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Luc commence par parler du rêve éveillé décrit par Freud : Dans le présent, nous rêvons grâce à des éléments du passé à un avenir meilleur… Pourquoi ses « châteaux en Espagne » ? Dont nous avons honte… Alors que nous faisons à peu près tous les mêmes : Possession, réparation et séduction (et érotisme…). Nous considérons que rêvé c'est pour les enfants. Que l'image de héros de nos rêves est un peu égotique (nombriliste) et qu'il faut pour s'autoriser à rêver, reconnaître que nos vies ne sont pas parfaites. Freud considère que le contraire du jeu n'est pas le sérieux mais la réalité. Le psychotique est sûr que 2 et 2 font 5 mais que des esprits malveillants lui font croire le contraire (il a perdu le contact avec la réalité). Le névrosé pense aussi que 2 et 2 font 5 mais cela ‘ennuie terriblement (il tient encore au réel ne serais ce que par l'angoisse). Autre façon de le dire : Le névrosé construit des châteaux en Espagne. Le psychotique les habite. Le psychiatre encaisse le loyer. Rousseau visionnaire du monde moderne disait déjà que le malheur des hommes était d'être tout seul avec les autres (à cause de la compétition entre les êtres) et avec les autres quand ils sont tout seul (frustré de leur relation aux autres). Luc réexplique (par rapport à « Apprendre à vivre ») comment notre société en est arrivée à considérer que réussir sa vie était uniquement connoté d'une réussite matérielle. Avant la réussite ne pouvait-être que jugée par des forces transcendantales, puis Dieu est mort, la réussite ne pouvait plus être qu'humaine… Alors pourquoi ne pas réussir ici et maintenant en ne pensant qu'à sa petite personne. Tout a commencé avec Descartes (1596-1650) qui par ses découvertes scientifiques a dit qu'on pouvait comprendre et même dompté la nature. Cette dichotomie recoupe les deux attributs essentiels de la subjectivité humaine : l'entendement et la volonté. Cette domination du monde qui va s'épanouir avec les Lumières n'est pas encore le monde de la technique où la considération des fins va disparaître au profit des moyens. A l'époque des Lumières les progrès ont une valeur émancipatrice vers la liberté et le bonheur. Dans le monde des techniques, seul compte le rendement, le profit…La production libérale mondialisée fait que l'on ne s'arrête plus pour se poser la question de la finalité de la production… D'où cette impression de dépossession qui fait que l'homme, comme au temps de l'ancien régime, ne maîtrise pas son destin. Vivre, survivre et réussir…et surtout ne pas s'ennuyer… La jalousie d'aujourd'hui ce n'est plus la peur de ne pas être l'élu mais celle de ne pas aussi bien réussir que notre voisin car comme il n'y a plus d'au-delà nous devons réussir ici et maintenant. C'est quoi la « bonne vie »maintenant que nous nous sommes affranchi des transcendances cosmologiques, religieuses et même laïques. Deux axes dans ce livre : Pourquoi la question de la vie bonne relève d'une sphère de la pensée philosophique qui se situe au-delà de la morale et de la religion ? Il faut mesurer son caractère inédit au terme d'une longue histoire : celle au cours de laquelle les hommes se sont affranchis des transcendances cosmologiques, religieuses et même laïque. Au-delà de la morale, après la religion : le nouvel âge de la question. Luc fait un flashback sur les « croyances » : au début fût le cosmos… La bonne vie était de bien s'y situer. La crainte de la mort a toujours été et la philosophie a pour but de la faire baisser. Quand Nietzsche dit que Dieu est mort, il dit que toutes les transcendances sont mortes : y compris l'humanisme qui a le culte de l'Homme. Dans la religion chrétienne le diable est celui qui essaye de couper le lien à Dieu. Mais Nietzsche ne se fait pas que critique puisqu'il propose « la bonne vie ». Le nihilisme est une nouvelle forme de transcendance : négation de la vie au nom de valeurs supérieures. Une longue partie est consacrée à N qui n'a pas fait que dézingué ses