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EAN : 9782757853108
480 pages
Points (04/06/2015)
4.1/5   5 notes
Résumé :

Au-delà de la peur de manquer, de la famine, angoisse prégnante en Occident jusqu'à une période encore récente, il y a la crainte de manger du corrompu, du malsain, de l'immonde. Notre comportement contemporain vis-à-vis de la nourriture a donc une longue histoire que Madeleine Ferrières s'attache à reconstituer et analyser. Des règlements médiévaux de boucherie, aux perspectives géniales de Gio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je me suis glissée dans ce livre avec délice, et je m'y suis replongée tous les soirs, avec impatience, pour poursuivre ma lecture !
Délice d'apprendre sur un thème que je connais mal, d'emmagasiner les connaissances et les anecdotes intéressantes, d'apprendre les faits et d'obtenir de nouvelles cartes pour comprendre les raisonnements de nos ancêtres.
Car nos ancêtres raisonnaient, tentant de comprendre leur monde et d'y vivre sans souffrir des dangers qu'il recèle et que l'alimentation peut incarner. Et, souvent, raisonnaient justes, étonnamment juste, même, vu le peu de moyens qu'ielles avaient à leur dispositions.
L'ergot de seigle (dont on se servait pour aider les parturientes, mais dont on se méfiait dans le pain, tout en acceptant une faible part afin d'en adoucir le goût) est à la fois poison, fléau, proto additif et n'a rien à envier à notre usage du glutamate. le trafic international, propageant épidémies et nouvelles maladies, ce n'est pas un problème issu de notre époque.
La peur du « produit ultra transformé » n'a rien de moderne, elle est documentée au moins depuis le Moyen Age, tout autant que la rigueur des contrôles sanitaires des marchés alimentaires. Crainte des additifs nocifs également, en ces temps de liberté quasi totale pour la création de vin bon marché ne contenant pas une particule de raisin et coloré à la bette- dans le meilleur des cas, les pires cas étant des plus toxiques- pour obtenir un rouge crédible.
Les chapitres sur le XIXe et le début XXe ont carrément renforcé mon envie de combattre ce bon vieux passéisme, qui fleuri sous chaque article évoquant les additifs alimentaires, depuis les claviers de personnes tellement convaincues que ces époques étaient un age d'or : lait de meilleur qualité qu'aujourd'hui, bonbons « sans toutes ces crasses » de nos anciens, plats plus qualitatifs, produits forcément frais…
Non, ma bonne Josiane : lesdits bonbons sont bel et bien coloré avec un colorant chimique, contenant quelquefois de l'arsenic… avec quelques dérapages dans les dosages et les accidents mortels qu'ils impliquent ! Et je ne te parle pas des conserves au vert de gris, pour que les légumes restent bien coloré et « avec la couleur du naturel ».
Quant au lait des enfants, si délicieux, il était tellement écrémé, qu'on l'additionnait de farine (ou de cervelle) et de carbonate de soude !
S'offrir la douce nostalgie des petites échoppes, avec son vendeur moustachu, son tablier blanc et ses bons produits sains (sans additifs, sans E-Quelque-chose appelant à la suspicion), ce n'est, en définitive, que falsifier l'Histoire.

Un livre fascinant, accessible et bien écrit, que je recommande avec le plus vif enthousiasme!
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J'ai rendu ce livre par erreur à ma bibliothèque, mais je ne l'ai pas repris : je pense qu'il m'aurait plus intéressée si j'avais continué mes études d'Histoire (comme je l'aurai dû mais il est bien tard pour les regrets).
Cet essai approfondi, avec de multiples exemples, convient parfaitement aux spécialistes universitaires du sujet.
Mais, après avoir lu la critique de Victorianne, j'avoue avoir envie de me replonger dans ce bouquin...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Préparer des confitures au sucre dans des bassines de cuivre rouge a deux avantages: le cuivre est bon conducteur de chaleur, il permet une cuisson uniforme et qui atteint les hautes températures désirées; en outre, il a cette qualité psychologiquement essentielle de conserver la couleur du fruit.
Pour les conserves au sel ou au vinaigre, faire macérer les denrées dans un vaisseau de cuivre permet de leur garder une belle couleur verte puisque le métal, attaqué par l'acide, produit "rouille verte" qui est un excellent colorant.
Mais, autant Olivier (de Serres) est fervent partisan du cuivre pour les conserves au sucre, autant il le déconseille pour la préparation des condiments. Cette rouille verte, c'est le vert de gris, soit, nous le savons, une substance toxique. Olivier comme ses contemporains ne le sait pas, mais il se défie de ces "sels de cuivre".
« Vous prendrez garde de ne mettre dans la saumeure ni le fer ni le cuivre, de peur de la corrompre, avis général pour toutes les confitures au sel.»
Il déconseille formellement de préparer les conserves dans le cuivre, lui pourtant si amoureux de la "naïve couleur verte". Il ouvre par là un débat qui sera largement disputé au siécle suivant: A quel prix faut-il obtenir la couleur du naturel?
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