AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782970098447
224 pages
TheBookEdition.Com (19/10/2015)
4.18/5   36 notes
Résumé :
Les Bouches de Bonifacio. Corse-du-Sud. Détroit maritime international séparant l'Île de Beauté de la Sardaigne.

Septembre 1943. Hitler projette d'y faire remonter ses troupes en direction de Bastia, suite à la capitulation de l'Italie. Pour contrecarrer les plans du Führer, un petit groupe de résistants oeuvre dans l'ombre de l'Opération Vésuve lancée par de Gaulle, visant la libération de l'île.

Juillet 2015. Un cadavre est retrouvé, flot... >Voir plus
Que lire après Les BouchesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ca fait un moment déjà que le nom de Nicolas Feuz, un auteur suisse romand, me trotte dans les oreilles.
Ca fait longtemps déjà que j'aurais dû me plonger dans ses intrigues car, il faut le dire, sa plume est audacieuse, pertinente, juste et percutante.

Les Bouches, comme ce détroit maritime séparant la Corse de la Sardaigne.
Les Bouches, comme celles qui cachent des dents mordantes, violentes, troublantes, attirantes.
Les Bouches, comme ce roman historique très bien ficelé qui a su me plonger au coeur d'une Histoire dont je ne connais qu'une infime partie.

L'intrigue se joue entre différentes époques.
On suit quelques résistants durant la seconde guerre mondiale, lors d'assauts allemands et de batailles alliées et corses pour tenter de protéger l'Ile de Beauté.
On observe, dans les années 80, Eric Beaussant enfant regardant les corps de ses parents inanimés, remontés après une plongée à l'issue dramatique.
On enquête, en 2015, aux côtés de ce même Eric Beaussant, adjudant-chef, de retour en Corse pour son travail, pour trouver des réponses et chercher ses racines.
Les chapitres mêlent les différents épisodes donnant un éclairage pertinent qui maintient le suspense jusqu'au bout.
On croit savoir... Et on s'aperçoit qu'on s'est trompés. Et ceci jusqu'à la dernière page.

J'ai été impressionnée par la recherche de Nicolas Feuz, ses sources historiques si précises, par ses connaissances de l'anatomie humaine et de la médecine chirurgicale qui m'a fait pâlir de mal-être en lisant certaines descriptions.
J'ai été surprise par sa maîtrise de l'écriture policière, par l'ingéniosité de la construction de son récit, par l'aisance de son style qui coule, qui nourrit, qui appelle.
Ce roman est une superbe découverte !
Je vous le recommande vivement.
Je me précipite sur ses autres écrits qui, selon les critiques, sont encore meilleurs que celui-ci.
Commenter  J’apprécie          162
J'ai lu et apprécié ce livre dès sa sortie, en 2016 je crois mais je ne l'avais pas chroniqué parce qu'à l'époque j'avais un gros problème informatique sur le blog. Je l'ai relu à l'occasion de la sortie de L'ombre du Renard pour me rappeler en détail de la première aventures d'Eric Beaussant, je me suis aperçue avec plaisir que je m'en souvenais bien en fait.

Eric est sous-officier de gendarmerie, il revient en Corse après avoir quitté l'île plus de vingt ans auparavant. Il est affecté à Bonifacio et dès son arrivée, il est confronté à un meurtre barbare. La victime a les yeux et les paupières arrachés, puis un deuxième homme subit le même sort. Sur le plan privé, la situation d'Eric n'est pas facile : Ses parents sont morts lors d'un accident de plongée en 1982 alors qu'il n'avait que sept ans, son grand-père Emile est aveugle et muet, suite aux tortures subies durant la guerre. Il a été recueilli avec Emile par son ami Enzo Mariani. Enzo et Emile sont deux héros de la résistance corse, dont Eric connaît l'histoire par coeur. Il a été élevé avec Hélène, sa petite fille par Enzo. A l'adolescence, ils sont tombés amoureux, mais Eric n'a jamais pu faire le deuil de ses parents et c'était trop lourd pour lui d'être le petit fils d'un héros, il s'est donc enfui à sa majorité.

En parallèle, on nous relate les évènements de 1943 dans le maquis corse de manière très détaillée et passionnante. Enzo et deux de ses amis, qui n'ont pas survécu à la guerre, en sont les héros. Mais l'enquête d'Eric semble le ramener à cette époque, car les causes de ces meurtres sauvages dépassent sans doute les enjeux du braconnage de corail rouge.