prédécesseurs : il a aussi théorisé sur ce qu'est une bonne vie. Mais comment en juger ? Fondements et arguments du matérialisme de Nietzsche: Si on supprime les idoles, l'essence de l'être d'après N est la vie. Dans la Vie, Nietzsche propose deux grandes forces : Les forces réactives qui sont sur le plan intellectuel, la « volonté de vérité » et sur le plan politique « l'idéal démocratique ». Et les forces « actives » qui sont essentiellement en jeu dans l'art et leur univers naturel est l'aristocratie (classe des nobles et privilégiés). Les forces réactives doivent lutter contre d'autres forces pour s'imposer. On les retrouve dans les deux grandes figures de volonté de vérité que sont la philosophie et les sciences. Nietzsche se sert des dialogues de Platon pour illustrer les forces réactives : Platon ne brille qu'en comparaison de son interlocuteur. Bien avant la psychanalyse, Nietzsche parle de la psychologie des profondeurs : qui lui feront dire qu'aucune pensée consciente ne peut porter un jugement moral, politique ou scientifique… Dans la philosophie du soupçon, en plus de Nietzschéen on peut citer Freud et Marx. Lacan était Nietzschéen. Luc non mais il est fasciné par sa pensée quand même. N pense que l'art est vrai car il n'a pas à se justifier et qu'il ne cherche pas la vérité. L'art se présente « honnêtement » comme une interprétation. Nietzsche a du dégoût pour tout ce qui est humanitaire, la passion anti caritative. Il a développé deux grandes théories que sont : l'éternel retour c'est-à-dire ne faire que ce que l'on aimerait refaire ce qui exclue toute les petites choses médiocres. Et « l'Amor Fati « qui est de n'aimer que et tout le présent. Ni la nostalgie du passé ni l'angoisse de l'avenir (comme les bouddhistes !) Mais que faire avec l'héritage de Nietzsche, après la transcendance et débarrassé du Surmoi métaphysique ? Soyez-vous-même… Vie bourgeoise, vie quotidienne calme et ennuyeuse d'un côté ou vie de d'artiste, de bohème mais marginale de l'autre : voilà les deux choix possibles une fois qu'on a rejeté la transcendance et les traditions. Comment en est-on arrivé là ? Entre bohèmes et Philistins ? Les artistes et les entrepreneurs ont le même rejet du quotidien. Le bobo est la synthèse du quotidien, tout en vivant dans le monde de l'entreprise et en ayant une fibre artistique. La sagesse des anciens : Pour supporter la mort : les grecs procréaient et essayaient d'avoir une vie héroïque. Puis ils se sont intéressés à la philosophie (la cosmologie) pour lutter de deux façons contre leur destiné mortelle. La première façon (celle des stoïciens) est d'accepter cette finitude : changer ce que l'on peut et accepter le reste. La philosophie ne fait pas de fausses promesses, elle aide à l'acceptation. La deuxième façon était de se dire que nous faisons partie d'un tout et que l'on ne disparaît pas complètement. Platon disait que l'on mourrait « plus ou moins selon sa sagesse ». Spinoza, philosophe athée, dit qu'il faut se préparer pour que la mort ne concerne que la plus petite partie de moi-même… Depuis Galilée et Newton, le monde a cessé d'être perçu comme un être organisé et « animé ». La nature n'est pas un modèle de moral : la loi du plus fort y règne ce qui n'est pas ce que prône les droits de l'homme (mais plutôt le nazisme). La philosophie comme la religion propose de changer radicalement sa vision du monde, la transcendance de la nature remplace celle d'un dieu… Dans la recherche d'une vie meilleure, les stoïciens sont les champions. Mais comment après les grecs, la religion a repris la main (et pour quinze siècles). Surtout avec un discours beaucoup plus simpliste que celui élaboré par les Grecs… La principale différence est que le logos ne désigne plus la structure harmonieuse du monde mais une personne : le Christ. On assiste à une personnalisation du logos. On ne comprend plus par la raison mais par la foi. On ne pense plus par soi-même : on fait confiance… C'est une véritable déclaration de guerre… + Lire la suite |