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EAN : 9782809703610
204 pages
Editions Philippe Picquier (19/08/2012)
3.71/5   40 notes
Résumé :
Le vieil homme aux dix mille dessins avait pour nom Hokusai, l'un des plus célèbres et prolifiques peintres japonais.
Au printemps de 1849, au chevet de son père mourant, Oei veille. Pour occuper cette nuit pleine d’angoisse, elle entreprend de classer ses dessins et découvre des mémoires écrits par son père, dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence. C’est ainsi que nous cheminons aux côtés de ce peintre d’une curiosité insatiable, qui voulait tout des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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« Si le ciel m'avait accordé encore dix ans de vie, ou même cinq, j'aurais pu devenir un véritable peintre » (au seuil de la mort à 89 ans…)

En guise de cadeau de fin d'année, sortant de la rétrospective 2014 consacrée au peintre japonais Hokusai, une amie m'a offert ce livre, biographie romancée de l'un des artistes les plus prolifiques de son temps. Peintures, dessins et gravures ont fait la renommée incontestée d‘un travailleur acharné et passionné, le faisant passer à la postérité sous le surnom de Fou de peinture.

Aude Fieschi réinvente l'artiste et son époque, imaginant en 1849 sa fille Oei au chevet d'un vieil homme mourant, et assumant le rôle filial de classement des mémoires et des dessins de toute une vie.

L'occasion pour le lecteur de découvrir le Japon des 18e et 19e siècle, sa culture, ses habitants, ses codes de société. Tout était bon à dessiner pour Hokusai, du moindre fait-divers de ses contemporains, des tranches de vie pris sur le vif, aux paysages qui l'entourent.

C'est un roman agréable, peut-être un peu fade et léger, coincé entre le désir de coller à l'authenticité du peu d'éléments biographiques connus et la timidité de se lâcher à faire une véritable oeuvre de fiction, au souffle romanesque assumé. Quelques jolies pages entraînent le lecteur vers une compréhension artistique et un partage intime de l'inspiration du peintre mais l'ensemble est malgré tout frustrant et sans repère dans cette longue vie de création.

Aude Fieschi est une érudite en langue et littérature japonaise, elle possède donc parfaitement son sujet. Ma réserve concerne donc exclusivement la forme littéraire
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Contrairement à beaucoup de roman sur un artiste, celui ci est totalement centré sur son cheminement artistique.Si l'on apprend les événements marquants de sa vie familiale c'est sur le simple ton de l'information,sans s'y attarder.Je pense qu'il y a deux raisons à cela: tout d'abord le peu d'élément connu sur sa vie intime,mais peut-être surtout une fidélité au peintre qui a vécu entièrement pour sa passion:le dessin.Il avait d'ailleurs imploré Dieu de le laisser vivre jusque 100 ans afin qu'il ait le temps de parfaire son art.Il est mort à 90 ans après avoir déménagé 93 fois! Malgrè la splendeur de ses créations et un travail acharné et prolifique il a toujours vécu dans le dénuement, vendant souvent ses oeuvres pour le prix"d'une paire de sandales en paille"! A.Fiesci nous offre une très belle ballade parmi les peintres japonais du 19ème, mais aussi une découverte vivante de la vie quotidienne, de la politique dont il a été victime comme ses contemporains par la censure qui limitait l'horizon créatif.
Comme le permettait la coutume à cette époque, un artiste pouvait emprunter une partie du nom de son maïtre.Ainsi d'apprentissage en apprentissage, Hokusai (l'étoile du nord) a adopté plus d'une 10ène de nom dont le dernier "Gakyô rôjin Manji" signifie "Manji le viellard fou de dessin".
Ce fou est pour moi, une belle rencontre avec un être intègre,épris de liberté, passionné ,sans concession et parfois même un peu vaniteux!
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Veillant son père à l' agonie ,Oei, sa fille classe les affaires d'Hokusai. Elle découvre alors un parchemin où sont consignées les mémoires de son père ... C.est ainsi que nous découvrons le long cheminement de ce peintre . L'écriture d'Aude Fieschi visuelle et poétique nous plonge dans ce Japon de la fin 18ème début 19 eme siècle .Nous suivons les différentes trajectoires de ce peintre aux multiples styles, chaque période entraînant également une nouvelle identité . Il est toutefois regrettable que l'auteur n'ait pas réussi a donner plus d'épaisseur a son personnage dont elle souligne en fin de roman que peu de choses de sa vie nous sont connues....on reste un peu sur sa faim.
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Je termine à l'instant cette lecture, ou plutôt ce voyage au pays du soleil levant « 日本国 », en compagnie d'un de mes peintres préférés. Une lecture sans précipitation pour déguster la balade, ou pourrais je choisir la « paire d'l » tant j'ai trouvé que cette biographie imaginée est poétique.

Alors il y a des moments difficiles dans ce Japon du 19ème siècle, de la misère, la faim, des révoltes de paysans, la censure du pouvoir sur les oeuvres peintes et les écrits, des arrestations arbitraires, des exécutions, des incendies et des tremblements de terre. Pfff….
Hokusai 2 fois veuf, 3 de ses filles sont décédées, 1839 sa maison brûle et perd une grande partie de ses oeuvres dans l'incendie, shôji (cloisons en papier) et tatami dans des maisons en bois, difficile de lutter..

