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EAN : 9782265097452
360 pages
Fleuve Editions (13/02/2014)
3.64/5   43 notes
Résumé :
Depuis la mort du roi Uther, le royaume des hommes est un champ de ruines livré aux appétits des barons. Seul capable de restaurer l’autorité de ses aïeux, le roi Arthur est poussé sur le trône par le mage Merlin. Mais tandis que ce dernier lui recommande de revenir à l’ordre ancien, en restituant les talismans dérobés aux peuples vaincus, d’autres conseillent au roi d’entamer une nouvelle quête du Graal : la recherche du chaudron de la connaissance, propriété des e... >Voir plus
Que lire après Guinevere la dame blancheVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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S'il y a bien un auteur français qui a su ces dernières années exploiter la matière de Bretagne et s'imposer dans le domaine de la fantasy, c'est bien Jean-Louis Fetjaine. Après sa fameuse « Trilogie des elfes » et son diptyque « Le pas de Merlin »/« Brocéliande », l'auteur revient à la légende arthurienne avec un nouveau roman consacré à l'un des personnages emblématiques du mythe : Guenièvre. Lorsque la jeune reine fait sa première entrée remarquée à Camelot, Arthur est un roi déjà vieillissant, ne se faisant guère d'illusion sur les sentiments qu'il inspire à sa sublime mais distante nouvelle épouse. Lancelot, bien que plus âgé que son suzerain, semble en revanche davantage attirer l'attention de la belle, capable de susciter l'amour le plus fou aussi bien que la haine la plus pure dans l'entourage du roi. Ajoutez à cela une demi-soeur rongée par l'amertume et l'ambition, un fils incestueux propulsé sur le devant de la scène politique et un puissant seigneur aux intentions malveillantes et vous obtiendrez un véritable panier de crabes. Jusque là pas vraiment de surprises : on retrouve tous les personnages et toutes les caractéristiques propres à la légende arthurienne classique. L'auteur s'inspire d'ailleurs directement de l'un texte fondateur du mythe dont certains épisodes restent toutefois assez peu souvent évoqués pour parvenir à quand même surprendre le lecteur.

Comme dans ses précédents romans, l'auteur a cela dit tenu à intégrer au mythe arthurien originel quelques éléments de fantasy, à commencer par le peuple des elfes, élégantes créatures en profonde connexion avec la nature depuis peu retirées du monde des hommes dont ils n'apprécient guère la fougue et l'ambition. Parallèlement aux manigances ourdies par Morgause et Mordred, on assiste également à la montée d'une ancienne menace prenant la forme du retour d'êtres de cauchemars : orcqs, gobelins... Jean-Louis Fetjaine n'a manifestement rien perdu de son talent de conteur et on se laisse aisément (re)prendre au charme de cette histoire dont on connaît évidemment déjà la plupart des rebondissements mais qu'on prend malgré tout énormément de plaisir à relire. le style de l'auteur y est bien sûr pour beaucoup et c'est avant tout lors des scènes les plus épiques que celui-ci donne la pleine mesure de son talent. Je suis un peu plus nuancée concernant le traitement du personnage de Guenièvre, bien qu'il faille reconnaître que l'idée initiale de l'auteur et le mystère qu'il laisse planer concernant sa véritable nature ne manque pas d'originalité. Les lecteurs qui avaient eu l'occasion de lire et apprécier les précédentes contributions de l'auteur à la légende arthurienne seront quant à eux ravis de retrouver certains des personnages déjà mis en scène à commencer par celui de Merlin, toujours aussi attachant et énigmatique.

Pari réussi pour Jean-Louis Fetjaine qui rajoute avec ce roman une nouvelle pierre à son déjà conséquent édifice qui lui permet aujourd'hui d'occuper une place de choix dans le monde de la fantasy française. Si « Guinevere » n'est certainement pas son ouvrage le plus marquant, on en retrouve pas moins avec grand plaisir Arthur, Lancelot, Merlin, Gauvain et toutes ces autres figures légendaires qui continuent aujourd'hui à peupler l'imagination de millions de lecteurs.
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Me voilà conquise par cette vision du mythe arthurien, assez différente de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent.

