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EAN : 9782080438966
352 pages
Flammarion (24/01/2024)
  Existe en édition audio
3.83/5   211 notes
Résumé :
"Je vais te raconter l'histoire de la philosophie. Pas toute, bien sûr, mais quand même ses cinq plus grands moments. Chaque fois, je te donnerai l'exemple d'une ou deux grandes visions du monde liées à une époque afin que tu puisses, si tu le souhaites, commencer à lire par toi-même les œuvres les plus importantes. Je te fais, d'entrée de jeu, une promesse : toutes ces pensées, je te les exposerai d'une façon totalement claire, sans le moindre jargon, mais en allan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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J'ose plus… mais c'est que ça fait un bout de temps dites donc, « isseux » dit même que j'ai perdu un peu de ma verve, que la paternité m'a ramolli le cerveau : de 25 % je serai passé mollement à 15 %...

- Choupette : non de 15 % tu es passé à un petit 13…
- Moi : Putain mais je vais te foutre une béquille que ça va pas trainer…

Ce n'est pas gai la paternité, je vous le dis, on n'a plus le temps de prendre les mesures correctement, et choupette qui n'a plus le compas dans l'oeil est devenue maman, petit à petit elle oublie de solliciter mon cerveau et je deviens aigri …

Et vous aussi, vous m'avez oublié, sauf quelques uns qui parfois échangent avec moi, mais pas une seule lettre d'amour, de désir, d'envie, d'orgie, soyez folles je garderais vos photos pour moi, j'ai besoin de motivation, allons bon, ne soyez point timides, au pire coupez-vous la tête, « ya » que ce qui ne tombe pas qui m'intéresse… donc si tu n'es pas trop vieille ou que tu n'es pas un roi, n'hésite pas…

De toute façon depuis la grossesse et la naissance de mon petit « souci d'amour » J'ai perdu mon sex-appeal : j'ai cinq putains de kilos qui me sont tombés sur les abdos… « vla » pas que maintenant ça fait des plis et que quand je m'assois mon bide sourit…

L'autre jour, j'ai donc pris la décision de trottiner de temps en temps pour retrouver ma taille de poney binoclard à la crinière vieillissante...

Début laborieux certes, mais je m'y tiens depuis cinq semaines, trois fois par semaine pendant quarante minutes, mes trois cheveux au vent…

Et comme je m'ennuyais un poil de cul, j'ai décidé d'essayer le roman audio…

Et comme je n'ai plus trop le temps de lire, je trouvais l'idée plutôt bonne…

Le choix d'un bouquin de Philo fut plutôt judicieux, et Luc le fait très bien : comme un vieux prof il te fait le cour, et moi j'écoute gambadant fièrement les jambes au vent…

Ça fait beaucoup de vent tout ça, mais entre les champs c'est agaçant alors j'en parle…

Enfin bref :
Vachement intéressant le mec, il connait des tas de trucs, « p'tête bien qui raconte des conneries », mais moi « je suis pas philosophe » donc je trouve ça absolument fabuleux, surtout quand il parle de Nietzsche, ou de Socrate, Kant il nous explique la Theoria, le christianisme, l'humanisme, le modernisme, le nihilisme, ou encore Kant il nous parle du salut, de la nature, de la peur, de la mort.... de la sagesse...

Mais j'ai Kant même trouvé que ça manquait de Q...

Ouvrage réservé au néophyte bien évidement…

Et moi ce soir je cours

A plus les copains
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Luc Ferry nous présente une histoire de la philo simplifiée mais pas si simple pour tenter d'en montrer l'intérêt aux jeunes générations. Son approche est intéressante et assez vivante pour nous donner l'envie d'en savoir plus…

On philosophe avant tout pour sauver sa peau, se défaire de ses angoisses. Chez les Grecs l'homme fait partie du monde, il a sa place dans l'harmonie cosmique et la philosophie est une connaissance de soi et du monde qui permet de vivre bien : ne pas craindre la mort, rechercher la sagesse. Avec la Chrétienté qui va introduire le libre arbitre et surtout le salut par la foi, la religion va prendre le pas. La philosophie va se réduire à une discipline intellectuelle. Au 17e siècle on assiste à une rupture brutale : l'homme doit réintroduire de l'ordre dans l'univers, il est le centre du monde, il se définit par sa liberté contre les déterminismes de la nature. Il la transforme et la science est au service de cette transformation dans une croyance aveugle au progrès.

