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Critique de anabelle


Ca change quoiRoberto Ferrucci
Un journaliste reste hanté par les images et les moments qu'il a vécu à Gênes en juillet 2001 durant le fameux sommet du G8.
Dans ce roman, il revient bien des années plus tard, s'installe dans une chambre d'hôtel avec une immense carte de la ville et refait la cartographie de la ville à travers un chemin presque symbolique en dessinant dessus les moments clés de ces journées difficiles. On comprend rapidement que le chemin n'est pas neutre et qu'il lui est indispensable pour essayer de cerner les motifs qui ont mené l'horreur.
Car « La mémoire n'est pas neutre c'est un conflit constant », elle ne peut rien prouver.
Il refait le chemin pour affronter à nouveau l'inévitable, ces moments si terribles si décalés finalement et si soudains. Il a sans doute aussi peur également d'oublier, d'être passé à côté et il veut s'approprier cette vérité historique pour la transmettre.
Faire face, comprendre, se faire pardonner ce qu'il n'a pu faire ni voir, accepter d'être passé à côté de lieux de tortures aux moments des tortures, sans le savoir, vivre avec ces moments d'horreur et dans le silence de la communauté internationale et surtout de l'Europe qui accepte ce régime fascisant.
Une très belle introduction de Tabucchi sur le pouvoir de la fiction qui seule transmet la puissance de l'horreur, dit que cette oeuvre balaye les récits doucereux sur ce qui s'est passé à Gênes.
Une écriture moderne, rythmée, douce, digne et puissante, qui place le lecteur à l'exact désarroi et place où se trouve le personnage dans ce mi-chemin entre les passés et le présent, après l'horreur, l'affrontement, dans ce no mad's land incertain où la mémoire tente de se construire avec la vérité, se dé-signe des affects et nous ramène enfin vers nous même.
ANabelle
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