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Frank Straschitz (Traducteur)
EAN : 9782262025748
512 pages
Perrin (01/09/2006)
3.8/5   22 notes
Résumé :
Qui était Albert Speer ? Poser la question, c'est faire émerger toute l'histoire de l'Allemagne entre 1933 et 1945. Car Speer, né en 1905 à Mannheim dans la haute bourgeoisie libérale, fut à la fois l'architecte et le confident de Hitler, le ministre de l'Armement et, à partir de 1943, le maître de l'économie de guerre, ce qui fait de lui le deuxième personnage du régime. En 1944, il est mis sur la touche par les SS avant de revenir en grâce, d'empêcher la politiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Bien, ce n'est pas à proprement parlé ce livre que j'ai lu, mais la biographie.

Quelle déception,…Il parait que Joachim FEST est un spécialiste du 3ème REICH…
Il a d'abord aidé ce Monsieur à publier ses livres avant d'en faire une biographie…
Quelle déception, le livre est fade, creux, plat…Il n'apporte que des généralités.
Il faut dire que depuis un certain temps, j'ai l'habitude de lire les biographies faites par Peter LONGERICH. On peut dire que cela n'a rien avoir.
Ce livre-là m'évoque une analyse pour grand public, cela me semble bien léger, aucune analyse sérieuse.
Pour autant, le livre apporte un début d'éclairage qui est fort intéressant avec ce type de personnage et d'époque.
De tous les proches d'Hitler et des proches de ce dernier, de tous les sinistres dirigeants associés au nazisme, celui de Speer n'est pas forcément l'un des premiers à venir à l'esprit.
C'est l'intérêt fondamental de ce personnage et de toutes les questions qu'il permet de mettre en relief. A ce titre, on retrouve la problématique EYCHMANN, considéré comme un monstre, alors que lui-même s'est défini comme un simple exécutant.
On retrouve la problématique, je crois soulevée par ARHENDT, et qui avait crée un véritable tôlé :
UN HOMME ORDINAIRE PEUT-IL AVOIR SERVI UN TEL REGIME SANS ETRE UN MONSTRE ?
SPEER ne fut pas un "coiffeur" pour reprendre les termes du football.
Quoi que...il ne devint l'architecte en pointe qu' à la suite du décès du prédécesseur, mais sera vite menacé par des gens plus talentueux .
Idem pour son poste de ministre : il ne le deviendra que parceque encore une fois son prédécesseur ( TODT) se tuera dans un accident ( ?)d'avion
Il fut à un moment donné le numéro deux du régime.
Ce qui surprend d'abord chez cet homme, c'est son profil atypique : cultivé, poli, intègre, sérieux, il détonne au milieu de ces brutes , incompétentes, corrompues ivres de leur petites prérogatives, qui au fond étaient prêt à s'éliminer les uns les autres pour conserver une petite faveur, mais qui, si on va au bout du raisonnement s'abottaient aussi indirectement l'idéal du nazisme….
Jusqu'au bout il se présenta comme "apolitique" et n'adhéra jamais aux thèses du national-socialisme.
Là est toute l'ambivalence de l'homme, mais au-delà celle de son milieu et plus particulièrement celle de la bourgeoisie allemande, des grands patrons allemands, de la droite conservatrice.
Issu donc de la bourgeoisie, architecte au chômage, sous l'influence de son milieu et du climat des préjugés de l'époque, il dit ne pas avoir entendu en 1924 parler des nazis…Il affirme cela, alors qu'il se rend en bavière…Pour autant, il adhère au NSDAP en 1931…
Peut-on adhérer à un parti sans adhérer à sa philosophie ? Sans avoir une idée de son fonctionnement ?Admettons…
Quoi qu'il en soit : si l'on se réfère déjà au portrait fait par l'auteur, : opportuniste, ambitieux, …Logique d'adhérer donc, selon ces critères dans le mouvement politique de l'époque en vogue, pour un homme au chômage, si l'on veut satisfaire ses ambitions.