Il n'est plus utile de présenter Jean-Louis Fetjaine, l'un des maîtres incontestés de la fantasy arthurienne française.
C'est toujours un plaisir pour moi de retrouver ce registre que j'aime tant, alliant le merveilleux aux codes chevaleresques. Si j'avais bien aimé les deux premiers tomes de sa trilogie des elfes, (et un peu moins le troisième) je suis vraiment convaincue par cette réinterprétation de la légende arthurienne. Comme d'habitude, l'on va retrouver les figures propres à la matière de Bretagne, Arthur, devenu roi grâce à Excalibur, son mentor et ami le mage Merlin, les braves chevaliers de la Table Ronde menés par le valeureux et torturé Lancelot, sans oublier la famille proche d'Arthur, sa mère Ygraine, sa soeur Morgause, Mordred, le fils illégitime et j'en passe. Morgane est absente du récit, mais c'est donc Morgause qui incarne la demi-soeur traitresse et avide de pouvoir.
Malgré un récit assez trivial où la guerre est au centre des préoccupations, ce sont bien les femmes qui mènent la danse ici. Elles incarnent à la fois la soif de pouvoir et la domination érotique et sont nettement les grandes instigatrices des complots qui se trament tout au long de l'histoire.
Relativement loin du mysticisme des Dames du Lac de Bradley, Jean-Louis Fetjaine manie une plume qui n'en est pas moins enchanteresse. le style illustre parfaitement les subtilités du vocabulaire médiéval et c'est sans grand difficulté que le lecteur sera ainsi propulsé à travers les siècles pour revivre l'exaltation des tournois et prendre part aux enjeux politiques de la noblesse d'épée.
Entre fragments littéraires traduits du vieux français et imagination très fertile, l'auteur nous emporte au coeur d'intrigues complexes, où la noirceur et la brutalité n'épargne personne. Les personnages sont tous impliqués plus ou moins indirectement et à leur insu dans des engrenages politiques et des histoires de vengeance aux conséquences bien souvent tragiques. Malgré cette trivialité non dissimulée, il reste quand même un tout petit peu de place pour la magie elfique, avec la présence très discrète ici de Lliane (figure principale des ouvrages Les chroniques des elfes et de la Trilogie des elfes). le point positif est le plaisir évident de retrouver une figure bienveillante, et connue du cycle arthurien de l'auteur, et pour les autres, cela vous donnera peut-être envie de découvrir les précédents romans écrits par l'auteur.

La quête du Graal n'est clairement pas le propos du livre, et l'accent est plutôt mis sur les relations entre personnages et sur le développement de leur psychologie et de leurs rôles assez contradictoires.
J'ai vraiment apprécié ce que Fetjaine a fait du personnage de Merlin. le récit se gausse presque de cette légende qui veut que Merlin soit le fils du Diable (interprétation qui pour moi rime avec affabulation, puisque je ne vois clairement pas en quoi un mage celte héritier d'Avalon pourrait être lié à une image typiquement chrétienne...désolée Chrétien de Troyes). Ceci étant dit, le Merlin de cette histoire n'a rien à voir avec l'enchanteur manipulateur que l'on a tendance à imaginer. Vieil homme au coeur lourd, dépassé par les évènements, son incompréhension face à la religion unique, et sa peine de voir les anciennes coutumes disparaître sont assez touchantes.
Mais tandis qu'il nous montre un Merlin vieux, fatigué et nostalgique, il fait de la jeune reine Guinevère la détentrice d'une aura sombre et funeste. Si à l'accoutumée ce n'est pas un personnage très adulé, ici elle devient réellement un personnage détestable et redoutable.Alors, est-elle la victime d'une fâcheuse manipulation, ou est-ce la révélation de sa véritable nature ? C'est ce que ce roman nous invite à découvrir.
Il est également bon de retrouver un Arthur qui, pour une fois, n'est pas omnipotent. Tiraillé entre son devoir, et en proie aux doutes, il est perdu et plus faible que jamais face à une femme à la beauté vénéneuse et aux desseins mystérieux.
Nous retrouvons aussi un Lancelot, dont la bravoure ne fait aucun doute, mais qui n'est pas exempt de faiblesses, et qui est complètement perdu et malheureux face à l'amour impossible qu'il nourrit vis à vis de la reine.
Ce n'est donc clairement pas l'amour courtois qui est visé dans ce récit, mais plutôt un jeu d'intrigues et de complots, de trahisons et de vengeance où la domination par les armes est une préoccupation de chaque instant. La quête du Graal est donc pour une fois, laissée de côté au profit de talismans plus antiques, mais tout aussi importants symboliquement.
A l'aide de chapitres d'une longueur idéale, la narration est parfaitement maîtrisée, on alterne passages contemplatifs et scènes d'action, on découvre les points de vue des différents personnages, le tout savamment dosé, sans aucune lassitude ni perte de rythme.

