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EAN : 9782253134435
608 pages
Le Livre de Poche (23/03/2011)
3.76/5   21 notes
Résumé :
"« L’arbre sur lequel est perchée la chouette de Minerve comporte de nombreuses branches… Dès le commencement de ce travail, il nous parut impossible de nous contenter de tracer le portrait des dirigeants du Troisième Reich, d’évoquer les seuls éléments passionnels qui ont conditionné leur carrière politique, les motifs de leur comportement : c’eût été imposer de vaines et même inadmissibles limites à notre propos. Aussi avons-nous tenté d’insérer chaque portrait da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Très bon livre. Mais à déconseiller aux néophytes de cette période de l'histoire. Fest ne fait pas les biographies de ces individus mais essaie, et arrive souvent, à expliquer par quelles faiblesses, lâchetés, mégalomanie... ces individus sont devenus les acteurs et initiateurs d'une monstruosité.
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Très intéressant. En particulier si on met en parallèle ce tableau du marigot nazi avec celui, contemporain, de la cour de Staline, brossé par Simon Sebag Montefiore ("Staline : la cour du tsar rouge"), tout aussi passionnant.
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ce livre fait une superbe étude surtout psychologique des principaux chefs nazies a commencer par hitler lui même
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les régimes totalitaires des temps modernes ont ouvert sur la connaissance de l'homme nombre de perspectives nouvelles. Poussant l'épreuve de force jusqu'à ses extrêmes limites, ils ont mis en lumière non seulement tout ce dont l'homme est capable, mais encore tout ce que l'on peut faire de lui. L'institution des camps avait deux objectifs : d'une part la lutte contre les adversaires du régime, leur mise hors combat et leur anéantissement, et d'autre part l'éducation d'une « élite » soigneusement sélectionnée et entraînée à la dureté. Dans l'un comme dans l'autre cas, il s'agissait de la destruction systématique de toute substance humaine. A Chelmno, Treblinka ou Auschwitz ont disparu les derniers vestiges d'une image confiante et optimiste de l'homme, ainsi que les catégories de jugement et les systèmes de référence d'une psychologie fondée sur une argumentation « causale ». Les camps ont démontré que « le Mal absolu existe réellement, un Mal que l'on ne peut ni comprendre ni expliquer en fonction de mobiles pernicieux tels que l’égoïsme, la cupidité, l'envie, la soif de puissance, le ressentiment, la lâcheté ou quelque autre raison, et en face duquel, par conséquent, toutes les réactions humaines se trouvent réduites à l'impuissance ». (Cf Hannah Arendt – Les origines du totalitarisme)
Sous le IIIe Reich ce Mal absolu prend une forme rarement connue. Ce que l'on a appelé, d'un terme conventionnel qui exprime mal l'épouvantable réalité, l'aspect barbare du régime avait bien d'autres fondements que la brutalité naturelle de quelques individus, systématiquement exploitée par les dirigeants, ou la cruauté primitive et le sadisme. On rencontre certes dans toute société des hommes à l'aide desquels il est possible d'instaurer et de maintenir quelque temps un régime de terreur, et le national-socialisme s'est, lui aussi, servi de tels éléments, surtout au cours de la phase initiale du mouvement. Mais leur nombre est restreint et il y a des limites à la destruction provoquée par la haine, la brutalité ou le désir de meurtre. Par contre, pour le meurtre scientifiquement organisé et constamment perfectionné, comme ce fut le cas, la limite n'est plus qu'une question de technique. Aussi la mobilisation des sentiments ou des énergies criminelles ne suffit-elle pas à expliquer ce qui se passa dans les camps d'extermination du IIIe Reich. C'est précisément le fait que le nazisme n'ai pas eu besoin de faire usage de ces instincts, qui est nouveau et inquiétant. C'est l'appel à l'idéalisme, à l'esprit de dévouement, à une mission historique et au désir constamment présent d’œuvrer pour un univers utopique, qui ont permis au régime de disposer de ces énergies sans lesquelles la docilité, la discipline et la conscience du devoir n'auraient jamais suffi à appliquer avec autant d'ampleur et de froide perfection un tel système d'extermination. Malgré toutes les différences de détail, ce sont des hommes normaux, pleins de foi dans le régime, profondément convaincus du bien-fondé de son idéologie et militants fidèles, qui donnèrent à l'horreur ses traits caractéristiques. Ils ont ébranlé l'image de l'homme plus durablement que ne l'aurait pu faire même une explosion collective des passions les plus basses.
