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Critique de Strelitzia


A 85 ans, Marc Ferro est un historien respecté. Mais ce petit volume est extrêmement décevant. Inévitablement, le thème Anastasia excite toujours les foules. En film, en roman, l'idée qu'au moins une des filles de Nicolas II ait survécu a quelque chose de profondément romantique. Summers et Mangold avaient fait sortir un dossier considérable sur la survie potentielle des autres femmes de la famille de Nicolas II dans les années 1918-1920. Ferro ajoute en fait très peu à leur travail. Une entrevue peu documentée avec un prince qui serait (on utilise beaucoup le conditionnel dans ce bouquin) un descendant de la grand-duchesse Marie. Un article de journal italien selon lequel l'ex-impératrice Alexandra aurait vécu dans un couvent italien. Une survivance d'Olga avec un invérifiable changement de nom. Une croyance solide en Anna Anderson comme Anastasia sans aucune discussion du dossier ADN qui est plutôt convaincant dans le sens contraire (on se débarrasse des analyses en disant que certains les contestent et qu'elles sont donc peut-être fausses...pas très rigoureux comme méthode!). On retrouve un peu l'esprit de synthèse de Marc Ferro dans ses analyses des rapports entre la tendance léniniste en Russie et l'Allemagne dans les années 1919-1920, mais à aucun moment nous ne sommes convaincus que la survie de princesses que personne ne va vraiment revoir n'est pas une grossière manipulation du pouvoir bolchevique, amplifiée et entretenue par la suite par quelques adeptes du secret et de la désinformation...et des historiens cherchant à se faire un cadeau parce qu'ils savent qu'un livre sur ce sujet va nécessairement se vendre. Que l'on se rabatte sur la légende du trésor des Romanov et sur les archives et banques du Vatican donne la mesure du désespoir de cette enquête qui n'offre vraiment pas la moindre vérité à laquelle nous pourrions souscrire. Pour les connaisseurs, pas très utile. Pour les autres, une petite initiation à l'idée que les choses sont parfois différentes de ce qu'elles paraissent. Par rapport au contenu annoncé, une grande désillusion. Dommage. le seul document vraiment original serait la photo de Marie et d'Olga à Antibes en 1958; mais, à moins que je ne sache pas lire, rien dans le texte ne nous explique cette photo ni ne cherche à l'authentifier - dommage là aussi, car c'est la seule présentant une certaine originalité dans le cahier photo.
Si vous lisez l'anglais, il existe une bonne discussion des soi-disant 'preuves' concernant Anastasia dans le site http://www.freewebs.com/anna-anderson/
Lisez-le. Vous douterez fortement de la 'vérité' proposée par Marc Ferro. Si le doute est si grand pour la soi-disant Anastasia, dont on a entendu parler pendant plus de 60 ans, que dire des autres grand-duchesses, dont on n'a jamais entendu parler; et qui font soudain surface - et sans la moindre véritable preuve!
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