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EAN : 9782081278578
242 pages
Flammarion (25/05/2012)
3.7/5   118 notes
Résumé :
La veille de son mariage avec la jolie Viviane, Fernand de Bois d'Enghien tente sans succès de rompre avec sa maîtresse, la chanteuse de music-hall Lucette Gautier.
Mais la future belle-mère de Bois d'Enghien, la baronne Duverger, invite la jeune femme à chanter lors de la cérémonie. Lucette accepte sans savoir que le futur marié n'est autre que son amoureux... Pour compliquer le tout, débarquent à l'improviste un clerc de notaire "par profession, littérateur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Chez Feydeau, les portes claquent, le verbe sonne haut cinglant, l'habileté de l'intrigue libère une énergie fulgurante qui nous submerge sans répit.
Il écrivait ses comédies comme des tragédies qui finissent en catastrophe dans un burlesque éblouissant.
Je vous invite à voir et revoir la pièce jouée par les comédiens du français dans la mise en scène de Jérôme Deschamps. Bouzin, le compositeur raté est interprété par le talentueux Christian Hecq, un de Funes moderne irrésistible, son illustre aîné l'a sans aucun doute adoubé de là-haut.
Le 5 juin 1921, à 58 ans, Georges Feydeau meurt fou dans un asile. Et les asiles à cette époque. . .
Aujourd'hui, son génie inventif, subtil, riche, moderne, nous enchante encore. Il touche le bout de notre âme qui frissonne soudain devant le bateau ivre de l'humanité, balloté sans cesse par les tempêtes, alors qu'il résiste sans sombrer.
Le RIRE : la seule arme devant laquelle nous devrions succomber.
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C'est une pièce de théâtre en trois acte, assez longue pourtant mais qui fourmille de rebondissements, de coups de théâtre et l'humour est souvent présent.
Cette découverte de Feydeau, je ne la regrette pas : même si le texte n'est pas flamboyant, l'intrigue est vraiment bien cousue (malgré quelques longueurs) et on ne s'ennuie pas, on rit même. Cette pièce, bien que dépassée historiquement (mariages arrangés, rôle de la famille, de la femme), reste tout à fait d'actualité et les situations cocasses qui fourmillent (l'importun qui sent mauvais, se retrouver en caleçon dans le couloir avec la porte fermée, réfléchir à réussir sa rupture) font penser à des situations déjà vécues.
Un bon moment à passer, encore meilleur à jouer et à regarder qu'à lire, car c'est une pièce pleine d'énergie!
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Georges Feydeau, comme Tristan Bernard, Jules Renard, Georges Courteline, Alphonse Allais et tant d'autres, c'est une assurance tous risques contre la morosité. Mettez le pire des esprits chagrins devant un spectacle de Feydeau, vous le verrez peu à peu se dérider, esquisser un sourire, sourire vraiment et finalement rire aux éclats en se tapant sur les cuisses. Feydeau, c'est le remède absolu contre la mélancolie et la tristesse, et aussi contre la médiocrité et la bêtise.
« Georges Feydeau eut ce pouvoir prodigieux de faire rire… D'autres, me direz-vous, l'avaient eu avant lui, et d'autres l'ont encore, ce pouvoir. Eh bien, non ! Ce que d'autres ont eu, ceux que d'autres ont encore, c'est le don de faire rire, c'en est la possibilité, mais lui, Georges Feydeau, ce qu'il avait en outre, et sans partage c'était le pouvoir de faire rire infailliblement, mathématiquement, à tel instant choisi par lui et pendant un nombre défini de secondes ». (Sacha Guitry)
« Un fil à la patte » est à mon sens une des meilleures, sinon la meilleure pièce de l'auteur. La mécanique de précision qui caractérise le théâtre de vaudeville et celui de Feydeau en particulier, est ici portée à son niveau le plus haut. La pièce entière est un festival : les quiproquos s'enchaînent, les situations cocasses arrivent en rafales, les portes claquent, les acteurs se retrouvent en caleçon sur le palier, les personnages se croisent et se décroisent, se fuient et se retrouvent malgré eux, et par-dessus tout les dialogues étincelants émaillent la pièce pour le plus grands plaisir des spectateurs… et des acteurs qui, les tout premiers, reconnaissent que le théâtre de Feydeau est autant jubilatoire que difficile à jouer !
Pour résumer l'intrigue en quelques mots : un jeune homme qui veut « se ranger » en épousant une jeune héritière, doit rompre avec sa maîtresse. Mais celle-ci, chanteuse de son état, doit se produire le soir même au mariage. Or le mariage est déjà passé dans le journal… Une foule de personnages, certains pittoresques, d'autres hilarants, envahissent la scène dans un carnaval de situations abracadabrantesques, pleines de rebondissements, de surprises, de pieux mensonges qui risquent à tout moment de se retourner contre leurs auteurs…
Du Feydeau, quoi. Millimétré au cordeau. Mais la vivacité des dialogues, le jeu des acteurs, l'énergie comique que dégage la pièce empêchent de voir et de mesurer (mais on le fait après coup) l'immense travail qui se fait sur scène et en coulisse. C'est sans doute vrai pour la plus grande partie des mises en scène, mais avec Feydeau, c'est du grand art, parce que dans cette mécanique, si un rouage ne fonctionne pas, c'est l'échec assuré, le bide, le four, la cata. C'est sans doute la raison pour laquelle Feydeau mettait en scène lui-même ses pièces et assurait la direction des comédiens.
Lire la pièce est un plaisir, la voir jouer est une délectation. Trois interprétations sont fortement conseillées :
La version 1961 de la Comédie-Française : dans la mise en scène de Jacques Charon, avec Jean Piat (Bois-d'Enghien), Micheline Boudet (Lucette), Robert Hirsch (Bouzin), Paul-Emile Deiber (Irrigua), Jacques Charon (Fontanet), etc. Un chef-d'oeuvre absolu.
La version 2012 de la Comédie-Française : dans la mise en scène de Jérôme Deschamps, avec Hervé Pierre (Bois-d'Enghien), Florence Viala (Lucette), Christian Hecq (Bouzin), Thierry Hancisse (Irrigua), Serge Bagdassarian (Fontanet), etc. Un chef-oeuvre aussi, comme le précédent dans une version plus moderne.
Enfin en 2005, une version réjouissante par les animateurs de France 2 : dans la mise en scène de Francis Perrin, avec Thierry Beccaro (Bois-d'Enghien), Marie-Ange Nardi (Lucette), Tex (Bouzin), Patrice Laffont (Irrigua), David Martin (Fontanet). Résultat plus qu'honorable pour des gens dont ce n'est pas le métier. Un très bon moment de détente. L'expérience sera renouvelée avec succès en 2006 avec l'irrésistible opérette « Trois jeunes filles nues »
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Les comédies de Georges Feydeau sont drôles et "Un fil à la patte" l'est particulièrement. Cette pièce me rappelle "Au théâtre ce soir", une émission de télévision que j'avais le droit de regarder avec mes parents dans les années 70, qui m'a donné le goût du théâtre, spectacle vivant.
C'est le moins qu'on puisse dire avec ce fil à la patte, métaphore de l'emprisonnement d'un homme par sa maîtresse qu'il n'arrive pas à quitter alors ce qu'il veut se marier.
Il faut dire que Lucette Gautier, une artiste de café-concert, est follement éprise de Fernand de Bois d'Enghien, un bel homme. Ce dernier, revenu après deux semaines d'absence pour rompre avec elle, n'ose pas le lui avouer. D'ailleurs, il est assez pitoyable par son manque de courage.
Si la jeune femme accepte la proposition de chanter à la réception que la baronne Duverger organise le soir même pour la signature du contrat de mariage de sa fille Viviane, c'est parce qu'elle ignore qui est le futur marié, puisqu'il s'agit de son amant. La situation se complique avec l'arrivée d'un autre personnage, un riche général sud-américain épris de la ravissante Lucette, qui est particulièrement jaloux et prêt à tuer son rival donc il ignore l'identité.
Alors quand arrive le grotesque Monsieur Bouzin, parolier mais aussi clerc de notaire, il devient vite le bouc émissaire.
Cela arrange le peureux Fernand de Bois d'Enghien qui on prendra aussi pour son grade.
Cette pièce représentée pour la première fois à Paris le 9 janvier 1894 au Théâtre du Palais-Royal a été souvent jouée car c'est un chef-d'oeuvre du genre vaudeville.


