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EAN : 9782879391250
205 pages
Pierre Terrail (31/10/1997)
3.7/5   5 notes
Résumé :
L'intérêt que porte notre siècle à l'art des malades mentaux et, depuis quelques décennies, à l'art brut n'a cessé de croître.
On se presse dans les expositions qui dévoilent une production née en dehors des circuits culturels. Mais qu'est-ce-qui motive cet engouement? Est-ce l'amusement suscité par l'irrévérence de quelques anonymes envers le milieu de l'art? Une curiosté inassouvie pour la face cachée de notre société? Ou peut-être le sentiment troublant qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Acheté a la librairie de la halle Saint'Pierre, ce beau livre est une présentation historique de quelques artistes, de certaines de leurs oeuvres et de leur histoire personnelle, au travers des événements qui ont rythmé leur vie, souvent liés a leurs obsessions, leur folie.
Ce panorama ne prétend pas être exhaustif, ni représentatif de l'art brut, le choix des oeuvres n'est pas non plus orienté vers les plus belles.
L'association art et folie est présentée du côté de ceux qui n'avaient aucune formation académique, même si l'on touche parfois comme avec Gaston Chaissac à de véritables oeuvres en ayant inspiré d'autres. le parallèle avec le surréalisme, ou avec ce que les nazis appelaient l'art dégénéré (Picasso, Kokoschka...) est assez saisissant et ce livre donne sa place a ce mouvement d'art brut, dans l'histoire de l'art du XXe siècle. Il est assez bien fait, alternant textes historiques (relatant des faits de l'ombre, souvent reconstitués a partir de fils ténus de vies solitaires ou recluses) et oeuvres, sur un papier assez lumineux.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Sous l’impulsion de l’expressionnisme, Prinzhorn cherchait chez les artistes aliénés des « peintres à l’état de nature » et, bien sûr, cette idée est fallacieuse : comme chacun sait, un nourrisson est, dès sa venue au monde, englobé dans un réseau humain de paroles et de gestes qui l’amèneront à parler, à dessiner, à marcher. Il va de soi que les artistes malades mentaux n’échappent pas à la règle, et les psychiatres s’accordent à admettre qu’ils occupent, au surplus, une place à part, relativement aux autres malades, car ils exercent une activité à laquelle les médecins s’intéressent et qu’ils favorisent, et reçoivent des interlocuteurs venus les interroger ou voir leurs travaux, que parfois ils acquièrent. Toutes choses qui leur donnent un statut social au sein de la vie asilaire, et offrent maintes analogies avec celui des artistes culturels qui exposent et vendent leurs œuvres, font l’objet d’éloges ou de critiques. Ce à quoi s’ajoute le fait déjà mentionné que certains d’entre eux ont suivi un enseignement artistique avant d’être internés.
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Sell signait ses nombreuses lettres adressées à des administrations et à des princes du nom de Niveau, Prince Niveau, Niveau de la Couronne de marbre ou Niveau, directeur mondial de la nature. Elles rapportent comment on lui enjoint de gouverner, depuis l’asile d’aliénés, une foule de dames mariées voulant être satisfaites et comment, dans la mesure où il n’y consent pas, on l’importune au moyen de ce qu’il appelle « l’appareil à comprimis ». Comment aussi on le nourrit, durant la nuit, d’odeurs de cadavres et lui fait subir les tortures les plus abjectes. Ses souffrances, qui sont constantes, lui sont envoyées, selon lui, par propagation des étincelles radio et s’accompagnent de sensations douloureuses, parmi lesquelles une forte démangeaison aux nerfs optiques, une électrisation de ses extrémités, un craquement des os crâniennes, des vertèbres cervicales et du dos, un chatouillement dans les paupières, les narines, le pharynx, le larynx et les organes génitaux. Il se plaint aussi d’odeurs de vomi, d’organes génitaux féminins, qui lui sont transmises électriquement, parle de l’injection ininterrompue qui lui est faite de vents intestinaux lui inoculant un cancer du rectum et l’empêchant pratiquement de marcher…
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d’abord, il y avait un serpent à lunettes dressé en l’air, avec des reflets vert et bleu. Puis est venu s’ajouter le pied. Puis l’autre pied. Un navet a servi à le former. A ce deuxième pied est apparue la tête de mon beau-père de M. : la merveille du monde. Le front de l’arbre a été cassé sur le devant, de sorte que la fente a formé la bouche du visage. Les branches de l’arbre ont formé les cheveux. Puis est apparu, entre la jambe et le pied, un sexe féminin, celui-ci casse le pied de l’homme, c’est-à-dire que le péché arrive par la femme et provoque la chute de l’homme… L’un des deux pieds se dresse contre le ciel, ce qui signifie la chute en enfer. Puis est venu un Juif, un berger, ceint d’une peau de brebis. Il y avait de la laine dessus, rien que des W, ce qui veut dire que beaucoup de maux viendront… Ces W ont été transformés en loups ; c’étaient des loups féroces. Et ces loups ont été transformés en brebis : c’étaient des loups déguisés en brebis. Et puis les brebis ont couru autour du berger. C’est moi le berger…le Bon Dieu !... Les loups, ce sont les Allemands, mes ennemis…
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Après les poupées viennent les masques, sortes de gargouilles monstrueuses détachées d’impossibles cathédrales. Que l’homme y soit déjeté serait peu dire : il est méconnaissable, malgré son nez, sa bouche parfois, son front, ses orbites vides, et surtout il y est éliminé. […] Que s’est-il passé sur la scène du siècle pour que le visage humain soit, à ce point, dénaturé ? Nedjar aborde aux rives métaphysiques du mal. Ses masques occupent une place à part dans l’art brut : ils font de l’esprit une passion inutile, ils extirpent de nos vies tout espoir.
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L’édifice est paré de matériaux variés tels que pierres, débris de mosaïque et de vaisselle, coquillages, fonds de bouteilles, verre pilé, dont résulte une brillante polychromie comparable à celle des constructions du parc Güell de Gaudi, à Barcelone. Rodia s’en allait faire sa récolte à la nuit tombante, un sac sur l’épaule, dans le but de transformer les déchets de la grande ville en une œuvre de beauté.
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