Plus jeune, j'avais dévoré
Bridget Jones et sa suite avec beaucoup de plaisir, mais je ne les avais jamais relus. Et l'autre jour à la bibliothèque, sur une table thématique, le tome 3.... Alors, est-ce qu'avec les années, les goûts qui changent, la découverte aussi du féminisme, une notion encore floue pour moi à l'époque, la sauce prend aussi bien?
A vrai dire, pas tout à fait. Il y a du plaisir à retrouver un personnage qu'on a aimé et elle n'a pas changé...Et c'est une part du problème. Deux enfants, un veuvage, Bridget n'a pourtant pas avancé d'un iota émotionnellement. Les meilleures pages sont justement celles consacrées à la perte de son mari: là, l'auteur arrive à vous tirer des larmes et ça tombe juste. Quand on retombe dans le reste de l'histoire, ça part en cacahouètes. Déjà, je ne vois pas pourquoi elle est obligatoirement censée se caser et aller de pitre en pitre. Une femme est un être humain complet sans homme à ses basques, qu'est-ce que c'est que cette obsession ? Si elle veut se consacrer à l'écriture et à ses enfants, c'est son choix et tout le monde n'est pas obligé de lui chercher un amant, comme si elle était incomplète ainsi.
Ensuite...elle est toujours aussi désorganisée et en retard, et pour une femme qui ne travaille pas et qui est à l'abri du besoin parce que son défunt mari plaçait l'argent intelligemment? On se demande un peu ce qu'elle fait de ses journées alors que la plupart des mères seules ont des journées de 36 heures pour s'occuper de leurs enfants et gagner de quoi les faire vivre, tout en arrivant à l'heure à l'école, elle.
La bluette suit exactement le même trajet que dans l'oeuvre d'origine, d'abord l'amant inapproprié puis l'homme idéal, qui était sous son nez depuis le début et qu'elle pensait détester.
Bref, bien que je sois très critique, ça se picore avec plaisir, mais il ne faut pas trop en demander à ce livre.