques exemples significatifs et l'histoire de notre relation à ce bâti où nous vivons. Cette ville technicisée, qui a tendance à nous couper du réel et à nous dicter notre façon de vivre (pensez ne serait-ce qu'aux transports), définit notre rapport au monde, et peut-être est-il temps que nous redéfinissions ce que nous attendons de cette ville, que nous en faisions une cité à nouveau, c'est-à-dire un lieu de vie, de rencontre et de décisions.
L'essai est découpé en plusieurs chapitres qui font sens dans la ville et dans la réflexion, le propos est illustré de références à d'autres articles de revues et à des études scientifiques, mais aussi de nombreux exemples auxquels on peut facilement se relier, même quand on ne vit pas dans une grande métropole.
J'ai trouvé que le ton était juste et que
Jacques Ferrier avait su mettre des mots sur cette infantilisation de l'Homme par son environnement (qu'il a lui-même créé) et cette dépendance forcée où nous vivons par rapport à celle-ci.
Le constat écologique présent et futur était inévitable, mais l'auteur n'en fait pas le centre du propos : le problème c'est la ville, mais c'est en ville que des solutions peuvent émerger (ça a déjà commencé), et d'ailleurs la ville reste le meilleur moyen de loger une population mondiale croissante et immense à un moindre coût écologique. Pas de collapsologie ici, ni de volonté de renier la technique pour retourner à une époque moins technicisée. La technique n'est pas diabolisée, pourtant, la nécessité de changer de paradigme urbain est affirmée.
Verdict, c'était une lecture très intéressante, et qui donne envie de faire bouger les lignes !