Citations sur Les sept écologies (27)
Non, je ne pense pas que la fin du monde « tel que nous le connaissons » soit pour 2030 ni que quatre milliards d’êtres humains vont y trouver la mort. J’ajoute qu’il est toujours difficile d’exposer sans parti pris des idées auxquelles on ne croit pas, voire qu’on rejette de A à Z. C’est pourtant ce que je vais m’efforcer de faire ici ...
Bref, de nombreuses solutions existent pourvu qu'on ne hurle pas à la fin du monde en fondant son catastrophisme sur un méli-mélo de problèmes qui peuvent être résolus séparément grâce à la science moderne et aux techniques qu'elle permet d'ores et déjà de développer. Mais, comme le leur reproche Shellenberger dans l'entretien que nous avons cité, les décroissants veulent tout ce qu'on voudra, sauf résoudre les problèmes, car leur but est d'en finir avec la société es lumières.
Sous l'amour de la nature, c'est bien la haine des hommes qui se dissimule, et en vérité assez mal.
Les décroissants adorent nous administrer des petites phrases du type "On devra tous y passer!", " Eh oui, la science, c'est pas drôle, elle est même dure, mais c'est comme ça!" prononcées avec ce petit ricanement sinistre de l'apparatchik qui tient du fouet - comme si la science devait remplacer la politique, comme s'il n'y avait aucune autre option possible que la décroissance et le retour en arrière, comme s'il fallait à tout prix s'interdire de réfléchir à ce qu'on pourrait faire d'autre et autrement tant est savoureux le plaisir d'infliger une peine à tout ce qui prétendrait dépasser les limites fixées par une science dogmatique.
Il s'agirait plutôt d'organiser intelligemment sa concentration grâce à l'urbanisation : comme je l'ai suggéré en introduction de ce livre, quatre milliards d'êtres humains vivent déjà dans des villes qui occupent que 3 % de la surface de la Terre!
On pourrait presque mesurer en comparant nos attitudes actuelles avec celles que suscita en 1968-1969 la pandémie de grippe dite " de Hong Kong", qui fit en France plus de 31000 morts - à peu de chose près autant que la Covid 19. A l'époque, pourtant, les médiats n'en parlent pratiquement pas, sinon comme d'une "grippette saisonnière" qui n'inquiète à peu près personne.
Comme ce livre le montrera, on peut être écologiste, sans être ni décroissant, ni antilibéral, ni hostile à la consommation et à l'innovation technologique. C'est même à mon sens le seul moyen d'être efficace en matière de protection de l'environnement.
Shellenberger rappelle à l'appui de ses propos une statistique particulièrement frappante : déjà aujourd'hui, quatre milliards d'individus vivent dans les villes qui ne représentent que 3% de la surface du globe ! En d'autre termes, en poursuivant la logique de l'urbanisation, nous pourrions laissez de plus en plus de place à la nature sauvage, et à la biodiversité. Nous allons bien entendu revenir sur cette idée afin de la développer, de l'approfondir, mais aussi den développer les multiples facettes dont il importe de mesurer la cohérence et l'originalité.
[citant Michel Serres] " il y a deux grands courants écologistes dans la seconde moitié du XXe siècle. Le premier est réformiste, il essaie de contrôler les pollutions de l'eau ou de l'air les plus criantes, d'infléchir les pratiquants agricoles les plus aberrantes dans les nations industrielles, de préserver quelques-unes des zones sauvages qui subsiste encore en faisant des zones non classés. L'autre courant défend lui aussi de nombreux objectifs, en commun avec les réformistes, mais il est révolutionnaire..."
(page 182)
... le discours écologiste aujourd'hui est de façon ultramajoritaire catastrophiste, alarmiste e déécroissant. Il repose presque intégralement sur la peur, la culpabilité morale, l'idéologie punitive et les passions tristes.