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Pièce de théâtre très vive. On entre, on sort, on se poursuit, on se tire dessus…
C'est une satyre du 19e siècle et de sa noblesse. D'un côté une baronne qui veut marier sa fille avec un homme qui présente bien, et sa fille qui n'a pas la moindre idée de ce qu'est le mariage “Ah ! oui, la maternité, ça c'est gentil !… mais… qu'est-ce que le mari a à faire là-dedans ? [...]
Mais dame ! est-ce qu'il n'y a pas un tas de demoiselles qui ont des enfants et un tas de femmes mariées qui n'en ont pas !… Par conséquent, si c'était le mari… n'est-ce pas ?…” mais juge que la valeur d'un mari comme celle de tout autre objet vient de l'offre et la demande
“Pourquoi désire-t-on une chose ? C'est parce que les autres la désirent”. Elle veut donc un mari que les autres femmes se soient disputé.
Et de l'autre côté un noble désargenté qui comme tous les hommes de son milieu a une liaison avec une chanteuse. Seulement puisqu'il doit signer le contrat ( c'est à cela que semble devoir se résumer le mariage) il est venu rompre. Or Lucette sa maîtresse est très amoureuse et il n'ose lui dire la vérité.
Autour de ces personnages s'agitent plusieurs autres, un général sud-américain affublé d'un accent épais, amoureux de Lucette et qui veut tuer son amant, un faiseur de chansons que l'on tourne en ridicule, un clerc qui sent mauvais… tout est occasion de se moquer.
Vite lue mais qui je crois ne restera pas éternellement dans ma mémoire. Peut-être plus si je l'avais vue.