Comme toujours avec Nicolas Feuz, la fin est renversante, c'est sa marque de fabrique. L'histoire est très bien ficelée et convaincante, le récit de l'enquête actuelle s'enracine à merveille dans la partie historique. le roman est vraiment très agréable à lire. Je ne m'étendrai pas sur le style, si ce n'est pour souligner les énormes progrès réalisés par l'auteur depuis et qui sont particulièrement flagrants dans L'ombre du Renard.

Les deux livres sont complémentaires mais peuvent être lus sans problème indépendamment l'un de l'autre, ce n'est pas une suite, du moins pas directement. Aucune trace de Michel Mariani, le frère d'Hélène ici, ni de leurs cousins ou de leurs activités mafieuses, même si Enzo est tout sauf un gentil grand-père, et aucun enquêteur suisse en vue non plus. Disons que le combat entre les nazis et la famille Mariani continue dans le nouveau roman.

J'ai beaucoup aimé la manière de conjuguer passé et présent, l'histoire est vraiment passionnante et le seul point faible du livre est son style, mais heureusement Nicolas Feuz a corrigé, et bien corrigé cette lacune. Ce fut un coup de coeur et ça le reste. Je trouve aussi très agréable pour les fidèles lecteurs qui suivent l'aventure depuis le début de retrouver des personnages déjà croisés ailleurs, et ceci de façon très dynamique, car le personnage d'Eric a évolué au cours de ses deux aventures. J'ai aussi beaucoup aimé le fait que les choses ne sont pas manichéennes, comme le dit Enzo il y a aussi eu des tortionnaires parmi les résistants et des soldats allemands qui n'étaient pas de nazis et n'ont rien demandé. le bien et le mal cohabitent en chacun de nous s'expriment selon les circonstances.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          100
J'étais relativement sceptique quant à lire ce livre. Je l'avoue, je ne suis pas trop fan des récits de guerre et autre truc du genre mais comme on dit chez nous, j'ai été très largement déçue en bien !!!
J'ai attaqué page après page et me suis très vite retrouvée embobinée dans un truc de fou ! le suspens et la trame de l'histoire en fond un page-turner incroyable. On rebondit comme une puce d'un événement à l'autre sans avoir le temps de faire ouf. Superbement bien documenté, même si un chouia trop parfois. On navigue au travers de cette île magnifique, on voyage, on découvre et on se fait bluffer....littéralement !
Un style très mec, haletant sans une minute de répit. Une plume directe et précise. Beaucoup de dialogues, peu d'émotions mais de l'action, du sang et surtout un suspens mené de main de maître. Un bon vrai polar !
Vite lu, on arrive à la fin et on fait wow j'aurai jamais imaginé...encore une fois, je réitère mon commentaire fait pour "Emorata" du même auteur. Si quelqu'un réussi à trouver le dénouement de l'histoire, je lui paye à souper !!!
Clairement sa marque de fabrique !!!
Nicolas Feuz a réellement l'art de te mener en bateau et de te torpiller au moment où tu ne t'y attends le moins ...
A lire sans aucune modération !
Lien : http://www.sangpages.com/201..
Commenter  J’apprécie          80
THE polar de l'année 2016 ! La Suisse compte de nouveaux auteurs de polars, comme Marc Voltenauer, Sébastien Meier ou Joseph Incardona, mais s'il y en a un qui a eu le mérite de "créer la nouvelle vague" du polar romand, c'est bien Nicolas Feuz. Procureur de profession, il sait ce dont il parle, sans toutefois noyer le lecteur dans des leçons de droit. Non, son truc, c'est le sens du suspense, de l'action et, surtout, des rebondissements. Que ce soit dans sa trilogie massaï, La septième vigne, Emorata ou Les Bouches, il s'illustre en véritable Maître de la surprise. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que France 3 l'a surnommé "le roi du polar helvétique". A dévorer sans modération !
Commenter  J’apprécie          50
Les Bouches est un polar historique bien ficelé qui nous emmène en Corse sur les traces de quelques actions qui prennent leurs racines lors de la seconde guerre mondiale.
Une histoire somme toute assez sordide, parsemée de cadavres bien sanglants, faite de mensonges et de non-dits qui distillent un suspens prenant…
Quelques scènes d'action, bien décrites par la plume précise et agréable de Nicolas Feuz, nous tiennent en haleine tout du long, on pourrait dire dans le Feuz de l'action (bon elle était facile celle-là, les puristes me pardonneront).
Une belle découverte de cet auteur suisse romand qui mérite à être lu, pas mon dernier Feuz !

Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Des pieds à la tête, le cadavre présentait de nombreuses et profondes lacérations. Ça et là, des os brisés perforaient la peau. L'eau de mer avait nettoyé les plaies et absorbé le sang qui avait dû s'en échapper jusqu'à la dernière goutte. La couleur des chairs exsangues variait du blanchâtre au noir, en déclinant toutes les nuances de violet.
Les jambes étaient écartées et légèrement repliée. Le corps évoquait un peu la position de l'accouchement, mais c'était celui d'un homme dans la fleur de l'âge. Pieds nus, il ne portait qu'un short et un polo déchirés en de multiples endroits.
Le torse bombé vers le ciel avec ses bras écartés, il avait la tête tirée en arrière, comme s'il avait voulu dans un dernier élan de rage ou de désespoir, hurler toute sa douleur au monde des vivants. A chaque vague, l'eau pénétrait dans sa bouche grande ouverte et en ressortirait aussitôt. Le rictus provoqué par les lèvres figées et violacées témoignait de l'horreur des derniers instants.
Sous une chevelure noiraude partiellement dégarnie, les yeux avaient disparu. Les paupières n'existaient plus, déchirées tout autour des cavités orbitales. Celles-ci avaient perdu leurs globes, mais au lieu d'exprimer le néant, elles étaient remplies de sable grossier et de déchets de coquillages, ce qui conférait au cadavre des allures de poupée de cire morbide.
Ces horribles "yeux" terreux contrastaient avec la beauté du site.
Commenter  J’apprécie          20
Résigné, Beaussant fit demi-tour.
Ce fut le choc.
Son coeur fit un bon dans sa poitrine.
Johnny n'était pas dans le maquis.
Il ne fuyait pas la police.
Il était ici.
Son corps était ici.
Dans la lanterne.
Il était mort.
Il tournait.
Tournait.
Et tournait encore.
Attaché au dos du système optique, son cadavre dansait, les bras en croix et les pieds entravés par une corde. Comme un Christ crucifié aux barres métalliques soutenant la lentille de Fresnel, il était entièrement nu, la tête rejetée en arrière, comme s'il cherchait le salut dans le ciel.
Commenter  J’apprécie          30
- Dis-moi, Hélène, chuchota-t-il. Est-ce que tu jouis toujours aussi bruyamment ?
Elle ne répondit pas. Elle savait qu'elle allait y laisser son coeur et son âme. Comme la nuit où il l'avait déflorée sur le rocher de la Madonetta et la plage de Fazzio.
Commenter  J’apprécie          70
Des pieds à la tête, le cadavre présentait de nombreuses et profondes lacérations. Ça et là, des os brisés perforaient la peau. L'eau de la mer avait nettoyé les plaies et absorbé le sang qui avait dû s'en échapper jusqu'à la dernière goutte. La couleur des chairs exsangues variaient du blanchâtre au noir, en déclinant toutes les nuances de violet.
Les jambes étaient écartées et légèrement repliées. Le corps évoquait un peu la position de l'accouchement, mais c'était celui d'un homme dans la fleur de l'âge. Pieds nus, il ne portait qu'un short et un polo, déchirés en de multiples endroits.
Le torse bombés vers le ciel avec ses bras écartés, il avait la tête tirée en arrière, comme s'il avait voulu dans un dernier élan de rage ou de désespoir, hurler toute sa douleur au monde des vivants. À chaque vague, l'eau pénétrait dans sa bouche grande ouverte et en ressortait aussitôt. Le rictus provoqué par les lèvres figées et violacées témoignait de l'horreur des derniers instants.
Commenter  J’apprécie          10
L'homme ne tira pas. Il rabaissa son arme et passa à côté de Mariani, qui ne bougea pas. Il monta les escaliers et gagna la sortie. Le Corse demeura pétrifié quelques secondes, ne parlant pas à comprendre ce qui venait de se produire.
Son adversaire était-il un lâche ?
Ou simplement un humain ?
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Nicolas Feuz (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Feuz
VLEEL Slatkine Special Justice Vincent Courcelle Labrousse et Nicolas Feuz
autres livres classés : littérature suisseVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (112) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2831 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..