Sa fulgurante ascension débute par de modestes travaux d'architecture auprès des responsables politiques, bientôt suivis par la mise en scène des "grand-messes" nazies. A cette époque, il n'est plus un adhérent anonyme, peut-on ignorer la philosophie de son parti ? Servir HITLER sans limite, sans connaitre la réalité du régime était-ce possible ? Pourtant d'après le biographe, il semble, que très tôt SPEER, soit en contact avec la réalité du régime répressif, de la brutalité des répressions contre les opposants…et que la réponse apportée est « tout cela était de a politique »…(p12)
L'auteur prétend que toute l'administration s'est mise en ordre de bataille pour répondre à la demande des nazis…ah bon et toutes les purges menées dans la police, la justice, les autres administrations…celle-ci s'est mise en ordre de bataille, oui pour celle qui adhérait aux idées du parti…
Mais la fonction de Speer ne se borne pas à celle d'un "chef décorateur".
Son rôle supposé dans les crimes nazis devient plus direct à mesure qu'il obtient de nouvelles responsabilités.
Ainsi, lorsqu'il préside à la modernisation de Berlin, il ne s'émeut pas du fait que les populations expropriées soient en majorité des Juifs et dispose donc de moyens ahurissants ( p63) ; plus tard, lorsqu'il succède à Fritz Todt à la tête du ministère de l'Armement, il cherche par tous les moyens à accroître la production (p49) avec le recours au travail de prisonniers de guerre détenus dans des conditions inhumaines...
Il se rendra compte de l'incongruité de la chose si l'on peut dire, en demandant, non pas que les travailleurs viennent aux usines, mais que ces dernières viennent aux travailleurs ( ceci sans doute dans un soucis d'humanité et peut être d'efficacité et de rationalité) ; peut-on être un administratif aussi efficace qu'il l'a été sans se salir les mains même indirectement ?
Speer se défend en disant qu'il n'était qu'un "technicien" et que les idées du parti ne le concernaient pas, et que c'est pour ça qu'il n'a rien su pour les camps… Soit mais a quel moment la participation à un système vous rend-elle responsable du système en entier, y compris de ce qu'on ne connait pas du dit système?
Car cet homme est talentueux : il sait s'entourer, il sait fédérer, il sait organiser, il sait jouer les uns contre les autres pour obtenir ce qu'il veut et surtout satisfaire comme il répète son « furher »…Ainsi se permettra t'il de refuser à HIMMLER lui-même un garde dans la SS, non pas comme il le prétend par idéologie, mais tout simplement parcequ'il n'en voit pas l'utilité compte tenu de son positionnement si particulier auprès du fuhrer.
Ainsi par exemple ( p49), il est à noter qu'en 1934 il est à l'origine de la baisse du chômage grâce à une politique de l'emploi( p51), bel euphémisme pour ne pas dire autre chose…( « tout n'était que des processus techniques et administratifs… »)
Speer (p109) évoque lui-même la capacité qu'ont les hommes de pouvoir à étouffer les problèmes de conscience et les problèmes moraux.
Son grand copain , WOLTERS, finira par reconnaitre « nous étions en plein soleil et nous ne pouvions , ni ne voulions prendre conscience de ce qui se passait dans l'ombre »
Tout est parfaitement résumé : ne rien voir, ne rien savoir, …
Et c'est ce qui contribue à le rendre aussi fascinant, mais aussi dérangeant. Face à d'authentiques déments comme Göring,Himmler, Bormann, Eydrich, Kaltenbrumer, …pour ne parler que d'eux, mais sans oublier des hommes comme Keitel, Jodl, …, il est facile de se rassurer en se disant "Jamais je n'aurais pu agir comme ces monstres sanguinaires"... Mais que dire, que penser, face à l'exemple d'un homme cultivé, poli, intègre, sérieux, comme le fut Albert Speer ?
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Au cours de ma lecture de l'excellent ouvrage "Les maîtres du Troisième Reich" de l'historien allemand Joachim Fest, qui s'attachait à dresser un portrait et une analyse psychologique des principaux chefs nazis, mon attention a été plus particulièrement attirée par le parcours et la personnalité d'Albert Speer. Le même auteur lui ayant consacré une biographie, je me suis empressé de la lire, et celle-ci a parfaitement répondu à mes attentes... même si elle suscite autant de questions qu'elle n'apporte de réponses.

Parmi tous les noms, de sinistre mémoire, associés au nazisme, celui de Speer n'est pas forcément l'un des premiers à venir à l'esprit. Ce ne fut pourtant pas un "second couteau". Il fut à un moment donné le numéro deux du régime derrière Hitler ; durant les dernières années de la guerre, en tant que ministre de l'Armement, il avait la haute main sur toute l'économie du Reich, et donc d'une grande partie de l'Europe. Ce qui surprend d'abord chez cet homme, c'est son profil atypique : cultivé, poli, intègre, sérieux, il détonne au milieu des soudards brutaux et grossiers pullulant dans l'entourage du Führer. Jusqu'au bout il se présenta comme "apolitique" et n'adhéra jamais aux thèses du national-socialisme.

