Citations sur La République crépusculaire (28)
C'est dans cette tension même entre l'unité européenne et sa pluralité nationale, entre l'unité civilisationnelle de l'Europe et la pluralité culturelle de ses nations que réside son sens de l'universel.
L'État hégélien - c'est-à-dire : l'État moderne selon son concept normatif - réalise dans sa constitution matérielle l'accord des normes communes et des valeurs partagées au sein d'une communauté politique, soit, la congruence de la communauté légale et de la communauté morale.
...en fonction du modèle délibératif le Souverain n'est autre que la raison publique entendue comme l'usage des arguments qui se confrontent au cours de discussions menées publiquement.
Si maintenant on considère les droits de l'homme comme le référent actuel de la justice politique, on peut alors y reconnaître un principe d'inclusion qui, "par construction", est plus universel que celui des religions.
la construction européenne ... A quoi sert-elle? Les légitimations en sont connues: paix, prospérité, la formation d'un "espace de sécurité, de liberté, de justice", la stabilisation de la démocratie et de l'Etat de droit. (p. 11)
L'État [pour Hegel] est la puissance qui, à travers ses institutions, configure politiquement l'idée qu'un peuple se fait de sa liberté, et plus généralement des principes organisant la vie collective.
Classiquement, dans le dispositif libéral, la jonction des convictions doit pouvoir s'effectuer au niveau de principes publics auxquels les membres d'une société ou leurs représentants ont pu s'accorder pour des raisons tenant à ces mêmes convictions privées mais sans qu'il y ait lieu de confronter ces dernières entre elles ; partant, sans que les sociétaires aient à s'accorder entre eux sur les éléments auxquels ils s'accordent. C'est ce que John Rawls a pu présenter comme un consensus par recoupement. A ce modèle, on oppose à présent celui d'un consensus par confrontation.
Or la mondialisation accélère le mouvement. Avec elle, en effet, l'État national libéra a perdu de son autorité vis-à-vis des puissances économiques, ainsi que sa souveraineté sur les outils monétaires et fiscaux.
... à propos des sociétés nationales libérales, on pourrait parler d'une "communauté de confiance". C'est elle qui est constitutive et proprement "politique" au sens où elle fonde, du côté des sociétaires, le soutien des institutions publiques.
Au principe des sociétés, les libéraux peuvent sans doute admettre qu'il existe quelque chose comme un désir de coopération, assorti de sentiments positifs tels que la sympathie, l'empathie, la propension fondamentale à se communiquer mutuellement ses pensées. Mais il n'existe pas à proprement parler de communauté au principe de la société libérale, qu'il s'agisse d'une communauté d'obligations (Bodin), d'intérêts (Hobbes) ou de volontés (Rousseau).