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Critique de Pois0n


Pois0n
12 septembre 2020
En dépit des circonstances, certaines choses demeurent immuables, comme le traditionnel recueil de nouvelles estival de la branche française d'Harlequin.
Si les histoires contenues dans celui-ci vous intéressent, ne tardez pas trop à le récupérer car, comme je ne l'ai découvert qu'après coup, il s'agit d'une compilation « d'introuvables » : le premier n'est disponible qu'en ligne via inscription sur le site américain, le second, paru exclusivement en numérique en VO, n'est plus commercialisé... quant au dernier, lui aussi semble n'avoir été publié qu'en ebook, mais en plus exclusivement par la branche britannique !

Avec ses 26 pages, « Brûlante attirance » fait plutôt office de mise en bouche. Et, décidément, j'ai beau chercher, je ne vois pas d'où sort ce titre français, à mille lieues de l'ambiance plutôt douce du récit. Quand Polly, indécrottable miss catastrophe, se présente tout sauf à son avantage sur son nouveau lieu de travail, c'est pour tomber nez à nez avec son supérieur direct, qui, au premier abord, semble du genre c**** arrogant. Au premier abord seulement. Au fil des pages, les deux personnages apprennent à se connaître par petites touches. le côté « restauration » est bien présent, Polly s'occupant du service en salle. Ça se déguste comme un petit bonbon acidulé tant les protagonistes sont choux. On apprend aussi leurs histoires respectives...
Mais voilà (puisqu'il doit y avoir un mais) : avec une introduction très détaillée (autant que s'il s'était agi d'un roman) et un développement progressif malgré le faible nombre de pages, la fin tombe comme un cheveu sur la soupe et, surtout, paraît aussi précipitée que peu crédible.
Ceci dit, il y a une telle douceur et une telle bienveillance là-dedans que j'accorde sans hésiter le fameux point bonus coup de coeur. (7/10)

Pour écrire une romance orientale qui tienne la route dans les années 2XXX, il convient d'éviter à la fois de tomber dans le fétichisme, mais aussi les clichés (ou, au minimum, de les détourner). C'est ce qu'a fait Lynn Raye Harris ici, commençant son histoire de façon bateau pour mieux arrondir les angles dès le chapitre suivant. Non seulement Geneva n'est pas enlevée par les hommes de Zafir comme le prétend le résumé, mais en plus, celui-ci ignorait carrément que son ex, désormais professeure en archéologie, fouillait dans le secteur. Et c'est via la promesse d'une autorisation de fouilles sur des vestiges jusque-là inexplorés qu'il tente de la convaincre de ne pas causer d'esclandre, diplomatie oblige.
Avec ses 114 pages imprimées gros, La belle des sables est un récit un peu plus court que ceux publiés dans les collections Azur et Ispahan. Autant dire qu'il n'y aura pas beaucoup d'à-côtés en dehors des retrouvailles de Geneva et Zafir, qui ne se sont pas quittés en très bons termes à l'époque. Toutefois, l'attirance mutuelle est toujours là et leur principal problème n'est pas comment les choses se sont terminées dix ans plus tôt, mais bien comment elles *pourraient* tourner, là, maintenant. de ce côté-là, le développement de leur relation apparaît crédible et somme toute logique, sans goût de précipitation, avec un peu de méfiance et de mauvaise humeur, mais sans tomber dans une colère disproportionnée, rendant crédible leur rabibochage.
En revanche, il y a tout de même quelques couacs. Comme le fait que Zafir reproche à Geneva de ne pas lui avoir parlé de sa situation familiale... allant jusqu'à mettre sur un pied d'égalité le fait qu'elle lui ai caché ces informations – qui ne le regardaient pas – et ses mensonges à lui. Ou les histoires de ses deux épouses précédentes, l'une suicidaire, l'autre ayant avorté en secret, présentées comme 100% « fautives » alors qu'elles n'ont strictement rien fait de mal, la première n'ayant pas été prise au sérieux par son mari, la seconde étant blâmée d'avoir exercé son droit à disposer de son propre corps comme elle l'entendait. Et ça, ne passe pas !
Dommage car sinon, l'histoire est plutôt bien construite, avec une poignée de décors qui font rêver le temps de quelques lignes, et une mini-intrigue politique certes anecdotique, mais qui a le mérite d'exister.
Ça se lit pourtant tout seul, mais les défauts mentionnés gâchent vraiment le plaisir de lecture, ce qui coûte un point à la note. (6/10)

C'est également une histoire de retrouvailles qui nous attend dans « Le mariage de l'année », qui reprend pour une fois presque mot à mot le titre original (« Celebrity Wedding of the Year »), la nouvelle de 125 pages qui clôt le recueil. La fille d'un célèbre rocker décide de détourner l'attention des paparazzis de son père à la santé vacillante en demandant à un des ex-chanteurs du groupe de l'épouser pour faire diversion.
Il y a beaucoup de petites choses sympa dans ce récit. Les mini-coupures de presse à scandale, le côté « fille discrète et intello » (lunettes incluses !) de Mia qui change des femmes sexy et sûres d'elles, les paparazzis vraiment toujours sur le dos des protagonistes...
… mais pourtant, pour moi, ça ne l'a pas fait. Globalement, l'histoire en elle-même semble assez improbable dès le départ, mais pourtant pas plus que n'importe quelle romance royale ou fille cachée de milliardaire. Est-ce parce qu'il y a vraiment beaucoup de blabla et que ces deux-là adorent se prendre la tête pour rien ? Que la façon dont Mia comme C.J prennent conscience de leurs sentiments manque de crédibilité ? Que les « complications » n'en sont pas vraiment et que les montagnes qu'en font les personnages manquent là encore de naturel ? Sans doute un peu tout ça à la fois. On n'a pas vraiment le temps de se poser, suivant Mia et C.J dans leur fuite incessante, picorant des petits bouts de leur périple ici où là. A peine a-t-on droit à deux bouts de décor sur toute l'histoire. Les persos secondaires sont assez discrets, mais utiles au récit.
En fait, on a surtout l'impression de survoler à peu près tout les thèmes abordés, qu'il s'agisse de la musique, du côté romance médicale (C.J s'est reconverti), des histoires de famille, du voyage de noces... Même la cérémonie de mariage est à peine évoquée ! Résultat, on peine à la fois à entrer dans le récit et à s'attacher aux personnages.
Bref, c'est pas que c'est mauvais en soi, mais tout du long, l'impression de bizarre, que quelque chose ne collait pas, est demeurée tenace. Clairement le récit le moins convaincant du recueil. (5/10)

Cet opus été 2020 de la collection Coup de Coeur ne laissera pas forcément un souvenir impérissable, mais constitue néanmoins une belle occasion de lire des récits difficiles voire impossibles à dégotter ailleurs. L'ambiance estivale n'est pas vraiment au rendez-vous, mais le décor moyen-oriental du second récit apporte à lui seul sa petite dose de chaleur. Reste que chaque histoire se lit vite (une demi-heure environ pour la première histoire, une soirée ou un après-midi pour chacune des deux autres), de quoi picorer en profitant des derniers rayons du soleil sur son balcon ou, pour les plus chanceux, dans son jardin !
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