Car Speer est avant tout un artiste. Sa fulgurante ascension débute par de modestes travaux d'architecture auprès des responsables politiques, bientôt suivis par la mise en scène des "grand-messes" nazies : les jeux de lumière, les parades de drapeaux, toute cette liturgie qui impressionne encore aujourd'hui quand on regarde les vidéos d'époque, est due à Speer. Alors qu'une amitié se forme entre les deux hommes, Hitler lui confie de grands projets architecturaux qui non seulement serviront à clamer à la face du monde la prétendue supériorité du Reich et du peuple allemand, mais aussi, de manière plus inattendue, à former de "belles ruines" à l'image des vestiges gréco-romains, lorsque le passage des siècles aura effectué son oeuvre.

Mais la fonction de Speer ne se borne pas à celle d'un "chef décorateur". Son rôle dans les crimes nazis devient plus direct à mesure qu'il obtient de nouvelles responsabilités. Ainsi, lorsqu'il préside à la modernisation de Berlin, il ne s'émeut pas du fait que les populations expropriées soient en majorité des Juifs (qui, au lieu d'être relogés ailleurs, disparaissent purement et simplement du paysage berlinois) ; plus tard, lorsqu'il succède à Fritz Todt à la tête du ministère de l'Armement, il cherche par tous les moyens à accroître la production (et y parvient fort bien, malgré les bombardements alliés sur les usines allemandes), et tant pis si ces bons résultats économiques sont obtenus grâce au travail de prisonniers de guerre détenus dans des conditions inhumaines...

Au bout du compte, à la lecture de cette biographie, il est difficile d'affirmer que l'on comprend parfaitement le personnage de Speer, et ce n'est pas la faute de l'auteur : jusqu'à sa mort à l'âge de soixante-seize ans, en 1981 (il échappa en effet de peu à la condamnation à mort au procès de Nuremberg), l'ancien "confident de Hitler" est demeuré une énigme. Et c'est ce qui contribue à le rendre aussi fascinant, mais aussi dérangeant. Face à d'authentiques déments comme Göring ou Himmler, il est facile de se rassurer en se disant "Jamais je n'aurais pu agir comme ces monstres sanguinaires"... Mais que dire, que penser, face à l'exemple d'un homme cultivé, poli, intègre, sérieux, comme le fut Albert Speer ?
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Albert Speer le confident d'Hitler
Joachim Feist
Tempus (Perrin)
De tous les personnages que je croise dans mes recherches, Albert Speer est, de loin, le plus troublant. Celui dont le parcours (à la fois absurde et totalement logique) m'intéresse le plus.

