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EAN : 9783538053878
976 pages
Winkler Verlag /Patmos (30/11/-1)
3.85/5   26 notes
Résumé :
XVIIIe siècle, comté de Somerset en Angleterre. L'écuyer Allworthy, après une absence prolongée, trouve dans son lit un enfant, qu'il se décide aussitôt à adopter et qu'il aimera comme son propre fils. Sa soeur se marie avec un personnage retors et vil qui n'en veut qu'à leur fortune, mais qui meurt brutalement sans profiter de cette fortune. Au cours de son récit, l'auteur marque la différence qui existe entre les «gens biens» et le peuple, et fait ressortir la con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman a été publié pour la première fois en 1749; mon exemplaire (en anglais) compte 801 pages (avant les notes). Il suit la vie et les aventures de Tom Jones à partir du moment où il se retrouve dans le lit du Squire Allworthy lequel est aussi choqué que n'importe lequel d'entre nous qui se trouverair dans la même situation.
Mais Allworthy est généreux, il l'adopte et Tom (c'est le nom qu'il lui a donné) grandit aux côtés du neveu d'Allworthy, Maître Blifil. Tom est généreux, altruiste, très beau et insouciant. Il est plutôt naïf et très impulsif, poussé par ses passions, à tel point qu' Allworthy le bannit. S'n suivent alors des péripéties aussi variées que drôles, je ne vais oas refaire le livre ici...
Fielding est un tel connaisseur de la nature humaine, qu' à travers ses personnages – bien qu'ils aient vécu il y a près de trois siècles – nous nous rendons compte que la nature fondamentale des hommes est toujours la même, et cela apparait d'autant plus clairement que tout est traité avec un humour exceptionnellement fin.

(Re)plongez dans ces pages;
elles vous feront pardonner à la littérature ce que auteurs et éditeurs nous proposent trop souvent...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Tom Jones est un très long roman - et, semble-t-il, un monument de la littérature anglaise - qui raconte les déboires d'un petit bâtard abandonné par sa mère dans le lit d'un gentilhomme bon, vertueux, généreux et tout ce qu'on peut imaginer comme qualités. En grandissant, Tom montre lui aussi de belles qualités mais personne ne semble les remarquer. Par contre, sa légèreté de moeurs fait grand bruit et, jointe à sa naissance infamante, elle semble lui interdire pour toujours de rêver d'une union avec la belle et sage Sophie Weston. Victime de manigances, Tom est chassé de la maison du gentilhomme, son père adoptif. Après bien des péripéties, il arrive à Londres où sa moralité et son amour vont être mis à rude épreuve.