Nietzsche va rompre avec cet humanisme optimiste : il n'y a rien en dehors de la réalité de la vie, les idéaux ne sont que des idoles, le philosophe doit aller voir derrière les évidences premières. L'homme doit apprendre à vivre l'instant une intensité maximum de vie, il n'y a pas d'arrières mondes, pas d'au-delà. On philosophe alors à coups de marteau… Pour Heidegger, nous sommes à l'ère de la technique, nous avons perdu tout contrôle du cours du monde, la logique des moyens se fait au détriment des fins : le progrès est devenu un processus automatique et définalisé. On le voit aujourd'hui avec l'obsession de l'innovation…

Notre défi aujourd'hui est de retrouver une philosophie qui serait une sagesse, une sagesse post-nietzschéenne, à une époque où la science commence à se remettre en question avec la prise de conscience que la connaissance humaine ne peut pas être omnisciente. D'où l'importance de la notion de pensée élargie, car nous avons besoin des autres pour nous comprendre nous-même sans tomber dans une tolérance indifférente. Et certainement dans ce monde parti dans une course folle à l'autodestruction, la philosophie qui est avant tout amour de la sagesse s'avère incontournable pour retrouver le sens de la vie, son équilibre, le respect de la nature et d'autrui, la prise en main de son destin, au-delà des idéologies politiques, religieuses ou intellectuelles. Et loin des manuels de développement personnel.
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Pour sans doute prendre le contre-pied de Montaigne lequel professait que « philosopher c'est apprendre à mourir », Luc Ferry a intitulé son ouvrage d'initiation à la philosophie Apprendre à vivre. S'adressant de préférence aux jeunes générations et pour dédramatiser la raison d'être de la philosophie, laquelle veut en réalité consoler l'homme de sa finitude, il a décidé de l'aborder par son côté réconfortant et n'évoquer celle-ci qu'après une préparation pédagogique qualifiée. Avant donc de confronter l'apprenti philosophe à sa propre fin, il s'agit de lui faire apprivoiser le temps présent.

Parvenu à un âge qui, s'il n'est pas encore canonique, n'est plus de prime jeunesse, j'ai aimé m'entendre tutoyer par l'éminent professeur. Je me suis glissé à nouveau sans embarras dans le costume de l'élève. Si les années m'ont fait accéder à la maturité physique, en matière de philosophie il me reste ni plus ni moins qu'à naître. Cet ouvrage était donc aussi fait pour moi.

Il n'en reste pas moins qu'aussi promoteur que se veuille pareil ouvrage, convenons que les sujets abordés lui redonnent la complexité qu'il voudrait éluder, la profondeur que voudrait atténuer la familiarité du propos. le recours successif inévitable aux références stoïciennes, chrétienne, puis modernes et post modernes, et finalement contemporaines fait forcément appel à une littérature dont l'abord est quelque peu difficile d'accès au profane. Reconnaissons donc que la lecture des grands philosophes dans leur oeuvre nécessite, s'il est difficile de parler de vulgarisation en la matière, plutôt une dédramatisation préalable. C'est ce à quoi Luc Ferry s'attache dans cet ouvrage, glissant au gré de sa démonstration à l'adresse du néophyte les références des textes les plus accessibles à qui voudra approfondir sa connaissance et forger sa propre réflexion.

Le thème essentiel est celui du salut, ce devenir consolateur après la mort qui entre croyance et raison fait débat. Néant ou félicité, ou autre chose encore, la réponse ne sortira pas de l'esprit humain qui devra se contenter de conviction délibérée ou suggérée. Car comment vivre avec des questions aussi fondamentales puisqu'aucune vérité prônée par la doctrine chrétienne, le salut par un autre, ou la philosophie, le salut par soi-même, ne pourra s'imposer comme exactitude.

Les modèles proposés au fil des siècles par la raison et la croyance ayant été successivement battus en brèche en partie grâce à l'éclairage de la science, l'homme moderne devenu imbu de sa personne, doit désormais trouver en lui-même les ressources pour sortir de l'impasse qu'il a fermée devant lui. Les ressources pour apprendre à vivre, pour aimer la vie, sa vie, fût-elle vouée à une fin, en se libérant du regret du passé et de l'espérance en l'avenir, sempiternelle fuite en avant qui n'est que mort par anticipation.

C'est donc à l'homme auquel il appartient d'introduire du sens à la vie. La philosophie moderne serait donc orientée vers l'humanisme. le salut serait donc dans l'amour. de soi ici et maintenant. du moi des autres, un moi déconnecté de toutes les caractéristiques physiques et psychologiques par lesquelles on a l'habitude de décrire les autres. Un moi désincarné. le salut serait dans l'amour absolu, sans attachement, seule source de vie bonne.