Finalement, Jean-Louis Fetjaine nous propose un duel au sommet entre deux personnalités relativement effacées dans la légende arthurienne, Morgause et Guenièvre. Il tisse une intrigue palpitante et puise directement dans les codes chevaleresques et dans les influences celtes pour nous proposer une version originale de cette légende épique.

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Guenièvre ou Guinevere est avec Morganne et Viviane, la femme la plus célèbre des légendes arthuriennes, épouse du roi Arthur qu'elle trompe avec le preux Lancelot. On a d'elle l'image d'une reine effacée, dissimulée derrière ses deux amours, le valeureux Arthur sauveur et défenseur des bretons et l'idéal Lancelot, une image véhiculé par les romans de Chrétien de Troyes notamment. Pourtant elle ne devrait pas être si accessoire qu'on ne le croit : son étymologie dit tout. Son nom gallois, Gwenwyffar veut dire " Blanc Fantôme" et dans les légendes celtiques, la dame Blanche n'est pas qu'un spectre quelconque mais une entité liée aux Sidhes dont l'apparition troublante annonce le malheur. C'est de cette signification que se base Jean-Louis Fetjaine pour composer ce dernier tome de sa saga des Elfes.
Avant toute chose, je préviens que je n'ai lu aucuns des volets elfiques et que j'ai découvert l'auteur par Guinevere, attirée depuis toujours par les réécritures sur la légende arthurienne et notamment par les membres du beau sexe qu'on dit " faible" et que par conséquent les mentions de guerre avec les monstres ou les nains m'avaient bien décontenancée. En revanche, pour le reste je me suis bien adaptée sans être perdue car ce tome-là se veut avant tout centrée sur le monde arthurien et guère des elfes et bien qu'il est la conclusion de la série si j'ai compris, il me convient également en tant que nouvelle version d'un grand roman médiéval, La Mort le Roi Artu dont j'avait consacré une critique et qui est souvent cité dans l'oeuvre présente d'ailleurs.
Aprés un temps de chaos où des guerres se sont succédés sans répit depuis la mort d'Uther Pendragon, son fils Arthur instaure la paix en prenant pour épouse la fille d'un de se soutiens Leodagan de Carmelide, la belle Guinevere dont la beauté angélique est chantée par les bardes. Malgré la menace des orcs voulant détruire le royaume sous l'impulsion du sombre Méléagant et la méfiance des barons qui guignent bien le pouvoir, tout semble aller pour le mieux. Mais ce que personne ne s'attend est que la mariée pourrait être un cadeau empoisonnée... car Guinevere est loin d'être la simple blonde sans cervelle et soumise à son époux...
Fetjaine s'inspire de la tradition arthurienne, et notamment ses codes, le royaume d'Arthur étant médiéval avec ses chevaliers, ses tournois et ses blasons et le langage en est coloré d'archaïsme. Les elfes sont bien là, traces de la féerie présente dans les mythes mais tout est dans un esprit mélancolique et inéluctable : dès le début, on est prévenu que tout va mal finir. C'est la fin d'un monde se déroule sous nos yeux, un monde baigné par la magie qui se dissipe sous la domination des hommes et d'une religion fanatique, les elfes quittent l'univers des hommes pour les île enchantées et se raréfient et que l'équilibre celtique agonise sous les passions humaines. Un sentiment d'amertume plane tout au long du récit, lié à l'impuissance de ses personnages qui quoi qu'ils fassent, ne peuvent arrêter le cours de l'histoire.
