Elle fait preuve de beaucoup d’autorité sans être tyrannique. C’est une femme de principes, qui enseigne à ses filles des valeurs morales élevées. La rigueur, la sauvegarde des apparences et l’honnêteté sont pour elle des principes cardinaux. Elle est vaillante et d’un optimisme à toute épreuve, des qualités dont Béatrice a hérité. « C’était une femme forte, comme il y en avait beaucoup à cette époque où le Québec était une société matriarcale.
Je pense que j’aurais aimé être un garçon. J’ai découvert, chez une de mes amies, les livres de contes de son frère. C’étaient des histoires d’aventures, périlleuses : des voyages d’Ulysse, Napoléon, des explorateurs… » Son père, qui rentre chaque soir avec l’édition quotidienne du Montreal Star sous le bras, s’installe souvent auprès d’elle pour lui lire les histoires qu’on y publie, en faisant la traduction simultanée et en improvisant.
Béatrice a été aimée du public sans jamais toutefois être son enfant chérie. Mais la longévité de sa carrière en fait désormais l’une des actrices les plus respectées par ses pairs,par la critique, par tout le monde.
On dit souvent d’elle qu’elle est devenue un monument.
En vaillante soldate, Béatrice n’allait certainement pas faire faux bond à une production en cours parce qu’elle souffre un peu. « Un peu », c’est bien relatif pour un acteur ou une actrice, et extrêmement relatif pour une artiste de la trempe de Béatrice.
« Ça ne sert à rien de pécher en toute connaissance de cause, pour aller se confesser ensuite. J’agis et j’assume. On m’enverra en enfer plus tard s’il le faut, mais pour l’instant, je vis ma vie. »