Cependant comme je me doute que tout le monde ne le connait pas (je l'ai découvert aussi par hasard ce qui est un peu un comble mais bon) je vous fait rapidement une petite bio : Speer était un architecte en recherche de commande qui, un jour, accepta une première commande du parti nazi, puis deux puis trois... Puis devint un confident et l'ami intime de Hitler avant de devenir carrément le "préféré" du führer et l'architecte officiel du parti, celui que Hitler chargea de réaliser son projet le plus éclatant en matière d'architecture: « Germania, la capitale du monde" en remaniant totalement Berlin. Ce projet qu'ils avaient en commun achevant alors de tisser entre eux des liens indéfectibles.
Ensuite, une fois la guerre déclarée, suite à la mort du ministre Todt, Hitler nomme Speer d'un coup ministre de l'armement et en fait officiellement son numéro deux. Speer accepte et se met au travail combinant un arrivisme forcené et un sens de l'organisation suffisamment extraordinaire pour devenir rapidement le numéro deux de l'état.
Arrêté à la fin de la guerre, Speer comparait au procès de Nuremberg où il est le seul à reconnaitre sa part de responsabilité dans les crimes nazis tout en se défendant sur la ligne du "j'aurais pu savoir mais je n'ai pas cherché à le faire", il est alors condamné à 20 ans de prison à Spandau.
Durant son emprisonnement il écrit ses mémoires qu'il publie à sa sortie de prison devenant subitement mondialement connu à nouveau. le reste de sa vie sera alors consacré à témoigner sur les années nazis, à tenter de s'expliquer avant de s'éteindre d'une crise cardiaque en 1981 (!).
Ce parcours résume donc toutes les questions qui m'intéressent sur cette époque:
- Tout d'abord il prouve que tous les dirigeants nazis n'étaient pas antisémites (...) mais que par pur arrivisme ils se sont liés a un gouvernement qui l'était.
- Speer se défend en disant qu'il n'était qu'un "technicien" et que les idées du parti ne le concernaient pas, et que c'est pour ça qu'il n'a rien su pour les camps… Soit mais a quel moment la participation à un système vous rend-elle responsable du système en entier, y compris de ce qu'on ne connait pas du dit système?
- Il dit n'avoir rien su des camps alors qu'il était un proche d'Hitler. Cela fait bondir en général mais ça me semble probable : il n'a rien vu car il n'a pas voulu voir (j'imagine qu'il devait se douter que les temps "était mauvais" pour les juifs sans chercher plus loin). Mais ne pas chercher à savoir pour ne pas avoir à réagir n'est-ce pas au moins le début de la complicité? N'est-ce pas au moins le début essentiel des aveux?
- En même temps qu'aurait-il pu faire d'autre? On lui reproche de ne rien avoir fait parce qu'il était numéro 2 de l'état et qu'il aurait pu agir. Mais en même temps il est devenu numéro 2 justement parce qu'il n'agissait pas. Il avait absolument tout à perdre à dénoncer. Mais peut-on exiger le sacrifice d'un homme? Il ne s'est simplement pas mis en danger, il s'est protégé, est-ce un crime (au delà de la morale) dans la mesure où il n'a pas participé directement aux massacres?
- Son parcours éclaire aussi plusieurs aspect du nazisme : tout d'abord le complet bazar qui régnait à sa tête où luttes pouvoir et d'influences occupaient en priorité les ministres dans des combats homériques orchestrés... par Hitler lui même. Ensuite que les rangs des nazis étaient remplis de gens comme Speer avant tout opportunistes et cherchant à suivre le vent. Donc pour résumer l'une des pires catastrophes de l'humanité n'a même pas été menée par des principes philosophiques clairs (des idées) mais par une bande de gens qui vont où le vent les pousse. Donc si le nazisme (en tous cas son "Idée") a disparu (oui enfin même si tout est relatif), tous ses membres "actifs" sont finalement toujours là, autour de nous, braves moutons bêlant prêts à vous tuer sans y penser si on leur demande. Et Speer est leur chef spirituel.
Pour aller plus loin (et pour ceux qui ont la flemme de lire un livre humm) il y a aussi ce dvd sur lequel je suis tombé totalement par hasard:
Speer et Hitler "l'architecte du diable"
Sebastian Koch et Tobias moretti
Studio canal
Oui je sais aussi qu'il y a plus drôle à lire... ;))
PS: Et ce que je pressentais en lisant les bienveillantes s'est révélé exact : la recherche de main d'oeuvre, le problème "technique" entre un Speer qui veut un maximum d'ouvriers en état de travailler et les autres nazis qui veulent leur extinction absolue est LE problème central du régime nazi; l'opposition matricielle entre les "techniciens" et les "philosophes", entre Speer et Goebbels notamment. Litll a donc juste glissé don personnage dans cette faille béante. Bel effort ;))

Lien : http://xannadu.canalblog.com
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Pour qui est intéressé par la Seconde Guerre Mondiale, Albert Speer est un des plus hauts dignitaires nazis. C'est un homme brillant, architecte de talent, qui est rapidement séduit par Hitler et qui va progressivement mettre son intelligence et ses compétences au service de la machine de guerre nazie et d'une idéologie totalitaire.

Il incarne le criminel nazi dans sa monstrueuse perfection.

Un livre qu'il faut lire à tout prix.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le regard porté sur une vie part inévitablement de sa fin. Il faut attendre que les acteurs aient quitté la scène pour reconstituer le puzzle d'une existence, pour voir apparaître une image distincte et se dégager des lignes directrices. Ce processus n'est cependant pas sans inconvénients : l'observateur court alors le risque de considérer comme inévitables, ou de donner une portée générale à de simples incidents de parcours, à ces vicissitudes qui font partie de la vie de tout un chacun.
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Video de Joachim C. Fest (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joachim C. Fest
La Chute (Der Untergang), un film allemand réalisé par Oliver Hirschbiegel et sorti en 2004. L'histoire est consacrée aux évènements et circonstances liées à la mort d'Adolf Hitler. Bande-annonce
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