Les femmes jouent des rôles majeurs dans Guinevere, à commencer par elle. Guinevere est froide, insensible aux hommes dont elle inspire le désir pourtant, une femme qui manigance pour avoir le pouvoir, incarnant le destin inéluctable du monde des hommes dont ils lui dénient ses capacités. Une manipulatrice minutieuse bien loin de la mièvre reine demeurant dans le château, organisant même son propre enlèvement ! Elle n'est pas seule à conspirer : lumière faite sur Morgause la demi-soeur d'Arthur dont elle ne pardonne pas qu'il soit le fils de celui qui a usurpé sa mère, et qui veut son trône en jouant notamment de leur fils né de l'inceste, Mordred. Quant aux femmes elfes, elles demeurent en retrait, observant le déclin, entre Lliane la reine féerique qui regrette la fin du temps et sa fille Morgane qui apprend ses pouvoirs. Des femmes qui comprennent mieux le spirituel et les sens contrairement à leurs compagnons qui sont guère finauds. Il faut dire que la galerie masculine n'est pas très reluisant, Arthur est un vieil homme fatigué par les combats conscient de ses défauts et de ses faiblesses mais qui ne fait rien pour arrêter les désastres à venir, Mordred son fils est un adolescent perdu manipulé par tout le monde et qui n'est pas l'instigateur machiavélique et roué traditionnellement, tandis que Merlin l'enfant des forêts prend peu à peu une retraite constant qu'il ne peut changer les hommes. Seul Méléagant semble se distinguer, bien qu'il échoue aussi à sa quête, un individu dangereux et jaloux du destin.
La décrépitude est là aussi dans le monde humain, qui n'est pas aussi glorieux que dans les chansons des gestes, boueux et sanglant. Même le château de Camelot est austère et peu confortable. le royaume d'Arthur est décidément gris et sans éclat, emporté dans la violence naissant par les basse concupiscences humaines et se concrétisant par la bataille de Camlann, qui est d'un désespoir sans nom. Et même le rythme du roman est lent et morne, ce qui peut en décourager beaucoup.
Fetjaine à une jolie écriture, soignée sans être exceptionnelle, imitant bien le ton médiéval des romans moyenâgeux sans en faire trop. La sobriété du style convient justement à l'atmosphère lugubre du roman.
Un roman arthurien bien élégiaque et peu joyeux donc, mais qui réinterprète la légende bretonne et surtout un personnage souvent cantonnée à la simple épouse adultérine sans personnalité.
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Résumé : "Depuis la mort du roi Uther, le royaume des hommes est un champ de ruines livré aux appétits des barons. Seul capable de restaurer l'autorité de ses aïeux, le roi Arthur est poussé sur le trône par le mage Merlin. Mais tandis que ce dernier lui recommande de revenir à l'ordre ancien, en restituant les talismans dérobés aux peuples vaincus, d'autres conseillent au roi d'entamer une nouvelle quête du Graal : la recherche du chaudron de la connaissance, propriété des elfes. le mariage d'Arthur avec Guinevere, fille du roi Léo le Grand de Carmelide, semble un instant calmer le jeu. Mais Merlin découvre alors que la jeune femme est en réalité un démon des Terres Noires, dont le véritable nom, Gwenwyfar, signifie Blanc Fantôme. Une Dame Blanche annonciatrice de grands désastres…

Quatrième de couverture
Lorsque Arthur épouse Guinevere de Carmelide, le royaume de Camelot semble retrouver un peu de l'éclat ancien, du temps de l'alliance entre les elfes et les hommes. Merlin met cependant le roi en garde : la beauté et l'apparente fragilité de la jeune reine cachent une nature bien plus effrayante, dont son nom véritable Gwenwyffar, "Blanc Fantôme" est le sombre présage. Alors que des armées de monstres, qu'on croyait vaincues à jamais, se répandent de nouveau sur les terres des hommes, Camelot s'enfonce peu à peu dans la guerre, les complots et les trahisons. Et chaque fois, Guinevere est au centre des intrigues. Entre la Dame blanche et le mage d'Arthur, un combat s'engage pour la survie du royaume."