Ainsi donc, même s'il me reste à naître à la philosophie, celle enseignée par tous les éminents depuis que l'intelligence a investi le corps du mammifère, lui faisant du même coup prendre conscience de sa finitude, ayant comme tout un chacun réfléchi à ce thème source d'angoisse, je me suis forgé à la conviction que la mort ne serait somme toute que l'accession à ce que la vie ne permet pas : appréhender enfin et indéfiniment l'instant présent. Il est donc capital que cet instantané qui deviendra immuable soit un instantané d'amour.
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Luc Ferry généralise la philosophie pour la rendre plus accessible. Je trouve cette approche très louable et cela donne un livre de qualité. C'est d'ailleurs ma première lecture philosophique à titre personnel et je ne regrette pas mon choix, cela m'a permis de commencer en douceur à m'interroger sur les grands thèmes de l'existence.
Bravo monsieur Ferry.
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Luc Ferry sous le titre "Apprendre à vivre", nous propose selon le sous-titre "Je vais te raconter l'histoire de la philosophie" un objectif et un moyen. Il me semble que le titre principal est l'objectif et le sous-titre, le moyen. L'histoire de la philosophie pour nous apprendre à vivre. L'ambition peut sembler une gageure. Est-ce possible de donner les instruments, les clés, les moyens d'une vie réussie en 300 pages ? de même est-ce possible de réduire l'histoire de la pensée humaine dans un si petit recueil ? Je sais que Luc Ferry est ou a été professeur et je réalise que c'est un bon professeur. On comprend son cheminement dans la masse de savoir de sa discipline et ce qu'il souhaite léguer aux élèves, philosophes apprentis et chercheurs de voies que nous sommes, pour apprendre à vire ou nous perfectionner. L'objectif est atteint et si les élèves peuvent noter le professeur sans hésiter je note 5/5. Il nous livre là l'histoire de la pensée humaine à la façon d'un roman historique dans notre langage, celui que nous utilisons tous les jours, puisque bien écrit, celui de la littérature, tous les termes et concepts philosophique spécifiques restitués dans une forme accessible. Evidemment comme il le déclare, ceci est un premier pas, une invitation à poursuivre par des propositions de lecture en vue d'approfondir.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
On peut distinguer trois grandes conceptions de la transcendance. (...)
-La première est celle que mobilisaient déjà les Anciens pour décrire le Cosmos. Fondamentalement, bien sûr, la pensée grecque est une pensée de l'immanence puisque l'ordre parfait n'est pas un idéal, un modèle qui se situerait ailleurs dans l'univers , mais au contraire une réalité de part en part incarnée en lui. Le divin des stoiciens, à la différence du Dieu des chrétiens, n'est pas un Etre extérieur au monde, mais il est pour ainsi dire son ordonnancement même, en tant qu'il est parfait. Cependant, (...), l'ordre harmonieux du cosmos n'en est pas moins transcendant par rapport aux humains, en ce sens précis qu'ils ne l'ont ni crée ni inventé. Ils le découvrent au contraire comme une donnée extérieure et supérieure à eux. Le mot "transcendant" s'entend donc ici par rapport à l'humanité. Il désigne une réalité qui dépasse les hommes sans pour autant se situer ailleurs que dans l'univers. La transcendance n'est pas au ciel mais sur la terre.
-Une deuxième conception de la transcendance , tout à fait différente et même opposée à la première, s'applique au Dieu des grands monothéismes. Elle désigne tout simplement le fait que l'Etre suprême est, au contraire du divin des Grecs, "au-delà" du monde crée par lui, c'est-à-dire tout à la fois extérieur et supérieur à l'ensemble de la création. Contrairement au divin des stoiciens, qui se confond avec l'harmonie naturelle et n'est par conséquent pas situé hors d'elle, le Dieu des juifs, des chrétiens et des musulmans est totalement supranaturel -pour ne pas dire "surnaturel". Il s'agit donc là d'une transcendance qui ne situe pas seulement par rapport à l'univers lui-même conçu tout entier comme une création dont l'existence dépend d'un Etre extérieur à elle.
-Mais une troisième forme de transcendance, différente des deux premières, peut encore être pensée. Elle prend racine, déjà, dans la pensée de Kant, puis chemine jusqu'à nous à travers la phénoménologie de Husserl. Il s'agit de ce que Husserl nommait la "transcendance dans l'immanence".
La formule n'est pas très parlante, mais elle recouvre une idée d'une très grande profondeur. (...) : il n'y a pas d'omniscience, pas de savoir absolu car tout est visible se donne toujours sur un fond d'invisible (exemple d'un cube à six faces: il y a toujours trois faces visibles et trois faces cachées). En d'autres termes, toute présence suppose une absence, toute immanence une transcendance cachée, toute donation d'objet, quelque chose qui se retire.

