Très bon livre qui permet d'avoir une meilleure idée de ce qu'est la philo.
Luc Ferry est un très bon pédagogue et arrivé à la dernière ligne le lecteur a assimilé un certain nombre de notions.
Seule ombre au tableau, l'auteur n'est pas toujours très heureux dans ses exemples. L'ouvrage est parfois inutilement orienté, avec trop de concessions au « politiquement correct ».
Ainsi, p. 160,
Luc Ferry parle de « droit à la liberté » et « au bien-être ». Ce sont deux notions contradictoires. le droit au-bien être de tous, y compris ceux qui ne font pas d'efforts, se fait nécessairement au détriment de ceux qui en font, donc de leur liberté (atteinte au droit de propriété). A la notion de « droit à », concept du droit positif (celui des régimes totalitaires), j'aurais préféré celui de « droit de », concept du droit naturel (tout ce qui n'est pas interdit est permis).
L'économiste François Guillaumat déclarait naguère sur une radio libre que les français étaient des « analphabètes de l'économie ».
Luc Ferry ne fait malheureusement pas exception à la règle.
Le lecteur a droit à tous les poncifs et sophismes en vogue en France.
Quelques exemples.
Page 227,
Luc Ferry parle de « lois aveugles du marché ». Pour comprendre l'intérêt du marché, juste une anecdote citée par le Pr. Thomas Sowel (très bon pédagogue lui aussi) dans un de ses ouvrages (Basic Economics).
Mikhaïl Gorbatchev demande à
Margaret Thatcher comment elle fait pour savoir si la population mange à sa faim. Lui, malgré une armée de fonctionnaires, n'arrive pas à avoir d'informations fiables.
Rien, lui répond Maggie, c'est le marché qui s'en charge.
Page 233 : « Dure réalité de l'univers de la mondialisation ». Ignorance des gains dus à l'échange. Un échange n'est pas à somme nulle. Il y a un plus pour chacun, sinon il ne se ferait pas. Et quelle différence entre un échange entre M. Dupond et M. Durand et un échange entre M. Dupond et M. Li Ying ?
Toujours page 233 : « la dureté du capitalisme triomphant ». On ne peut pas à la fois porter la démocratie au pinacle comme le fait
Luc Ferry et critiquer le capitalisme (l'autre terme pour désigner l'économie de marché). En effet, l'économiste Ludwig von Mieses explique que la seule vraie démocratie c'est celle du marché, où chaque billet de banque compte. Tandis que les bulletins de votes des 49,99 % d'électeurs dont le candidat a perdu les élections ne valent rien.
Page 236, encore dans le cadre de l'économie mondialisée : « l'histoire se meut désormais hors de la volonté des hommes ». C'est exactement le contraire. Les choix du consommateur s'élargissent. Il n'est plus captif d'un nombre limité de producteurs, quand ce n'était pas d'un seul.
Merci quand même M. Ferry pour votre excellent ouvrage.