Challenge ABC 2017-2018
Challenge théâtre 2017-2018
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
LE GÉNÉRAL : Vite ! dé l’eau, dou vinaigre ! quéqué chose ! oun liquide !
DE FONTANET : Attendez ! Attendez !
DE CHENNEVIETTE : Quelle aventure, mon Dieu !
LE GÉNÉRAL : Ah ! Dios mio ! Mamoiselle Gautier ! Revenez à moi !… Revenez à moi, mamoisselle Gautier !

Acte II, Scène 15.
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LUCETTE, à part. — Eh bien ! où va-t-il ?

LE GÉNÉRAL, ouvrant la porte et appelant. — Antonio ?

ANTONIO, à la porte du vestibule. — Chénéral ?

LE GÉNÉRAL, en espagnol. — Cómo se dice «subyugar» en francés ?

ANTONIO — «Subjuguer», chénéral.

LE GÉNÉRAL, lui faisant signe qu'il peut retourner dans le vestibule. — Bueno ! gracias, Antonio !

ANTONIO. — Bueno !

Il sort.

LE GÉNÉRAL, à Lucette, reprenant brusquement sur le ton de la passion. — Vous m'avez «souchouqué» ; aussi tout ce qu'il est à moi est à vouss ! Ma vie, mon archent, chusqu'au dollar la dernière, chusqu'à la misère que yo l'aimerais encore porqu'elle venirait de vouss !

LUCETTE, hochant la tête, pleine de doutes. — La misère ! on voit bien que vous ne savez pas ce que c'est !

LE GÉNÉRAL, descendant à droite. — Oh ! pardonne ! yo le sais ! yo l'ai pas tuchurs été riche. Avant que yo le sois entré dans l'armée... comme chénéral ! yo l'avais pas de l'archent, quand yo l'étais professor modique et que yo l'ai dû pour vivre aller dans les familles... où yo donnais des léçouns de francess.

LUCETTE, retenant son envie de rire. — De français ? Vous le parliez donc ?