Alors là pour une surprise, c'est une surprise!
Oubliez la douce et innocente Guenievre des légendes Arthuriennes. Jean Louis Fetjaine nous offre un portaportrait peu glorieux de la reine du célèbre roi Arthur. Manipulatrice, froide, et calculatrice, on ne peut que la detester. Et pourtant, au fil des pages, on se rend compte que l'auteur n'est pas tendre non plus avec Arthur lui-même. Décrit comme vieux, barbu et sale on est bien loin du mythe qui fait rêver. On en viendrait presque à comprendre cette pauvre Guinevère... si ses desseins n'étaient pas si sombres.
Quant à Camelot, exit le magnifique château de contes de fées! Nous avons droit à une forteresse de pierres, froide, laide, sale et sans aucun confort.
J'ai beaucoup aimé cette version aigre de l'histoire du roi Arthur et de ses chevaliers car si les grands événements tels que la rencontre entre Guinevère et Lancelot, la Dame du lac Vivienne, on ne verse pas le melo ou dans le romantisme.
Cela demande aussi de l'adaptation de la part du lecteur. Il faut oublier ce que l'on sait pour être réceptif à cette version. Morgane est quasiment absente et Mordred n'est pas son fils mais celui que Morgause, une autre demie soeur d'Arthur à eu avec lui.
Un point négatif tout de même, je trouve Merlin assez ffade dans ce livre alors qu'il a une place de choix dans la narration. Mais le prétexte que le destin du monde est joué d'avance, il laisse Arthur sombrer au lieu de l'aider à se sauver et à sauver son royaume
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J'attendais la conclusion de la série Arthurienne de Fetjaine avec une grande impatience car les trilogies des elfes de l'écrivain figurent parmi mes coups de coeur et mes grandes découvertes en Fantasy.

Pourtant, j'appréhendais cette lecture à cause du titre : honneur à un personnage central de la légende Arthurienne que je n'ai jamais aimé, celle par qui tout le mal arrive, la fade Guenièvre du cycle. Mes appréhensions se sont trouvées confirmées, mais pas en raison du traitement classique réservé à la reine, au contraire. Sous la plume de Fetjaine, Guinevere incarne une figure bien sinistre, à la volonté implacable, annonciatrice de mort, la Gwenyffar galloise, autrement dit la Dame blanche.

Si j'ai pris plaisir à lire la conclusion de cette vaste fresque entreprise avec le Crépuscule des elfes, je dois bien avouer que j'ai été considérablement déçue. Déçue d'abord par le rôle échu aux femmes. Oh certes, elles sont fortes, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais elles sont manipulatrices, indignes de confiance, avides de pouvoir, impitoyables, Morgause et Guinevere représentent brillamment leur sexe sur ce plan là. Chez Fetjaine, la femme, reine ou suivante, se fait catin, presque logiquement, et tous les hommes du cycle, d'Arthur à Lancelot en passant par le répugnant Méléagant, se laissent gouverner par leur sens. Qu'on glisse dans leur couche une belle femme lascive et c'est est fini de la sagesse et de l'intelligence. Et on complote, et on trahit et on se laisse berner… En définitive, on peut grossièrement dessiner deux camps : celui, primaire, des hommes, si faibles et si aveugles, qui ne songent qu'à batailler ou forniquer et celui des femmes, qui ne veulent que le pouvoir. Pas un gramme de douceur dans ce monde de brutes !

C'était bien là l'une des stupidités magnifiques des hommes qu'il n'avait jamais bien comprises, depuis le temps qu'il vivait parmi eux… Cet acharnement à tuer ou se faire tuer pour des riens, une parole, une bannière, une femme…

Ma seconde déception tient à l'intrigue. La bataille finale contre les Monstres, même si elle s'intègre dans la tragédie Arthurienne qui voit la mort d'Arthur et de Mordred, est une répétition de toutes les batailles se déroulant dans les trilogies des Elfes précédentes. Aucune surprise n'est possible, on sait exactement comment elle va se dérouler, sur quel massacre elle va déboucher, mais je reconnais l'auteur sait à merveille, et comme à son habitude, restituer ces carnages, propres à donner des frissons.