Heureusement Aude Fieschi, nous offre beaucoup de poésie dans son récit. « une épaule nue qui se dégage du kimono orné d'iris.. ».
Invité puis transporté chez le Shôgun (général en chef à la tête du gouvernement militaire) pour réaliser une oeuvre, il a l'idée de saisir une petite poule de passage afin de lui tremper les pattes dans un mélange de couleurs et la lâcher sur son lavis indigo. « le résultat dépassa ce que j'avais imaginé : des feuilles d'érable, parées des couleurs de l'automne semblaient flotter à la surface d'une rivière bleu profond. J'en fus moi-même enchanté. »
« Peindre inlassablement le même sujet permet d'en avoir une compréhension approfondie, d'en pénétrer tous les secrets. C'était devenu une sorte de rite, je ne pouvais plus me passer de mes lions : un par jour pendant un an ! »
Et là je pense doublement à Claude Monet grand amateur qui possédait de nombreuses estampes japonaises dont 23 d'Hokusai et 48 d'Hiroshige, et encore d'Utamaro, transférées désormais au musée Marmottant. Mais qui lui aussi peignait inlassablement ses nymphéas on en compte une série de 250. Mais d'autres thèmes encore pour percer le secret de la lumière.
Constat j'ai été transportée par ce récit dont je recommande la lecture, accompagnée de quelques oeuvres du maître Hokusai, "Sensei"
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C'est le surnom que s'est donné le peintre japonais Hokusai. Dans ce très court ouvrage, Aude Fieschi nous livre une autobiographie romancée d'où s'échappent de temps à autre la voix et le regard émus d'Oei, une des filles du maître de l'estampe.
A l'aide d'un style dépouillé non dénué de vivacité, on chemine en compagnie d'Hokusai, de sa prime jeunesse dans l'atelier paternel de fabrication de miroirs à son apprentissage du dessin pour ensuite le suivre dans son aventure artistique aussi riche et diverse sur le fond que mouvementée, parfois violente et misérable, pour ce qui concerne la vie quotidienne.
Le grand plaisir du livre est d'assister à la création d'un style, de suivre les recherches techniques de cet infatigable artiste. Au fil des pages, on voit se déployer les estampes bien connues du Mont Fuji, on ressent la délicatesse du pinceau pour esquisser la silhouette d'une crevette ou d'un coq. Plus loin, le lecteur devient le témoin de la folle aventure que fut la publication de ses mangas.
Au-delà l'aspect biographique, on découvre la vie quotidienne du monde des artistes-artisans dans le Japon des XVIII et XIXème siècle. Un agréable voyage porté par une plume élégante qui donne envie de voir ou revoir l'oeuvre d'Hokusai.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
C'était un autre beau jour de fin d'automne, il y avait de cela plusieurs années déjà. Il avait plu toute la nuit et au matin la végétation, débarrassée de toute poussière, brillait de mille feux. J'étais sorti me promener pour profiter du spectacle. Les feuilles d'érables qui dans certains bosquets commençaient à rougir faisaient ressortir par contraste la beauté des feuilles encore vertes. J'aimais particulièrement ce moment, juste avant l'embrasement complet de tous les érables.

Je me dirigeai donc vers le jardin d'un petit temple qui se trouvait non loin de chez moi et dont j'aimais l'agencement savant des espèces. et là, je cherchai "mon" arbre, un érable aussi, mais différent de ceux qui composent notre paysage. Il était plus grand avec des feuilles plus larges. et à cette époque de l'année, le grand érable, en avance sur les autres arbres, était habillé de jaune, un jaune si lumineux que même par temps gris, on avait l'illusion que le soleil était tombé sur la terre et le faisait flamber. Il ne devenait pas rouge comme les autres érables du Japon, il restait d'un beau jaune qui tournait au brun juste avant de se dévêtir d'un seul coup de ses feuilles.

J'entendais alors le râteau du jardinier qui s'occupait à collecter cette abondante moisson, première récolte de l'automne. sous peu, l'arbre tendrait ses bras noirs vers le ciel, implorant sa parure blanche d'hiver. Alors, l'envie me prenait de trouver tout de suite le dessin et les couleurs qui pourraient rendre, dans toute sa beauté, cette ultime explosion lumineuse. Puis je décidai de rentrer, heureux de cette petite promenade qui, pensais-je, renouvellerait mon inspiration.
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La création est une forme de prise de position et l'artiste ne peut échapper complètement au monde qui l'entoure, à moins de vivre en ermite, ce qui n'était pas mon cas. (p.41)
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Je repensai alors à tous ces livres que j'avais feuilletés du temps où j'étais commis dans la bibliothèque de prêt en rêvant un jour de pouvoir auusi en illustrer.
cependant, j'ignorais alors les difficultés de la création "sur commande". illustrer un livre, c'est se glisser dans une histoire écrite par un autre, c'est tenter de traduire la fantaisie d'un autre (p.36)
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Maos Oei [...] savait à quel point il était passionné, drôle capable de porter le même intérêt à la poésie comique, à l'illustration d'un livre de cuisine où à de truculents ébats érotiques. Elle le savait amoureux fous de la vie et du genre humain. Elle connaissait aussi son immense orgueil, qui lui faisait préférer la misère aux compromissions, ses colères, lorsqu'un dessin lui résistait, et ses fous rires lorsqu'il était de bonne humeur.
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Maos Oei [...] savait à quel point il était passionné, drôle capable de porter le même intérêt à la poésie comique, à l'illustration d'un livre de cuisine où à de truculents ébats érotiques. Elle le savait amoureux fous de la vie et du genre humain. Elle connaissait aussi son immense orgueil, qui lui faisait préférer la misère aux compromissions, ses colères, lorsqu'un dessin lui résistait, et ses fous rires lorsqu'il était de bonne humeur.
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