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Critique de Meps


On peut s'amuser à classer la littérature dans certaines cases: celle destinée à divertir le lecteur, celle qui cherche à témoigner de la réalité, celle qui cherche à trouver de nouvelles façons de décrire les choses, le style avant le fond.

Ce livre est à la croisée des chemins, entre le témoignage et l'exercice de style. Tout en nous racontant ce qui s'est passé en marge du G8 à Gênes en 2001, les répressions policières des manifestations alter-mondialistes, l'auteur cherche une voix pour le raconter.
Le récit ne ressemble pas à une narration classique des faits, car l'auteur prend le parti pris du photographe, cherche à rendre les couleurs, les nuances, les flous et les nets. Quand le sens de la vue lui est masqué, les odeurs, les sons prennent le relais mais on voit l'importance qu'il donne à la réalité tangible, concrète, face à l'incrédulité de ce qui arrive, autant au début des évènements avec une ville rendue fantôme que lors des affrontements. Cette sollicitation de tous les sens nous met au cœur de l'action, nous fait ressentir le danger comme les protagonistes de l'histoire.
L'auteur n'est pas non plus que témoin, il vit ses rencontres, a vécu des amours et vit aujourd'hui dans le souvenir de ces journées de différentes époques.

Bref de la belle littérature en ce qu'elle est plusieurs plutôt qu'une et en ce qu'elle nous montre de notre temps, d'évènements que le temps médiatique a vite recouvert du drap de l'oubli et desquels seule la littérature peut réellement rendre compte de façon satisfaisante.
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