L'histoire de Tom Jones elle-même n'est sans doute pas très originale mais elle est le prétexte à une étude de la nature humaine particulièrement complète et intéressante. Les personnages ne paraissent pas très réalistes mais dans leurs excès même - de bonté, de vertu, de perfidie ou de bassesse - ils montrent bien les différentes tendances de la nature humaine.
Par ailleurs, le style dégagé qu'emploie Fielding avec son lecteur est plutôt amusant : dès le début du roman, il le prévient qu'il entend faire autant de digressions qu'il voudra et, souvent, il refuse de raconter un épisode en prétendant qu'il ne sait pas ce qui s'est passé, ou passe sous silence une conversation qu'il suppose devoir être sans intérêt pour le lecteur, ou le prévient que les événements qu'il va raconter sont assez conséquents pour mériter de changer de chapitre. Fielding s'amuse et nous amuse tout en proposant une oeuvre pleine de bon sens et de réflexion, morale sans être trop moraliste.
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Nous parlons là d'un roman anglais, publié en 1749: à cette époque, le roman, en tant que genre littéraire, se cherchait encore, et Tom Jones fut une pierre décisive à cette construction. Sur près de 1000 pages (ce qui est toujours trop pour un livre), Fielding nous amène dans l'Angleterre des rois de la maison de Hanovre (Georges I, Georges II), l'Angleterre campagnarde et celle des villes, celle des paysans bornés et celle des citadins hypocrites. Ce texte est un enchantement: plein d'esprit, plaisant, riche, vivant. Le sympathique Tom, mal né (bébé trouvé par un respectable notable dans son lit....), devient un adolescent vif et sympathique, et un jeune homme aimable et courtisé .... malgré sa tare originelle. A cette époque, les pères décidaient du sort de leurs filles. Bien entendu, Tom n'avait pas le profil de la belle qu'il adorait, et qui pourtant le lui rendait bien. D'où des aventures à n'en plus finir, une véritable poursuite entre l'un et l'autre, les frasques du garçon qui ne sait résister aux plaisirs faciles rencontrés en route, et la rigueur intransigeante de la pure jeune fille qui ne peut pardonner. Tom, gentil mais imprudent et maladroit, paiera très cher sa légèreté. On le trouvera même en prison pour meurtre..... 50 pages avant la fin, on ne sait toujours pas si l'auteur nous fera le plaisir d'un happy end. Quelle histoire! Quel roman! Sa lecture est absolument indispensable à tous ceux qui aiment le genre, non pas, bien entendu, pour les histoires racontées, mais pour la façon dont on les raconte.
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Un roman picaresque qui partage des similitudes avec d'autres oeuvres célèbres telles que "Gil Blas" et même "Don Quichotte de la Manche", du côté humour surtout. le style peut parfois sembler un peu pompeux et les digressions interminables, mais tout est équilibré par le ton satirique de l'auteur. Fielding s'adresse au lecteur tout en parsemant le récit d'allusions philosophiques et de dissertations sur des questions morales et religieuses.
L'intrigue de "Tom Jones" se tient solidement, prise dans son époque où le genre romanesque était encore en développement, avec de nombreux personnages de tous bords, chacun au profil bien net, mais il faut dire que la fin est un peu conventionnelle, tenant plus du conte, avec une diminution de l'humour dans les derniers chapitres, ce qui contraste avec le ton enjoué du récit."
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Tom Jones est un roman picaresque (aujourd'hui on dirait un "road movie") truculent et jubilatoire, plein d'enseignements, écrit dans une langues riche et recherchée : on perçoit très bien que ce roman a pu inspirer Voltaire pour son Candide ou encore Scarron pour son "Roman Comique". le héros, attachant malgré ses défauts, apprend sur lui et les autres, au fur et à mesure de son voyage initiatique et de ses rencontres
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Cette Jenny Jones n’était rien moins que jolie ; mais la nature avait compensé en elle le défaut d’attraits, par une qualité généralement plus estimée des femmes dont les années ont mûri le jugement. Elle l’avait douée d’un esprit peu commun. Jenny s’était plu à perfectionner ce don par l’étude. Elle avait passé plusieurs années comme servante chez un maître d’école, où elle consacrait tous ses moments de loisir à la lecture. Le pédagogue, frappé de ses heureuses dispositions, et de sa passion de s’instruire, eut la bonté, ou si l’on veut la sottise, de lui donner de si bonnes leçons, qu’elle acquit une connaissance passable de la langue latine, et y devint peut-être aussi habile que la plupart des jeunes gens de qualité de nos jours. Cet avantage, comme presque tous ceux d’un genre singulier, ne fut pas pour elle sans quelques inconvénients. On conçoit qu’une fille si accomplie, devait se sentir peu de goût pour la société de celles que la fortune avait faites ses égales, et qui lui étaient si inférieures du côté de l’éducation. On comprend aussi que cette supériorité, et la conduite qui en était la conséquence presque inévitable, devaient exciter contre elle un peu de malveillance et de jalousie. Depuis sa sortie de chez le maître d’école, ces dispositions malignes croissaient en silence dans les cœurs. Elles ne s’étaient pas encore manifestées, lorsqu’à l’étonnement général, et au grand dépit de toutes les filles de la paroisse, Jenny parut un dimanche à l’église, avec une robe de soie neuve, un fichu de blonde, et un bonnet garni de dentelles.
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On se souvient que Jenny Jones avait demeuré plusieurs années chez un certain maître d’école qui, secondant sa passion de s’instruire, lui avait enseigné le latin ; et que l’écolière, grâce à ses heureuses dispositions, était devenue plus habile que son maître.

Le pauvre magister avait embrassé une profession qui semble exiger quelque savoir, et ce n’était pas par là qu’il brillait. Au demeurant le meilleur homme du monde, ami de la joie, fécond en saillies, il passait dans le canton pour un prodige d’esprit. Les gentilshommes des environs se l’arrachaient, et comme il ne savait ce que c’était que de refuser, il perdait à se divertir chez eux, un temps qu’il aurait employé plus utilement dans son école.