Et pourtant, malgré ces réserves, le roman tient ses promesses notamment grâce à ce subtil mélange dont Fetjaine est coutumier : la rencontre des Elfes et des hommes, la seule présence de la reine Lliane et celle, enchantée, de Merlin suffiraient à elles seules à faire renaître la magie du cycle. Mais ces deux personnages demeurent hélas bien trop en retrait, laissant la plus grande place aux hommes, à leurs désespérantes faiblesses et leur goût pour la guerre.

Avec la mort d'Arthur, la disparition d'Excalibur, c'est la fin d'un monde, celui de Merlin, celui de Lliane, et tout le roman baigne dans cette atmosphère de mélancolie et de désenchantement particulièrement déprimante. le Mal demeurera dans le monde des hommes, tant pis pour nous.

PS : une couverture fabuleuse, extrait d'un tableau d'un préraphaélite, Franck Cadogan Cowper : Lancelot Slays the Caitiff Knight Sir Tarquin
Lien : https://labibliothequedefolf..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
03 février 2014
Avec La Dame Blanche, l’auteur renoue avec un domaine qu’il maîtrise parfaitement, après une trilogie consacrée à la “jeunesse” de Lliane quelque peu décevante car finalement un peu trop générique et parfois comme en mode “pilotage automatique”.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le pire était cette sérénité retrouvée, sous un pâle soleil d'hiver qui faisait étinceler l'herbe et les cuirasses, les armes de fer et les faces livides des cadavres. Pire encore, cette indifférence de la nature toute entière, terre et vent, à la folie des hommes. Tuez-vous par centaines, par milliers, les nuages ne s'arrêteront pas de défiler ni l'herbe de se couvrir de rosée ! Il aurait fallu qu'il pleuve, qu'une tempête ravage le pays, que la terre elle-même gémisse, à l'heure où le rêve de Camelot prenait fin !
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C'était bien là l'une des stupidités magnifiques des hommes qu'il n'avait jamais bien comprises, depuis le temps qu'il vivait parmi eux... Cet acharnement à tuer ou se faire tuer pour des riens, une parole, une bannière, une femme...
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Il ne fallait pas tenter d’asservir le monde, de le dominer par la force, car alors on ne faisait qu’exalter un sentiment de résistance basé sur tout ce qu’il avait rejeté. Il fallait laisser les hommes s’abîmer dans cette soif de puissance propre à leur nature, et ainsi ruiner les espoirs de ce roi qui avait mis fin aux guerres incessantes, livrer à nouveau son royaume à la fureur, la discorde et la haine.
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Devenir chevalier était le rêve de chaque enfant mâle, le seul moyen d'échapper à la lente agonie d'une vie de paysan. C'était aussi le rêve de chaque homme d'armes, de chaque archer, de chaque éclaireur, et les chevaliers, eux, rêvaient d'être remarqués par leurs prouesses, afin de se hisser dans la hiérarchie, de faire connaître leur nom, d'obtenir une parcelle de pouvoir. Et quel pouvoir pouvait être plus grand que celui de décider de la vie ou de la mort des autres hommes ?
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L’homme, contrairement à ce qu’enseignaient les moines, n’était pas bon. Pas plus que n’importe quel autre animal de la Création. Chacun, bien sûr, pouvait éprouver de l’amour, de la compassion, toutes sortes d’émotions émollientes, mais il y avait en chaque créature au moins tout autant de haine, de violence, de mépris. Assouvir sa colère, ses envies, son emportement, était tellement plus facile et tellement plus agréable que de les museler !
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Vidéo de Jean-Louis Fetjaine
Jean-Louis Fetjaine vous présente son ouvrage "La science-fiction pour les nuls" aux éditions First.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2346174/jean-louis-fetjaine-la-science-fiction-pour-les-nuls
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