LE GÉNÉRAL, bien naïvement. — Yo vais vous dire ; dans moun pays, yo le parlais bienn ; ici, yo no sais porqué, yo le parlé mal.
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BOUZIN, posant son chapeau sur la chaise près du canapé.
Attendez, je vais vous donner ma carte. (il cherche une de ses cartes.)
FIRMIN.
Non, cʼest inutile, "Bouzin", je me souviendrai, pour la chanson : "Moi jʼpique des épingues !"
BOUZIN.
Parfaitement ! (Firmin sort par la porte du fond à droite, Bouzin le poursuivant presque jusque la porte.)
Mais je vous assure quʼavec ma carte… (Redescendant derrière le canapé, tout en remettant la carte dans son portefeuille.) Il va écorcher mon nom, cʼest évident ! (Regardant le bouquet.) Le beau bouquet, tout de même ! (Il se dispose à remettre son portefeuille dans sa poche, quand une idée traverse son cerveau ; il sʼassure que la baronne, qui est à sa lecture, ne le regarde pas, il retire sa carte et la fourre dans le bouquet, puis descendant.) Après tout, puisque cʼest anonyme, autant que ça profite à quelquʼun ! (Il remet son portefeuille dans sa poche. Moment de silence. Tout dʼun coup, il se met à rire, ce qui fait lever la tête à Mme Duverger.) Non, je ris en pensant à cette chanson : "Moi je pique des épingues !" (Un temps. La baronne se remet à lire. Nouveau rire de Bouzin.) Vous vous demandez sans doute, ce que cʼest que cette chanson : "Moi je pique des épingues" !
MADAME DUVERGER.
Moi ? pas du tout, Monsieur ! (Elle fait mine de reprendre sa lecture.)
BOUZIN, qui sʼest avancé jusquʼà la baronne
Oh ! Il nʼy aurait pas dʼindiscrétion ! Cʼest une chanson que jʼai écrite pour Lucette Gautier… Tout le monde me disait : "Pourquoi nʼécrivez-vous pas une chanson pour Lucette Gautier ?"… et de fait, il est évident quʼelle sera ravie de chanter quelque chose de moi… Alors, jʼai fait ça ! (Même jeu pour la baronne.) Tenez, rien que le refrain pour vous donner un aperçu…
La baronne en désespoir de cause plie son journal et le pose sur la table.
Moi, jʼpiquʼ des épingʼ
Dans les pʼlotʼ des femmʼs que jʼdistingʼ :
(Parlé.) Lʼair nʼest pas encore fait (Récitant avec complaisance.)
Chacun sa façon de se divertir,
Quand jʼpiquʼpas dʼépingʼ, moi, jʼai pas dʼplaisir !
Il rit dʼun air enchanté.
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Acte I, fin de la Scène III
Les Mêmes, DE CHENNEVIETTE.
...
Marceline.

Dame !… (Indiquant d’un clignement d’œil significatif la chambre à coucher de Lucette.) ça m’en a tout l’air !

De Chenneviette, s’asseyant sur le canapé.
Ah ! ma pauvre Lucette, quand elle cessera d’être une femme à toquades… ! Mon Dieu, son Bois-d’Enghien, c’est un charmant garçon, je n’y contredis pas, mais enfin, quoi ? ce n’est pas une situation pour elle… il n’a plus le sou !

Marceline. (2)

Oui, oh ! je sais bien !… mais ça, Lucette vous le dira. (Confidentiellement.) Il paraît que quand on aime, eh bien ! un garçon qui n’a plus le sou, c’est encore meilleur !

De Chenneviette (1), railleur.
Ah ?

Marceline, vivement.
Moi, je ne sais pas, je suis jeune fille. (Elle s’assied à droite de la table.)

De Chenneviette, s’inclinant d’un air moqueur.

C’est évident ! (Revenant à son idée.) Eh bien ! et le rastaquouère, alors ?

Marceline.

Qui ? le général Irrigua ? Dame, il me paraît remis aux calendes grecques !

De Chenneviette, se levant.

C’est malin ! Elle a la chance de trouver un homme colossalement riche… qui se consume d’amour pour elle ! un général ! je sais bien qu’il est d’un pays où tout le monde est général. Mais ça n’est pas une raison !…

Marceline, surenchérissant, — elle se lève.

Et d’un galant ! avant-hier, au café-concert, quand il a su que j’étais la sœur de ma sœur, il s’est fait présenter à moi et il m’a comblée de bonbons !

De Chenneviette.

Vous voyez donc bien !… Enfin, hier, elle était raisonnable ; c’était définitivement fini avec Bois-d’Enghien, elle avait consenti à répondre au millionnaire, pour lui fixer une entrevue pour aujourd’hui, et alors… parce que ce joli cœur est revenu, quoi ? ça va en rester là ?

Marceline.

Ma foi, ça m’en a tout l’air !

De Chenneviette.

C’est ridicule !… enfin, ça la regarde ! (Il gagne la droite.)
(On sonne.)

Marceline

Qui est-ce qui vient là, encore ?
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Pourquoi désire t on une chose ?

C'est parce que les autres la désirent.

Ça devient comme une espèce de Légion d'honneur et l'on est doublement fier de l'obtenir: d'abord pour la distinction dont on est l'objet et puis.... parce que ça fait rager les autres.
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