Un personnage de cette trempe était peu propre à exciter la jalousie des savants professeurs d’Eton et de Westminster. Ses écoliers se partageaient en deux classes. Dans la première figurait seul le fils aîné d’un écuyer du voisinage, qui, à l’âge de dix-sept ans, commençait le rudiment. La seconde se composait du fils cadet de ce même écuyer, et de sept enfants de la paroisse auxquels il apprenait à lire et à écrire.

Le bénéfice qu’il retirait de cette école, ne lui aurait pas fourni les moyens de faire grande chère, s’il n’avait point eu d’autres ressources. Il remplissait dans le village l’office d’écrivain et celui de barbier, et recevait en outre de M. Allworthy, tous les ans à Noël, une pension de dix livres sterling qui le mettait en état de passer gaîment ce jour de fête.
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Mistriss Débora ayant obéi à son maître dans tout ce qui était relatif à l'enfant, se prépara sur-le-champ à aller visiter les maisons dans lesquelles on supposait que la mère pouvait être cachée.
Lorsque le terrible ennemi de la nation emplumée, qui habite les airs, le milan, est aperçu par une bande de colombes amoureuses dont il menace de faire sa proie, elles répandent l'alarme au loin dans la campagne, et jusqu'aux plus innocents des oiseaux, tout le petit peuple ailé s'enfuit en tremblant et s'enfonce dans les retraites les plus cachées : le tyran des airs, ayant le sentiment de sa dignité, plane avec orgueil au-dessus de cette foule intimidée, et médite des projets funestes.
Ainsi, l'approche de mistriss Débora fut proclamée dans toutes les rues, et toutes les habitantes se retirèrent précipitamment dans leurs maisons, chacune redoutant la visite dont elle était menacée. Mistriss Débora s'avance orgueilleusement d'un pas lent et mesuré, portant en l'air sa tête altière, remplie de l'opinion de sa prééminence, et des projets qu'elle avait formés pour parvenir à la fatale découverte.
Le lecteur pénétrant, n'infèrera point de cette comparaison, que ces pauvres gens connussent le dessein qui amenait mistriss Wilkins, en ce moment, vers eux ; mais, comme la grande beauté de la comparaison peut courir le danger de ne pas être sentie d'ici à un siècle, jusqu'à ce que quelque commentateur daigne un jour s'emparer de cet ouvrage, je crois qu'il convient d'aider un peu le lecteur en cet endroit.
Je déclare donc que mon intention a été de faire entendre que, comme il est dans la nature du milan de dévorer les petits oiseaux, il est de même dans la nature des gens de l'espèce de mistriss Wilkins, d'insulter et de tyranniser le petit peuple ; moyen dont ils se servent pour se dédommager de leur servile complaisance envers leurs supérieurs. Quoi de plus raisonnable en effet, que ces esclaves et ces flatteurs exigent de leurs inférieurs les mêmes taxes qu'ils paient eux-mêmes aux personnes qui sont au-dessus d'eux.
(Livre I Chapitre 6)
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Une obéissance tacite ne suppose aucun sacrifice de la volonté, et peut, en conséquence, être facile ; mais, lorsqu'une femme, un enfant, un parent, un ami ne remplissent nos désirs qu'en murmurant et avec répugnance, ou avec des expressions de déplaisir et de mécontentement, l'obstacle évident qu'ils ont à surmonter ajoute beaucoup à l'obligation qu'on leur doit.
Comme cette observation profonde est une de celles que l'on peut supposer un bien petit nombre de lecteurs en état de faire eux-mêmes, j'ai jugé convenable de leur prêter mon secours ; mais il ne faut pas qu'ils s'attendent souvent à cette faveur dans le cours de mon ouvrage, à moins qu'il ne s'y rencontre des difficultés de la même nature, que peut seul résoudre le génie dont nous autres écrivains supérieurs sommes doués.
(Livre I Chapitre 5)
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Quant à moi, j’ai passé par ces pays, comme on passe au milieu de la foule, à la porte d’un spectacle, jouant des coudes pour en sortir, tenant mon nez d’une main, et mes poches de l’autre, ne disant mot à personne, faisant mes remarques à la hâte, et je n’ai rien vu d’assez intéressant, pour me dédommager de la peine que m’a causée la compagnie des hommes.
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Tom Jones film (1963) bande-annonce
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