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"Mise hors circuit de la pensée", "paralysie de la suggestion", création d'un "état réceptif de dévouement fanatique" : ces conditionnements affectifs et grégaires étaient la mise en scène préparatoire ; le discours lui-même n'avait pas d'autre but, tout y contribuait : style, argumentation, gradations calculées, modulation de la voix, ainsi que les gestes d'emphase, de menace ou de conjuration soigneusement préparés. "La masse est comme une bête, elle obéit à des instincts", assurait le futur maître du Reich. En vertu de ce principe, il demandait une pensée rudimentaire, des phrases simples, des slogans, des répétitions constantes ; il ne fallait viser qu'un adversaire à la fois, employer des formules apodictiques, refuser volontairement de donner des "raisons" ou de "réfuter d'autres opinions" : c'était là, selon Hitler, "une tactique fondée sur l'évaluation exacte de toutes les faiblesses humaines, et dont le résultat doit conduire presque mathématiquement au succès."
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Dans ses rapport dépourvus de nuances, Höss présente des ressemblances frappantes avec d'autres dirigeants nazis qui, comme lui, avaient reçu dans leur enfance une éducation sévère. Tout laisse à penser que Hitler profita largement des carences d'une époque qui allait chercher ses directives pédagogiques dans les cours des casernes et élevait ses fils selon les catégories rigides d'une école de cadet. Ce bizarre mélange d'agressivité et de servilité, qui caractérise souvent les anciens combattants, mais aussi ce profond besoin de dépendance, reflètent cet univers particulier du commandement militaire qui marqua leur enfance. Dans sa jeunesse, Rudolf Höss avait sans doute éprouvé des sentiments de révolte contre le pouvoir d'un père qui, sans tenir compte des désirs de son fils et de l'avis de ses professeurs, refusa, dans une dernière démonstration d'autorité, de le laisser poursuivre ses études, et l'obligea à embrasser la carrière commerciale, afin qu'il pût un jour lui succéder à la tête de l'affaire qu'il dirigeait à Alexandrie. Il chercha alors un succédané à l'autorité paternelle, n'importe où : il faut vouloir le Führer !
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"Croire, obéir et combattre, un point c'est tout !" Rudolf Höss se reconnaissait dans cette maxime de la SS qui correspondait parfaitement à ses besoins les plus profonds. Il se montrait tout à fait incapable de peser le pour et le contre, d'assumer personnellement des responsabilités et de prendre des décisions. Le seul doute qu'ait pu avoir cet homme disponible, c'était de savoir si l'ordre donné était couvert par une quelconque autorité compétente. Si sa destinée avait suivi d'autres voies, Rudolf Höss aurait étudié des dossiers, géré des affaires ou exploité la petite ferme dont il rêvait, avec le même soin et la même conscience qu'il mit à assassiner des centaines de milliers d'êtres humains. Höss était en effet le commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz.
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De fait, [Rudolf Hess] était en train, à cette époque, de se livrer aux préparatifs d'une entreprise qui, le 10 mai 1941, plongea le monde dans l'étonnement. Dans un acte d’héroïsme confus, en pleine guerre, il s'envola secrètement pour l'Angleterre,afin de faire aux Anglais, de son propre chef, des propositions de paix ; il comptait s'entretenir à cette fin avec le duc de Hamilton, qu'il ne connaissait d'ailleurs pas et dont il ignorait l'influence réelle. Les propositions de Hess étaient à peu près les suivantes : l'Allemagne aurait toute liberté d'action pour sa politique d'espace vital sur le continent européen ; en échange, elle garantissait l'intégrité de l'Empire britannique.
Tandis que les Anglais prenaient connaissance de ces propositions et, sans autre commentaire, le firent prisonnier, Hitler, profondément bouleversé, proclamait que si Hess revenait en Allemagne, il l'enverrait dans un asile d'aliénés ou le ferait fusiller. Au cours d'une réunion qui eut lieu le 13 mai, Hitler apparut "les yeux pleins de larmes et vieillit de dix ans" ; il déclara à Goebbels que cette évasion était "plus grave que la désertion d'un corps d'armée".
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Vidéo de Joachim C. Fest
La Chute (Der Untergang), un film allemand réalisé par Oliver Hirschbiegel et sorti en 2004. L'histoire est consacrée aux évènements et circonstances liées à la mort d'Adolf Hitler. Bande-annonce
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