Impasse de la nuit

Je m'assois sur le rebord du lit. Lentement, avec douceur, intime cérémonie de la pénombre, j'enfile les bas sur le pied que je tends, tendresse offerte au tissu torsadé, passe la cheville, le genou... La résille enserra ma jambe. Le porte-jarretelles se tend, effleurant le pubis. Cambré, je fais mienne l'habileté des femmes, les mains derrière le dos, agrafant le soutien-gorge. Le plus délicat, et douloureux, aussi : coincer le sexe entre les cuisses, l'attacher au cordon de satin qui me ceint et le maintiendra ainsi, honteux, caché. Superflu. Mettre le slip, enfin.
N'être plus que Soie, mon double au féminin.

pages 142-143

Elle crie, elle jouit, les épaules agitées de soubresauts, avec au fond des yeux qu'elle veut garder ouverts une lueur de revanche. Et lui, couvrant ce cri qui n'en finit pas, vers nous, sa voix qui gueule, hostile :
- Jouissez pas sur ma bagnole, les gars. Jouissez pas sur ma bagnole...
(page 119)

Elle crie, elle jouit, les épaules agitées de soubresauts, avec au fond des yeux qu'elle veut garder ouverts une lueur de revanche. Et lui, couvrant ce cri qui n'en finit pas, vers nous, sa voix qui gueule, hostile :
- Jouissez pas sur ma bagnole, les gars. Jouissez pas sur ma bagnole...
(page 119)