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Pour les stoïciens ce qui était bon, c'était ce qui était conforme à l'ordre cosmique. L'essentiel était de parvenir dans la pratique à s'accorder à l'harmonie du monde afin d'y trouver la juste place qui revenait à chacun dans le Tout.
Si tu veux comparer cette conception de la morale à quelque chose que tu connais et qui existe encore aujorud'hui dans nos sociétés, pense à l'écologie.
Pour les écologistes, en effet, et en cela ils reprennent, bien que souvent sans le savoir, des thèmes de l'Antiquité grecque, la nature forme une totalité harmonieuse que les humains auraient tout intérêt à respecter.
La "biosphère" a remplacé le "cosmos" des Grecs.
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L'action vraiment morale, l'action vraiment "humaine" (...) sera d'abord et avant tout l'action désintéressée, c'est-à-dire celle qui témoigne de ce propre de l'homme qu'est la liberté entendue comme faculté de s'affranchir de la logique des penchants naturels. Car il faut bien avouer que ces derniers nous portent toujours vers l'égoisme. La capacité de résister aux tentations auxquelles il nous expose est très exactement ce que Kant nomme la "bonne volonté", en quoi il voit le nouveau principe de toute moralité véritable : alors que ma nature -puisque je suis aussi un animal- tend à la satisfaction de mes seuls intérêts personnels, j'ai aussi, telle est du moins la première hypothèse de la morale moderne, la possibilité de m'en écarter pour agir de façon désintéressée, altruiste (c'est-à-dire tournée vers les autres et non seulement vers moi). (...)
Sans l'hypothèse de la liberté, une telle idée n'aurait évidemment aucun sens : il faut bien supposer que nous sommes capables d'échapper au programme de la nature pour admettre que nous puissions parfois mettre notre "cher moi" de côté.
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Dans quelque domaine que ce soit, toute grande oeuvre d'art est toujours, au départ, caractérisée par la particularité de son contexte d'origine. Elle est toujours marquée historiquement et géographiquement par l'époque et "l'esprit du peuple" dont elle est issue. C'est là, justement, son côté "folklorique" - le mot folklore vient du mot folk, qui veut dire "peuple"- (...). (...)
Pourtant, le propre de la grande oeuvre, à la différence du folklore, c'est qu'elle n'est pas rivée à un "peuple" particulier. Elle s'élève à l'universel ou pour mieux dire elle s'adresse potentiellement à l'humanité tout entière. C'est ce que Goethe appelait déjà, s'agissant des livres, la "littérature mondiale". L'idée de "mondialisation" n'était nullement liée dans son esprit à celle d'uniformité : l'accès de l'oeuvre au niveau mondial ne s'obtient pas en bafouant les particularités d'origine, mais en assumant le fait d'en partir et de s'en nourrir pour les transfigurer toutefois dans l'espace de l'art. Pour en faire quelque chose d'autre que du simple folklore.
Du coup, les particularités, au lieu d'être sacralisées comme si elles n'étaient vouées à ne trouver de sens que dans leur communauté d'origine, sont intégrées dans une perspective plus large, dans une expérience assez vaste pour être potentiellement commune à l'humanité. Et voilà pourquoi la grande oeuvre, à la différence des autres, parle à tous les êtres humains, quels que soient le lieu et le temps où ils vivent.
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"Qu’est-ce que le moi ?"
Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants ; si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime -t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.
Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait -on la substance de l’âme d’une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste.
On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.

(Pascal, Pensées, "Qu’est-ce que le moi ?" Laf. 688, Sel. 567.)
(…)

Si l’on s’en tient aux seules qualités particulières / générales, on n’aime jamais vraiment personne et, dans cette optique, Pascal a raison, il faut cesser de moquer les vaniteux qui prisent les honneurs. Après tout, que l’on mette en avant sa beauté ou ses médailles revient à peu prés au même : la première est (presque) aussi extérieure à la personne que les secondes. Ce qui fait qu’un être est aimable, ce qui donne le sentiment qu’on pourrait continuer à l’aimer quand bien même la maladie l’aurait défiguré, n’est pas réductible à une qualité, si importante soit-elle. Ce que l’on aime en lui (et qu’il aime en nous, le cas échéant) et que par conséquent nous devons développer pour autrui comme en soi, ce n’est pas la particularité pure, ni les qualités abstraites (l’universel), mais la singularité qui le distingue et le rend à nul autre pareil. A celui ou celle qu’on aime, on peut dire affectueusement, comme Montaigne, « parce que c’était lui, parce que c’était moi », mais pas : « parce qu’il était beau, fort, intelligent »…
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