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Critique de chocobogirl


Voilà un petit ouvrage très étonnant ! Car Mickaël Ferrier, professeur de littérature à Tokyo, nous emmène à sa suite dans un Tokyo interlope, inconnu du grand public.
A travers les portraits de quelques marginaux, il nous fait découvrir les bas-fonds de la capitale japonaise faits de bars, de ruelles tortueuses où l'on se perd et où l'on croise d'extravagants personnages.

" Il y a dix millions de personnes qui vivent sous terre dans cette ville. Des ouvriers, des stripteaseurs, des danseuses, des scientifiques, des alcooliques, des agriculteurs, des écrivains, ... "

L'auteur porte un regard poétique et curieux sur la ville qui s'offre à lui dans son étrangeté nocturne. Entre rencontres clandestines arrosées au saké, soirées mondaines, promenades à l'ombre des souterrains où poussent les meilleurs champignons de Tokyo, se compose un visage différent, à mille lieux de tout conformisme japonais.

" Fluide et organisée en surface, Tokyo est fougueuse et syncopée dans ses bas-fonds. Dès que l'on s'en approche un peu, on est surpris de constater à quel point c'est un bordel inénarrable qui sous-tend cette apparence de rationalité. de Tokyo, le voyageur pressé ne verra que ceci : trains et métros en files d'attente bien rangées, emballages soigneusement étiquetés, personnel attentionné. Posez quelques temples sur le dessus pour faire joli, deux ou trois fleurs arrangées et une tasse de thé : c'est le Japon du travail, des hôtels et des reportages télévisés. Mais sous les apparences, dans les marges ou sur les côtés, à la lisière de cette formulation claire et impersonnelle, s'agite tout un peuple de fainéants, de buveurs, de rieurs et de lézards, de chanteurs improvisés sur des morceaux de comptoir. C'est un jazz permanent qui soutient la ville."

Insaisissable et silencieuse, Tokyo se révèle toujours mystérieuse pour l'étranger et c'est avec plaisir que Mickaël Ferrier nous offre ses propres impressions. Sa rencontre avec un grand calligraphe, Trésor National du Japon, en est la plus vibrante et la plus émouvante.

Parsemés de quelques réflexions culturelles et de leçons de calligraphie à chaque introduction de chapitre , ces Petits portraits de l'Aube se concluent par l'arrivée d'une nouvelle aube, préambule à une future déambulation nocturne...

" Les Japonais divisent la nuit en plusieurs 'soirées' successives, comme si elle était un ruban qu'on peut découper à sa guise (…). La vie devient extensible jusqu'à ce que l'aube pointe, c'est à dire quasiment à l'infini. Souplesse exquise du temps libéré des entraves du jour. "

Une découverte sympathique pour ceux qui souhaitent découvrir les dessous de la capitale tokyoite et toucher du bout des doigts un des nombreux visages de ce pays mystérieux.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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